22 juin 2013

Festenal liure 2013, les 28, 29 & 30 juin





Hola,

Dernière semaine tambour battant pour vous accueillir à l'occasion du festenal liure du vendredi 28 au dimanche 30 juin à Montlauzun à 10 km de Montcuq.

Quelques petites précisions :

Si les groupes vous sont inconnus, les rythmes, les airs sonneront reaggae, ska, rocksteady, chanson et électro.

Des stands d'infos et des panneaux donneront de l'écho à des alternatives sociales, écologiques, d'autonomies collectives riche de sens, de courage en ces temps de « Crise » et d'injustices galopantes.

Par la magie des rencontres un groupe de motivé-e-s en provenance de Montpellier nous délectera des bon petits plats végétariens locaux et bio à prix libre.

Si ils-elles réunissent tous le matos nécessaire grâce à Antenne d'Oc ils enregistreront des interwiews des groupes, des intervenant-e-s lors des débats, de qui voudra parler au micro.

Si ce projet capote ils sortiront du chapeau un grand jeu nommé Agripoly!

Le site s'égayera au fil des heures de vos couleurs, dessins sur le mur d'expression et des bombes artistiques d'un grapheur...

On espère le soleil, votre présence au concerts, discussions, repas, ça nous fera chaud au coeur.

Damien, Tibaut, lucie, Mael, Nigz, Maria, Tom, Seb, Clémence, Raphael....


Faites Tournez l'infos si le coeur vous en dit, ça nous aidera à retomber sur nos pattes.

20 juin 2013

Le Marché Transatlantique expliqué aux enfants




Il était une fois la famille des lapins bleus, et des lapins blancs. Les terriers des lapins bleus avaient été mis sous bonne garde par les chefs des lapins bleus, et les terriers des lapins blancs étaient gardés par les chefs des lapins blancs. Il y avait aussi des lapins argentés, mais ceux là voyageaient beaucoup d’un carré de luzerne à un autre.

Les lapins blancs vivaient dans le carré de luzerne blanc, et les lapins bleus dans le carré de luzerne bleue. Et puis un beau jour, ils décidèrent de signer un Traité commun sur une épluchure de carotte officielle. (...)

19 juin 2013

Yourtes : les textes en cours du projet de loi Duflot


Yurtao, la voix de la yourte | 18 juin 2013


Voici les textes à méditer pour ceux qui croient encore au Père-Noel :

On commence par le Dossier de Presse de la partie du projet de loi concernant l'habitat participatif et alternatif :

130617_DP_projet_loi_Duflot_II_habitats_alternatifs

http://www.territoires.gouv.fr/spip.php?article3413

Ce document fait 9 pages, aller directement à la page 7 qui concerne les yourtes, sous le titre :

REPRIMER ENCADRER LE DÉVELOPPEMENT DE FORMES D’HABITAT ALTERNATIVES.

Attention, c'est plein de vipères à chaque mot.

La seule solution, c'est s'assoir très calmement au milieu du piège et de respirer profondement.

Après, si on veut comprendre d'où vient ce sac de venins noeuds et tenter de maitriser un peu la situation,

faire ses gammes sur le pipeau ( instrument des charmeurs de serpents),

c'est à dire plonger dans les 216 pages d' EXPOSÉ DES MOTIFS du projet de loi, titré :

"Pour l’accès au logement et un urbanisme encore plus pétainiste rénové."

A lire là :

http://logement.blogs.liberation.fr/files/ts-projet-de-loi-duflot.pdf

Ce document est divisé en deux parties :

Une première partie de la page 1 à 63 comprend 84 articles subdivisés comme suit :

* pages 2 à 22 : 22 articles sous le Titre : Favoriser l’accès de tous à un logement digne et abordable.

* pages 22 à 37, les articles 23 à 46 sous le Titre : Lutter contre l'habitat indigne et les copropriétés dégradées.

* pages 37 à 44, les articles 47 à 57 sous le Titre : Améliorer la lisibilité et l'efficacité des politiques publiques du logement.

* pages 44 à 63, les articles 58 à 84 sous le Titre : Moderniser les documents de planification et d'urbanisme.

Une deuxième partie, de la page 64 à la fin du document page 216, reprend les 84 articles et liste dans le détail les modifications que les objectifs visés dans la première partie entrainent sur les articles actuellement en vigueur dans le code de l'urbanisme.

Les passages concernant les yourtes sont les suivants : articles 66, 73 et 75.

D'autres, plus mineurs sont suceptibles d'influencer aussi la situation, à voir plus tard.

I) Voici ces trois articles extraits de la première partie :

Page 53. Article 66 :

L’article L.111-1-2, introduit par la loi de décentralisation de 1983, pose le principe de l'inconstructibilité dans les communes qui ne sont pas dotées d’un plan local d’urbanisme ou d’une carte communale à l'exception des parties déjà urbanisées, en prévoyant toutefois certaines dérogations limitativement énumérées. L'une de ces dérogations (le 4° de l’article L.111-1-2) prévoit la possibilité d'autoriser des constructions par délibération de la commune, notamment en cas de risque de diminution de la population. La commune, si elle le souhaite, peut alors autoriser les constructions et installations hors des parties urbanisées. Ce dispositif est théoriquement très encadré. Toutefois, dans les faits, les conditions de sa mise en œuvre sont peu respectées. Afin de remédier à cette situation, l’article 66 supprime la possibilité de recourir à une délibération motivée du conseil municipal prévue au 4° de l’article L.111-1-2 du code de l’urbanisme. Cet article supprime également le c) de l’article L. 145-3 du code de l’urbanisme relatif à la loi montagne qui renvoie à cette possibilité de dérogation. Par ailleurs, cet article élargit le champ d'intervention de la CDCEA créée par la loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche du 27 juillet 2010 dans les communes non dotées de document d'urbanisme. L’avis de la CDCEA est désormais requis à tous les cas de dérogation, exception faite de celle permettant l'adaptation, le changement de destination, la réfection, et l'extension des constructions existantes.

Page 57. Article 73 :

L’article 73 vise également à encadrer la possibilité prévue par le deuxième alinéa du 14° de l’article L.123-1-5 du code de l’urbanisme de délimiter en zones agricoles ou naturelles des PLU des secteurs de taille et de capacité d'accueil limitées (« pastilles » ou « stecal ») dans lesquels des constructions peuvent être autorisées en la soumettant à un accord du préfet et à l’avis de la commission de commission départementale de consommation des espaces agricoles (CDCEA). L’article 73 prévoit donc que ces secteurs ne doivent être délimités qu’à titre exceptionnel, avec l’accord du préfet de département et après avis de la commission de commission départementale de consommation des espaces agricoles (CDCEA).

Par ailleurs, ces modifications sont complétées par une disposition qui précise que les constructions existantes situées en dehors de ces secteurs et dans des zones naturelles, agricoles ou forestières, peuvent faire l’objet d’une adaptation ou d’une réfection, à l’exclusion de tout changement de destination. Cette possibilité permettra l’entretien du bâti existant sans imposer le recours au pastillage. Cette disposition ne sera toutefois pas applicable aux constructions et installations nécessaires à l'exploitation agricole, à des équipements collectifs ou à des services publics, ce qui aurait abouti à restreindre leurs possibilités de construction ou d’extension qui sont d’ores et déjà plus étendues. En outre, l’implantation de terrains familiaux locatifs et d’aires d’accueil des gens du voyage ainsi que de résidence démontables dans les pastilles définies au sein des zones A ou N est rendu possible.

Page 58. Article 75 :

L'article 75 comporte des dispositions relatives à l'installation des résidences mobiles ou démontables. Les dispositions de l'article L.444-1 du code de l'urbanisme sont clarifiées. Il n'est ainsi plus fait référence aux caravanes mais aux résidences mobiles qui constituent l'habitat traditionnel des gens du voyage. Il est par ailleurs précisé que ces résidences mobiles ou les résidences démontables qui constituent l’habitat permanent de leurs utilisateurs (les yourtes par exemple) peuvent être autorisées dans des secteurs de taille et de capacité d'accueil limitées délimités par le règlement du PLU.

II) Pour les détails opérationnels de la deuxième partie, voici l'application sur le code de l'urbanisme de l'article 75 :

Page 205. Article 75. ( Où le boeuf accouche d'une vipère)


I. - L'intitulé du chapitre IV du titre IV du Livre IV du code de l'urbanisme est modifié comme suit : Le mot : « caravanes » est remplacé par les mots : « résidences mobiles ou démontables ».

II. - L'article L.444-1 du code de l'urbanisme est ainsi modifié :

1° A la première phrase, les mots : « caravanes constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs » sont remplacés par les mots : « résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs ou de résidences mobiles au sens de l'article 1er de la loi n° 2000-614 du 5 juillet 2000 relative à l'accueil et à l'habitat des gens du voyage » ;

2° Il est complété par une phrase ainsi rédigée : « Ils peuvent ainsi être autorisés dans des secteurs de taille et de capacité d'accueil limitées, dans les conditions prévues au 6° du I de l'article L. 123-1-5. »

III. – L’article L. 111-4 du code de l’urbanisme est ainsi modifié : 

Après le troisième alinéa, il est inséré un alinéa ainsi rédigé : « Les deux premiers alinéas ne s’appliquent pas au projet de résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs, sous réserve qu’il garantisse les bonnes conditions d’hygiène et de sécurité, tant pour les occupants que pour les riverains.»

Le texte du projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres le 26 juin prochain.

Interprétations et débats juridiques : sur un prochain message.

Commentaires à chaud : abstention.

Je signale seulement que je n'ai pas corrigé les abondantes et consternantes fautes d'ortographe et de grammaire des fonctionnaires de l'Etat...

Commentaires à froid : prochainement, après méditation.

Conseils : bien s'impregner des textes avant d'ajouter des crabes dans le panier, et se procurer rapidement un anti-venin.

14 juin 2013

Incroyable rafle policière à Barbès



Street press | Mille Babords | jeudi 13 juin 2013


Quand la police met Barbès en état de siège pour rafler des sans-papiers

Mathieu Molard le 13 06 2013
Jeudi 6 juin, plus de 80 interpellations

Info StreetPress
 
C’est une gigantesque descente qui a eu lieu à Barbès, jeudi 6 juin. Pendant une heure et demie, une centaine de policiers bloque 4 rues du quartier, dispose des check-points et fouille les bistrots du coin à la recherche de sans-papiers.


"J’avais l’impression qu’ils arrêtaient tout le monde"

Métro Barbès – 15 heures. Ce jeudi, Kamel* est posté comme chaque jour face aux tourniquets de sortie de la station. Il tente d’alpaguer le chaland -« cigarettes, cigarettes ! » – quand il voit « des dizaines de fourgons de police arriver par tous les côtés. » En un instant c’est la débandade. Les vendeurs à la sauvette courent dans tous les sens, semant derrière eux des paquets de clopes et quelques babioles. Le jeune Tunisien, comme bon nombre de ses amis, n’a pas de titre de séjour. La plupart se précipitent à l’intérieur du Tati situé de l’autre côté de la rue.

Du premier étage du magasin, ils assistent au déploiement des CRS. « Ils ont mis en place des barrages », raconte Karim. Harnachés « comme Robocop », ils prennent position en travers de la rue, formant un mur d’uniformes. Impossible de passer. La même scène se répète dans les rues voisines : les forces de l’ordre établissent un périmètre. A l’intérieur : une partie de la rue de La Goutte d’Or, la rue des Islettes, la rue Capla, la rue Charbonnière et une partie du boulevard Barbès. En un instant, le quartier est bouclé.

Violence
A l’intérieur du périmètre, c’est la panique. Certains se faufilent dans les halls d’immeuble, les cours ou les commerces. Mohamed, sans titre de séjour, tente sa chance en direction du boulevard Magenta. « Je voulais traverser ici. » Index tendu, il désigne un passage piéton sur le boulevard de la Chapelle. Il court sur le trottoir. «  Un policier m’a mis un coup de pied  », il exhibe alors un bleu sur l’arrière de sa cuisse tandis qu’un strap maintient son épaule blessée. «  Ensuite, il m’a poussé contre les barrières en me tirant le bras dans le dos  », continue le Tunisien de 29 ans. «  Et puis, je ne sais pas pourquoi, il m’a relâché en me disant ‘vas-y dégage’ ». Sans demander son reste, il s’éloigne du quartier.
A chaque intersection, les riverains racontent la même histoire : un cordon de CRS prend position en travers de la rue. Progressivement, une queue se forme au check-point. «  Pour entrer ou sortir du périmètre il fallait présenter ses papiers  », explique un bistrotier de la rue de la Goutte d’Or. Lui comme ses clients sont priés de rester dans l’établissement, limitrophe de la zone bouclée. Ils regardent médusés l’opération. «  Il y avait des dizaines de fourgons de police ici et autant par là. Au total plus de cent policiers », raconte un client, la quarantaine grisonnante et du plâtre plein le t-shirt. La préfecture de police, contactée par StreetPress, ne « souhaite pas communiquer sur les effectifs déployés  ». A l’intérieur du périmètre, CRS, police de quartier et agents de la brigade anti-criminalité sillonnent les rues, pendant près d’une heure trente.

Rafle Personne ou presque n’échappe au contrôle. « Comme s’ils cherchaient quelqu’un », raconte un vendeur de téléphone. Femme, enfants, personnes âgées… les policiers vérifient méthodiquement l’identité de chaque passant. Pas de papiers, immédiatement les talkie-walkies grésillent : « J’en ai un ! ». Mickaël et sa bande sont posés sur un muret rue de la Goutte d’Or quand quatre agents en civils – « en sweats, déguisés en jeunes, quoi ! » – leur tombent dessus. «  Vos papiers, les jeunes ! » Deux d’entre eux n’en ont pas. Face au mur, les bras dans le dos, ils sont menottés. En guise de bracelet, des lanières de plastiques leur enserrent les mains. Enfin, deux policiers les escortent jusqu’à l’un des trois bus garés un peu plus loin. A l’intérieur, des dizaines de sans-papiers s’entassent. « Plus de 80  », racontent de nombreux témoins. Certains parlent d’une centaine de personnes. La préfecture de police ne souhaite pas communiquer le nombre exact d’interpellations.
Du premier étage du magasin Tati où il se cache, Karim observe le ballet incessant des policiers. Tous ceux qui sortent du métro sont contrôlés, impossible par ailleurs d’y entrer. « J’avais l’impression qu’ils arrêtaient tout le monde. Je les ai même vus embarquer un touriste avec son appareil photo. » Certains sans-papiers se sont glissés dans les cours ou les halls d’immeuble. «  Ils allaient les chercher à l’intérieur, on les voyait ressortir menottés », raconte Frank, lunettes de soleil vissées sur le visage. Saïd, patron du Barbès Café, est posté derrière son comptoir quand une dizaine de policiers «  tous en civil », font leur entrée dans l’établissement. « Ils ont fermé la porte derrière eux. » Dehors, le soleil est au beau fixe. Pas grand monde à l’intérieur. «  Une dizaine de clients tout au plus.  » Table après table, les agents contrôlent les papiers d’identité, jusqu’à tomber sur un sans-pap’. «  Au total, ils ont arrêté trois personnes chez moi, dont deux mineurs », raconte Saïd.

Pendant ce temps-là
Jeudi 6 juin, toutes les caméras du pays semblent tournées vers la rue Caumartin où la veille, Clément Méric, jeune militant antifasciste est mort. En milieu d’après-midi quelques centaines d’antifas viennent lui rendre hommage. Une heure plus tard, ils seront près de 6.000 place Saint-Michel. Anne Hidalgo, candidate socialiste à la Mairie de Paris tente une apparition. La foule scande alors «  PS hors la manif, socialos trahison  » puis quelques instants plus tard un autre slogan est repris en cœur « les fascistes assassinent à saint Lazare, le PS rafle à Barbès  ». Des militants de retour du 18è font circuler l’info : des dizaines de sans-papiers sont interpellés au même moment. Anne Hidalgo décide de rebrousser chemin.

Hygiène

La préfecture confirme bien être entrée dans les cafés et restaurants du quartier. L’opération était menée en collaboration avec les services administratifs. Le motif ? « Vérifier le respect des normes d’hygiène, de licence, la vente d’alcool aux mineurs… Neuf établissements ont été contrôlés », explique la préfecture. Deux établissements ont été immédiatement fermés, « deux autres ne devraient pas tarder à l’être ».

En plus de ces « contrôles administratifs », on évoque deux autres objectifs : « lutter contre l’accroissement des cambriolages dans l’arrondissement » et combattre les « receleurs, nombreux dans le marché sauvage autour de la station de métro ». Bilan officiel de l’opération : 16 gardes à vue pour « des questions de droit commun » (« un port d’armes prohibées, du recel et plusieurs individus inscrits au fichier des personnes recherchées. ») La police se refuse à communiquer le nombre total de personnes amenées au commissariat pour vérification d’identité, puis pour certains placés en centre de rétention.

GAV
A 16h20, la police lève les barrages. « A la sortie des classes, encore beaucoup de policiers, mais c’était possible de passer », raconte l’un des employés de l’école du quartier. Certains sans-papiers se glissent hors de leurs cachettes. « Il y avait toujours des mecs en civil. Ils en ont encore cueilli quelques-uns qui pensaient s’en être sortis », raconte un commerçant. Pour tous les interpellés, direction le commissariat de la rue de Clignancourt. Les militants de plusieurs associations d’aide aux sans-papiers dont Réseau Education Sans Frontières ont pu recueillir par téléphone quelques témoignages. L’un d’entre eux raconte avoir été placé en cellule pendant « trois ou quatre heures » avec une vingtaine de personnes. Le temps de vérifier l’identité des 80 interpellés (chiffre approximatif). Finalement, en plus des 16 GAV, 33 personnes devront passer devant le juge des libertés pour défaut de titre de séjour. Pour eux, direction le centre de rétention administratif de Vincennes.

Je les ai même vus embarquer un touriste avec son appareil photo !
Au tribunal Mardi 11 juin, tribunal de grande instance de Paris. Au dernier étage du bâtiment après une interminable montée des marches, un portique de détection de métaux et un gendarme gardent l’entrée sur un petit couloir. Une dizaine de militants s’y entassent. Depuis quelques jours, l’info circule sur les mails d’alerte des collectifs d’aide aux sans-papiers : les clandestins de Barbès passent devant le juge des libertés. Derrière une porte, à l’abri des regards. Les sans-papiers attendent leur tour, alignés dos à dos sur un banc en bois. Quelques avocats consultent les dossiers sur leurs genoux. Les trois boxes d’entretien sont occupés. Chacun est prié de faire vite. Jour d’affluence pour la justice, 36 cas doivent être tranchés dans la journée par les deux magistrats. A trois exceptions près, tous ont été interpellés le 6 juin dans le 18e.

Les audiences se suivent et se ressemblent. Dans une petite pièce, la magistrate, la cinquantaine coiffée avec un chignon. A sa gauche, la greffière, plus jeune. Face à eux, quatre chaises. « Monsieur Singh », la vingtaine, prend place sur l’une d’entre elles. A sa gauche, une traductrice lui chuchote à l’oreille. A sa droite, son avocate. Juste à côté, l’avocat de la préfecture. Maître Kornman compulse le dossier de son client. Commise d’office, elle n’en a pris connaissance que le matin même, comme les quatre autres cas qu’elle défendra dans la journée. Son argumentaire est très technique. Elle pointe les défauts du dossier. Ici une signature qui manque, là un délai de quatre heures entre la sortie du commissariat et la notification d’arrivée en centre de rétention… Jurisprudence à l’appui, elle tente de faire valoir la nullité de la procédure. L’avocate de la pref’ a pu consulter à l’avance les arguments de sa consœur. Elle répond point par point, précédent à l’appui. Maître Kornman tente de reprendre la parole pour répondre. « Vous avez déjà plaidé, si on fait toujours ça, on n’en finit jamais », coupe la juge. Elle réussit à placer une phrase avant d’être coupée à nouveau. Après 25 minutes d’échanges, tout le monde dehors. « Monsieur Singh », n’a pas dit un mot. Seule question qui lui est posée : « Etes-vous prêt à rentrer dans votre pays ? »

Expulsions
Dans le couloir, les militants s’échangent leurs notes. « Sur un document, ils avaient écrit qu’ils avaient procédé à un menottage permettant l’usage d’un téléphone. J’ai du mal à imaginer ! », ironise l’un d’entre eux. « Le dernier charter est parti hier et le prochain est seulement dans vingt jours ! Alors ils ont demandé un délai pour organiser le retour dans son pays ! » Les tristes anecdotes se succèdent, dressant en pointillés le portrait d’une police débordée par le nombre de dossiers. Des procédures traitées à la va-vite. « Lui, pendant la procédure, il avait un interprète tamoul alors qu’il parle ourdou. Ils vont l’expulser quand même. » Pour « Monsieur Singh », même traitement. La jeune avocate, visiblement fatiguée et dépitée, sort en courant « s’en griller une ». « De toute façon, cette juge expulse tout le monde », commente un militant, cheveux longs et carnet de notes à la main. Ceux qui échappent à l’expulsion doivent encore patienter 6 heures. Le délai pendant lequel la préfecture peut faire appel. Les autres tenteront leur chance en appel.

Warning Les sans-papiers cités dans l’article ont préféré voir leur nom changé.
 

Témoignage n°2, lundi 10 juin 2013

« Je descendais du métro Barbès avec mon cousin vers 15h30. La police m’a demandé un titre de transport, je le leur ai donné, et ensuite ils ont demandé les papiers. J’ai dit que je n’en avais pas. Ils m’ont mis les menottes et m’ont amené dans un car. Dans le commissariat [rue de Clignancourt] il devait y avoir 80 personnes arrêtées. On a passé 3 ou 4 heures dans une cellule à 20. il y avait une personne très malade qui se plaignait auprès des policiers mais ils s’en fichaient. Et puis quelqu’un a demandé d’aller aux toilettes et les policiers ont dit non. Les gens n’étaient pas contents. Alors des flics sont entrés dans la cellule et ils ont frappés 3 personnes avec les mains et les pieds. Dans la cellule, on avait ni ceinture ni lacets puis, 3 ou 4 flics sont arrivés et ils nous ont demandé de nous mettre tout nu, d’enlever les vêtements, d’enlever les slips ! On ne voulait pas, on a refusé ! Alors le chef est intervenu et a dit à ses collègues de laisser tomber.
Pour l’instant, à ma connaissance, personne de Barbès n’a été expulsé. Mais il y a des gens qui ne sont pas bien, ils ne veulent pas manger et ils ne veulent pas rester enfermés. »
Karim, sans papiers arrêté lors de la rafle et enfermé au CRA de Vincennes.

Bonjour
Audiences JLD aujourd’hui mercredi
CA jld (cour d’appel jld) demain jeudi (pour ceux qui n’ont pas été libérés hier mardi)

Proposition de texte à faxer et mailer auprès de la préfecture et du ministère  ;

"Nous protestons contre la rafle organisée dans le quartier de Barbès jeudi 6 juin 2013 : pendant plus de deux heures, les rues ont été bloquées par les forces de l’ordre empêchant passants et riverains de sortir. D’après les témoignages receuillis, les policiers en uniformant et en civil ont réalisé des contrôles au faciès, ce qui est formellement illégal. Les personnes interpellées, pour le seul fait qu’elles étaient dépourvues de pièces d’identité ou de titre de séjour, ont été violemment menottées et conduites ainsi à travers les rues du quartier jusqu’à des bus de police. La Cour européenne de justice a récemment rappelée à la France que le défaut de titre de séjour n’était pas un délit !
Nous exigeons la libération de toutes les personnes arrêtées et actuellement enfermées au Centre de rétention de Vincennes et l’arrêt des rafles !"


Préfecture de police de Paris
Fax cabinet du préfet : 01 53 71 67 23
Fax direction de la police générale : 01 53 71 57 10
prefpol.dpg-etrangers-secretariat@interieur.gouv.fr
Cabinet du ministre de l’Intérieur :
fax : 01.40.07.13.90
manuel.valls@interieur.gouv.fr

Lien vers la pétition du resf paris nord ouest :
http://www.educationsansfrontieres.org/?page=article&id_article=41580

Pour se rendre aux audiences JLD
/ métro cité (ligne 4) ou RER st Michel - Notre Dame (ligne B ou C)
/ Bd du Palais
une porte pour la sainte Chapelle, file d’attente séparée sur la gauche pour le tribunal.
/ Dans la cour passer entre les bungalows et la Sainte Chapelle
/ rerentrer à droite au fond de la cour (Y au dessus de la porte)
/ on arrive dans un hall, sur la gauche prendre l’escalier en pierre à droite de la guérite d’accueil, en haut traverser
le couloir tout droit
/ prendre la porte exactement en face, monter l’escalier en marbre qui part à gauche
/ puis l’escalier en bois en haut sur la gauche, monter deux volées de marches, c’est là sur la droite.
Pour se rendre aux audiences CA JLD (cour d’appel) demain jeudi
/ Palais de Justice de Paris : Métro Cité (ou Châtelet ou St Michel)
/ Bd du Palais,
Attention, on reste toujours au rez-de-chaussée :
/ une porte pour la sainte Chapelle, file d’attente séparée sur la gauche pour le tribunal.
/ Dans la cour passer à gauche entre les bungalows et la Sainte Chapelle,
/ rerentrer à gauche au fond de la cour Y (au dessus de la porte)
/ on arrive dans un hall
/ tout droit on passe les distributeurs de café
/ au bout de ce hall on sort et on tourne sur la droite dans une nouvelle cour
/ sur la gauche on voit l’impressionnante porte de prison verte de gris du centre de rétention Cité pour femmes et du dépôt, on continue
/ c’est au fond de cette cour tout à droite (il est écrit salle d’audience 35 ter et quater au dessus)



Mis en ligne le vendredi 7 juin

Témoignage de sans papiers arrêté lors de la rafle au faciès d’hier à Barbès (Paris)


il y a eu une rafle gigantesque à Barbes hier après midi, le quartier a été
entierement bouclé pendant plus de deux heures , et les dizaines et
dizaines de sans papiers arrêtés étaient amenés dans des bus stationnés au
métro.
On sait d’ores et déjà qu’une partie des gens est désormais au CRA
de Vincennes.

J

eudi 6 juin dans l’après-midi, une rafle comme on n’en voyait plus depuis la guerre d’Algérie ou depuis les grandes vagues d’expulsions de squatts au début des années 1980, a eu lieu à Barbès. Pendant presque deux heures tout un quartier a été bouclé, les gens ne pouvant plus ni entrer ni sortir, bloqués par des centaines de flics de toute sorte arrivés à bord de dizaines de véhicules, quadrillant la zone jusqu’à la Gare du Nord, La Chapelle, Château Rouge et Anvers. A l’intérieur du périmètre qui comprenait la rue de la Goutte d’Or, la rue des Islettes et une autre rue parallèle à la rue des Islettes, les flics se déploient. A l’extérieur du périmètre ils sont apparemment aussi extrêmement nombreux. Divers contrôles sont effectués : papiers et ventes à la sauvette, hygiène dans les établissements (d’après ce que disent certains commerçants mais ça je n’ai pas vu).

Des gens commencent à s’entasser aux différents check points. Protestations molles, entre résignation et agacement. Très vite, à l’intérieur du quartier bouclé, beaucoup moins de "vrais gens" que d’habitude et une multitude de patrouilles de robocops qui interpellent au faciès. Comme souvent, délit d’extranéité et de classe sociale sont de mise, à savoir que les cibles principales du contrôle sont les Africains qui ressemblent à des mecs qui viennent d’arriver du bled.

A chaque fois qu’ils en capturent, les bleus appellent victorieusement leur central avec leur talkie pour annoncer combien ils en ont attrapé. Puis ils les ramènent vers des bus d’embarquement sur le boulevard Barbès. Apparemment tout un staff technique et bureaucratique était installé dans les cars.

A un moment, une vieille dame juive a attrapé un jeune sans papier qui était capturé et elle a dit que c’était son fils. Les flics voulaient quand même l’emmener car évidemment ils ne la croyaient pas mais elle criait et s’accrochait au jeune homme et ils ont finalement du le lâcher.

Quand les flics bouclent un quartier ils sont plus ou moins obligés de relâcher les barrages qui empêchent de sortir et entrer dans le quartier pour la sortie de l’école. Du coup ils ont ouvert les barrages à 16h25

Mais attention, ouvrir les barrages et laisser les gens circuler dans le quartier ne signifie pas que les contrôles vont s’arrêter... Au contraire, et de fait plein de gens se sont fait attraper comme ça. Voyant que certains flics en uniforme partaient et que les camionettes de CRS qui barraient les rues se poussaient, pas mal de personnes, sans doute réfugiées dans des halls, sont sorties de leur cachette... Mais c’était sans compter avec des groupes de civils qui par quatre ou cinq ou six sillonnaient le quartier, pour certains avec des camouflages assez réussis (le rasta, le gars qui ressemble à un sans papier, la fille déguisée en jeune de quartier), et contrôlaient et arrêtaient les gens. Les personnes arrêtées étaient alors conduites menottées dans des bus stationnés à ce moment-là sous le métro au carrefour Barbès. Le dernier bus rempli est parti vers 16h30.

Dans cette apathie déprimante où on a l’impression que les gens sont menés à l’abattoir dans la passivité la plus totale, si ce n’est quelques ronchonnements individuels (Mais on est prisonniers dans notre quartier) ou désabusés (Ah ici c’est comme ça ils cherchent les cigarettes, les sans papiers, pff). Ca finit toujours par entrainer des personnes qui n’osaient pas se lancer pour protester et par se transformer en petit rassemblement, ce qui permet de discuter de ce qui se passe. Ca met un rapport de solidarité minimal mais essentiel entre les gens arrêtés et les autres qui y ont échappé.

Plus tard, au rassemblement pour l’assassinat de Clément Méric nous avons appris qu’une partie des gens emmenés dans les bus avaient été conduits au commissariat de la rue de Clignancourt, ce qui a provoqué des cris de « Les fascistes assassinent à Saint Lazare ; le PS rafle à Barbès ».

Un appel à se rendre au commissariat de la rue de Clignancourt pour 20h30 a donc circulé. La rue était bloquée à la circulation par plusieurs camionettes et un bus de la police qui sert à transporter les gens arrêtés dans les manifs. Les premières personnes arrivées ont constaté que dans ce bus posté juste devant le commissariat étaient parqués plusieurs sans-papiers. Quelques autres sortaient libres. Ils nous ont dit que dans le commissariat ils avaient été triés : certains comme eux pouvaient sortir et d’autres qui allaient être conduits au centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes étaient montés dans le bus.

Cela faisait plusieurs heures que ces derniers étaient enfermés là sous une chaleur écrasante, sans pouvoir boire ; manger, aller aux toilettes. Sans attendre l’heure du rassemblement, des slogans ont commencé à fuser « Liberté », « Solidarité avec les sans-papiers » auxquels les dizaines de personnes emprisonnées dans le bus ont répondu chaleureusement en criant eux aussi et en tapant sur les vitres.

Très vite les flics ont violemment repoussé les quelques personnes présentes en bas de la rue à grand renfort de coups de tonfas, coups de pieds, insultes, … Très vite, alors qu’en bas de la rue quelques autres personnes commençaient à arriver, le bus a démarré, protégé par un grand renfort de flics dont certains étaient flashball à la main. Nous n’avons pu qu’unir nos slogans à ceux des gens qui étaient enfermés à l’intérieur.

Le lendemain nous avons su qu’une quarantaine de personnes étaient enfermées au centre de rétention de Vincennes. D’autres sont peut-être dans d’autres centres de rétention. Les gens arrêtés devraient passer devant un JLD mardi ou mercredi s’ils ne sont pas expulsés d’ici là.


Témoignage d’un sans papiers arrêté lors de la rafle d’hier à Barbès.


" Les flics nous ont traités comme des terroristes. Ils nous ont mis des menottes en plastique. Elles étaient très serrées, on a encore les marques. On va aller voir le médecin pour faire un certificat.
Ils ont encerclé Barbès et ils contrôlaient « au visage », tous les Arabes, les
Noirs... Ils étaient très méchants et ne respectaient personne. Il sont arrivés vers 14 heures et gueulaient après tout le monde dans la rue. Il y a des gens ça fait 10 ans qu’ils sont ici et ils n’avaient jamais vu ça.

Moi je sortais de chez le coiffeur et c’est un policier en civil qui m’a arrêté. C’était comme Guatanamo. Ça veut dire quoi ? Parce que on est arabe, on
est des terroristes, ou quoi ? On a risqué notre vie sur un bateau, on est passé par Lampedusa et ici il n’y a pas de liberté.
On a cru qu’on était en Tunisie. On n’ a pas de problème avec les
gens ici, on a un problème avec les flics.

Ensuite ils nous ont amenés au commissariat de Clignancourt, on était 40 dans une cellule et on ne pouvait pas respirer. Et si on protestait, les flics disaient : « Ferme ta gueule. Pourquoi vous êtes venu ici, Restez chez vous ! ». Il y avait aussi un vieux touriste marocain au commissariat, sa famille a apporté ses papiers et il a été libéré. Quel accueil touristique !

Devant le commissariat il y avait des dames qui n’étaient pas d’accord et qui criaient Liberté ! Et les flics les ont frappées.

On a doit être 40-50 de Barbès au CRA‌. Même en Tunisie la prison c’est pas comme ça. Personne ne mange. On a décidé de faire la grève de la faim la semaine prochaine. La prison c’est mieux parce que là je ne sais ce qui va se passer demain. Il n’y a pas de solution. (...)

Centre de rétention de Vincennes, vendredi 7 juin 2013

Les sans papiers arrêtés hier devraient passer mercredi prochain au JLD de
Paris. Soyons nombreux pour les soutenir !

12 juin 2013

Grèce, La Troika éradique le pluralisme dans l'audiovisuel



Attac France, le 12 juin 2013

Fermeture de l’audiovisuel public : fuite en avant autoritaire en Grèce


Communiqué Attac France 12/06/13

Mardi 11 juin, le porte-parole du gouvernement grec annonçait brutalement la fermeture immédiate, par décret, de l’audiovisuel public grec (ERT). Avec cette décision prise par un décret illégal, le gouvernement grec soutenu à bout de bras par les autorités européennes - la Troïka - accentue sa fuite en avant autoritaire vers la suppression des espaces de pluralisme et de démocratie.

L’objectif officiel de cette décision prise sous la pression de la Troïka est de couper encore davantage dans les dépenses publiques. Mais l’audiovisuel public grec dégage des excédents ! Cette mesure, qui entraîne le licenciement direct de 2656 travailleurs, est essentiellement politique: il s'agit d'éliminer un secteur revendicatif de la société et d'éradiquer le pluralisme dans l'audiovisuel. La télévision publique se distinguait en effet des chaînes privées par sa couverture des mouvements sociaux se programmes culturels et éducatifs.

Depuis hier, une foule importante se rassemble devant les bâtiments de l’ERT alors que l’assemblée générale des travailleurs de l’ERT a décidé l’occupation du siège et des studios.

La fermeture a été décidée par le Premier ministre Samaras, seuls son parti Nouvelle Démocratie et le parti néo-nazi Aube Dorée l'ont approuvée. Même le PASOK, qui fait partie de la coalition au pouvoir, demande son retrait immédiat, et Syriza exige la tenue d’élections anticipées. Les deux confédérations syndicales (ADEDY, public, et GSEE, privé) appellent à la grève jeudi.

Aurélie Filippetti, ministre de la culture, s'est émue d’un « symbole tragique » et dit refuser que « l’austérité […] rime avec abandon du pluralisme ». Mais François Hollande, lui-même n’a cessé de soutenir les programmes d'austérité imposés au peuple grec : « le peuple a subi des choix douloureux, même si pour beaucoup ils étaient nécessaires » déclarait-il en février 2013.

Le gouvernement français doit cesser de soutenir l’austérité généralisée en Grèce et en Europe. Il doit dénoncer le décret de fermeture de l’ERT ainsi que les pressions insupportables imposées par la Commission européenne, la Banque centrale européenne et le FMI sur la Grèce.

Partout en Europe, des rassemblements et manifestations s’organisent. A Paris, un rassemblement a lieu aujourd’hui 12 juin à 18h30 devant l’Ambassade grecque. Métro KLEBER, 17 rue Auguste Vacquerie, 75016 Paris – à l’initiative des étudiants et travailleurs grec-que-s à Paris.

Attac France, A Paris, 12 juin 2013


Adhérez, réadhérez à Attac : http://www.france.attac.org/adherer

Désinscription : http://list.attac.org/wws/signoff/informons

10 juin 2013

La récupération médiatique de la mort de Clément Méric (Communiqué d’Acrimed)



par Acrimed, le 10 juin 2013


Communiqué d’Acrimed


La mort d’un jeune homme de 18 ans sous les coups de militants racistes est un fait politique. Les rassemblements à sa mémoire sont eux aussi un fait politique. Quand les médias se sont bornés à informer sur ces faits et à les commenter pour eux-mêmes, ils ont fait leur travail.

Autre fait politique : les formations politiques se sont emparées de ces faits pour les interpréter dans leur propre perspective et leur donner la suite de leur choix. Occasion a été ainsi donnée à une petite cohorte d’éditocrates de prendre de la hauteur et de transformer en problème majeur la « récupération politique », réelle ou supposée, sans se préoccuper d’une indéniable récupération médiatique.

Or celle-ci est elle-même un fait politique et médiatique : une récupération destinée à transformer l’information en spectacle de l’information et le débat en spectacle du débat.

C’est ainsi que l’on a pu lire, voir ou entendre des journalistes commenter la mort de Clément Méric comme s’il s’agissait d‘un simple fait divers : la conséquence d’une banale bagarre de rue (qui aurait mal tourné) entre acheteurs de fringues. De quelle éthique peuvent se réclamer les « journalistes » qui sont parvenus à présenter un groupe de racistes comme un club d’amateurs de vêtements ?

C’est ainsi que nous avons assisté pendant plusieurs jours à une mise en scène médiatique du prétendu débat sur « la montée des extrémismes » (pour reprendre le titre d’une émission d’Europe 1), avec à la clé l’amalgame (extrémiste ?) entre des formations collectives que tout oppose. De quelle éthique journalistique peuvent se prévaloir des médias qui confondent sciemment la virulence verbale et la violence physique qui se solde par la mort d’un homme ?

C’est ainsi, enfin, que des porte-paroles de groupes dont l’obédience fasciste est patente ont bénéficié, non pas de la seule possibilité de s’exprimer, mais d’une surexposition complaisante que les questions qui leur étaient posées aient été elles-mêmes complaisantes (comme sur BFM-TV) ou non (comme sur i-Télé). De quelle éthique journalistique pourraient se réclamer des médias qui, suivant cette pente, s’emploieraient demain, toutes proportions gardées (et nous savons garder les proportions), à illustrer ce que disait Jean-Luc Godard : « L’objectivité, c’est cinq minutes pour Hitler, cinq minutes pour les Juifs » ?

Acrimed, le 10 juin 2013

9 juin 2013

La criminalisation de la dissidence politique aux États-Unis


Le Grand Soir, Tom CARTER, 31 mai 2013


Avec une série de procès aux États-Unis, les précédents juridiques qui vont criminaliser la dissidence politique en Amérique.

La semaine dernière, un étudiant du secondaire du Massachusetts, Cameron D’Ambrosio fut arrêté et accusé en vertu des lois « terroristes », simplement pour avoir mis en ligne des paroles de chansons sur Facebook qui faisaient référence aux attentats à la bombe de Boston. Il encourt 20 ans de prison. Une série de poursuites « terroristes » similaires à travers le pays s’en prennent au premier amendement et à sa protection de la liberté d’expression et de l’expression politique.

Les autorités ont déjà étiqueté certains participants d’Occupy Wall Street et des manifestations anti-OTAN comme étant des « terroristes ». L’année dernière, des commandos contre le « terrorisme intérieur », lourdement armés, ont pris d’assaut des maisons de protestataires d’Occupy Wall Street dans l’État de Washington et de l’Oregon, utilisant des béliers et des grenades assourdissantes. Les commandos avaient l’autorisation de saisir tout « matériel ou littérature anti-gouvernemental ou anarchiste ».

Tout comme pour la liberté d’expression, la liberté de rassemblement, qui est aussi garantie par le premier amendement, n’a pas été officiellement révoquée. Cependant, la réalité est que le rassemblement politique est déjà une activité semi-criminelle en Amérique. Des manifestations à caractère politique font régulièrement face à des mobilisations policières disproportionnées, au confinement à de paradoxales « zones de liberté d’expression » ou à « l’encerclement » (en anglais, « kettling », lorsque les protestataires sont encerclés et poussés dans une direction ou empêchés de quitter une zone confinée), à des passages à tabac, à des gaz lacrymogènes, au poivre de Cayenne à des grenades assourdissantes ou à des balles de caoutchouc. La réponse standard du gouvernement à une manifestation politique est une démonstration massive de force, complétée avec des tireurs d’élite sur les toits.

La tentative d’établir un état policier américain, lancée sous l’administration Bush, est passée en cinquième vitesse sous Obama. Pendant près de 12 ans, la « guerre contre le terrorisme » bidon a été utilisée comme un prétexte passe-partout pour des guerres illégales et impérialistes à l’étranger et pour un assaut méthodique contre les droits démocratiques aux États-Unis même. La structure de base de la gouvernance autoritaire est maintenant clairement en train d’émerger.

Dans la période récente, le gouvernement a grandement étendu sa surveillance sans mandat de la population. L’administration Obama a construit un énorme centre de données en Utah assez grand pour entreposer le contenu de tous les ordinateurs personnels du pays. Déjà, au bout des doigts d’un agent du gouvernement, sans qu’il ait un mandat, se trouvent toutes les activités de navigation sur Internet, les conversations téléphoniques, les messageries textes, les transactions par carte de crédit, les données de localisation par GPS sur les téléphones portables, les itinéraires de voyage, les données Skype et Facebook, les archives médicales, le passé criminel, les données financières et les séquences vidéos obtenues par caméra de surveillance.

Il est prévu que des dizaines de milliers de drones patrouilleront l’espace aérien américain dans les années à venir et des milliers le survolent déjà. Ces aéronefs de haute technologie sont capables de surveiller les réunions et les manifestations, d’accéder à des réseaux sans fil et d’enregistrer les mouvements des citoyens. Le candidat récemment retenu par Obama pour le poste de chef de la CIA, John Brennan, a expressément refusé, lors de sa séance de confirmation, d’exclure la possibilité que ces drones puissent être armés et utilisés pour perpétrer des assassinats aux États-Unis.

Tandis que les écoles sont en train d’être fermées et les professeurs mis à pied prétendument par manque d’argent, les départements municipaux de police nagent dans les milliards de dollars en matériel militaire et en formation fournis par le département de la Sécurité intérieure des États-Unis. Lorsque la police municipale est mobilisée pour répondre à une manifestation politique, elle le fait maintenant en coordination avec les agences fédérales de l’armée et des renseignements. Il n’est pas rare que des véhicules blindés, des gilets pare-balles et de l’équipement militaire soient déployés.

Avec le précédent mis en place lors des récents évènements de Boston, les autorités ont maintenant le pouvoir d’assujettir une ville entière au siège militaire et d’ordonner à la population de « rester là où elle est », tandis que les entreprises sont fermées et les transports interrompus et que des équipes spéciales lourdement armées sont déployées pour conduire des fouilles, sans mandat, de maison en maison et sans considération pour les droits élémentaires.

L’administration Obama, en collaboration avec les départements de polices d’États et municipaux, a envoyé, aux États-Unis, un nombre incalculable d’espions « anti-terroristes » dans des fêtes à caractère politique et dans des groupes politiques. En plus de rassembler de l’information, le boulot de ces espions consiste à détourner, perturber et prévenir l’émergence d’une opposition sociale organisée.

Une personne peut être désignée « terroriste » par l’autorisation secrète et sans appel du président, sans avertissement et sans procès. Sous les lois du « soutien matériel » signées dans le cadre de la Loi Patriote de 2001, une personne peut être emprisonnée simplement en offrant un « soutien matériel » vaguement défini à toute personne ou groupe désigné comme étant « terroriste ».

Sous les Lois de l’autorisation de la défense nationale de 2011 et 2012, et testées avec le cas de Jose Padilla, le gouvernement américain se donne le pouvoir d’assujettir une personne désignée comme « terroriste » à l’arrestation arbitraire et à la détention sans procès. Dans les cas de Jose Padilla et Bradley Manning, ainsi qu’au camp de prisonniers de Guantanamo Bay et d’innombrables « sites noirs » de la CIA à travers le monde, les prétendus terroristes du gouvernement américain sont soumis à la torture. Finalement, dans les cas d’Anwar Al-Awlaki, Samir Khan et Abdulrahman Al-Awlaki, le gouvernement américain a testé son droit de carrément assassiner les « terroristes », même s’ils sont citoyens américains.

Avec ces précédents, il ne serait pas nécessaire de suspendre officiellement la Constitution afin que le gouvernement américain puisse contrer l’opposition dans le pays en utilisant des encerclements par l’armée, des couvre-feux, des fouilles de maison en maison, des arrestations de masse, de la torture et même des assassinats. Il suffirait que la dissidence politique soit désignée comme étant du « terrorisme » ou un « soutien matériel au terrorisme » pour que le Congrès, le président, les tribunaux, l’armée et la soi-disant « presse libre » continuent sans modification leurs opérations actuelles.

Dans la deuxième moitié du 20e siècle, les dictatures appuyées par les États-Unis en Argentine et au Chili utilisaient la prétendue lutte contre le « terrorisme » comme une couverture politique pour les arrestations et les meurtres de dizaines de milliers d’opposants politiques, de jeunes, de travailleurs et d’intellectuels ainsi que d’autres « ennemis de l’État ». Comme le World Socialist Web Site a mis en garde dès son commencement, telle est la logique inévitable de la « guerre contre le terrorisme » des États-Unis

Deux facteurs essentiels alimentent la suppression des droits démocratiques et la poussée vers des formes de gouvernance autoritaire. La première est l’immense augmentation des inégalités sociales, qui est elle-même générée par la crise historique du système capitaliste. Tandis qu’elle vole la population dans le but d’empiler des niveaux de richesse privée toujours plus obscène, l’aristocratie financière est terrifiée par l’émergence de l’opposition sociale. C’est à partir d’une position de vulnérabilité et de peur extrême, et non à partir d’une position de force, que les milliardaires se tournent vers la répression par l’état policier comme un moyen de préserver leur statut, leur pouvoir et leur richesse.

Deuxièmement, tout comme la démocratie est incompatible avec de tels niveaux d’inégalité sociale, elle est incompatible avec la guerre impérialiste. L’armée et les services de renseignements américains ont, pendant douze années, pataugé dans le sang dans le but de piller les ressources mondiales stratégiques. Les morts, blessés et ceux forcés de quitter leur domicile se comptent par millions.

Une armée professionnelle, séparée de et hostile à la population, considérant le contrôle civil comme intolérable, a énormément accru sa taille, ses ressources et son pouvoir politique, jusqu’au point où ses homologues dans les services de renseignements, conjointement avec Wall Street, dominent le fonctionnement de l’État.

La classe dirigeante est à un stade avancé de ses préparatifs pour une confrontation inévitable avec la classe ouvrière. Les travailleurs doivent faire leurs propres préparatifs avec comme tâche centrale de construire un nouveau leadership révolutionnaire. Seulement une lutte politique consciente pour un gouvernement ouvrier et pour le socialisme peut éviter la menace de la dictature et établir une véritable démocratie et une authentique égalité sociale.
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Altersommet, 7-8 juin Athènes Notre Europe est en marche !



Attac France, 9 juin 2013

Trois mille militant-e-s européen-ne-s et plus de 180 mouvements associatifs, syndicaux, indignés, étudiants, précaires, féministes, écologistes venus de toute l’Europe se sont rencontrés à l’Alter Sommet d’Athènes du 7 au 9 juin[1].

Plus d’une douzaine d’assemblées étaient organisées autour de thématiques telles que les luttes contre l’extrême-droite, pour le logement, la régulation financière ou encore les biens communs[2]. Elles ont permis de discuter de la construction des résistances et des alternatives européennes à l’austérité.

L’objectif : déterminer des initiatives et stratégies communes sur la base du Manifeste des peuples, élaboré collectivement au sein du réseau Alter Sommet, et qui rassemble des revendications fortes pour une autre Europe démocratique, sociale, écologiste et féministe[3].

Le manifeste a été rendu public à l’occasion de la grande plénière du vendredi 7 juin au cours de laquelle sont intervenus de nombreux représentants des mouvements européens avec notamment Aurélie Trouvé d'Attac ou encore Alexis Tsipras de Syriza, ainsi que des représentants de mouvements sociaux et syndicats du Portugal, d’Espagne, de Grèce, Hongrie, Norvège, Allemagne, France, mais aussi de Turquie, de Tunisie et d’Equateur…

L’Alter Sommet s’est conclu dans les rues d’Athènes, avec une grande manifestation européenne de solidarité avec toutes les résistances contre l’austérité.

Parmi les suites envisagées à donner à cette mobilisation ont été évoquées une mobilisation européenne à l’occasion du Semestre budgétaire (soumission à la Commission européenne des budgets nationaux en octobre 2013) et de l’inauguration du nouveau bâtiment de la Banque centrale européenne avec les mouvements sociaux allemands courant 2014.

Attac France,
A Athènes, le 9 juin 2013

Les photos d’Athènes : http://www.flickr.com/photos/attac-france/sets/72157634005365042/ ;

[1] La liste des membres du réseau Alter Sommet est disponible ici ;

[2] Les assemblées de l’Alter Sommet : http://www.altersummit.eu/athenes/article/programme ;

[3] Le manifeste des peuples est disponible ici ;

La coalition française de l’Alter Sommet : AITEC, Appel des appels, Ars Industrialis, Association autogestion, ATTAC-France, CAC Collectif Audit Citoyen, CGT, Convergence de Défense et Développement des services publics, Economistes Atterrés, Espace Marx/transform! europe, A.C !, Fédération de la Maison des Potes, Féministes pour une autre Europe, Fondation Copernic, FSU, IERPE, LDH – Ligue des droits de l’Homme, Marche Mondiale des Femmes France, Roosevelt 2012, SNES – FSU, Union syndicale Solidaires, SUD BPCE *, Mémoire des luttes, Marche Mondiale des femmes France, Mouvement de la Paix, Résistance sociale.

En savoir plus : http://www.altersummit.eu/?lang=fr

Ils sont fous ces « antifas », par Etienne Chouard


28 mai 2013, par Etienne Chouard

De plus en plus dingue et confus : des prétendus « antifas » dénoncent , avec ce courage très anonyme des corbeaux professionnels, les personnalités et mouvements suivants :

- Frédéric Lordon
- ATTAC
- Le Monde diplomatique
- Alain Gresh
- les Économistes atterrés
- Thomas Coutrot
- René Balme
- Reopen911
- la CGT
- Le Front de Gauche…

Le texte « antifa » (enfin, soi-disant antifa) que je reproduis ci-dessous répond à un article (formidable) de Frédéric Lordon que j’avais signalé ici :

F. Lordon : « Conspirationnisme : la paille et la poutre » – Jean Quatremer voit des complots partout

Cet article « antifa » est un collier de perles de sottises (agrémentées de pépites de mensonges), un véritable objet d’étude de ce qu’on pourrait appeler ‘complotisme’, précisément — même si, pour ma part, je n’utilise jamais ce mot car je considère ESSENTIEL POUR L’AUTODÉFENSE D’UNE DÉMOCRATIE DIGNE DE CE NOM que tous les citoyens (y compris de faux antifas) puissent à tout moment dénoncer librement les complots, quitte à se tromper (peu importe : on y verra clair à l’occasion des controverses publiques) ; ça s’appelle l’ISEGORIA.

Ils serait temps que les vrais antifas se désolidarisent des fous furieux qui se font passer pour eux, qui détestent la patrie et qui voient des complots fascistes partout, non ? Sinon la dénonciation par un « antifa » va bientôt finir par devenir une vraie légion d’honneur, décernée aux seuls vrais défenseurs de la patrie, contre les ultrariches (toujours apatrides) du moment.

Ceci dit, il faut quand même reconnaître qu’on a ici du grain à moudre pour comprendre leur raisonnement (foireux).

Bon courage à tous les résistants. (...)

Lire la suite ...


Alerte aux insecticides néonicotinoides dans nos aliments !

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5 juin 2013, par Generations Futures

Des résidus d’insecticides néonicotinoides dans nos assiettes !

Générations Futures démontre que certains aliments contiennent des résidus de néonicotinoides, famille d’insecticides mise en cause dans le dépérissement de colonies d’abeilles, et exhorte le Gouvernement Français et l’UE à prendre des mesures d’interdiction plus fermes que les récentes décisions européennes.

Le contexte. Bien que l’Union européenne vienne de décider de restreindre l’usage de trois insecticides néonicotinoïdes (clothianidine, imidaclopride, thiamétoxam) pour 2 années, le problème posé par ces insecticides n’est pas résolu, loin s’en faut.

Enquête. Afin de montrer que l’utilisation de ces néonicotinoïdes dépasse largement les 4 usages de 3 produits maintenant restreints (1) et que l’exposition environnementale et humaine à ces produits continue malgré les récentes premières décisions, nous avons décidé de réaliser une campagne d’analyse d’aliments végétaux (2) non concernés par ces mesures d’interdiction. Nous avons ainsi recherché entre février et mai 2013, les 5 principaux néonicotinoïdes dans 109 échantillons de fruits, légumes et thés.
Les résultats sont clairs : les aliments testés contiennent, à des degrés divers, mais fréquemment, des résidus de néonicotinoïdes.
  • 45% des échantillons de courgettes testées contiennent des résidus de néonicotinoïdes (9/20 : 9 imidaclopride)
  • 25% des échantillons de tomates testées contiennent des résidus de néonicotinoïdes  (5/20 : 2 acetamipride, 2 thiaclopride, 1 acetamipride + thiaclopride)
  • 80% des échantillons de thés testés contiennent des résidus de néonicotinoïdes (8/10 : 5 acetamipride + imidaclopride, 3 acetamipride) 4 dépassements de LMR ( 3 acetamipride, 1 imidaclopride)
  • 12.24% des échantillons de fraises testées contiennent des résidus de néonicotinoïdes (6/49 : 4 thiaclopride, 1 thiametoxam, 1 acetamipride (usage fraises F interdit)
  • 16.66% des échantillons d’aubergines testées contiennent des résidus de néonicotinoïdes ( 1/6 : imidaclopride)
Et les abeilles ? Afin d’évaluer quel pourrait être l’impact de ces résidus de néonicotinoïdes sur les abeilles, nous avons calculé les conséquences de l’exposition d’abeilles aux quantités de résidus retrouvés dans nos échantillons. Si on prend l’exemple d’une courgette d’un poids moyen de 250 g contenant 25 µg d’imidaclopride/kg, nos calculs nous permettent de conclure que ce sont près de 845 abeilles qui seraient mortes ou au moins 3788 abeilles qui auraient vu leur comportement gravement perturbés suite à l’exposition à la quantité d’imidaclopride contenue dans cette seule courgette ! Sans commentaire !

« Ces résultats montrent que malgré les premières décisions prises par la Commission Européenne, des néonicotinoïdes vont continuer à être déversés en grandes quantités dans l’environnement ou utilisés en enrobage de semences malgré cette première interdiction…ils pourront donc continuer à contaminer et à menacer les pollinisateurs, mais aussi à  contaminer les êtres humains par l’air, les aliments, l’eau…. Ce dernier point est particulièrement préoccupant alors que de très récentes études montrent que ces molécules peuvent nuire au développement du cerveau et montrent un potentiel génotoxique. » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.

« Face à cette double menace nous n’avons qu’une seule demande : l’interdiction de cette famille d’insecticides ! » conclut-il.

 Lire l’enquête en entier – Alerte aux néonicotinoides dans nos aliments !

8 juin 2013

MARINALEDA, l'ardente impatience (vidéo)




Film de Dominique Gautier & Jean Ortiz
Production : Le Village Emmaüs Lescar-Pau & La Cumamovi
En Partenariat avec : Le Grand Soir http://www.legrandsoir.info & Mémoire des Luttes http://www.medelu.org

Travailler plus, mais pour produire quoi ?



Les Echos.fr | Guy Valette | 23 mai 2013

LE CERCLE. L'accroissement du P.I.B. sans discernement, prédateur en ressources, ne permet plus un accroissement du même ordre des emplois rémunérés. Travailler plus ou plus longtemps pour produire et consommer n'importe quoi n'est pas la réponse aux problèmes que pose cette "mauvaise croissance". Il est temps de changer de paradigme.

L'article du philosophe Jean-Pierre Dupuy dans le monde du 06/05/2013 "L'enfer du travail" a inspiré ce qui suit. Il décrit pleinement dans quelle spirale infernale se trouve le "travailleur-consommateur" dans le monde global actuel. La référence à un dessin de Konk illustre bien le propos :

Dans une case un automobiliste se lamente "J'ai horreur de conduire, mais j'ai besoin d'une voiture pour me rendre à mon travail".

Dans une deuxième case, le même à l'usine : "J'ai horreur de mon boulot, mais il faut bien que je paie les traites de ma voiture".

Cette situation, vécue par beaucoup, montre l'aliénation dans laquelle la société de consommation mondialisée, pilotée par des politiques économiques libérales, nous a enfermés. "L'enfer" du travailleur, aliéné à son poste, rejoint "l'enfer" du consommateur aliéné par les objets et les marques. Travailler plus pour consommer plus, faire des heures supplémentaires pour honorer ses dettes.

Produire à l'autre bout du monde, à moindre coût, dans des conditions indignes, avec des travailleurs "low-cost", des objets superflus, les vendre ensuite, à dix mille kilomètres, dix fois plus chers, en utilisant les "créatifs" de l'industrie des médias et de la publicité, tout cela pour être conduit, dans les pays de consommation, en remplacement des emplois qualifiés détruits dans le secteur de production, à créer dans tous les secteurs de la vie privée des emplois de service souvent précarisés.

Ainsi va le monde dans une agitation perpétuelle qui enferme l'individu dans l'angoisse permanente de la déqualification ou du chômage qui ne permet plus de pouvoir consommer et payer ses charges. Pendant ce temps, les ressources s'épuisent inexorablement et la richesse se concentre toujours plus entre de moins en moins de mains.

Dans ce marché mondialisé, on a perdu tout sens commun et toute mesure. La société post-industrielle doit-elle être arc-boutée dans la seule production de travail à tout prix, pour rémunérer le consommateur, quitte à produire n'importe quoi et à faire faire ce que l'on ne peut faire, sans prendre en compte, en harmonie avec son environnement, la quantité de ressources disponibles et les besoins vitaux de l'être humain ?

De la contre-productivité


Pour reprendre l'exemple de l'automobile comme moyen de transport individuel, il faudrait se poser la question du coût global réel, dû à son utilisation, qui incombe à chaque utilisateur et à la sphère publique (infrastructures, accidents corporels, pollution de l'air, pollution sonore, etc.). Yvan Illich avec le concept de contre-productivité jugeait aliénant et illusoire la mise en avant de la vitesse dans le système automobile.

En prenant en compte le temps moyen de travail pour l'acquisition et l'entretien d'une automobile, on montre que le temps réel total affecté à ce bolide des temps modernes s'allongeait inexorablement et qu'en conséquence sa vitesse réelle diminuait d'autant. On l'évalue à 6 kms/h, soit à peine plus que la vitesse du piéton ! ("Ivan Illich a ainsi défini le concept de vitesse généralisée, compris ici comme le rapport de la distance parcourue au temps que l’on met à la parcourir. Dans le "temps que l’on met à la parcourir", il y a le temps effectif du déplacement et le temps que l’on passe à se donner les moyens du déplacement" (1)).

En d'autres termes le véhicule automobile ne nous rend pas plus efficaces, globalement, dans nos déplacements, même si dans l'instant on se déplace évidemment rapidement. En revanche, cette automobile en créant des emplois et du profit, consomme et détruit des quantités toujours plus importantes de ressources fossiles et de matériaux et génère des polluants qui mettent en danger la vie sur terre.

Dans un autre domaine qu'est l'agriculture, des études ont montré que dans les pays industrialisés, où la mécanisation et l'usage d'engrais et de pesticides n'ont cessé de se développer, le rendement net des terres agricoles n'a en réalité pas augmenté. En revanche, les terres sont totalement stérilisées et la pollution et les risques sanitaires pour les agriculteurs et les consommateurs ont augmenté. Ce type d'agriculture n'a servi que les intérêts de grands groupes industriels comme ceux de l'industrie chimique en particulier. Il s'agit bien d'un autre exemple de contre-productivité que ne mesure pas le P.I.B. cher aux experts.

De la croissance du P.I.B. et de la décroissance du bonheur

Le Produit Intérieur Brut (P.I.B.) est encore l'indicateur majeur de l'ensemble de l'activité économique. Cette somme de toutes les productions de biens et de services qui se vendent et qui coûtent, "produites par du travail rémunéré" serait-elle condamnée à croître pour la prospérité et le bien-être de tous ?

Rappelons un discours de Robert Kennedy, quelques jours avant son assassinat : "Notre P.I.B. comprend aussi la pollution de l'air, la publicité pour les cigarettes et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur les routes. Il comprend la destruction de nos forêts et la destruction de la nature. Il comprend le napalm et le coût de stockage des déchets radioactifs. En revanche le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, de la gaieté de leurs jeux, de la beauté de notre poésie ou de la solidité de nos mariages. Il ne prend pas en compte notre courage, notre intégrité, notre intelligence, notre sagesse. Il mesure tout sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d'être vécue" (2).

Le constat est sévère, la société économique "de croissance et de bien-être" n'a apporté que l'illusion d'un bonheur éphémère au plus grand nombre, mais seulement une illusion. Au contraire, emportée par la mondialisation des échanges et du travail rémunéré, elle a conduit à une explosion des inégalités et des frustrations. La généralisation du marché, du profit et des emplois rémunérés, jusque dans les domaines de la vie privée, avec la monétisation de tous les actes du quotidien, a détruit l'échange de service, de biens et le bénévolat, avec le lien social qui va avec.

L'émiettement et l'atomisation de la société ont éliminé toute expression de convivialité dans les rapports humains, renvoyant l'individu, à être "seul avec lui-même" dans une société où c'est" la guerre de tous contre tous". Arnaché de prothèses communicantes, coaché par des experts en tout, bêtifié, lobotomisé, par l'industrie des médias qui gouverne ses pulsions, l'individu rétréci et s'isole pendant que le P.I.B. est censé s'envoler.

Le problème est que, à cause de l'accroissement de la productivité et de la formidable concentration de la richesse, la grande machine à fabriquer du bien-être ne génère plus les emplois rémunérés nécessaires pour acheter ce "bonheur" qu'elle est censé produire. Alors que l'on exige de ceux qui ont un emploi de travailler plus encore (par exemple par l'allongement de la carrière professionnelle pour financer les régimes de retraites dont l'assiette des cotisations est limitée au revenu du travail) les exclus et les précaires sont de plus en plus nombreux, ils ne peuvent pas jouir pleinement du grand marché, entrainant frustrations et violences et, en conséquence ont besoin de plus en plus d'aides, ce qui creusent à nouveau les déficits des budgets sociaux et de la santé publique que l'on prétend diminuer.

Le comble est que malgré la production en masse de biens en tout genre, les besoins vitaux de l'humanité (alimentation, eau potable, santé et logement) ne sont pas satisfaits. Dans le monde on dépense 10 fois le budget nécessaire pour la satisfaction de ces besoins fondamentaux dans l'économie de la drogue ou dans l'industrie de la publicité; c'est 20 fois moins que le montant dépensé dans l'économie des armes de destruction (3).

Se désintoxiquer du travail rémunéré

Sortir de ce cercle infernal du produire plus pour vendre n'importe quoi, créer du travail pour acheter à tout prix, est impérieux.

Travailler moins pour pouvoir exercer à nouveau ses responsabilités dans la gestion des ressources qui nous sont confiées, dans la conduite de la vie familiale et sociale, est une nécessité. Se libérer du travail salarié pour pouvoir s'épanouir dans la création et l'échange est vital pour l'individu.

Seul l’avènement d'une société qui prône à la fois le partage des ressources et du travail nécessaire à la création des richesses utiles à la satisfaction des besoins et au bien-être de tous, permettra de mettre fin à cette dangereuse fuite en avant, avant qu'il ne soit trop tard.

L'allocation d'un revenu d'existence universel et inconditionnel peut être le premier pas vers cette libération du travail rémunéré qui produit et détruit toujours plus. Ce revenu complémentaire, généré entre autre par une redistribution de la richesse accumulée, permettra aussi une redistribution des emplois rémunérés entre tous ceux qui ne demandent qu'à vivre dignement.

Cesser de se servir d'indicateurs comme le PIB qui ne mesure rien d'autre que l'aliénation à l'argent et l'agitation qui en découle est aussi une urgence pour tenter de remettre le train du progrès social et du bien-être collectif à nouveau sur ses rails.
 
(1) Vers l'automobile immobile.
(2) "De la convivialité" Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret -Page 49 - Edition La découverte.
(3) "De la convivialité" Alain Caillé, Marc Humbert, Serge Latouche, Patrick Viveret -Page 28-29 - Edition La découverte.

source:  http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/social/emploi/221172996/travailler-plus-produire?utm_source=twitterfeed&utm_medium=twitter

7 juin 2013

Signez la pétition des chômeurs et précaires!



Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, proposons des mesures d’urgence que le gouvernement a, jusqu’à ce jour, refusé de discuter.

Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, pour qui les portes du « dialogue social » sont toujours fermées, souhaitons que nos propositions concernant Pôle emploi et la négociation Unédic soient entendues.

Nous, chômeurs, chômeuses en fin de droits à l’assurance chômage, demandons l’indemnisation de toutes les formes de chômage.

Nous, salariés et salariées des entreprises menacées de fermeture nous voulons un autre avenir que l’inscription au chômage tandis que dans les services publics la pénurie d’effectifs et de moyens remet en cause la qualité du service.

Nous, femmes en emploi précaire et CDD à temps partiels, demandons que la précarité soit bannie de l’univers du travail.

Nous, chômeurs, chômeuses sans-logis, mal-logés/es, exigeons l’arrêt des expulsions, la baisse des loyers et le respect de nos droits.

Nous, immigrés/es sans-papiers, demandons la régularisation pour vivre et travailler dignement en France.

Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, étudiants, étudiantes ne pouvons attendre indéfiniment « l’inversion de la courbe du chômage » tandis que nous vivons avec des revenus en dessous du seuil de pauvreté.

Nous, chômeurs et salariés solidaires, réclamons le respect du droit au travail pour toutes et tous, notamment par la réduction du temps de travail à 32 heures.

Nous, salariés/es et retraités/es, refusons que le gouvernement fasse payer le chômage à l’ensemble de la société par une politique d’austérité tandis qu’une minorité profite des paradis fiscaux et s’enrichit sans retenue.

Nous, chômeurs, chômeuses et précaires, ensemble, avec le soutien des salariés/es solidaires, parce que nous refusons la fatalité du chômage, nous marcherons sur Paris pour que le Premier ministre ouvre le dialogue et réponde à nos propositions.

Nous, chômeurs, chômeuses, précaires, salariés/es, étudiants/e et retraités/es, tous et toutes solidaires , nous ne voulons pas la courbe du chômage inversée mais le chômage supprimé !

Moi, citoyen-n-e solidaire de la marche des chômeurs et précaires 2013, je soutiens leur initiative en signant la pétition !

Pour signer : Chômeurs et précaires en marche pour nos droits ! | Signez la pétition!

6 juin 2013

Clément Méric, mort pour ses idées

Clément Méric au centre, portant une banderole en soutien au mariage gay



Le Monde.fr | Par

Mort de Clément Méric : un "élève modèle tué pour ses idées"


Clément Méric, sur une image diffusée par le compte Facebook d'Action antifasciste le 6 juin.

De ce jeune homme, une seule photo a circulé, diffusée par le groupe Action antifasciste dont il était membre : une image en noir et blanc montrant un visage de profil, poupin, les cheveux soigneusement coiffés, la chemise à carreaux impeccablement boutonnée. Au lendemain d'une très violente altercation avec des skinheads, dans le quartier Havre-Caumartin à Paris (9e arrondissement), Clément Méric, 19 ans, a trouvé la mort, jeudi 6 juin, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière. L'auteur présumé de l'agression aurait été arrêté, selon le ministère de l'intérieur.

Lire nos informations : Le militant antifasciste Clément Méric est mort

Originaire de Brest, il avait obtenu l'an dernier son bac S avec mention bien après une scolarité au lycée public L'Harteloire. Le proviseur du lycée, Jean-Jacques Hillion, interrogé par Le Télégramme, a décrit "un élève brillant, je dirais même un élève modèle. On ne décroche pas un bac S avec mention bien, pour ensuite intégrer Sciences Po Paris par hasard..." Il était "courtois et respectueux des autres, a renchéri le proviseur, pleinement engagé dans les instances du lycée, en tant que délégué ou représentant des élèves. Il était particulièrement éloquent et on sentait en lui l'âme d'un jeune homme capable d'endosser des responsabilités." En 2010, notamment, raconte le proviseur à l'AFP, il avait été un des chefs de file du mouvement contre la réforme du lycée lancée par la droite.


Ses parents, récemment partis en retraite dans le Gers, enseignaient le droit à l'Université de Bretagne-Occidentale (UBO, à Brest) : le droit public pour son père et le droit privé pour sa mère. D'anciens étudiants ont évoqué une famille très sympathique et ouverte d'esprit, bien connue de toute la faculté de droit.

"JAMAIS UN MOT PLUS HAUT QUE L'AUTRE"


Clément Méric s'était installé à Paris en septembre pour y poursuivre ses études à Sciences Po. A l'unisson, tous ses camarades de promotion ont parlé d'un "jeune garçon très engagé", "qui ne disait jamais un mot plus haut que l'autre", "une crème", "le type de personne que tout le monde voudrait avoir dans son entourage". "Il a été tué pour ses idées", a évoqué avec effroi un camarade de première année.


Lire les témoignages d'étudiants de Sciences Po

Le jeune homme, qui militait déjà quand il était lycéen à la section brestoise de la Confédération nationale du travail (CNT), mouvement anarcho-syndicaliste, s'est très vite rapproché, comme étudiant, du syndicat Solidaires Etudiant-e-s Sciences Po, ainsi que du groupe Action antifasciste Paris-banlieue (AAPB). Cette organisation, héritière des "redskins", s'était engagée ces derniers mois en faveur de la loi sur le mariage gay et Clément Méric avait participé ces derniers mois à plusieurs actions pour dénoncer la recrudescence de propos homophobes. Une vidéo disponible sur le Web montre d'ailleurs le jeune homme, vêtu d'un polo orange, foulard rouge sur le visage, défier les partisans de la "Manif pour tous" (à 1'20 et à 2') .

PROVOCATIONS VERBALES DE LA PART DES DEUX CAMPS

Selon plusieurs de ses proches, "il n'était pas engagé dans un parti politique", son militantisme était syndical et essentiellement axé dans la lutte contre le fascisme. "Il était très critique du Front de gauche et de l'UNEF [l'Union nationale des Etudiants de France], qui mobilisent aujourd'hui autour de son nom, a décrit Camille (dont le prénom a été changé), elle aussi militante de Solidaires Sciences Po. Tout le battage politique actuel l'aurait mis en rogne. C'est parce qu'il était militant antifasciste qu'il a été agressé."

Lors d'une conférence de presse tenue jeudi en début d'après-midi, les membres d'AAPB ont tenu à souligner que Clément Méric "n'était pas un bagarreur, ni un monstre de guerre". Evoquant sa carrure plutôt frêle, les militants d'AAPB ont indiqué que le jeune homme s'était récemment relevé d'une leucémie et n'avait pas une attitude belliqueuse. Et pour souligner que Clément Méric n'était pas un provocateur, ils ont rappelé que c'est en se rendant à une vente privée de vêtements que le jeune homme s'est trouvé pris dans une altercation.

Les premiers éléments de l'enquête de police semblent toutefois indiquer qu'il y a eu des provocations verbales de la part des deux camps. Clément Méric et ses amis auraient moqué le look d'un groupe de skinheads, tatoués de croix gammées et vêtus de sweat-shirt "Blood and honour", puis affirmé leur militantisme politique d'extrême-gauche. Quelques minutes plus tard, en quittant les lieux de la vente, les provocations auraient repris dans la rue de Caumartin, voie commerçante très fréquentée située derrière les Grands Magasins. Clément Méric, qui n'avait pas encore commencé à se battre, aurait été victime d'un "violent coup de poing", le faisant heurter un poteau. Une chute fatale.

Mathilde Gérard
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Par Rebellyon.info

Clément Méric tué : fascistes assassins, Etat complice !


Hier dans la soirée un camarade anti-fasciste, militant de Solidaires Etudiant-e-s/Syndicats de Luttes, a été battu à mort par un groupe de fascistes à Paris.

La classe poli­ti­que, de la gauche jusqu’a l’extrême droite, fait mine de s’étonner et de s’indi­gner de cette vio­lence. La seule pers­pec­tive des orga­ni­sa­tions de la gauche par­le­men­taire est la dis­so­lu­tion des grou­pes fas­cis­tes, ce qui ne chan­gera rien à la vio­lence qu’ils pra­ti­quent.
Manuel Valls a ainsi exprimé sa « totale déter­mi­na­tion à éradiquer cette vio­lence qui porte la marque de l’extrême droite ».

Nous n’avons rien à atten­dre de l’Etat bour­geois, qui pré­tend aujourd’hui, par la voix de son minis­tre de l’Intérieur, com­bat­tre les vio­len­ces de l’extrême droite. C’est la police de ce même Etat qui depuis des mois laisse pros­pé­rer les grou­pus­cu­les fas­cis­tes, réprime le mou­ve­ment anti­fas­ciste et anti­ca­pi­ta­liste, avec notam­ment la récente arres­ta­tion pré­ven­tive à Lyon de 25 anti­fas­cis­tes venus com­bat­tre les néo­na­zis, qui eux étaient pro­té­gés par la police « répu­bli­caine ».
Nous devons, malgré la tris­tesse et la colère, dire de quoi ce fas­cisme est le nom.

En effet, la montée des vio­len­ces d’extrême-droite a tout à voir avec l’aggra­va­tion de la crise du capi­ta­lisme. Alors que le nombre de chô­meurs explose et que la pré­ca­rité est chaque jour plus criante, les ten­dan­ces diri­gean­tes des partis de gauche n’oppo­sent aucune résis­tance sérieuse à l’offen­sive en cours, quand elles n’y contri­buent pas elles-mêmes.

La montée de l’extrême-droite répond à une carence des grou­pes socia­lis­tes dans leur inca­pa­cité à com­bat­tre la logi­que du capi­tal. Le fas­cisme est la créa­ture mons­trueuse du mode de pro­duc­tion capi­ta­liste, et nous devons affir­mer que la révo­lu­tion sociale cons­ti­tue la seule pers­pec­tive consé­quente posée aux grou­pes anti­fas­cis­tes.

Vouloir com­bat­tre le fas­cisme en deman­dant la « dis­so­lu­tion des grou­pes vio­lents » et en appe­lant au res­pect des lois démo­cra­ti­ques et de ses ins­ti­tu­tions est aussi vain que désar­mant pour notre camp. En effet, la dis­so­lu­tion ne peut qu’être une réponse cos­mé­ti­que et super­fi­cielle, lais­sant en l’état les causes sous-jacen­tes, réponse qui en outre s’est tou­jours his­to­ri­que­ment retour­née contre les grou­pes anti­ca­pi­ta­lis­tes et anti­fas­cis­tes. Nous tenons pour res­pon­sa­bles de ce crime, par­tout où ils se trou­vent, l’ensem­ble des mem­bres des grou­pes fas­cis­tes et leurs com­pli­ces objec­tifs.

Nous ne pou­vons comp­ter sur la police, au ser­vice de la classe domi­nante, pour nous pro­té­ger. Nous devons orga­ni­ser à la base notre auto­dé­fense en créant par­tout où c’est pos­si­ble des grou­pes de vigi­lance et de défense et en nous appuyant sur nos orga­ni­sa­tions pour les animer.

NI OUBLI, NI PARDON : ces atta­ques ne res­te­ront pas sans répon­ses ! Ne lais­sons pas la rue à la ter­reur, aux fas­cis­tes !


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Les blogs de Politis | par Bernard Langlois- 6 juin 2013


Clément Méric …

… et ceux qui l’ont tué.

« Nous n’y sommes pour rien ! », se défend le chef des "Jeunesses nationalistes révolutionnaires", un certain Serge Ayoub, alias Batskin.

Pour rien dans la mort de Clément Méric, étudiant et militant antifasciste, assassiné sur le pavé de Paris, dans un affrontement avec une bande qui ressemble à ça :


Pour rien, vraiment ? Salauds.

 

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