11 février 2020

Appel : « Il faut remettre Julian Assange en liberté »

Le 6 février, Günter Wallraff (journaliste d'investigation), Sigmar Gabriel (ancien ministre fédéral des Affaires étrangères), Gerhart Baum (ancien ministre fédéral de l'Intérieur) et Sevim Dagdelen (membre du Parlement fédéral) ont présenté l'appel « Il faut remettre Julian Assange en liberté » lors d’une conférence de presse fédérale à Berlin, qui a été signé par plus de 100 personnalités de la politique, des sciences, de la culture et des médias.15 500 personnes ont signé l'appel depuis lors.


Nous sommes profondément préoccupés pour la vie du journaliste et fondateur de Wikileaks, Julian Assange, qui est détenu depuis plus de six mois dans la prison britannique de haute sécurité de Belmarsh, dans un état de santé critique, dans l’attente d’une extradition vers les USA. Nous soutenons l'appel du rapporteur spécial des Nations unies sur la torture, Nils Melzer, à la libération immédiate de Julian Assange pour des raisons médicales et pour des raisons d'État de droit.

De 2012 à 2019, Julian Assange a obtenu l'asile politique à l'ambassade équatorienne avant d'être menacé d'extradition vers les USA, mais il a été là aussi rapidement surveillé, isolé et harcelé de manière systématique. Le rapporteur spécial des Nations unies avait rendu visite au fondateur de WikiLeaks emprisonné à Belmarsh le 9 mai 2019 avec une équipe de médecins et avait par la suite rapporté qu'il présentait « tous les symptômes typiques des victimes de torture psychologique prolongée ».

Six mois plus tard, M. Melzer a averti que le gouvernement britannique avait ignoré son appel et n'avait au contraire « rien montré d'autre que du mépris pour les droits et l'intégrité de M. Assange ». Il a continué à être isolé et surveillé dans des conditions inutilement stressantes, qui ne sont pas justifiées pour une simple détention en vue d'une extradition et qui pourraient même mettre sa vie en danger. Julian Assange, par exemple, devait passer 22 à 23 heures par jour seul dans sa cellule sans aucune raison valable. Tout contact humain normal avec d'autres prisonniers est strictement interdit et sa préparation au procès est systématiquement compromise. Dans une lettre ouverte, plus de 60 médecins ont demandé qu'Assange soit transféré au CHU, son état de santé étant désormais considéré comme une menace pour sa vie.
Julian Assange est actuellement emprisonné uniquement dans le but d'empêcher son évasion dans le cadre de la procédure d'extradition en cours vers les USA, où il est accusé d' « espionnage » pour avoir révélé des crimes de guerre et est menacé de 175 ans de détention en isolement.

Il est clair que dans les conditions actuelles de détention, Julian Assange ne pourra pas se rétablir ni préparer sa procédure d'extradition, qui doit commencer le 24 février 2020. Tous deux constituent de graves violations des droits de l'homme fondamentaux et des principes de l'État de droit, rendent impossible un procès équitable et exposent Julian Assange à des souffrances et des risques sanitaires considérables.
Nous rappelons aux médias allemands qu'Assange est l'un des leurs et que la défense de la liberté de la presse est une question fondamentale de la démocratie.

Nonobstant les allégations faites contre Assange, pour les raisons médicales et de droits humains exposées ci-dessus, nous demandons instamment à la Grande-Bretagne de libérer immédiatement Julian Assange afin qu'il puisse se rétablir sous surveillance médicale spécialisée et exercer ses droits fondamentaux sans entrave.

Nous demandons également au gouvernement allemand de faire des démarches auprès du gouvernement britannique à cet effet.



 
http://tlaxcala-int.org/upload/gal_21505.jpg

  

 Source : http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=28059
 

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