25 juin 2010

G20 : pas de plans de rigueur prévus pour la finance

Les gouvernements des pays les plus riches et les plus puissants du monde se retrouvent ce week-end au sommet du G20 à Toronto. Mais bien qu'ils portent une responsabilité écrasante dans la dérive du système économique international et dans la dérégulation des marchés financiers qui en est à l'origine, ce G20 s'annonce comme une nouvelle mascarade.  

Les derniers G20 ont abouti à des plans de relance et des aides massives aux systèmes financier et bancaire, sans qu'en contrepartie ceux-ci soient soumis à de nouvelles régulations. La récession et les plans de relance ont causé d'importants déficits publics,  prétextes à  de vastes plans de rigueur sociale qui imputeront la note aux salariés, retraités et chômeurs.

Le G20 est divisé  sur l'efficacité de ces plans : les États-Unis soulignent à juste titre leurs conséquences néfastes sur l'activité économique. Mais ils refusent en même temps toute proposition conséquente de  taxation de la finance. Le sachant, les Européens proposent pour la galerie de mettre à l'étude une taxe mondiale sur les transactions financières, demandée par de nombreuses organisations de la société civile. Mais si les Européens veulent vraiment le faire, pourquoi ne pas le décider au niveau européen ?  Même la taxe  sur les banques, mesure pourtant inepte en terme de régulation financière, ne semble pas faire consensus puisque le Canada, pays hôte, le Japon et les pays émergents rejettent cette idée. Pour sauver la face, le communiqué final du G20 indique, dans sa version préliminaire qui a fuité, que le G20 veut combattre les causes de la crise financière... mais ne propose que la création d'un groupe d'experts sur la corruption financière. Même les paradis fiscaux et judiciaires semblent avoir disparu des discussions.

Pire, les pays s'engagent à ouvrir encore davantage les marchés de biens et de services (dont les services financiers !) et à continuer d'éliminer les derniers instruments de protection dont disposent les gouvernements ou les régions vis-à-vis du tout marché . C'est même le seul paragraphe consistant du communiqué provisoire. Les gouvernements du G20 réaffirment leur foi dans le libre marché, pourtant au fondement de cette profonde crise structurelle. Comme des fidèles qui ne croient plus, ils psalmodient de vagues promesses de  « reprise verte » et de « croissance mondiale durable » et réaffirment leur détermination à atteindre les Objectifs de développement du millénaire, alors même qu'ils s'en éloignent année après année.

Pour Attac, c'est le désarmement de la finance qui constitue l'urgence. Il passera notamment par les mesures suivantes :
- la mise en place immédiate d'une taxe sur les transactions financières au plan mondial, à un taux suffisant pour avoir un effet régulateur sur les marchés financiers et dégager les fonds nécessaires pour la lutte contre le réchauffement climatique et la pauvreté ;
- la suppression des paradis fiscaux ;
- des politiques de relance passant par le soutien des services publics et la reconversion écologique de l'économie, plutôt que par l'austérité et l'érosion des salaires et retraites.

Le réseau  mondial des Attac est présent à Toronto et participe aux manifestations de la société civile canadienne contre ce sommet des puissants.


Attac France,
Montreuil, le 25 juin 2010

http://www.france.attac.org/spip.php?article11519

24 juin 2010

Le bio hors-la-loi ! Quelle loi ? Résistance !

* Des agriculteurs bio accusés de préconiser un "pesticide interdit"... (l'huile de neem, ou margousier, utilisée depuis des siècles par les indiens comme antiparasitaire).
* Une association traînée en justice et poursuivie par l'Etat pour la "vente illégale" de simples graines de tomates et autres fruits et légumes... (les semences de variétés anciennes conservées, répertoriées et distribuées par Kokopelli).
* Un horticulteur perquisitionné et le contenu de son ordinateur saisi par la Répression des Fraudes parce qu'il fait la promotion du purin d'ortie pour soigner son jardin... (Eric Pétiot, co-auteur du livre "Purin d'ortie et compagnie", préparation plébiscitée par les jardiniers depuis des générations).
Ca se passe aujourd'hui, en France !
Alors, paysans ou gangsters ?!
Qui fait la loi ?
La loi est l'expression du pouvoir en place. Même s'il est auréolé d'une légitimité plus ou moins démocratique (c'est un autre débat), ce pouvoir a pour vocation essentielle le maintien du système économique actuel, coûte que coûte ! Et les petits ajustements de gauche ou de droite ne changent rien aux vraies règles du jeu : tout doit devenir marchand !
Mais il faut respecter la loi !?
La loi est bonne aux yeux de ceux qui la font. Elle ne l'est jamais dans l'absolu. Il fut un temps, en France, où la loi obligeait certains d'entre nous à porter une étoile jaune. Où elle refusait le droit de vote aux femmes et "accordait" celui de travailler aux enfants...
Aujourd'hui, elle autorise la culture de certains OGM alors que 70 à 80% des français y sont opposés. Elle interdit la diffusion des semences anciennes et plus des trois quarts des variétés de tomates autorisées à la vente sont des "hybrides F1" stériles dont il faut racheter les graines tous les ans, et 98% sont sous brevet ! Vous êtes d'accord ?
Pourtant il y a de la bio dans les hypermarchés !?
Le capitalisme néolibéral possède en effet une étonnante capacité à tout récupérer... Deux approches existent aujourd'hui :
> Une bio "récupérée" qui fondamentalement ne remet pas en cause le système. Elle s'appuye sur l'Union européenne où les lobbys sont puissants, véritable machine de guerre néolibérale contre les peuples. Ainsi, depuis le 1er janvier 2009, la norme bio européenne s'impose aux Etats membres qui ont l'interdiction de définir des normes publiques plus restrictives.
Depuis cette date, le label "AB" français ne signifie plus vraiment la même chose. De plus, il devra progressivement s'effacer au profit du label européen... D'où l'importance des autres labels privés ou coopératifs (Demeter, Nature & Progrès) et l'émergence en France d'un nouveau label (privé) "Bio Cohérence".
> Une bio "militante" qui se nourrit d'une réflexion profonde sur l'agriculture et le métier de paysan, sur la fertilité des sols, l'autosuffisance alimentaire et au-delà sur les conditions économiques et sociales de la production de notre alimentation.
Cette démarche est perçue comme dangereuse par le pouvoir en place car, inévitablement, elle aboutit à une remise en cause des règles du jeu économique, à une approche différente des relations entre les hommes et la nature, et entre les hommes eux-mêmes.
La loi est l'un des outils dont dispose le pouvoir en place pour réagir, en criminalisant cette bio militante pour justifier la répression, et en harcelant les paysans qui s'engagent dans cette voie.
Vive la résistance !
Des paysans, des scientifiques et différentes organisations se mobilisent, en prenant le risque de s'opposer à la loi, qu'elle soit française ou européenne. Ils le payent au prix fort (convocations à la gendarmerie, procès, amendes, suicides...). En première ligne de la lutte contre un système néolibéral devenu fou, leur courage est exemplaire.
Ils font partie des nouveaux résistants.
Comment les soutenir ? Comment agir ?
Le système en place essaye de nous faire croire qu'il n'y a pas d'alternative. Or si, il y en a. Un peu partout en France, dans nos campagnes et sur Internet, la résistance s'organise pour construire un autre monde. Et vous pouvez y prendre part :
> D'abord en vous informant. Lisez les médias alternatifs, les blogs et autres sites qui relaient ces luttes. Parlez-en autour de vous. Allez voir les documentaires qui présentent ces alternatives : "Solutions locales pour un désordre global" de Coline Serreau, mais aussi "Sans terres et sans reproches" de Stéphanie Muzard le Moing et Eric Boutarin, qui illustre les problèmes d'accès à la terre, les combats mais aussi l'enthousiasme des paysans du Lot.
> En choisissant leurs produits. Dans la mesure du possible, évitez les circuits de la grande distribution. Adhérez à une AMAP pour les produits frais. Pour les autres produits, participez aux commandes groupées de circuits alternatifs tels que ceux que nous développons avec la Coopérative Atanka. Non seulement vous soutiendrez les paysans qui réinventent l'agriculture de demain, mais en plus vous allez vous régaler !
> En interpellant vos élus. Ce sont eux qui ont voté ces lois qui criminalisent les paysans, et eux seuls qui aujourd'hui peuvent les défaire. Interpellez-les à chaque occasion sur les sujets qui vous tiennent à cœur : OGM, subventions, accès à la terre...
> En participant aux pétitions et actions de soutien. Privilégiez les pétitions et actions concrètes s'articulant avec une lutte précise. Nous avons ainsi lancé une pétition de soutien aux agriculteurs en lutte contre l'obligation de vaccination FCO. Les premiers procès commencent à se tenir, et grâce à la mobilisation des consommateurs engagés aucune condamnation n'a pour l'instant été prononcée ! C'est une victoire !
Ensemble, nous en remporterons d'autres !
Philippe Lelong
Coopérative Atanka

21 juin 2010

Les banques s’engrècent ! Jeudi 24 juin, grève des chômeurs !

Source / auteur : CIP-IDF


Proposition d’action coordonnée des chômeurs et précaires le 24 juin prochain et plus si affinités.

Réunis en coordination nationale les 12 et 13 juin derniers en tant que collectifs et individus intéressés à ce que se poursuive la grève des chômeurs et précaires, nous avons évoqué l’opportunité d’agir de manière concertée le 24 juin prochain contre les institutions bancaires, qui, quelles que soient leurs errements, peuvent toujours compter sur des plans de sauvetage tandis que les classes populaires sont invariablement condamnées aux plans de rigueur.

Nous avons choisi la date du 24 juin, parce qu’il s’agit, après le 26 mai, de la prochaine "journée d’action" contre la réforme des retraites. Nous voyons là une occasion de marquer avec conséquence tant par des énoncés que par des actes notre volonté de combattre ce qui relève pour nous de la même logique que les politiques de l’emploi que nous dénonçons. Hausse de la durée de cotisation, réduction des pensions, allongement du temps de disponibilité à l’emploi d’un côté ; assujettissement renforcé des précaires aux institutions chargées de gérer leur situation de l’autre, celles-ci n’hésitant pas à conditionner les revenus élémentaires de survie à l’adoption d’un comportement productif qu’elles se chargent de définir et d’évaluer.

Mais nous avons aussi choisi cette date comme représentative de l’impasse tactique dans laquelle se débattent les centrales syndicales : "journées d’action" ponctuelles, où il n’est jamais question de grève reconductible, de blocage efficace et concerté de l’activité économique, ni d’action qui marquerait la volonté d’élever le niveau de conflictualité, sans quoi il est vain de prétendre exercer la moindre "pression" sur le gouvernement.

Notre intention, en agissant symboliquement contre les banques, n’est pas de s’attaquer à un secteur financier que nous jugerions responsable de tous les maux d’une économie qui sans lui serait vertueuse, mais de marquer notre hostilité à ces institutions inséparables de l’entreprise et du marché capitalistes. Comme ces derniers, les banques subordonnent toute activité à la nécessité de dégager de la valeur monétaire à court ou à long terme, et par là, participent du gouvernement des vies en sélectionnant des comportements adéquats à ce qu’elles installent comme "lois de l’économie", et en définissant des conduites inappropriées à ces « lois », conduites « irrationnelles » qui lui sont pourtant dans une certaine mesure indispensables. Les banques ne vivent pas que de spéculation, mais aussi des intérêts des crédits et des agios : derrière chaque banquier, il y aussi l’huissier et le flic qui t’expulsent de chez toi, le travailleur social et le juge qui se chargent de te moraliser, tes fiches de paie ponctionnées jusqu’à la fin de ta vie et la prison si tu n’est pas content... Au moins cela crée des emplois stables !

Les banques sont ainsi devenues l’un de nos principaux patrons, à travers la surveillance de notre "rythme de consommation" et les sanctions qu’elles appliquent ou déclenchent (agios, suppression de moyens de paiement, interdiction bancaire, mise sous tutelle), à travers également l’endettement qui constitue pour beaucoup parmi les classes populaires, le seul accès possible à la consommation "normale".

Les banques prospèrent grâce à l’endettement jusqu’à ce que les pauvres, massivement, ne puissent plus payer... Alors c’est la crise : mais les banques seront sauvées, et les pauvres payeront, tôt ou tard, directement ou indirectement, pour cette crise. Tout peut alors recommencer... mais que se passerait-il si nous affrontions collectivement cette situation, plutôt que de la subir individuellement ?

Nous le savons : sans crédit, sans confiance du système bancaire dans des perspectives de développement qui fassent consensus parmi la population, le capitalisme est impossible ; et partout où des chômeurs, des précaires, des salariés refusent les plans de rigueur, c’est la défiance des marchés qui s’installe. La confiance des exploités en leurs propres capacités d’intervention politique a pour corollaire le discrédit actif des institutions économiques. Aussi est-ce bien à une telle confiance que la grève des chômeurs et précaires, comme tout mouvement politique véritable, entend travailler.

Certains d’entre nous ont évoqué la possibilité de choisir, à plus long terme, d’intervenir à la Poste qui connaît actuellement un processus de privatisation, après l’infructueux "référendum" de l’an dernier. Cela nous permettrait de tracer un parallèle entre le projet de libéralisation du placement (recours aux opérateurs privés de placement, démantèlement annoncé du "service public de l’emploi") et les incidences concrètes d’une privatisation : transformation de l’usager en client, réduction des coûts, précarisation et compression du personnel, adoption des techniques de management par objectifs, intensification du travail... Dans cette perspective, on pourrait chercher à associer à l’élaboration de l’action des salariés et syndicalistes de la Poste, ce qui irait dans le sens du travail de liaison chômeurs-précaires-salariés proposé par certains collectifs le week-end dernier.

Dans tous les cas, cette action vise à marquer la nécessité, pour les chômeurs et précaires, d’affaiblir ces institutions au même titre que Pôle Emploi ou les boîtes de coaching : élever le degré d’autonomie populaire passe aussi bien par imposer l’arrêt du contrôle des chômeurs, le caractère inconditionnel des allocations chômage et du RSA, l’auto-organisation de formes d’activités coopératives et égalitaires, que par le refus collectif de payer nos "dettes", qu’il s’agisse d’argent, de disponibilité à l’emploi, ou de force de travail.

Enfin, il reviendra à chaque collectif désireux de relayer cette proposition d’inventer ses propres énoncés, mots d’ordre, revendications... comme ses modalités d’action.

Quelques chômeurs et précaires du MCPL Rennes

Rdv le 24 juin à 11 h à Rennes (place de la gare) autour de la banderole les banques s’engrècent.

via HNS

19 juin 2010

La preuve par la chasse

Par Gérard Condorcet
En décrétant le 4 juin dernier que « l’obstruction à la chasse » serait passible d’une peine contraventionnelle de cinquième classe, le gouvernement révèle, d’une part, sa soumission aux caprices farfelus d’un lobby, d’autre part, son caractère fondamentalement réactionnaire.
Depuis 2002, la droite supprima le mercredi sans chasse qu’avait instauré la loi du 26 juillet 2000, rétablit la martre, le putois et la belette sur la liste des prétendus « nuisibles » dont les avait retiré un arrêté pris par Yves Cochet, aggrava les autorisations de chasse de nuit des oiseaux d’eau et de certains migrateurs terrestres, permit des tirs de loups, autorisa l’emploi de tendelles pour la capture des grives, multiplia les génuflexions et les hommages à sa majesté cynégétique.
Or, les chasseurs à courre ne supportent pas que de jeunes gens viennent les narguer lors de leurs chevauchées féodales. Encore, si ces militants de la cause animale avaient bien voulu commettre quelques violences légères, cela eut été excellent pour l’habituelle propagande mensongère sur le thème : « les écologistes sont de dangereux terroristes ». Par ailleurs, la moindre violence aurait permis aux autorités publiques sous influence de frapper ces contestataires irrespectueux de quelques « saigneurs » locaux parfaitement notabilisés ! Rien, hélas ! Pas d’agression, aucune contravention de violence légère à reprocher aux opposants aux véneries outragées.
Alors, les relais du lobby s’agitèrent au parlement et obtinrent du gouvernement que la chasse française soit le premier loisir pénalement protégé, ce qui est sans exemple ni précédent. À ce stade, ce n’est plus du mépris mais de la compassion qu’inspirent ces politiciens réactionnaires qui sévissent en ce pays depuis trop d’années. Constatons, fait objectif, qu’une majorité de citoyens aspirent à l’abolition de la chasse à courre, persistance anachronique du temps des privilèges qui fut le temps de l’obscurantisme, de l’absolutisme royal.
Ce folklore costumé ne serait que ridicule si l’enjeu n’en était pas la torture d’un animal traqué pendant des heures, mordu par les chiens, achevé à la dague. Mais, la chasse et la démocratie ne font pas bon ménage. Les 75% de français hostiles à la chasse à courre ne pèsent rien face aux proximités sociologiques incestueuses entre le personnel politique conservateur et ce monde désuet. Aussi, la chasse demeure le champ des privilèges exorbitants du droit commun. Le décret du 4 juin ne fait que s’inscrire dans cette dérive.
Cette veulerie gouvernementale sera-t-elle utile à ceux qui l’inspirèrent ? Loin de là. Les manifestants contre les chasses à courre, militants de l’association DROITS DES ANIMAUX, ne cesseront bien sûr pas de manifester, car la liberté à l’instar de la vie, ça se défend. D’une manière totalement pacifique, ils assumeront la révolte des consciences face à l’insoutenable. Peut-être seront-ils déférés devant le juge de police pour s’entendre appliquer la nouvelle contravention d’obstruction à la chasse les exposant, au grand maximum à 1 500 euros d’amende.
Les principes généraux du droit offriront, pour les défendre, des éléments solides. L’acusation devra tout d’abord caractériser une infraction absurde. L’exception d’illégalité du décret sera invoquée, devant le juge du premier degré et, en cas de condamnation suspendue par l’appel, devant la cour. puis, toujours dans l’hypothèse défavorable, devant la cour de cassation et après épuisement des voies de recours internes devant la cour européenne des droits de l’homme.
Les opposants éventuellement condamnés par les juges français pourraient arguer des dispositions des articles 9 et 10 de la CONVENTION EUROPEENNE DES DROITS DE L’HOMME, textes qui protègent la liberté de pensée, de manifester des convictions, de les exprimer librement. Dès lors, conformément à sa mission et à sa jurisprudence, la haute cour de STRASBOURG appréciera le rapport de proportionnalité des intérêts entre la liberté de manifestation pacifique d’une conviction et la liberté de « servir » la biche et le renard.
Beaux débats juridiques en perspective et surtout grande lumière sur une activité qui parce qu’elle porte la mort n’aime guère cet éclairage. Parler d’un fait social, débattre à son propos, ne pas le laisser dans l’ombre s’imposent pour qu’intervienne le vrai jugement : celui de l’opinion publique. Ce ne sera plus : « silence, on tue » entre soi. Au fond, JUPITER rend fous ceux qu’il veut perdre.
D’éventuelles poursuites contre des militants non-violents feront plus de bruits que les trompes et sifflets des obstructeurs ! Amis des animaux et de la Nature, quelle que soit la médiocrité des candidats aux élections prochaines, n’oubliez pas de sanctionner ceux qui depuis des années font la preuve par la chasse de leur absolue nuisance.
Gérard CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ÉCOLOGIE ÉTHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES SENSIBLES ET DES ÉQUILIBRES NATURELS.

15 juin 2010

"La Coupe du monde, une aliénation planétaire"

Fabien Ollier est directeur de la revue Quel sport ? Il a publié un grand nombre d'ouvrages participant de la critique radicale du sport dont notamment L'Intégrisme du football en 2002, Footmania en 2007, Le Livre noir des J.O. de Pékin en 2008. A quelques jours de l'ouverture de la Coupe du monde de football, Fabien Ollier dresse un état des lieux sans concession de cette grand-messe planétaire orchestrée par "la toute-puissante multinationale privée de la FIFA".

suite...

10 juin 2010

La véritable menace à bord de la Flottille de la Liberté (In These Times)

Noam CHOMSKY
La Flottille de la Liberté défiait la politique israélienne qui consiste à saboter toute solution au conflt Arabo-israélien basée sur des décisions et accords internationaux et devait donc être écrasée.
L’attaque violente d’Israël contre la Flotille qui transportait de l’aide humanitaire à Gaza a choqué le monde entier.
Le détournement de navires dans les eaux internationales et l’assassinat de passagers constituent, bien sûr, un crime.
Mais le crime n’a rien de nouveau. Depuis des décennies, Israël détourne des bateaux entre Chypre et le Liban et tue ou enlève des passagers, et parfois les retient en otage dans des prisons israéliennes.
Israël présume qu’il peut commettre impunément de tels crimes parce que les Etats-Unis les tolèrent et que l’Europe en général leur emboite le pas.
Comme l’a fait remarquer le quotidien (britannique) The Guardian du 1er juin (2010), « Si un groupe armé de pirates somaliens avait accosté hier six navires en pleine mer, tuant au moins 10 passagers et en blessant beaucoup plus, une force d’intervention de l’OTAN se dirigerait dés aujoud’hui vers les côtes de la Somalie. » Dans ce cas, le traité de l’OTAN oblige ses membres à porter secours à un pays membre – la Turquie – attaqué en pleine mer.
Le prétexte avancé par Israël était que la Flotille transportait du matériel que le Hamas pouvait employer pour construire des bunkers pour tirer des roquettes sur Israël.
Ce prétexte n’est pas crédible. Israël peut facilement faire cesser la menace des roquettes par des moyens pacifiques.
Le contexte est important. Hamas a été désigné comme une menace terroriste importante lorsqu’il a remporté les élections libres en janvier 2006. Les Etats-Unis et Israël ont sévèrement renforcé leurs mesures punitives contre les Palestiniens, cette fois-ci pour avoir commis le crime de mal voter.
Le résultat fut le siège de Gaza, qui comprend un blocus naval. Le siège fut nettement durci en juin 2007 après une guerre civile qui a vu le Hamas prendre le contrôle du territoire.
Ce qui est communément décrit comme un coup d’état militaire du Hamas fut en réalité provoqué par les Etats-Unis et Israël qui ont ouvertement tenté d’inverser le résultat des élections remportées par le Hamas.
Ceci est connu depuis au moins le mois d’avril 2008, lorsque David Rose a révélé dans (le magazine) Vanity Fair que George W. Bush, le Conseiller en Sécurité Nationale Condoleeza Rice et son adjoint, Elliot Abrams (*), « ont soutenu une force armée sous les ordres de l’homme fort du Fatah Muhammad Dahlan, déclenchant ainsi une guerre civile sanglante à Gaza d’où le Hamas est sorti renforcé. »
Le terrorisme du Hamas comprenait des tirs de roquettes sur les villages israéliens avoisinants – un acte criminel sans aucun doute, mais un acte qui ne représente qu’une infime fraction des crimes couramment commis par les Etats-Unis et Israël à Gaza.
Au mois de juin 2008, Israël et le Hamas ont conclu un cessez-le-feu. Le gouvernement israélien a formellement reconnu que le Hamas n’a plus tiré une seule roquette avant qu’Israël ne viole le cessez-le-feu le 4 novembre de la même année pour envahir Gaza et tuer une demi-douzaine de militants du Hamas.
Le Hamas a offert un nouveau cessez-le-feu. Le gouvernement israélien a examiné l’offre et l’a rejeté, préférant lancer une invasion meurtrière sur Gaza, le 27 décembre.
Comme pour tous les autres états, Israël a le droit de se défendre. Mais Israël avait-il le droit d’employer la force dans Gaza au nom de son autodéfense ? Le Droit International, dont la Charte des Nations Unies, ne laisse aucun doute : un état a ce droit uniquement lorsqu’il a épuisé tous les moyens pacifiques. Dans ce cas précis, les moyens pacifiques n’ont même pas été tentés, malgré – ou peut-être à cause de – les bonnes chances d’aboutir.
Ainsi, l’invasion fut littéralement un acte d’agression criminel, et il en est de même pour l’attaque de la Flotille.
Le siège contre Gaza est cruel et son but est de maintenir les animaux en cage en état de survie, juste de quoi éviter les protestations internationales, mais guère plus. C’est le dernier volet d’un plan israélien à long terme, appuyé par les Etats-Unis, pour séparer Gaza de la Cisjordanie.
Le journaliste israélien Amira Hass, éminent spécialiste de Gaza, décrit les grandes lignes du processus de séparation. « Les restrictions imposées au mouvement palestinien qui ont été mises en place par Israël en janvier 1991 ont renversé un processus initié en juin 1967.
« A cette époque, et pour la première fois depuis 1948, une large portion du peuple palestinien vivait à nouveau sur le territoire en un seul morceau d’un seul pays – un pays occupé, certes, mais entier... »
Hass conclut : « La séparation totale de la bande de Gaza de la Cisjordanie est une des plus grandes réussites de la politique israélienne, dont l’objectif ultime est d’empêcher toute solution basée sur des décisions et accords internationaux et d’imposer un accord basé sur la supériorité militaire d’Israël. »
La Flottille défiait cette politique et devait donc être écrasée.
Un cadre pour résoudre le conflit Arabo-israélien existe depuis 1976, lorsque les états arabes de la région ont présenté une résolution au Conseil de Sécurité qui appelait à la création de deux états le long des frontières internationales, en incluant toutes les garanties de sécurité exigées par la Résolution 242 de l’ONU qui fut adoptée après la guerre de juin 1967.
Ses principes les importants sont soutenus par pratiquement le monde entier, y compris par la Ligue Arabe, l’Organisation des Etats Islamiques (dont l’Iran) et les organisations non étatiques concernées, dont le Hamas.
Mais depuis trente ans les Etats-Unis et Israël ont toujours rejeté cet accord, à une exception prés qui est révélatrice et mérite d’être notée. En janvier 2001, au cours de son dernier mois du mandat, Bill Clinton a initié des négociations israélo-palestiniennes à Taba, Egypte, qui étaient sur le point d’aboutir, selon les participants, lorsqu’Israël a décidé de rompre les négociations.
Aujourd’hui encore, les conséquences de cet échec se font cruellement sentir.
Le Droit International ne peut pas être imposé aux états puissants, sauf par leurs propres citoyens. C’est toujours une tâche difficile, surtout lorsque l’opinion qui se fait entendre déclare que le crime est légitime, soit explicitement soit en instaurant tacitement un cadre criminel – ce qui est plus insidieux et rend les crimes invisibles.
Noam Chomsky
Traduction VD pour le Grand Soir
(*) EN COMPLEMENT : Elliot Abrams : Membre du Conseil National de Sécurité, en charge de la "promotion de la démocratie et des droits de l’homme" (sic). Spécialité : Mensonges éhontés et couverture des escadrons de la mort au Guatémala. Autre personnage au service de la Miami Connection, conspirateur du scandale Iran-Contra, doit au pardon présidentiel de George Bush père de ne pas avoir connu la prison. Il est désormais membre du Conseil national de Sécurité où il est responsable de la « promotion de la démocratie et les droits de l’homme ». Comme si personne ne se souvenait qu’il a été le cerveau maudit de la guerre sale en Amérique centrale, qu’il a encouragé l’agression contre le Nicaragua et le Panama, que face aux commissions d’enquête du Sénat, il a défendu les pires excès des escadrons de la mort, niant les massacres et mentant sur les activités clandestines d’appui à la Contra nicaraguayenne. Chargé des affaires du Proche et Moyen Orient sous l’administration Bush.
 
URL de cet article
http://www.legrandsoir.info/La-veritable-menace-a-bord-de-la-Flottille-de-la-Liberte-In-These-Times.html

9 juin 2010

Aloooo min gaza felestine!

7 juin 2010

Analyses : La sécurité a bon dos.

Dominique Eddé
Il n’y a rien de neuf dans ce qu’Israël vient de faire au large de Gaza. Il y a des lustres que le pouvoir israélien prend le bon sens du monde en otage. Provoque et alimente ses ennemis, jusqu’à la folie. Transgresse le droit, la loi, les limites. Table sur la peur pour faire peur à la paix.
Ne comprend le rapport au voisin qu’en termes de mépris et de force. Condamne l’avenir en sabotant le présent.
Met son peuple en danger au prétexte de le protéger,
offense sa mémoire au nom de la mémoire. L’entretient dans l’ignorance et la haine du Palestinien.

Transforme les chancelleries en serviteurs obséquieux. Met en échec tous ceux qui, dans le monde arabe, essayent de construire des ponts, de calmer les esprits. Instaure l’apartheid en se proclamant démocrate. Traite d’antisémite quiconque ose lever le doigt et se réjouit de l’antisémitisme qui justifie les ghettos, les murs, l’enfermement. Ne rate pas une occasion de mettre le feu, partout où le bois est sec. Partout où les gens sont humiliés, les têtes explosives. Se moque de ses dissidents qui peuvent toujours causer. Se moque de l’Europe qui paye, sans broncher, les factures des lendemains de bombardements. Se moque à présent de Barack Obama et de ses désirs de paix. Il demande l’arrêt de la colonisation ? Elle repart de plus belle. Il pousse la Turquie à raisonner l’Iran? On torpille la Turquie. Il plaide pour un monde sans nucléaire ? Grand bien lui fasse. C’est bon pour les autres.


Et après ? Jusqu’où ? Jusqu’à quand ? Les grandes puissances auront-elles, cette fois, la volonté élémentaire de retirer à Israël son permis de conduire au bord du précipice? Auront-elles le courage de renoncer à traiter ce pays en exception? De voir en ce « traitement de faveur », l’aveu d’une dangereuse lâcheté ?
Qu’Israël, grisé par son impunité et sa puissance, pousse toujours plus loin son droit d’en user, d’en abuser, c’est irresponsable, mais c’est cohérent. Ce qui n’est ni cohérent ni responsable, c’est l’entêtement de l’Europe et des Etats-Unis à se laisser intimider par ce pays roi, gratifié d’avance, quoi qu’il fasse, du droit au dernier mot; À se laisser dicter, par lui, l’ordre du jour, le ton, la conduite, l’échelle des valeurs et des priorités. À lui inventer des excuses chaque fois que s’impose la sanction. À le semoncer un peu, pour toujours mieux le conforter. À confier, pour finir, le destin de la région, et peut-être bien davantage, à sa terrible conception de la survie: l’état de guerre permanent. Ce dernier constituant, en soi, l’état d’exception, la sortie du droit. La mort anticipée de toute négociation. Partant de là, la boucle est bouclée. La sécurité a bon dos : l’impasse engendre l’impasse, la surenchère, la surenchère, la haine, la haine. Le tout sur pied de guerre. Israël est servi : Ahmadinejad est à la hauteur du rôle. Et puisque nous l’évoquons, venons-en à la question majeure - aussi taboue que décisive – de ce conflit : Jérusalem. En l’ayant abandonnée à Israël, en ayant renoncé au projet du « bon sens » ainsi que l’appelait Germaine Tillion, celui qui en aurait fait le centre et le bien commun des trois monothéismes, l’Occident a capitulé sur l’essentiel : le lieu physique et symbolique de la paix.

Dommage. Il y a eu un moment où arabes et israéliens sont sortis de leurs tranchées, où ils se sont regardés. Où ils étaient presque prêts à faire cohabiter leurs mémoires. Ce qui est grave, très grave, c’est qu’Isarël est en train de reprendre aux yeux du monde arabe et musulman la figure d’un ennemi sans visage. Il n’est de pire danger pour un peuple que de priver son adversaire du moyen de le connaître.
Cette dernière répétition sera-t-elle la répétition de trop ? Obama aura-t-il la force de dire haut et fort : à présent ça suffit ! ? Pour l’heure, il semble que non. On condamne, on ferme les yeux, on attend que ça retombe. Et on se paye le luxe, avec ça, de ne pas comprendre ceux qui pètent les plombs.

Dominique Eddé

Source:  Union juive française pour la Paix

 

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