29 juillet 2015

L’armée israélienne pourra s’entrainer librement en Grèce



"Alexis Tsipras que l’on présente comme le damné de la terre, en tout cas de celle d’Europe, n’a pas que des ennemis. Pendant que son premier ministre ferraillait avec Angela Merkel, Panos Kammenos, le patron de la Défense, signait un accord de coopérations avec Israël. (...) "

Suite sur l'Autre monde de Tenebrum Draco ...

 

Surveillance de tous les citoyens : le gouvernement a désormais carte blanche

 
Communiqué de l'Observatoire des libertés et du numérique (OLN) (Cecil, Creis-Terminal, LDH, La Quadrature du Net, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France) la LDH. Source LDH

Le Conseil constitutionnel a rendu, jeudi 23 juillet, une décision historique par son mépris des libertés individuelles, du respect de la vie privée et de la liberté d’expression. Les « sages » ont choisi de faire l’économie d’une analyse réelle de la proportionnalité des lois de surveillance et démontré ainsi leur volonté de ne pas enrayer le jeu politique, pour finalement endosser le rôle de chambre d’enregistrement.

Pourtant, le Conseil constitutionnel avait reçu de nombreuses contributions des organisations citoyennes, via la procédure de la porte étroite, appelant à une analyse en profondeur de la loi et une censure de nombreuses dispositions, à commencer par les trop nombreuses et trop larges finalités. Bien sûr, le Conseil constitutionnel donne les limites de chacune des finalités, en renvoyant aux différents articles des différents codes (pénal et de procédure pénale, de la défense et de la sécurité intérieure). Toutefois ces finalités restent si larges que toute « atteinte à l’ordre public », comme la participation à une manifestation, peut faire l’objet d’une technique de renseignement. Ainsi, il reviendra aux services de renseignement puis à la CNCTR de définir dans l’urgence ce qui entre dans le champ des finalités, sans aucun contrôle judiciaire.

Par ailleurs, la validation de la mise à l’écart du juge affaiblit profondément le principe de séparation des pouvoirs, qui constitue pourtant une garantie démocratique fondamentale. Le juge judiciaire, garant des libertés individuelles, est totalement écarté. Quant au Conseil d’Etat, il pourra en principe être saisi de plaintes par les citoyens, concernant des procédures qui leur sont inconnues, puisque secrètes par nature. C’est dire si l’on est loin d’un droit de recours effectif !

Sur les techniques de renseignement, le Conseil constitutionnel choisit la démonstration par la tautologie : pur écho au gouvernement, il affirme que « ces dispositions ne portent pas une atteinte manifestement disproportionnée au droit au respect de la vie privée ». Quant aux risques liés au fonctionnement des algorithmes et aux faux-positifs, il se garde bien d’en mesurer les effets.

Le Conseil constitutionnel ne s’inquiète pas davantage du secret professionnel des avocats et parlementaires ou du secret des sources des journalistes. Il ne craint pas d’écrire que la collecte des métadonnées, dès lors qu’il ne s’agit pas du contenu des correspondances, ne porte pas atteinte au droit au secret des correspondances et à la liberté d’expression. Ainsi, il fait fi de la quasi-impossibilité de déterminer, par avance, si les données interceptées relèvent d’échanges professionnels ou personnels.

Ce n’est pourtant pas faute d’arguments juridiques étayés, ni de décryptages techniques mis à sa disposition par de nombreux mémoires [http://www.fdn.fr/pjlr/amicus1.pdf et http://www.ldh-france.org/wp-content/uploads/2015/07/Observations-sur-la-loi-relative-au-renseignement.pdf]. Pour n’avoir pas voulu voir la réalité concrète d’une terminologie nébuleuse – ce que sont, et ce que produisent un IMSI catcher ou une « boîte noire » – et pour n’avoir pas voulu la confronter, dans une analyse systématique, avec les articles de la Constitution qui consacrent pourtant la séparation des pouvoirs, le secret des correspondances et le droit au respect de la vie privée, le Conseil constitutionnel signe ici une double démission.

Ce ne sont finalement que les quelques dispositions qui crient à l’inconstitutionnalité – dont la surveillance internationale sans aucun contrôle de la CNCTR – ou qui heurtent des principes purement formels – une disposition budgétaire que l’on devra ranger dans la loi de finance plutôt que dans une loi ordinaire – qui ont retenu l’attention de la plus haute juridiction française. Le message est clair : le Conseil constitutionnel n’est pas un frein au « progrès décisif » (selon l’expression de Manuel Valls) que constitue la surveillance généralisée de la population.

L’Observatoire des libertés et du numérique condamne fortement cette dérive vers une société panoptique où tous les citoyens seront susceptibles d’être surveillés, et qui témoigne du naufrage d’un pouvoir aux abois prêt à bafouer les valeurs fondamentales de la République et œuvrant contre l’intérêt de tous en manipulant les peurs. Cette défaite doit résonner comme un appel pour tous les citoyens : mobilisons-nous toujours plus pour défendre nos libertés !

Signataires : Observatoire des libertés et du numérique (OLN) (Cecil, Creis-Terminal, LDH, La Quadrature du Net, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France)

Paris, le 29 juillet 2015

contact-oln@ldh-france.org
  

24 juillet 2015

Loi renseignement : "Big Cazeneuve est maintenant une réalité"



Et voilà, ce qui devait arriver, arriva... Le dernier rempart avant la surveillance de masse vient de tomber. Telle la garde de nuit sur son mur, nous assistons impuissants à l'invasion des marcheurs blancs boites noires dans nos vies.

Les sages savants viennent tout juste de rendre leur décision lors d'un petit apéro au Conseil Constitutionnel. Chaque français, qu'il soit innocent ou coupable, qu'il ait des choses à protéger (avocat, journaliste, activiste...etc) ou non, verra donc toutes ses données aussi personnelles soit-elles, passer dans la grande moulinette du gouvernement.

SMS, emails, recherches sur les moteurs, connexions aux sites, achats en ligne...etc, Big Cazeneuve et sa descendance au crâne lustré sauront tout de vous si vous ne chiffrez pas vos communications. Ce que vous achetez, qui vous sautez, ce que vous aimez, votre état de santé, la stratégie de votre société, les gens avec qui vous tissez des contacts...bref tous vos petits secrets, y compris les plus moches seront enregistrés et catalogués, pour vous être ressorti à n'importe quel moment, y compris dans plusieurs années.Une prison mentale pour nous rendre parano. De plus, grâce à ces boites noires, (...)
 
Suite sur  Korben.info ...
 

23 juillet 2015

Enercoop, le fournisseur français d’électricité 100% renouvelable


Confronté à d’importants problèmes de réhabilitation sur des centrales vieillissantes, l’horizon du programme nucléaire français s’assombrit de jour en jour. Face à ces difficultés, l’énergie renouvelable apparaît désormais une option sérieuse pour concurrencer les grands de l’énergie. C’est le pari d’Enercoop depuis 2006, seul fournisseur d’électricité en France capable de s’approvisionner à 100% auprès de producteurs d’énergies vertes.

« Un mix à 100% d’énergies renouvelables d’ici 2050 » ! En avril dernier, cette conclusion du rapport de l’Ademe, l’agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, avait été des plus tranchantes dans un contexte national convaincu de l’avenir florissant du nucléaire. Mais voilà, la chute spectaculaire dernièrement des prix de l’éolien et du photovoltaïque bouleverse un peu toutes les projections. Désormais, selon l’Ademe, une électricité 100% renouvelable en 2050 coûterait chaque année à l’État français 50, 7 milliards d’euros contre 49,5 milliards dans la configuration énergétique actuelle, qui prévoit 40% de renouvelables et 50% de nucléaire.

En effet, le nucléaire pourrait s’avérer bien moins compétitif que lors de ses plus belles années : au moins 80 euros du mégawattheure (MWh) produits par des réacteurs EPR soit la même somme que ce que coûte actuellement l’éolien terrestre, lequel passerait à 65 euros, ou selon les scénarios, à 50 euros d’ici 2050 ! L’Ademe fait d’ailleurs de l’éolien une priorité économique et énergétique avec 63% prévu dans son bouquet optimal.

Le grand pas vers une transition énergétique durable, c’est bien la société Enercoop qui l’a réalisé, première en France à garantir un accès total à de l’énergie renouvelable. Né en 2005 suite à l’ouverture du marché à la concurrence l’année précédente, Enercoop compte aujourd’hui 23 000 clients au sein de sa société coopérative d’intérêt collectif (SCIC). Désirant rapprocher les producteurs d’énergies des consommateurs, la structure entend promouvoir les énergies renouvelables tout en défendant une maîtrise de la consommation. Elle a ainsi développé, à cet effet, la plateforme d’auto-diagnostique énergétique Dr Watt, qui permet à ses clients d’évaluer en direct leur consommation.

La firme propose de l’énergie issue de quatre sources d’énergies renouvelables différentes : l’hydraulique, l’éolien, le photovoltaïque et le biogaz. Sa force et son aspect novateur sont de créer un lien direct entre les producteurs et les consommateurs.

Ainsi, elle garantie, sous forme de contrat direct, que l’énergie n’est pas achetée sur un marché mais bien auprès de producteurs membres de l’une des dix coopératives qui maillent le territoire, auxquels la société promet des prix équitables.

Si Enercoop assure l’intégralité de son approvisionnement en énergie renouvelable, la société appartient aussi à des sociétaires dans un modèle 100% coopératif : « chaque euro versé ne sert pas à rémunérer des actionnaires ou des intérêts éloignés du projet », assure Emmanuel Soulias, directeur général d’Enercoop. L’idée est également de contribuer à créer de la valeur sur les territoires avec à la clé des emplois locaux non délocalisables. Aujourd’hui, le surcoût lié à l’utilisation d’Enercoop comme fournisseur d’électricité est évalué à 8 euros par mois pour un foyer moyen. De quoi bousculer nos habitudes ?
 
Schéma-Traçabilité-Enercoop 

 

21 juillet 2015

Réchauffement climatique, scénario revu à la hausse !


Nous ne sommes pas Dieu : le scénario RCP2.6 du 5e rapport du GIEC d’ores et déjà compromis ?, par Philippe Soubeyrand

A lire sur le blog de Paul Jorion ...
  

20 juillet 2015

“Grèce : une guerre qui ne dit pas son nom” (vidéo)



Arme de destruction massive, armes légères, armée de réservistes, victimes, perte de souveraineté, complices et résistants, conquête et appropriations… Tout y est !
Dans quelques instants sur votre écran, le dernier MiniShow :
“Grèce : une guerre qui ne dit pas son nom” avec Gérard Foucher
https://www.youtube.com/watch?v=A8u2daNS49o


Costas Lapavitsas (Syriza) : « La voie de la sagesse, c’est celle de la sortie de l’euro »


A lire sur les Chroniques du yéti ...


19 juillet 2015

Royal recrute des tueurs de loups, recrutons une ministre de l’Écologie !

Source photo, ©France Loups 2011
ASPAS | Juillet 2015

Le ministère de l’Écologie va recruter une brigade de tueurs de loups en « emploi jeune ». L’ASPAS demande l’abandon de ce projet ahurissant, le départ de Ségolène Royal et l’embauche d’une vraie ministre de l’Écologie.

« Cherche jeunes chasseurs pour intégrer une brigade de dix agents missionnés pour l’abattage des loups ». C’est en substance l’offre d’emploi que la ministre a demandé à ses services de diffuser pour constituer une équipe spécialisée de l’ONCFS. Mission : détruire une espèce strictement protégée. Compétences requises : motivation pour détruire notre patrimoine naturel. Condition : permis de chasser.

Embaucher des jeunes comme chasseurs de loups, mettre des moyens dans le tir des prédateurs naturels et non dans la protection du bétail, créer des postes pour anéantir une espèce protégée alors que l’ONCFS, en pleines restrictions budgétaires, n’est plus en capacité d’assurer ses missions de lutte contre le braconnage : Ségolène Royal confirme qu’elle usurpe son poste de ministre de l’Écologie pour mettre en œuvre une politique de destruction de la nature.
 
Chantre cynique de la « démocratie participative », elle avait pris le 2 juillet des arrêtés anti-loups rejetés par 95% des citoyens lors de la consultation publique. Le loup y est traité de façon pire qu’une espèce « nuisible », avec l’abattage organisé de 36 individus pour la saison 2015-2016, jusqu’en cœur de parc national, et sans encourager les éleveurs à protéger leur bétail.

Madame Royal promeut sans rire la « démocratisation du dialogue environnemental » mais refuse de recevoir les associations de CAP Loup* qui l’interpellent depuis un an, tandis qu’elle accueille, dans le même temps et à bras ouverts, les extrémistes anti-loups dès qu’ils le demandent et s’empresse de satisfaire leurs doléances.

« Cherche ministre de l’Écologie », de toute urgence. Mission : protéger notre patrimoine naturel. Compétences requises : courage et non-soumission aux lobbies agricoles et cynégétiques, motivation pour l’écologie et l’intérêt général. Condition : dégager Ségolène Royal.

* Collectif des associations pour la protection du loup (dont fait partie l’ASPAS)
 
 

18 juillet 2015

La gauche et l’euro : liquider, reconstruire



Frédéric Lordon

1. L’euro interdit radicalement toute politique progressiste possible.

2. S’il en était encore besoin, le traitement criminel infligé à la Grèce en six mois de brutalisation (rebaptisée « négociation ») prouve que l’entreprise de « transformer l’euro », ou l’hypothèse d’un « autre euro possible », sont des chimères qui, par désillusions successives, ne mènent qu’à l’impasse et à la désespérance politiques.

3. Abandonner aux extrêmes-droites (qui au demeurant n’en feront rien [1]…) toute perspective politique d’en finir avec l’euro et ses institutions est une faute politique qui condamne les gauches européennes à l’impuissance indéfinie.

4. Sauf à continuer de soupirer après ce qui n’arrivera pas — un « autre euro » et l’« Europe sociale » qui va avec — le réarmement des gauches européennes passe donc impérativement par l’imagination de l’après-euro.

L’avenir de la gauche se joue entre ces quatre propositions. 
 
 

17 juillet 2015

La Ferme des Rescapés 600 animaux HEUREUX !

La Ferme des Rescapés dans la presse : article paru dans le magazine Animaux Bonheur (Février-avril 2015)

Fondée en 2009, la Ferme des Rescapés recueille des animaux abandonnés, maltraités, exploités, enfermés, menacés ou destinés à l'abattoir. Sur 30 hectares, 600 animaux sont ainsi soignés (bénévolement) par deux femmes (une mère, Verena Fiegl et sa fille Morlind) tout simplement extraordinaires.

Comment aider la Ferme des Rescapés.

L'association n'a pas de salarié, les dons vont entièrement au profit des animaux. Reconnue d'intérêt général, 66 % des sommes versées peuvent être déduits des impôts.

La Ferme des Rescapés, Le Fraysse, 46700 Cassagnes
Tél. 05 65 36 64 85 – 06 13 77 09 09

Installée dans le Lot (Sud-Ouest de la France), la Ferme des Rescapés, association reconnue d'intérêt général, n'a rien de commun avec un refuge traditionnel. Ici, les chiens vivent en meute libre, la maison d'habitation appartient aux chats et les animaux de ferme, sortis de bâtiments d'élevage, sont totalement libres. Les deux femmes qui vivent chaque jour près d’eux, Verena et Morlind, donnent toute leur énergie à cette noble mission, y sacrifiant leur temps, leur santé, leur vie de famille et leur argent. Avec cette seule motivation : ces animaux ont tous le droit à une vie meilleure. Interview émouvant avec une femme de courage et de dévouement qui, en aidant les animaux en détresse, sauve le monde tout entier. (...)

 
 

16 juillet 2015

Alexis Tsipras rejoint la coalition Nouvelle démocratie/Pasok


Brèves du Yéti

Record battu ! Le 3e memorandum, adopté à la Vouli (parlement grec) par une écrasante majorité de 229 députés sur 300 sans même que soit discuté le contenu de l‘“accord”, bat à plate couture les memorandums 1 et 2 (cf. illustration ci-dessus).
 
Détails du vote :
229 pour : Nouvelle Démocratie, Pasok (parti socialiste grec), To Potami (centre pro-européen), Anel (droite en principe eurosceptique) et 110 Syriza.
64 “oxi” : KKE (parti communiste grec), Aube dorée (extrême droite) et 32 “frondeurs” Syriza (dont Yanis Varoufakis et Zoe Konstantopoulou, présidente de la Vouli).
6 abstentions : Syriza.
1 absent : Syriza.
 
Alexis Tsipras, mis en minorité au Comité central de Syriza où le texte d’accord avait été rejeté mercredi après-midi par 117 voix sur 201, dépourvu de sa majorité initiale à la Vouli, rejoint donc de fait l’ex-coalition Samaras (Nouvelle Démocratie/Pasok) après avoir enflammé son auditoire par quelques mots très forts :
« Je ne crois pas que ces accords profiteront à l’économie… Les choix étaient précis : accepter un accord avec lequel je suis en désaccord ou la faillite désordonnée… Je vois la lumière au bout du tunnel. »

Six mois de “résistance” et puis s’en va. Dans la rue, retour à la case départ : police anti-émeutes, échauffourées sporadiques, cocktails Molotov, arrestations musclées…
 

15 juillet 2015

Déclaration de l'AlterVillage d'Attac, soutien au peuple Grec


---------------------- communiqué de presse ----------------------

L’AlterVillage d’Attac France soutient la lutte du peuple grec.

Le dimanche 5 juillet 2015, 61,3% des grecs ont dit « OXI » - « Non » en grec - au plan imposé par la Troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international[1]). Ne pas en tenir compte est un déni de démocratie.

Depuis 6 ans le peuple de Grèce vit de terribles mesures d’austérité, au nom d’une dette publique pourtant reconnue comme illégitime (cf. rapport des experts internationaux sur la dette grecque). Le Parlement d’Athènes avait voté vendredi dernier des mesures allant dans le sens des créanciers ; ces derniers les ont refusées en exigeant encore plus.

Le mémorandum est un chantage odieux. Il prévoit notamment la suppression du minimum retraite dans un délai de 4 ans, alors que 45% des retraités sont déjà sous le seuil de pauvreté (vivant avec moins de 655 euros par mois).

79% des grecs sondés (sondage Bridging Europe) refusent l’étranglement que constitue ce troisième plan d’austérité. Face à cette situation, la population grecque se révolte et se met en mouvement. Un appel à la grève générale est en lancé ce mercredi 15 juillet 2015.

Ce n’est pas qu’une affaire grecque, c’est aussi l’avenir des peuples d’Europe qui se joue actuellement : les mesures d’austérité imposées à la Grèce sont les mêmes que celles qui nous menacent. Nous appelons donc à des manifestations de solidarité partout en Europe.

Communiqué de l’AlterVillage[2] d’Attac France, à la ferme de la Borie-Haute (Lot), mardi 14 juillet 2015

Contact : altervillage@attac.org


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[1] http://cadtm.org/Synthese-du-rapport-de-la

[2] L’AlterVillage est un village alternatif organisé par Attac France sur les formes d‘actions et les pratiques militantes. L’objectif de l‘AlterVillage est double :
· d’un côté, il s’agit de nous donner un temps de réflexion et de regard critique sur les manières de mener des actions en rapport avec les analyses altermondialistes ;
· de l’autre, il s’agit de se former à des techniques militantes, simples, mais nécessaires pour gagner en efficacité.
Des militant-e-s de différentes organisations sont présent-e-s et échangent leurs expériences et réflexions pendant quatre ou cinq jours, à travers des ateliers, des débats, des entraînements à des techniques militantes, etc.
 

14 juillet 2015

« Jamais je ne pourrai voter et légitimer le contenu de l’accord »




Discours de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec, sur le projet soumis par le gouvernement aux créanciers le 11/07/2015

13 juillet 2015

Grèce une alternative est possible


Une alternative est possible au plan négocié entre Alexis Tsipras et les créanciers à Bruxelles


13 juillet 2015, par Eric Toussaint | CADTM (Comité pour l'annulation de la dette du tiers monde)


Le 5 juillet 2015, à l’issue du référendum initié par le gouvernement d’Alexis Tsipras et le parlement hellène, le peuple grec a rejeté massivement la poursuite de l’austérité que voulaient lui imposer les institutions qui auparavant agissaient sous le nom de Troïka. C’est une splendide victoire de la démocratie.

Pourtant, s’il est mis en pratique, l’accord intervenu le lundi 13 juillet au matin, signifiera la poursuite de l’austérité dans le cadre d’un nouvel accord pluriannuel. Ce qui est en totale contradiction avec le résultat du référendum.

Cette proposition inclut l’abandon d’une série très importante d’engagements pris par Syriza lors de la campagne électorale qui lui ont permis d’obtenir une victoire d’une portée historique le 25 janvier 2015. Syriza a engagé sa responsabilité devant le peuple grec et il serait tragique qu’elle ne la respecte pas, d’autant que le peuple lui a apporté un appui très clair tant le 25 janvier que le 5 juillet 2015.

Les concessions faites aux créanciers par le gouvernement grec portent sur les retraites, avec une nouvelle diminution de leur montant (alors que Syriza s’était engagé à rétablir le 13e mois pour les retraites inférieures à 700 euros par mois) et un allongement de l’âge de départ, les salaires qui resteront comprimés, les relations de travail qui seront encore plus précarisées, l’augmentation des impôts indirects y compris ceux supportés par les bas revenus, la poursuite et l’accélération des privatisations, l’accumulation de nouvelles dettes illégitimes afin de rembourser les précédentes, le transfert des actifs grecs de valeur dans un fonds indépendant, la poursuite de l’abandon d’éléments importants du droit à l’autodétermination, la limitation du pouvoir législatif au profit de celui des créanciers...

Contrairement à ceux qui affirment qu’en échange de ces concessions néfastes, la Grèce obtiendra trois ans de répit et pourra relancer de manière importante l’activité économique, la réalité montrera qu’avec le maintien de la compression de la demande des ménages et de la dépense publique, il sera impossible de dégager l’excédent budgétaire primaire annoncé dans le plan.

Les conséquences néfastes sont inéluctables : dans quelques mois ou au début de l’année prochaine au plus tard, les créanciers attaqueront les autorités grecques pour non-respect de leurs engagements en termes d’excédent budgétaire primaire et avanceront de nouvelles exigences. Il n’y aura pas de répit pour le peuple et pour le gouvernement grecs. Les créanciers menaceront de ne pas débourser les sommes prévues si de nouvelles mesures d’austérité ne sont pas adoptées. Les autorités grecques seront prises dans l’engrenage des concessions |2|.

La Commission pour la Vérité sur la Dette publique instituée par la présidente du Parlement grec a établi dans son rapport préliminaire rendu public les 17 et 18 juin 2015 que la dette réclamée par les actuels créanciers doit être considérée comme illégitime, illégale et odieuse. La Commission a également démontré que son remboursement est insoutenable. Sur la base d’arguments fondés sur le droit international et le droit interne, le gouvernement grec peut suspendre de manière souveraine le paiement de la dette afin que l’audit des dettes soit conduit à son terme. Une telle suspension de paiement est tout à fait possible. Depuis février 2015, la Grèce a remboursé 7 milliards d’euros aux créanciers sans que ceux-ci versent les 7,2 milliards qui devaient l’être dans le cadre du programme qui a pris fin au 30 juin 2015. D’autres sommes auraient dû être versées à la Grèce et ne l’ont pas été : les intérêts perçus par la BCE sur les titres grecs, le solde prévu pour la recapitalisation des banques, etc. Si la Grèce suspend le paiement de la dette à l’égard des créanciers internationaux, elle économisera près de 12 milliards d’euros qu’elle est supposée leur rembourser d’ici la fin de l’année 2015 |3|. En suspendant le paiement de la dette, les autorités grecques amèneraient les créanciers à faire des concessions. Une réduction radicale du montant de la dette pourrait en découler soit par la voie de la négociation, soit par celle de la répudiation.

Il est possible de rester dans la zone euro tout en prenant de manière souveraine une série de mesures d’autodéfense et de relance de l’économie.

Chacun a pu faire le constat qu’il est impossible de convaincre par la simple discussion la Commission européenne, le FMI, la BCE et les gouvernements néolibéraux au pouvoir dans les autres pays européens de prendre des mesures qui respectent les droits des citoyens grecs ainsi que ceux des peuples en général. Le référendum du 5 juillet qu’ils ont combattu ne les a pas convaincus. Au contraire, bafouant les droits démocratiques fondamentaux, ils ont radicalisé leurs exigences. Sans prendre des mesures souveraines fortes d’autodéfense, les autorités et le peuple grecs ne pourront pas mettre fin à la violation des droits humains perpétrés à la demande des créanciers. Toute une série de mesures devraient être prises à l’échelle européenne pour rétablir la justice sociale et une authentique démocratie. Techniquement, il n’est pas compliqué de les prendre mais il faut bien constater que dans le contexte politique et avec les rapports de force qui prévalent dans l’Union européenne, les pays avec un gouvernement progressiste ne peuvent pas espérer être entendus ni soutenus par la Commission européenne, la BCE, le Mécanisme européen de stabilité. Au contraire, tant ces institutions que le FMI et les gouvernements néolibéraux en place dans les autres pays combattent activement l’expérience en cours en Grèce afin de démontrer à tous les peuples d’Europe qu’il n’y a pas d’alternatives au modèle néolibéral. En revanche, par des mesures fortes, les autorités grecques peuvent leur arracher de véritables concessions ou simplement les obliger à prendre acte des décisions prises. Il est fondamental également de fonder une stratégie alternative en suscitant des mobilisations populaires massives en Grèce et dans les autres pays d’Europe. Les autorités grecques pourraient s’appuyer dessus pour empêcher les tentatives d’isolement que ne manqueront pas d’organiser toutes les forces opposées aux changements en faveur de la justice sociale. En retour, une telle démarche du gouvernement grec renforcerait les mobilisations populaires et la confiance en leurs propres forces des citoyens mobilisés.

A côté de la suspension du paiement de la dette illégitime, illégale, odieuse et insoutenable, voici quelques propositions à soumettre d’urgence au débat démocratique car elles sont de nature à aider la Grèce à se relever.

1. Les pouvoirs publics grecs constituent de loin l’actionnaire majoritaire des grandes banques grecques (représentant plus de 80% du marché bancaire grec) et devraient donc exercer pleinement le contrôle des banques afin de protéger l’épargne des citoyens et relancer le crédit interne pour soutenir la consommation. D’une part, il conviendrait de tirer les conséquences de la participation majoritaire de l’Etat dans les banques en leur conférant un statut d’entreprise publique. L’Etat devrait organiser une faillite ordonnée de ces banques en veillant à protéger les petits actionnaires et les épargnants. Il s’agit de récupérer le coût de l’assainissement des banques sur le patrimoine global des gros actionnaires privés car ce sont eux qui ont provoqué la crise et ont ensuite abusé du soutien public. Une bad bank serait créée pour isoler les actifs toxiques en vue d’une gestion extinctive. Il faut une fois pour toutes faire payer les responsables de la crise bancaire, assainir en profondeur le secteur financier et le mettre au service de la population et de l’économie réelle.

2. Les autorités grecques doivent réquisitionner la banque centrale. A sa tête se trouve aujourd’hui Yannis Stournaras (placé à ce poste par le gouvernement d’Antonis Samaras) qui met toute son énergie à empêcher le changement voulu par la population. C’est un véritable cheval de Troie qui sert les intérêts des grandes banques privées et des autorités européennes néolibérales. La banque centrale de Grèce doit être mise au service des intérêts de la population grecque.

3. Les autorités grecques ont également la possibilité de créer une monnaie électronique (libellée en euro) à usage interne au pays. Les pouvoirs publics pourraient augmenter les retraites ainsi que les salaires de la fonction publique, payer les aides humanitaires aux personnes en leur ouvrant un crédit en monnaie électronique qui pourrait être utilisé pour de multiples paiements : facture d’électricité, d’eau, paiement des transports en commun, paiement des impôts, achats d’aliments et de biens de première nécessité dans les commerces, etc. Contrairement à un préjugé infondé, même les commerces privés auraient tout intérêt à accepter volontairement ce moyen de paiement électronique car cela leur permettra à la fois d’écouler leurs marchandises et de régler des paiements à l’égard des administrations publiques (paiement des impôts et de différents services publics qu’ils utilisent). La création de cette monnaie électronique complémentaire permettrait de diminuer les besoins du pays en euros. Les transactions dans cette monnaie électronique pourraient être réalisées par les téléphones portables comme c’est le cas aujourd’hui en Equateur.

Le gouvernement pourrait également émettre de titres publics en papier sous formes de IOU’s (I Owe You), équivalents à des billets d’euro : 10 euros, 20 euros,... pour faire face à la pénurie de billets en circulation. Ils présentent un avantage par rapport à la drachme car ils laissent la porte ouverte à la négociation et permettent à la Grèce de rester formellement dans la zone euro.

4. Le contrôle sur les mouvements de capitaux doit être maintenu de même que doit être mis en place un contrôle des prix à la consommation.

5. L’organisme chargé des privatisations doit être dissout et doit être remplacé par une structure publique de gestion des biens nationaux (avec arrêt immédiat des privatisations) chargée de protéger le patrimoine public tout en générant des revenus.

6. De nouvelles mesures doivent être adoptées dans un souci de justice fiscale en vue de renforcer très nettement celles déjà prises, notamment en décidant de taxer très fortement les 10 % les plus riches (et en particulier le 1% le plus riche) tant sur leurs revenus que sur leur patrimoine. De même, il convient d’augmenter fortement l’impôt sur les bénéfices des grandes entreprises privées et de mettre fin à l’exemption fiscale des armateurs. Il faut aussi taxer plus fortement l’Eglise orthodoxe qui n’a versé que quelques millions d’euros d’impôts en 2014.

7. Une réduction radicale des impôts sur les bas revenus et les petits patrimoines doit être décidée, ce qui bénéficierait à la majorité de la population. Les taxes sur les produits et services de première nécessité doivent baisser radicalement. Une série de services de première nécessité doivent être gratuits (électricité et eau limitées à une certaine consommation, transports publics, etc.). Ces mesures de justice sociale relanceront la consommation.

8. La lutte contre la fraude fiscale doit être intensifiée avec la mise en place de mesures très dissuasives contre la grande fraude fiscale. Des sommes importantes peuvent être récupérées.

9. Un vaste plan public de création d’emplois doit être mis en œuvre pour reconstruire des services publics dévastés par des années d’austérité (par exemple, en matière de santé et d’éducation) et pour poser les premiers jalons de la nécessaire transition écologique.

10. Ce soutien au secteur public doit être accompagné de mesures visant à apporter un soutien actif à la petite initiative privée qui joue un rôle essentiel aujourd’hui en Grèce à travers les micro-entreprises.

11. Réaliser une politique d’emprunt public interne via l’émission de titres de la dette publique à l’intérieur des frontières nationales. En effet, l’État doit pouvoir emprunter afin d’améliorer les conditions de vie des populations, par exemple en réalisant des travaux d’utilité publique. Certains de ces travaux peuvent être financés par le budget courant grâce à des choix politiques affirmés, mais des emprunts publics peuvent en rendre possibles d’autres de plus grande envergure, par exemple pour passer du « tout automobile » à un développement massif des transports collectifs, développer le recours aux énergies renouvelables respectueuses de l’environnement, créer ou rouvrir des voies ferrées de proximité sur tout le territoire en commençant par le territoire urbain et semi-urbain, ou encore rénover, réhabiliter ou construire des bâtiments publics et des logements sociaux en réduisant leur consommation d’énergie et en leur adjoignant des commodités de qualité. Il s’agit aussi de financer le vaste plan de création d’emplois proposé plus haut.

Il faut définir de toute urgence une politique transparente d’emprunt public. La proposition que nous avançons est la suivante : 1. la destination de l’emprunt public doit garantir une amélioration des conditions de vie, rompant avec la logique de destruction environnementale ; 2. le recours à l’emprunt public doit contribuer à une volonté redistributive afin de réduire les inégalités. C’est pourquoi nous proposons que les institutions financières, les grandes entreprises privées et les ménages riches soient contraints par voie légale d’acheter, pour un montant proportionnel à leur patrimoine et à leurs revenus, des obligations d’État à 0 % d’intérêt et non indexées sur l’inflation, le reste de la population pourra acquérir de manière volontaire des obligations publiques qui garantiront un rendement réel positif (par exemple, 3%) supérieur à l’inflation. Ainsi si l’inflation annuelle s’élève à 2%, le taux d’intérêt effectivement payé par l’Etat pour l’année correspondante sera de 5%. Une telle mesure de discrimination positive (comparable à celles adoptées pour lutter contre l’oppression raciale aux États-Unis, les castes en Inde ou les inégalités hommes-femmes) permettra d’avancer vers davantage de justice fiscale et vers une répartition moins inégalitaire des richesses.
Enfin, les autorités grecques doivent veiller à la poursuite du travail de la commission d’audit et des autres commissions qui travaillent sur les mémorandums et les dommages de guerre.

D’autres mesures complémentaires, discutées et décidées d’urgence démocratiquement, sont bien sûr susceptibles de venir compléter ce premier dispositif d’urgence qui peut être résumé avec les cinq piliers suivants :
la prise de contrôle par l’Etat des banques et d’une partie de la création monétaire,
la lutte contre la fraude fiscale et la mise en place d’une réforme fiscale juste apportant à l’Etat les ressources nécessaires pour la mise en œuvre de sa politique,
la protection du patrimoine public et sa mise au service de l’ensemble de la collectivité,
la réhabilitation et le développement des services publics,
le soutien à une initiative privée de proximité.

Il est également important d’engager la Grèce dans un processus constituant avec participation citoyenne active afin de permettre des changements démocratiques structurels. Pour réaliser ce processus constituant, il faut convoquer, via une consultation au suffrage universel, l’élection d’une assemblée constituante chargée d’élaborer un projet de nouvelle Constitution. Une fois le projet adopté par l’assemblée constituante qui devra fonctionner en recevant les cahiers de doléances et les propositions émanant du peuple, il sera soumis au suffrage universel.

En cas d’exclusion de la zone euro provoquée par les créanciers ou en cas de sortie volontaire de la zone euro, les mesures indiquées plus haut sont également adaptées, en particulier la socialisation des banques à l’instar de la nationalisation du système bancaire mis en France à la Libération. Ces mesures devraient être combinées avec une importante réforme monétaire redistributive pouvant s’inspirer de la réforme monétaire réalisée après la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement belge. Cette réforme vise à opérer une ponction notamment sur les revenus de ceux qui se sont enrichis sur le dos des autres. Le principe est simple : il s’agit, lors d’un changement de monnaie, de ne garantir la parité automatique entre l’ancienne et la nouvelle monnaie (un ancien euro contre une nouvelle drachme par exemple) que jusqu’à un certain plafond.

Au-dessus de ce plafond, la somme excédentaire doit être placée sur un compte bloqué, et son origine justifiée et authentifiée. En principe, ce qui excède le plafond fixé est changé à un taux moins favorable (par exemple, deux anciens euros contre une nouvelle drachme) ; en cas d’origine délictueuse avérée, la somme peut être saisie. Une telle réforme monétaire permet de répartir une partie de la richesse de manière plus juste socialement. Un autre objectif de la réforme est de diminuer la masse monétaire en circulation de manière à lutter contre des tendances inflationnistes. Pour qu’elle soit efficace, il faut avoir établi un contrôle strict sur les mouvements de capitaux et sur les changes.

Voici un exemple (bien sûr, les barèmes indiqués peuvent être modifiés après étude de la répartition de l’épargne liquide des ménages et adoption de critères rigoureux) :

1€ s’échangerait contre 1 nouvelle Drachme (n.D.) jusque 200.000 euros
1€ = 0,7 n.D. entre 200.000 et 500.000 euros
1€ = 0,4 n.D. entre 500.000 et 1 million d’euros
1€ = 0,2 n.D. au dessus de 1 million d’euros

Si un foyer a 200.000 euros en liquide, il obtient en échange 200.000 n.D.
S’il a 400.000 euros, il obtient 200.000 + 140.000 = 340.000 n.D.
S’il a 800.000 euros, il obtient 200.000 + 210.000 + 120.000 = 530.000 n.D.
S’il a 2 millions d’euros, il obtient 200.000 + 210.000 + 200.000 + 200.000 = 810.000 n.D.


Une vraie logique alternative peut être enclenchée. Et la Grèce peut enfin cesser d’être sous la coupe de ses créanciers. Les peuples d’Europe pourraient retrouver l’espoir dans le changement en faveur de la justice.


Notes

|1| Eric Toussaint, docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, est porte-parole du CADTM international. Il est le coordinateur scientifique de la Commission pour la Vérité sur la Dette publique instituée par la présidente du Parlement grec en avril 2015.

|2| L’auteur remercie Stavros Tombazos, Daniel Munevar, Patrick Saurin, Michel Husson et Damien Millet pour leurs conseils dans la rédaction de ce document. L’auteur porte néanmoins l’entière responsabilité du contenu de ce texte.

|3| 6,64 milliards d’euros et 5,25 milliards d’euros doivent être respectivement payés à la BCE et au FMI d’ici le 31 décembre 2015. Source : Wall Street Journal, http://graphics.wsj.com/greece-debt-timeline/ consulté le 12 juillet 2015.
 

12 juillet 2015

En Syrie, une expérience de démocratie directe, égalitaire et multiconfessionnelle tient tête à l’Etat islamique

Photo : © Michalis Karagiannis via Bastamag

Les médias occidentaux relaient abondamment les décapitations, les appels au meurtre et les exactions perpétrés par Daech, le pseudo « Etat islamique ». Pourtant, face à cette barbarie, les populations kurdes, arabes ou yézidis de la région de Rojava, au nord de la Syrie, mettent en oeuvre un autre modèle de société, émancipateur, égalitaire, multiconfessionnel, et très démocratique. Une expérience qui pourrait même servir d’inspiration pour ramener la paix dans la région. En attendant, les Kurdes et leurs voisins combattent pour défendre cette utopie concrète, sans véritable soutien international. Entretien avec des chercheurs et activistes qui en reviennent.
 
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11 juillet 2015

"La rue grecque est sous le choc"


“Voilà… c’était alors cela le ‘NON’ du peuple ? Quelle honte ! En plus, les mesures du mémorandum seront encore plus lourdes à supporter et payer. Tsípras est terminé… il a fait comme tous les autres salauds”, réaction de Maria employé supposée petite car paupérisée par… essence, samedi matin à Méthana, dans le Golfe Saronique.

Genre humain à lire sur Greek crisis ...

 

Tout ça pour ça : après le OXI du peuple, le NAI massif des élus grecs (Brèves du Yéti)


Brèves du Yéti | 11 juillet 2015

Aprés le OXI du peuple, le NAI massif des élus (“coalition” Syriza+ND+Pasok…). Et l’abstention des “frondeurs” (dont Varoufakis), on connaît ça…

Au final ], 251 députés sur 300 auront voté NAI à la liste des dernières propositions accordées aux créanciers par le gouvernement Tsipras. Dix se seront courageusement abstenus. Deux élus Syriza seulement auront choisi le OXI. On notera quelques “absences” opportunes, dont celle de Yanis Varoufakis. Costas Lapavitsas, député abstentionniste de l’aile gauche de Syriza, a lâché cette formule lapidaire :
« Nous ne sommes pas prêts à la rupture. »
Rideau. Fin de l’illusion Syriza. Mais certains parleront encore de « stratégie » ou pour se consoler de petite graine semée malgré l’échec avoué…
 

8 juillet 2015

Le pape jette un froid avant les négociations de la COP21 sur le climat


 

A quelques semaines de la conférence de Paris sur le changement climatique, le pape François a présenté sa deuxième encyclique Laudato Sii.

Attendue, cette encyclique dresse un constat sans concession de ce qu’il appelle la situation de l’humanité : pollution, chute de la bio-diversité, réchauffement climatique, culture du déchet, épuisement des ressources naturelles ; mais aussi détérioration de la qualité de la vie humaine, dégradation sociale, croissance des inégalités ; et encore faiblesse des réactions. Surtout, il critique le paradigme « techno-économique » et le capitalisme avec cette course effrénée au toujours plus. Le capitalisme est clairement mis sur le banc des accusés. Son modèle de société également. Quelques citations sont sans équivoques : « Étant donné que le marché tend à créer un mécanisme consumériste compulsif pour placer ses produits, les personnes finissent par être submergées, dans une spirale d’achats et de dépenses inutiles. Le consumérisme obsessif est le reflet subjectif du paradigme techno-économique » ; « « L’humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de réaliser des changements de style de vie, de production et de consommation, pour combattre le réchauffement » ou encore « La situation actuelle du monde « engendre un sentiment de précarité et d’insécurité qui, à son tour, nourrit des formes d’égoïsme collectif ». (...)

 

7 juillet 2015

Que commence le Siège de Paris !




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6 juillet 2015

Couverture médiatique du référendum en Grèce : le meilleur du pire



La couverture médiatique du référendum grec s’est transformée, comme on pouvait s’y attendre, en véritable curée anti-Syriza. Dans la presse écrite, sur Twitter, à la télévision, c’est à un déferlement de mépris, voire de haine, que l’on a assisté, avec une virulence qui rappelle inévitablement les grandes heures du référendum français de 2005. Lors de nos premières observations, nous avons parfois mis de côté quelques épisodes journalistiques particulièrement délicieux, mais qui à eux seuls ne pouvaient donner lieu à un article. Voici donc une compilation de ces grands moments : le meilleur du pire de l’information sur le référendum grec [1].

Boule de cristal


Il y a d’abord eu LE tweet visionnaire, le 27 juin, de ce très grand connaisseur de la Grèce qu’est Jean Quatremer, correspondant de Libération à Bruxelles :

 

Aucun doute : les « sources » de Jean Quatremer sont fiables.

Presque autant que les sources d’Arnaud Leparmentier, du Monde, qui a eu lui aussi des illuminations [2] :


On vous le dit : visionnaires. (...)

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5 juillet 2015

Référendum grec : nette victoire du « non »

OXI ( Al Faraby ) http://assawra.blogspot.fr/2015/07/oxi.html 
0xi ! Le non l’emporte à 60,49% sur 20% des bulletins dépouillés, selon le ministère de l’Intérieur, une heure et demi après la clôture du scrutin. Dès la fermeture des bureaux de vote à 19h (18h heure française), deux sondages par téléphone annonçaient que le « non » au plan des créanciers l’emporterait au référendum initié par le gouvernement grec d’Alexis Tsipras, portant sur l’acceptation ou non par les électeurs de la dernière proposition de réformes formulée par les créanciers du pays (BCE, UE, FMI). 

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4 juillet 2015

Que l’étincelle grecque embrase toute l’Europe !

 
par Mohamed BELAALI, 4 juillet 2015 | Voir sur son blog | Via le Grand Soir

La Grèce, pays de Thalès, de Socrate, de Démocrite et d’Épicure, pour ne citer que ceux-là, est aujourd’hui mise à terre, méprisée et humiliée par une horde de barbares, comme des vampires sans foi ni loi, qui pompent et vident le peuple grec de sa substance vitale. Ils portent des noms étranges : Fonds vautours, hedge funds, Zinzins, Troïka etc. Certains sont même sans visage : marchés financiers, Fonds de pension, Fonds de placement, agences de notation, Fonds souverains, Fonds européen de stabilité financière etc. Ils utilisent un langage dont les mots signifient souvent le contraire de ce qu’ils annoncent : réforme, stabilité, solidarité, assistance, dialogue, modernisation, aide, sauvetage. Le caractère monstrueux de ces mensonges reste, pour l’immense majorité des citoyens, invisible. Leurs discours omniprésents et omnipotents n’ont de sens que dans le contexte de la propagande, en dehors de ce cadre ils restent des sons vide de tout sens. Avec ou sans visage, ils poursuivent tous inlassablement un seul et même objectif : confisquer les richesses de tout un peuple pour les transférer par des mécanismes complexes aux banquiers, aux créanciers, aux spéculateurs, aux usuriers et autres parasites du monde entier.

Ces monstres sont soutenus, encouragés et protégés par des hommes et des femmes plus ou moins impliqués dans des affaires de corruption, de scandales fiscaux, de mœurs comme Dominique Strauss khan ancien président du FMI, remplacé par Christine Lagarde (affaire Tapie-Crédit lyonnais), Jean Claude Juncker président de la Commission européenne (affaire LuxLeaks, accords secrets passés avec 340 multinationales qui leur permettent de transférer leurs profits au Luxembourg pour échapper à l’impôt sur les bénéfices) etc.

Ces dirigeants corrompus ou dissolus s’appuient eux-mêmes sur des politiciens dont la seule et unique mission est de servir les puissants : A. Merkel, W. Schäuble (ministre allemand des finances) N. Sarkozy, F. Hollande, D. Tusk (président du Conseil européen), George Papandréou et Antonis Samaras (anciens premiers ministres grecs chantres de l’austérité) etc.

Leur soif du sang grec est insatiable. Plus ils en sucent, mieux ils se portent. Plus la situation économique est catastrophique plus ils exigent de se servir davantage et cela jusqu’au dernier euro. Même les plages, les forêts, les ports, les sites culturels, les autoroutes, les îles, la Poste, les chemins de fer, les aéroports etc. doivent passer entre les mains de spéculateurs dont le visage hideux change constamment. La privatisation doit être totale, intégrale.

La meute, comme les chacals, ne quitte jamais sa proie avant de l’épuiser pour mieux la dévorer ; c’est la curée. Elle s’attaque d’abord aux maillons faibles, les PIGS (cochons) comme les appellent avec mépris les technocrates de Bruxelles : Portugal, Italie, Grèce et Espagne avant de se retourner contre les autres pays membres de l’Union. La Grèce ne constitue que le point de départ vers un modèle qui sera généralisé et où la meute des spéculateurs, des banquiers et autres créanciers dominera les peuples d’Europe qui perdront leur autonomie, leur souveraineté et la maîtrise de leur destin. Ils seront ainsi réduits à travailler sans relâche, comme des esclaves, pour le plus grand bonheur des détenteurs du capital.

Le peuple grec s’est montré cependant plus résistant et plus combatif que ne l’imaginaient ses oppresseurs. Il s’est dressé courageusement face à ses tyrans qui veulent le réduire à l’esclavage. Mais dans ce combat inégal, le peuple grec est quasiment seul. Les bourgeoisies de tous les pays et leurs institutions se sont coalisées contre ce petit pays. Non seulement elles lui imposent une succession de plans d’une extrême austérité qui ont ruiné son économie, mais elles lui dictent ses choix politiques et la manière même de choisir ses propres dirigeants. J.C Juncker, président de la Commission européenne, avait appelé pour les élections législatives anticipées du 25 janvier 2015 à voter contre A.Tsipras dont le programme s’opposait justement à cette terrible politique d’austérité qui a plongé la Grèce dans la misère et le désespoir. Et lorsque A. Tsipras, face aux ultimatums de la meute des créanciers et leurs représentants, a décidé de faire appel au peuple pour dire « Non » à un énième plan d’austérité en organisant un référendum, J.C Juncker, encore lui, appelle à voter pour le plan des créanciers ( réduction des pensions de retraite, augmentation de la TVA supportée essentiellement par les plus démunis, baisse du nombre et des salaires des fonctionnaires etc.).

Le combat du peuple grec montre d’une manière éclatante combien les institutions européennes sont antidémocratiques. Le mépris de la volonté des peuples et de la démocratie est une constante de l’Union. Rappelons pour mémoire que les peuples danois, français, néerlandais et irlandais ont rejeté par référendum le traité de Maastricht, le projet de traité constitutionnel et le traité de Lisbonne en 1992, en 2005 et en 2008. Mais cette volonté populaire a tout simplement été ignorée par l’Union européenne. Sa réaction épidermique et agressive contre le référendum grec du 5 juillet 2015 montre combien il lui est insupportable d’accepter le moindre processus permettant aux peuples d’exprimer leur volonté. La plupart des décisions de l’Union européenne sont prises dans l’ombre pour ne pas dire dans l’obscurité la plus totale. Les négociations qu’elle a menées avec les États-Unis pour conclure un accord de libre échange (Trans-Atlantic Free Trade Agreement ou TAFTA) est un exemple éloquent de cette opacité. Les intérêts qu’elle défend sont en totale contradiction avec ceux des peuples. L’ Union se présente ainsi comme un pouvoir indépendant et au-dessus des citoyens. Elle est l’ennemie des peuples et de la démocratie. La démocratie du capital reste un concept creux sans contenu réel utilisé par la classe dominante comme instrument idéologique au service exclusif de ses intérêts.

Le combat du peuple grec n’est donc pas seulement économique, il est aussi politique et constitue une véritable lutte pour des valeurs et des principes de démocratie et de souveraineté des peuples : « Notre responsabilité dans l’affirmation de la démocratie et de la souveraineté nationale est historique en ce jour, et cette responsabilité nous oblige à répondre à l’ultimatum en nous fondant sur la volonté du peuple grec. » a déclaré A.Tsipras dans la nuit du 26 au 27 juin sur la télévision publique grecque (1).

Cette lutte inégale qui semble perdue d’avance reste cependant porteuse d’espoir. Elle élargit un peu plus les fissures , encore minuscules, qui apparaissent dans cette construction hideuse qu’est l’Union européenne. Ce combat nous enseigne également que la social-démocratie sous toutes ses formes (PASOK, SPD, PS, PSOE, Parti travailliste etc.) porte une lourde responsabilité dans l’étouffement des mouvements sociaux et constitue un frein à toute transformation qualitative de la société. Elle est au service de la classe dominante (2). Il faut donc construire une alternative en dehors de ce courant politique. Les contradictions entre les intérêts des peuples et ceux des institutions européennes n’exploseront pas d’elles-mêmes. Le combat du peuple grec peut servir d’étincelle qui embraserait toute l’Europe si les autres peuples prenaient conscience de l’urgence du changement. Mais même la conscience la plus lucide, reste impuissante tant qu’elle ne s’appuie pas sur des forces sociales organisées et déterminées à mener ce combat jusqu’à son terme. Seule la classe ouvrière, négation vivante de l’ordre établi de part sa position dans le processus de production, a objectivement intérêt à se préparer à cette lutte que lui impose le capital. Elle trouvera en face d’elle une classe puissante qui possède tous les pouvoirs et qui est déterminée à briser la moindre résistance afin de perpétuer ses privilèges. La classe ouvrière, même affaiblie par un chômage de masse, n’a d’autres choix que de se dresser contre la dictature du capital si elle ne veut pas que sa situation matérielle déjà dégradée ne s’aggrave encore davantage. Mais ce combat de longue haleine ne peut-être mené efficacement que dans l’unité de l’ensemble des travailleurs.

Prolétaires de toute l’Europe unissez-vous.

Mohamed Belaali
 

3 juillet 2015

Police… Renseignement… Police du renseignement… Loi sur le renseignement… Entretien choc…



Résistance 71 | 3 Juillet 2015

Excellent entretien réalisé par le média indépendant Thinkerview qui s’entretient avec le Gardien de la Paix Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat CGT de la Police Nationale sur les conditions de travail de la PN, les services spécialisés, le renseignement, la dérive liberticide et totalitaire de la loi sur le renseignement et l’avènement futur d’une NSA sauce française.

Un entretien à voir et à diffuser sans modération. Merci à ce fonctionnaire (DEUG de droit et licence en science politique) visiblement soncère, de renseigner le peuple sur le renseignement puisqu’il ne fait surtout pas compter sur le « gouvernement » pour le faire bien évidemment. Ceci nous montre également que lorsque « le ventilateur touchera la merde ambiante », bien des policiers se rangeront du côté de l’intérêt général, c’est à dire du peuple…

Vidéo de l’entretien:



 

Bienvenue dans l'enfer de l'anthropocène





Il n'a fallu que 70 ans pour que les humains changent radicalement la planète ...


L'idée que nous sommes maintenant dans l'anthropocène, époque géologique dans lequel l'humanité a commencé à avoir un impact sérieux sur la planète a été évoquée à partir de 2000. Cependant le moment où cette nouvelle ère a commencé fait débat. Certains disent que celle-ci aurait débuté avec la colonisation des Amériques dans le (...)

suite sur Quartz ... (en anglais)



2 juillet 2015

En Espagne il est désormais interdit de publier certaines photos sur le net



En Espagne une loi - la "loi organique de sécurité citoyenne" : Tiens ça ne vous rappelle rien ? - entrée en vigueur le 1er juillet 2015, interdit entre autres choses sous peine de forte amende, de publier sur son blog ou son réseau social des photos témoignant de violences policières.

Plus d'info ...
 

Grèce : Ruth Elkrief, représentante de la Troïka, questionne Jacques Sapir


Le lundi 29 juin au soir, Ruth Elkrief recevait, sur le plateau de BFMTV, l’économiste Jacques Sapir. Ce dernier, connu pour ses positions hétérodoxes, entre autres et notamment sur la question de la construction européenne et de l’Euro, a pu faire entendre un autre son de cloche que celui auquel nous avons été accoutumés ces derniers jours. Tant mieux pour le pluralisme.

Mais, et quand bien même il ne s’agit pas ici de juger du bien-fondé des opinions de Jacques Sapir, force est de constater que les questions posées par Ruth Elkrief ne ressemblaient guère à celles d’une intervieweuse, mais plutôt à celles d’une avocate des institutions européennes. Un cas exemplaire de ces interviews « made in Troïka », dont la motivation principale ne semble pas être celle d’informer, mais plutôt de défendre un point de vue anti-Tsipras sous couvert de « questions » largement inspirées par les aficionados de l’eurocratie. (...)

Lire sur Acrimed ...
 

 

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