31 décembre 2012

Les voeux du PCF à François Hollande



2013, rallumons les étoiles par CN-PCF

30 décembre 2012

Usines récupérées et autogestion dans la nouvelle réalité espagnole


Alter autogestion | lundi 24 décembre 2012

 Nous publions la traduction en français de cet article très intéressant et éclairant sur la situation dans l'Etat espagnol et le renouveau des perspectives autogestionnaires dans ce pays. La version originale en castillan a été publiée le 20 décembre sur le site d'ICEA sous le titre de "Fábricas recuperadas y autogestión en la nueva realidad de España". (Voir lien ci-dessous).


Par José Luis Carretero Miramar *
(Traduction du castillan par Richard Neuville)
 
Avec la situation de crise financière et économique, l’Etat espagnol a commencé à réduire très sérieusement sa voilure. Ainsi la fermeture d’entreprises et les licenciements se sont succédé –et continue à se succéder- laissant une traînée de chômeurs. Dans la fièvre de protestations et de résistance, la transformation sociale (avec l’autogestion comme élément central) s’exprime avec force dans l’horizon en Espagne.

Il y a à peine cinq ou six ans, parler d’entreprises récupérées ou de coopérativisme en Espagne aurait été manier des concepts non seulement marginaux sinon profondément éloignés des intérêts et expériences de la grande majorité de la population. Dans le cadre de la société de la bulle financière, la consommation débridée et la « fête » de la jeunesse, personne n’envisageait -ou seulement des groupes réduits ou très localisés géographiquement- la nécessité de travailler par soi-même dans une perspective horizontale ou éloignée du modèle capitaliste.

Marinaleda ou Mondragón étaient des expériences autogestionnaires de dimension globale, mais ce qui est sûr, c’est que l’immense majorité de la population hispanique restait profondément éloignée des valeurs qui les sous-tendaient.

Cependant, il n’en fut pas toujours ainsi. Sans devoir remonter aussi loin que les collectivisations, qui surgirent au cours de la guerre civile de 1936-39 (qui couvraient une grande partie de l’industrie, des services et l’agriculture de la zone républicaine), dans le scenario de la Transition espagnole du franquisme à la démocratie, dans les années 70, l’expérience de récupération d’entreprises par ses travailleurs à joué un rôle marquant.

C’était des temps de crise, de fractures et de grands mouvements populaires. C’est au cours de cette période qu’émergèrent des expériences comme celle de Númax, une usine de matériel électrodomestique autogérée par les ouvriers en réponse à la tentative de fermeture illégale de la part des patrons, dont l’expérience est restée incarnée dans deux films documentaires Joaquím Jordá : Númax vit et 20 ans ce n’est pas rien.

Certaines des expériences de ces années ont survécu malgré tout jusqu’à aujourd’hui, comme l’entreprise barcelonaise Mol Mactric, capable de réaliser aujourd’hui les châssis d’une ligne du Metro de Barcelone, le train et des centaines de machines industrielles pour des entreprises comme General Motors ; ou l’imprimerie Gramagraf, occupée il y a 25 ans, et qui aujourd’hui appartient au groupe éditorial coopératif Cultura 03.

Mais la transition s’est achevée. Et, elle a produit un grand fiasco. Les principes essentiels du régime franquiste ont été maintenus dans ce qui a consisté en une simple réforme politique qui a intégré le pays dans le cadre de l’Union européenne et de l’OTAN, et qui si elle a concédé certaines libertés publiques, n’a pas remis en cause les mécanismes essentiels de répartition du pouvoir économique et social. Les grands mouvements populaires ont périclité et le « désenchantement » et le cynisme se sont substitués à l’expérimentation et à la lutte. Les propositions autogestionnaires n’ont pourtant jamais disparu mais elles ont été reléguées dans un espace purement marginal.

Et, il en fut ainsi pendant que la société de la bulle financière et sa consommation débridée et irresponsable est restée de vigueur. Comment ? Fondée sur le crédit et la surexploitation du travail des immigrés et des jeunes, grâce à la précarisation des conditions de travail et la conformité d’une législation relative au statut d’étranger, l’activité dissimulée et sans droits s’est (de fait) développée.

A l’arrivée de la crise financière et économique actuelle, les structures se modifiaient et tout évoluait : l’explosion du taux de chômage atteignant des niveaux extrêmes jamais vus précédemment dans la société espagnole et la dégradation rapide du tissu productif et entrepreneurial -à l’éclatement de la bulle immobilière- ont généré une situation radicalement nouvelle qui a impliquée le début de grandes transformations économiques mais également socioculturelles.

Le chômage et une nouvelle pauvreté contraignaient de larges couches de la population vers l’économie dissimulée et l’encaissement des maigres subsides d’un Etat de Bien-être, qui n’est jamais parvenu à se développer en Espagne à un niveau équivalent à celui des pays centraux de l’Europe.

Les extrêmes (plus précisément, extrémistes) ajustements, mis en œuvre par les pouvoirs publics face au déclenchement de la crise de la dette externe générée par la socialisation des dettes privées des entités financières, ont provoqué l’effet qu’il fallait attendre : l’Etat espagnol est devenu un gigantesque champ de ruines économiques où les fermetures d’entreprises se sont succédé et où de larges secteurs de la population ont commencé à être exclus de l’activité productive.

C’est dans ce contexte que les succès du 15 mai de 2011 ont éclaté et que le « Mouvement des Indignés » a fait irruption avec force et que les premières tentatives massives de résistance se sont exprimées face au processus de décomposition sociale imposé par les dynamiques néolibérales de l’UE et les gouvernements espagnols.

Dès lors, l’architecture politique de la société est redevenue un élément débattu et discuté publiquement. La politique a récupéré une certaine centralité dans les conversations quotidiennes et dans l’esprit d’une majorité de la population. Parler maintenant de mobilisations, de résistance ou de transformation sociale (avec l’autogestion comme élément central) est redevenue possible.

Déjà, dans les mois précédents, en plein déploiement de la crise, les germes et les semences de cette nouvelle situation s’étaient développés. Et, le recours à la récupération d’entreprises par leurs travailleurs était redevenu crédible.

En ce sens, au tout début de la crise, près de 40 entreprises avaient été récupérées par les travailleurs et remises en fonctionnement sous statut coopératif, comme l’affirme la Confédération de Coopératives de Travail Associé (COCETA). Parmi celles-ci, nous pouvons relater des expériences comme celle de l’entreprise de robotisation Zero-Pro de Porriño (Pontevedra – NdT : Galice) ou celle de meubles d’agencement de cuisine Cuin Factory en Vilanova i la Geltrú (Barcelone), dans laquelle l’ancien chef a participé activement à la transformation en coopérative et, où tous les travailleurs se sont attribué un salaire égalitaire de 900 euros. L’entreprise métallurgique Talleres Socar à Sabadell (NdT : Banlieue de Barcelone) a également été mise en autogestion avec l’appui du propriétaire et reconvertie dans la coopérative Mec 2010.

Mais probablement, l’initiative la plus frappante et connue aura été la mise en marche par les ex-employé-e-s du journal à tirage national Público, qui a arrêté d’être édité en version papier le 23 février 2012, laissant 90 % de ses travailleurs à la rue. Ces derniers ont constitué la coopérative Más Público, qui tente d’obtenir un soutien social et financier pour continuer à publier le journal en version mensuelle.

Cependant, et malgré toutes ces expériences, on ne peut pas considérer que la voie de la récupération d’entreprises soit devenue quelque chose de naturel ou développée : les travailleurs, dans les situations de fermeture, continuent massivement à se satisfaire des prestations sociales que leur propose un Etat du Bien-être de plus en plus faible et contesté. Les difficultés liées au statut juridique des coopératives dans le droit espagnol, tout comme la quasi-absence de prévisions par rapport à la Loi d’adjudication, associée à une certaine passivité alimentée par des décennies d’univers spéculatif et conformiste, constituent probablement des freins à la stratégie de récupération.

Ce qui assurément paraît de plus en plus évident, c’est le recours croissant au coopérativisme de la part de beaucoup de chômeurs qui, devant la situation d’anomie productive et d’absence d’expectatives pour retrouver un emploi, recourent à la possibilité de capitaliser une prestation de licenciement pour créer des entreprises autogérées. Les exemples sont innombrables (comme celui de la coopérative d’électricité renouvelable Som Energía, créée en décembre 2010) et, dans certains cas, ils démontrent des liens évidents avec les mouvements sociaux (comme ceux relatifs à la mise en œuvre d’expériences créées à l’image ou ressemblante à la Coopérative Intégrale Catalane, ou bien celles du milieu libertaire, comme celle de l’imprimerie graphique Tinta Negra - Encre Noire). Effectivement, entre janvier et mars 2012, 223 nouvelles coopératives ont été créées dans l’Etat espagnol.

Il n’y a pas de doutes. De nouveaux chemins sont en train d’être parcourus (NdT : tracés) par la société espagnole. Et, parmi ceux-ci, le chemin de l’autogestion commence à être de plus en plus courant.

La marche à l'envers du pouvoir


Lien en Pays d'Oc
 
Les économistes nous annoncent la fin prochaine des droits à un revenu pour de nombreux chômeurs, alors que le chômage continue à se développer. La misère se consolide dans notre pays et cependant des solutions de grandeur sont encore avec ce paquebot de Noël dans la tête de " nos dirigeants".

Lire le paquebot de Noël, choisir les bonnes nouvelles de François Plassard

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Beaucoup de moyens pratiques : monnaies locales, revenu inconditionnel et de nombreuses autres formes solidaires citoyennes sont actuellement en réflexion et mise en application dans nos territoires.

Tous ces laboratoires fonctionnent avec les médias numériques*, dans une société encore sous l'emprise politique issue de l'idéologie des trente glorieuses, une idéologie qui a fait son temps . Ce temps nous amènent actuellement, tous les problèmes spéculatifs que nous commençons à récolter en bloc . Autant les partis de gauche que ceux de droite au pouvoir n'ont pas permi au système politique de s'adapter à servir les peuples et ses besoins existentiels sombrant ainsi dans le système des élites et de la haute finance.

Sortir d'un pouvoir d'élites ( développement de la spéculation ) vers un pouvoir de la réflexion-action pour une économie d'existence ou économie réelle en lui adaptant un autre mode de fonctionnement demande un autre corps social : une refonte de la vie politique autant pour nos territoires que pour la solidarité nationale devient indispensable si nous voulons éviter le naufrage social.

La question qui se pose comment passer d'un système du passé à un système vers l'avenir sans violence généralisée et sans risque de dérapage de voir un parti extrêmiste reprendre à son tour ce pouvoir à l'envers ?

Les constitutions de la Vème République et de l'Europe s'opposent parfois, se contredisent souvent entre ce qu'ils disent vouloir faire et ce qu'ils font réellement ensemble , mais ces erreurs sont toujours au détriment des peuples. La Vème République issue d'une période politique nationale instable ( époque du putsch d'Alger en 1958 ) est-elle capable aujourd'hui de s'adapter à une politique nouvelle? Cette Vème République issue d'un seul homme au temps où les réseaux sociaux n'existaient pas, où l'Euro , n'existait pas prouve bien avec ce paquebot de Noël que décidément elle repart à l'envers, vers le naufrage assuré, si les associations de citoyens ne prennent pas en décision ce corps social en pleine déliquescence.

La Vème République ou le régime ambigü http://www.droitconstitutionnel.net/natureVeme.htm

La constituante est le moyen de passer d'un corps social en détresse vers un nouveau corps social d'esoir, basé sur une nouvelle Constitution, des questions se posent .


La Constituante : Pourquoi ? Comment ?


Le pourquoi d’une Constituante a déjà largement été développé sur le site de l'association mais il mérite d’être toujours plus rappelé tant il s’agit d’une Révolution dans les esprits, dans la manière de penser.

Par ailleurs, nombreux sont les citoyens qui, tout en étant d’accord sur l’objectif, se demandent comment faire en sorte que les constituants ne soient pas identiques aux élus sortants.

notre ami Alain Persat, membre du cercle de Marseille, essaye dans le texte ci-dessous d’approfondir cette questions. Il ne l’épuise évidemment pas. Il n’est qu’un élément de débat. Nous attendons donc les réactions, les contradictions, voire des textes concurrents.

ManiFestiZAD les 4, 5 et 6 Janvier 2013

Cliquez pour agrandir

ManiFestiZAD !


Une baffe pour tout les Ayrault, Vinci et autres aménageurs de nos vies : Prenez ZAD dans la gueule !!

Stands d’information sur les luttes, ateliers sur l’Autonomie, espace de Réduction Des Risques... Scène Concerts sous chapiteau (chauffé), scène Tekno, scène Reggae, Chill-Outs... Jeux, Expositions, Théâtre, Art de rue, Jonglage, Graffiti, Pyrotechnie, Performances...

Entrée et bouffe à Prix Libre... Parce que la Lutte n’a pas de prix !! Les fonds récoltés serviront à financer la lutte contre l’Ayrault-port de Vinci et son monde. Vous pouvez aussi apporter des dons en nature. Une liste est disponible sur zad.nadir.org

Nous répetons notre invitations pour toutes les luttes à venir poser un stand d’information. Il est possible de faire des interventions sur scène entre les concerts. Nous aimerions vraiment permettre à des collectifs en lutte de s’emparer de cet espace ! Contacter nous.

Nous recherchons actuellement des cuisines autogérées et au passage, quelques structures type barnum/chaps, ainsi que du câble électrique grosse section (16 ou 20mm² minimum) en rab.

Toutes les initiatives individuelles sont les bienvenues (spectacles, art2rue, perfs, décos, expos, stands non commerciaux,...) et en cas d’installation d’une scène en off, merci de nous prévenir pour que nous vous indiquions les lieux les plus appropriés !

contact : festizad @ riseup.net

29 décembre 2012

Le Guardian, la Syrie et le chaos-Système


Oulala.Info | 28 décembre2012 | Traduction Dominique Muselet | Sources dedefensa.org


Nous nous arrêterons à cet article, long et détaillé, manifestement fruit d’une enquête disons “sérieuse”, du quotidien Guardian de Londres, ce 27 décembre 2012. Le Guardian ne le dissimule pas et le considère au contraire comme un document, le plaçant (à l’heure où nous écrivons) en manchette sur son site. L’enquête, puisqu’enquête il y a, se fait uniquement chez les rebelles par rapport à la situation qu’ils ont établie dans les zones qu’ils contrôlent, particulièrement dans la région d’Alep. Il s’agit d’une enquête critique, qui ne s’attache en rien à la situation opérationnelle d’affrontement avec le régime Assad, situation tactique si l’on veut, mais bien à la situation politique et sociale qui règne dans le cadre de la situation opérationnelle des rebelles par rapport à eux-mêmes.

Le titre et le sous-titre nous disent l’essentiel de son contenu, avec la remarque non moins essentielle, pour le Guardian et sa position vis-à-vis de la Syrie, que “la guerre entre dans une nouvelle phase” : «Les rebelles détournés de leur objectif par la lutte pour le butin de guerre — la pillage, les querelles et les conflits de loyauté menacent de détruire l’unité des combattants au moment où la guerre entre dans une nouvelle phase.» On comprend que cette “nouvelle phase”, – qui n’est pas si “nouvelle” que cela puisqu’on la voit progresser depuis des mois, mais au moins elle est actée, – est celle du complet chaos, de territoires transformés en zone de banditisme, de rapines, de choses sans foi ni loi…

• Appréciation générale sur la situation, à partir du cas de la mort d’un chef rebelle, Abou Jamel : « … Ce n’est pas le gouvernement qui a tué le commandant rebelle syrien Abu Jameel. C’est la guerre pour le butin. La cause du meurtre est un entrepôt d’Alep que son unité avait saisi la semaine précédente. Le bâtiment était plein de rouleaux d’acier et les combattants s’en sont emparé comme butin de guerre. Mais des querelles sont nées au moment du partage entre les commandants qui voulaient tous la plus grande partie du butin. Des menaces ont été échangées tout au long des jours qui ont suivi. Abu Jameel a survécu à un premier attentat au cours duquel on a tiré sur sa voiture. Quelques jour plus tard, ses ennemis l’ont à nouveau attaqué et cette fois ils ont réussi. Son corps criblé de balles a été retrouvé dans une allée de la ville de al-Bab.

» Le Capitaine Hussam, du conseil militaire d’Alep a dit: « S’il était mort au combat, j’aurais dit que c’était bien, c’était un rebelle et un moudjahidine et c’était son destin. Mais être tué à cause d’une querelle pour le butin est un désastre pour la révolution.” “ C’est extrêmement triste. Il ne reste plus d’institution gouvernementale ni d’entrepôt à Alep. Tout a été pillé. Tous a disparu.

»La prise de véhicules gouvernementaux et d’armes a été cruciale pour les rebelles depuis le début du conflit,mais selon Hussam et d’autres commandants et combattants interviewés par le Guardian pendant ses deux semaines d’enquête dans le nord de la Syrie, la guerre est entrée dans une nouvelle phase. Le pillage est devenu un style de vie …»
• Un exemple, celui d’un “jeune lieutenant” (rebelle), Abou Ismael, d’une riche famille d’Alep dont il nous est dit qu’il dirigeait une entreprise florissante avant d’entrer dans les rangs des rebelles. Abou Ismael parle de la situation dans les parties occupées par les rebelles à Alep.

«Une grande partie des bataillons qui sont entrés dans la ville pendant l’été dernier venaient de la campagne, a-t-il dit. C’était des paysans pauvres qui arrivaient avec au coeur un ressentiment séculaire contre les habitants d’Alep plus riches de tous temps. Il y avait aussi le sentiment diffus que la ville – dont les hommes d’affaire exploitent depuis des décennies la main d’œuvre bon marché que constituent les paysans- ne s’était pas soulevée assez vite contre les Assad. “Les rebelles voulaient se venger des habitants d’Alep parce qu’ils avaient l’impression que nous les avions trahis mais ils ont oublié que la plupart des habitants d’Alep sont des marchands et des commerçants et qu’un marchand a l’habitude de payer pour être débarrassé de ses problèmes,” a dit Abu Ismael. “Même si le reste de la Syrie était au proie à la révolution, pourquoi devions-nous détruire nos commerces et perdre notre argent?”

»Quand les rebelles sont entrés dans la ville et ont commencé à piller les usines, une source de revenus s’est tarie. « Dans les premières six semaines, la moitié des rebelles constituait vraiment un groupe révolutionnaire uni, » a dit Abu Ismael. »Maintenant c’est différent. Il y en qui ne pensent qu’à piller et s’enrichir et d’autres qui se battent encore. » Est-ce que l’unité d’Abu Ismael se livre au pillage? « Bien sûr. Comment voulez-vous que nous nourrissions les hommes? Où pensez-vous que nous trouvons tout le sucre que nous avons, par exemple? »

»Dans l’économie chaotique de guerre tout est devenu marchandise. l’unité d’Abu Ismael par exemple s’est emparée du stock de pétrole d’une école et chaque jour, son unité échange quelques jerrycans du précieux liquide contre du pain. Du fait qu’Abu Ismael possède des réserves de fuel et de nourriture, son bataillon est recherché et les hommes ne manquent pas. Les Commandants qui ne peuvent pas nourrir leurs hommes ont tendance à les perdre; ils désertent et rejoignent d’autres groupes…»

…Ceci, encore, extrait d’une scène montrant des débats entre différents commandants d’unités rebelles, avec des détachements de ces unités, tout ce monde venu pour tenter un mouvement d’unification des “services de sécurité” que chaque unité forme pour son compte. Ces scènes viennent après le constat préliminaire des interférences multiples et destructrices, dissolvantes et chaotiques, des influences étrangères, principalement les pays du Golfe et la Turquie, avec les divers détachements de “combattants étrangers”.
«Beaucoup des hommes qui étaient dans la pièce avaient été détenus et torturés par les services de sécurité d’Assad et ils se sont enfoncé dans leur siège en écoutant l’ancien colonel parler.

» »Nous nous sommes battus contre le régime à cause de ces forces secrètes de sécurité, » a dit un homme qui avait un fort accent de la campagne. Un autre commandant de bataillon à la voix douce et coiffé d’un beau turban bleu, a pris la parole : « Je voudrais qu’on forme une petite unité de nos frères, les étudiants religieux, » a-t-il dit. « Leur travail serait de former ceux qui seraient amenés à utiliser la force. » Il a ajouté: « Ils seront armés de leur sagesse et de leurs connaissances religieuses et on les appellerait le comité pour une direction vertueuse et la prévention du mal. Ce serait le premier pas pour préparer le peuple à une société islamique.”


»En réponse un jeune combattant a crié du fond de la pièce: « Le problème n’est pas le peuple. Le problème c’est nous! Nous avons des bataillons dans des endroits libérés qui contrôlent des checkpoints et détiennent des prisonniers. Ils décrètent que cette personne est un shabiha [un mercenaire du gouvernement] et prennent sa voiture, ou que cet homme est Ba’athiste et ils prennent sa maison, ». « Ils sont devenus pires que le régime. Dites-moi pourquoi ces hommes sont dans les villes et les endroits libérés et pourquoi ils ne sont pas sur le front?”

»La fumée de cigarette saturait la pièce quand le commandant a accepté de former une force de sécurité unifiée. Mais quelques semaines plus tard, son existence ne paraissait toujours pas évidente…»

Il faut observer que cet article est bien une enquête qui se fait uniquement chez les rebelles, que l’enquêteur est bien accueilli parce qu’il fait partie d’un journal notoirement favorable à la rébellion, que la teneur générale de l’article est implicitement et sans aucune restriction favorable à la cause des rebelles et adversaire farouche du régime Assad sans revenir le moins du monde sur cet engagement. En ce sens, il s’agit d’un article complètement favorable aux rebelles, et dans un autre sens qui est celui de la simple lecture des résultats de l’enquête, il constitue une condamnation sans appel de l’évènement général que fut et est plus que jamais la “rébellion” (avec toutes les justifications qu’on peut et doit accepter, avec toutes les manigances et manœuvres dès l’origine qu’on peut et doit constater). La conclusion de l’article se fait sur les observations d’un chef d’unité, sur le sens même du combat qu’il mène, qui n’existe plus, avec la seule réserve de l’espoir chimérique que quelqu’un ou quelque chose (mais qui ? Quoi ? Comment ?) mènera la bataille contre le chaos lorsque Assad sera tombé, – puisqu’il reste entendu qu’Assad ne peut que tomber, et cela est bien la preuve de la position doctrinale à la fois des rebelles et du Guardian

« »Quand l’armée nous a attaqués la semaine dernière, l’unité qui était ici a abandonné ses positions et s’est retirée, » a-t-il dit. Il a ajouté que, pour regagner le terrain perdu, il lui faudrait maintenant reprendre les maisons une à une. « Pourquoi devrais-je me donner tant de mal pendant que les autres pillent? » Et il a conclu avec lassitude: « Quand la guerre contre Bashar sera finie, il faudra faire la guerre aux pillards et aux voleurs. »»

…Cet article est important, parce que le Guardian est certainement le quotidien libéral-progressiste le plus prestigieux dans le bloc BAO, qu’il est hyper-interventionniste depuis la Libye, qu’il fut hyper-interventionniste pour la Syrie. (Le terme “hyper-interventionniste” signifiant une prise de position contre le pouvoir établi au nom de “la démocratie”, cette prise de position pouvant aller jusqu’au soutien d’une éventuelle intervention des forces des “pays démocratiques” [nous disons “bloc BAO”].) Cet article est important parce qu’il montre que le Guardian n’a pas changé sa position (Assad monstre à abattre absolument), mais qu’il est conduit à reconnaître les conséquences de sa position. (C’est nous qui interprétons de la sorte, “ les conséquences de sa position ”, le Guardian constatant simplement, lui, les conséquences de l’“évolution de la rébellion”. [Phrase favorite à cet égard et résumant cette analyse de la situation, selon notre hypothèse : «Dans les premières six semaines, la moitié des rebelles constituait vraiment un groupe révolutionnaire uni. Mais maintenant c'est différent…»]) Cet article est donc important parce que le Guardian n’a pas changé sa position générale, y compris celle de l’origine, mais qu’il se juge obligé de mettre en évidence cette enquête si fouillée dont le résultat montre que l’effet de la position défendue par le Guardian dès l’origine débouche sur le chaos indescriptible qui est décrit. Partout, à cet égard, résonnent des phrases cruelles pour l’idéologie en cause, dites par des rebelles eux-mêmes, telles que «Ils sont devenus pires que le régime». Et l’on observera, cerise affreusement amère sur le gâteau, qu’il n’est même pas nécessaire de faire appel à l’épouvantail de la présence des djihadistes et autres legs d’al Qaïda, qu’ils sont tous mis dans le même sac, entre les témoignages croisés des uns et des autres… C’est potentiellement l’entièreté de la rébellion qui est dans la situation décrite.

Le Guardian ne changera pas d’avis parce que l’idéologie, surtout quand elle est manipulée par le Système, est une addiction implacable. Le Guardian continuera à écrire, même s’il condamne absolument tout ce qui se passe, qu’au départ il n’avait pas tort, comme ses compagnons de “lutte”, de soutenir le combat “pour la liberté et pour la démocratie”. Libre à lui, certes, sauf que ce qu’il décrit aujourd’hui, mis à l’épreuve de l’histoire, même très récente (voyez la Libye), montre qu’il avait absolument et irrémédiablement tort, du point de vue politique y compris dans les perspectives qui sont plus catastrophiques qu’elles n’ont jamais été, y compris du point de vue humanitaire, y compris du point de vue démocratique et ainsi de suite. Bien entendu, la démarche du Guardian présente un intérêt certain pour ceci qu’elle contribue puissamment à discréditer l’idéologie que ce journal défend, et tous les mouvements, identifiés ou secrets, qui l’accompagnent.

Encore, observant cela, n’atteint-on pas le cœur du problème, qui est la complète incompréhension du mouvement dit du “printemps arabe”, où il faut mettre la crise syrienne comme les autres crises, mouvement à considérer, pour l’apprécier justement, dans le cadre parfaitement identifié de la crise terminale du Système. A cette lumière, le “printemps arabe”, comme le reste, ne peut s’interpréter du point de vue idéologique courant, ni humanitaire bien sûr (démocratie, etc.). L’important est qu’il s’agit d’un mouvement de déstructuration et de dissolution d’une structure fondamentale mise en place au long du dernier demi-siècle pour soutenir et alimenter les intérêts du Système, en même temps que participer au maintien en l’état dudit Système. Dans ce cadre de jugement, on sait qu’on ne peut éviter ambigüité (comme dans le cas de la [non-]nomination de Hagel, les logiques sont similaires). En un sens, la catastrophique déstabilisation (déstructuration, dissolution) de la Syrie participe pourtant au sens général du “printemps arabe”, même si elle s’est faite au nom de valeurs faussaires, et dans des conditions catastrophiques également, qui ont exposé la cruauté et la stupidité des politiques du bloc BAO et des autres “amis de la Syrie”. Mais ce stade est dépassé et, désormais, l’on assiste à la déstabilisation (déstructuration, dissolution) de la rébellion elle-même, ce qui implique un pas supplémentaire de l’effet du “printemps arabe”, qui se manifeste “opérationnellement” par le désordre et le chaos. A cet égard, l’article du Guardian, à cause de tout ce qu’on a observé autour de ce quotidien-étendard idéologique, est effectivement un événement symbolique de communication important pour apprécier l’évolution de la situation.

Quant à la suite, si tous continuent à parler de la chute d’Assad, il n’est pas assuré que des événements “extérieurs proches” ne prennent pas de vitesse l’évolution de la situation en Syrie, la bouleversant complètement une fois de plus, sans aucune certitude que le régime Assad tombe. Certains témoignages d’un sentiment qu’on trouve dans plusieurs pays de l’OTAN, lors de récentes réunions de ministres de pays de l’alliance, rapportent que nombre de ces ministres (certainement pas les Français, certes), montrant d’ailleurs une conscience juste quoiqu’en général dissimulée de l’ampleur de la crise, estiment que la prochaine étape de la “crise syrienne”, loin d’être une intervention extérieure ou la chute d’Assad, pourrait être effectivement une extension directe à l’“extérieur proche” ; les craintes concernent une crise de fragmentation majeure en Irak plongeant ce pays dans un degré supplémentaire de désordre et de chaos, avec comme un des principaux effets la partition “offensive” de la partie kurde, les liens établis entre cette partie kurde irakienne et la partie kurde syrienne, et, bien entendu, tout cela orienté vers la partie kurde turque selon la politique d’un Kurdistan à constituer, avec ainsi une menace de mort pesant sur la Turquie elle-même. (Les commentateurs turcs sont en général absolument apocalyptiques par rapport à cette perspective.) C’est cela, le “printemps arabe”, et c’est cela la crise terminale du Système…

Pour consulter l’original : c’est ici.

Traduction: Dominique Muselet

Lire également sur Le Grand Soir:  Essai approfondi d'intelligence géo-politique de la situation syrienne

28 décembre 2012

FUKUSHIMA - 10 millions Bq de césium radioactif s'échappent toutes les heures


FUKUSHIMA - 10 millions Bq de césium-134/137 s'échappent toujours toutes les heures des réacteurs 1, 2 et 3



27 décembre 22:49

Selon la feuille de route à moyen/long terme de Tepco publiée le 27 décembre 2012, 10 millions Bq de césium-134/137 sont toujours en train de s'échapper des réacteurs 1, 2 et 3 toutes les heures.

Ceci est mesuré depuis la partie supérieure de chaque bâtiment de réacteur. La quantité est évaluée à partir de la densité des Cs-134/137 dans les poussières, les autres nucléides sont ignorés.

Depuis avril dernier, la quantité libérée s'est stabilisée autour de 10 million Bq / heure.


Sources :
- http://www.tepco.co.jp/nu/fukushima-np/roadmap/images/m121225_05-j.pdf

- 10 million Bq of cesium-134/137 is still released every single hour from reactor1, 2 and 3 | Fukushi fukushima-diary.com
According to mid/long term roadmap of Tepco released on 12/27/2012, 100 million Bq of cesium-134/137...

FUKUSHIMA DIARY FR - 10 millions Bq de...
- Eve Pèlerins




 - MCLSDN (mouvement citoyen lotois pour la sortie du nucléaire)

27 décembre 2012

Fukushima, zone interdite


Une nouvelle et discrète carte nippone de dépôt de césium 137 a fait sa comparution lors d’une conférence à l’AIEA en septembre 2012. Cette carte que l’on trouve ici page 12 discrédite totalement la carte officielle précédente, dévoile une zone interdite gigantesque et confirme hélas nos inquiétudes du premier jour.

La suite sur La Terra non ha uscite di emergenza (AIPRI) ....

26 décembre 2012

"Votre monde va s'effondrer, et le notre est en train de resurgir"


Espoir Chiapas | 22 décembre 2012

Ce 21 décembre des dizaines de milliers d'indigènes Mayas Zapatistes sont descendus marcher silencieusement dans 5 grandes ville du Chiapas...

Foto



Dans une discipline exemplaire, et un silence de plomb 20 000 zapatistes se sont rendus dans la ville de San Cristobal de Las Casas, capitale Historique du Chiapas, 7000 à Ocosingo, 6000 à Las Margaritas, et de nombreux autres dans 2 autres ville du Chiapas.

Avec leur emblématique cagoule, ces derniers ont réalisé une véritable démonstration de force, en une date toute particulièrement symbolique, le 21 décembre 2012, date d'un changement de cycle, un changement de monde pour les mayas.
Dans une surprise générale, cette mobilisation pacifique, a été d'une grande ampleur et a mobilisé près de 50 000 zapatistes. Ce serait l'action qui aurait réunit le plus de zapatistes depuis 1994, selon les médias nationaux.

230355_10151453326597034_1433202485_n.jpg"Votre monde va s'effondrer, et le notre est en train de resurgir"
 Le Silence des hommes et femmes indigènes zapatistes n'a été rompu que par les constants applaudissements et cris de la foule les accompagnants "Vive Marcos", "Vive l'EZLN", "Vous êtes l'orgueil du Mexique", et "Vivent les zapatistes".

Les Zapatistes ont marché avec ordre, dignité, discipline et cohésion, et en slience, un silence qui s'est fait beaucoup entendre. De la même manière qu'ils ont de se couvrir le visage pour être vu, ils ont aujourd'hui manifester en silence pour être écouté. Il sagit d'un silence qui exprime une capacité génératice féconde d'autres horizons et de transformation sociale. Un grand potentiel. Un silence qui communique la volonté de résistance face au povuoir "qui reste en silence est ingouvernable disait Ivan Illich".

Un cycle de lutte politique a pris fin au Mexique ce premier janvier en même temps qu'un autre s'ouvrait. L'EZLN a beaucoup à dire dans cette nouvelle carte de luttes sociales qui commence à se dessiner dans le pays avec l'élection très contestée de Enrique Pena Nieto, et le retour du parti de la "dictature parfaite" du PRI.

Depuis 1 an et demi, de nombreux mouvements sociaux ont émergé au Mexique, qui remettent en question le pouvoir des partis politiques. Ils ne se sentent représentés par aucun d'entre eux. Le mouvement Pour la Paix avec Justice et Dignité, #YoSoy132, les luttes communautaires contre l'insécurité publique et la dévastation écologique, les protestations étudiantes en défense de l'éducation publique entre autre, qui marchent tous dans des chemins distincts de ceux de la politique institutionnelle. Les sympathisants à la cause zapatiste dans ces forces sont réels.
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Les Zapatistes fonctionnent de manière autonome, les autorités se gouvernent elles-mêmes, elles exercent leur justice et résoudre les conflits agraires. Dans leurs territoires, les rebelles ont fait fonctionner leurs systèmes de santé et d'éducation en marge de ceux des gouvernements, ils ont organisé leur production et leur commercialisation, et maintenu leur structure militaire. Ils ont résolu avec succès le défi générationnel pour les charges. Ils ont réussi à sortir des efficaces menaces du narcotrafic, l'insécurité publique, et la migration.

La force de leur mobilisation nous montre qu'au lieu de diminuer avec le cours des années, il a augmenté. C'est un indicateur que la stratégie de contre insurrection du gouvernement ne marche pas.


A la fin de la manifestation des feuilles circulaient présentant un communiqué de la Commandance Général de L'EZLN.

Plus d'infos : Espoir Chiapas
Lire le Communiqué EZLN (fr)
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Discours de Julian Assange le 20 décembre 2012 : « Apprenez ! Défiez ! Agissez ! Maintenant ! »


Oulala.info | 25 décembre 2012

Bonsoir, Londres.

Quelle vision, pour des yeux fatigués. Les gens me demandent ce qui me donne de l’espoir. Eh bien, la réponse est juste ici. Il y a six mois – il y a 185 jours -  je suis entré dans ce bâtiment. Il est devenu mon domicile, mon bureau et mon refuge. Grâce à l’attitude de principe du gouvernement équatorien et au soutien de son peuple, je suis en sécurité dans cette ambassade pour vous parler. Et chaque jour à l’extérieur, pendant 185 jours, des personnes comme vous ont veillé sur cette ambassade – qu’il pleuve, grêle ou fasse beau. Chaque jour. Je suis venu ici en été. C’est l’hiver maintenant.






J’ai été sustenté par votre solidarité et je suis reconnaissant des efforts de personnes de par le monde entier soutenant le travail de WikiLeaks, soutenant la liberté d’expression, la liberté de la presse, des éléments esentiels de notre démocratie. Bien que ma liberté soit limitée, au moins suis-je capable de communiquer ce Noël, non pas comme les 232 journalistes qui sont en prison ce soir.

Non pas comme Gottfrid Svartholm en Suède ce soir.

Non pas comme Jeremy Hammond à New York ce soir.

Non pas comme Nabeel Rajab au Bahreïn ce soir.

Et non pas comme Bradley Manning, qui a eu 25 ans cette semaine, un jeune homme qui a préservé sa dignité après avoir passé plus d’un dixième de sa vie en prison, sans procès, une partie de ce temps dans une cage, nu et sans ses lunettes. Et non pas comme tant d’autres dont les épreuves sont reliées aux miennes.

Je salue ces hommes et ces femmes de courage. Et je salue les journalistes et les publications qui ont couvert ce qui continue d’arriver à ces personnes, et les journalistes qui continuent de publier la vérité face à la persécution, les poursuites judiciaires et les menaces – qui prennent le journalisme au sérieux. Parce que c’est à partir de la révélation de la vérité que tout le reste s’ensuit.

Nos édifices ne peuvent être aussi grands que leurs briques sont fortes. Notre civilisation est seulement aussi forte que ses idées sont vraies. Quand nos édifices sont érigés par les corrompu(e)s, quand leur ciment est coupé avec des salissures, quand l’acier vierge est remplacé par des débris – nos édifices ne sont pas sûrs comme domicile. Et quand nos médias sont corrompus, quand nos intellectuels sont pusillanimes, quand notre histoire est emplie de demi-vérités et de mensonges – notre civilisation ne sera jamais juste. Elle ne s’élèvera jamais jusqu’au ciel.

Nos sociétés sont des bidonvilles intellectuels. Nos croyances concernant le monde et nous-mêmes, entre nous, ont été crées par le même système qui par le mensonge nous a menés dans des guerres à répétition qui ont tué des millions de gens. Vous ne pouvez pas construire un gratte-ciel avec de la pâte à modeler. Et vous ne pouvez pas édifier une civilisation juste à partir d’ignorance et de mensonges.

Nous devons nous éduquer les un(e)s les autres. Nous devons célébrer ceux et celles qui révèlent la vérité et dénoncer ceux qui empoisonnent notre capacité à comprendre le monde dans lequel nous vivons. La qualité de notre discours est la limite de notre civilisation.

Mais cette génération s’est dressée sur ses jambes, et révolutionne est la manière dont nous percevons le monde. Pour la première fois dans l’histoire les personnes qui sont affectées par l’histoire en sont les créateurs. Et pour ce qui est des autres journalistes et publications – vos oeuvres parlent d’elles-mêmes, comme le font vos crimes de guerre.

Je salue ceux et celles qui reconnaissent la liberté de la presse
et le droit du public à l’information – reconnus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, reconnus dans le Premier Amendement des USA – nous devons admettre que ceux-ci sont en danger et ont besoin de protection, comme jamais auparavant.

WikiLeaks est sous le coup d’une enquête en cours du Ministère de la Justice US, et ce fait a été correctement reconnu par l’Équateur et les gouvernements d’Amérique Latine comme mettant matériellement en danger ma vie comme mon travail. L’asile n’est pas accordé sur un coup de tête, mais selon des faits. L’enquête états-unienne est rapportée par témoignage – sous serment – dans les Cours US, est reconnue par le Ministère de la Justice, et dans le Washington Post il y a tout juste quatre jours par le Procureur de la Virginie, comme un fait. Ses citations à comparaître sont combattues par nos agents dans les Cours US. Le Pentagone a réitéré ses menaces contre moi en septembre et affirmé que l’existence même de WikiLeaks était un crime en plein jour.

Mon œuvre ne sera pas étouffée. Mais tant que cette enquête immorale se poursuit, et tant que le gouvernement australien ne défendra pas le journalisme et la publication de WikiLeaks, je dois rester ici.

Toutefois, ma porte est ouverte – et la porte a toujours été ouverte – pour quiconque désire me parler. Comme vous, je n’ai pas été accusé de crime. Si jamais vous vous entendez de la propagande suggérant autre chose, faites note de cette corruption du journalisme et allez sur justice4assange.com pour tous les faits réels. Dites au monde la vérité, et dites-le au monde qui vous a menti. Malgré les limitations, malgré le blocus bancaire extra-judiciaire, qui entoure WikiLeaks comme l’embargo sur Cuba, malgré une enquête criminelle sans précédent et une campagne pour nuir à et détruire mon organisation, 2012 a été une année immense.

Nous avons publié presque un million de documents. Des documents concernant la guerre qui se poursuit en Syrie. Nous avons exposé l’état de surveillance des masses dans des centaines de documents issus d’entreprises privées de renseignement. Nous avons publié des informations au sujet du traitement des détenus à Guantanamo Bay et ailleurs – le symbole de la corruption de la règle du droit en Occident, et au-delà.

Nous avons gagné contre le blocus bancaire illégal dans les tribunaux et au Parlement Européen. Après un combat de deux ans, les dons à WikiLeaks sont passés d’un statut de blocage et de non-déductibilité fiscale à la déductibilité dans le calcul des impôts à travers toute l’Union Européenne et les USA. Et la semaine dernière l’information révélée par WikiLeaks était cruciale – et citée au cours du jugement – dans la détermination de ce qui est vraiment arrivé à El-Masri, un Européen innocent kidnappé et torturé par la CIA.

L’année prochaine sera également riche en évènements. WikiLeaks a déjà plus d’un million de documents en préparation pour être publiés, des documents qui concernent tous les pays du monde. Tous les pays du monde. Et en Australie un Sénateur non-élu sera remplacé par un Sénateur qui lui, l’est.

En 2013, nous continuons à nous dresser face aux brutes. Le gouvernement équatorien et les gouvernements de l’Amérique Latine ont démontré combien la coopération au travers de valeurs partagées peut enhardir les gouvernements pour résister à la contrainte et soutenir l’auto-détermintaion. Leurs gouvernements ne menacent personne, n’attaquent personne, n’envoient des drones sur personne. Mais ensemble ils sont forts et indépendants. Les appels las des manieurs de pouvoir à Washington en faveur de sanctions économiques contre l’Équateur, simplement à cause de la défense de mes droits, sont mal inspirés et immoraux. Le Président Correa a justement dit, « les principes de l’Équateur ne sont pas à vendre. » Nous devons nous unir ensemble pour soutenir le courageux peuple équatorien, pour les défendre contre une intervention à l’encontre de leur économie et une interférence dans leurs élections l’année prochaine.

La puissance de personnes parlant haut et fort et résistant ensemble terrifie le pouvoir corrompu et anti-démocratique. Tant et si bien que des gens ordinaires ici en Occident sont devenus les ennemis des gouvernements, des ennemis à surveiller, des ennemis à être contrôlés et appauvris.

La vraie démocratie n’est pas la Maison Blanche. La vraie démocratie n’est pas Canberra. La vraie démocratie est la résistance des peuples, armés de la vérité, de la place Tahrir à ici à Londres.

Chaque jour, des personnes ordinaires nous enseignent que la démocratie c’est la liberté de parole et la dissidence. Car dès que nous, le peuple, cessons de dire ce qu’il y a à dire et cessons de nous révolter, dès que nous sommes distraits ou pacifiés, dès que nous nous détournons les un(e)s des autres, nous cessons d’être libres. Car la vraie démocratie est la somme – LA SOMME – de notre résistance.

Si vous ne vous exprimez pas – si vous abandonnez ce qui est uniquement à vous en tant qu’être humain: si vous abandonnez votre conscience, votre indépendance, votre sens de ce qui est bien et de ce qui est mal, en d’autres mots – peut-être sans le savoir, vous devenez passif(ve)s et sous contrôle, incapables de vous défendre et de défendre ceux et celles que vous aimez.

Les gens me demandent souvent, « Que puis-je faire? »

La réponse n’est pas si compliquée.

Apprenez comment fonctionne le monde. Remettez en question les déclarations et les intentions de ceux et celles qui cherchent à nous contrôler derrière une façade de démocratie et de monarchie. Unissez-vous en un but commun et un principe commun pour imaginer, construire, documenter, financer et défendre.

Apprenez. Défiez. Agissez.

Maintenant.


Source: http://wikileaks.org/Statement-by-Julian-Assange-after.html

traduit depuis le web par willsummer


20 décembre 2012

En route vers la 3ème Guerre Mondiale



"En route vers la 3ème Guerre Mondiale" nous rappelle les évènements et les raisons qui ont mené au cours des dernières décennies les États-Unis à guerroyer sans cesse dans le but de sauver le dollar à tout prix jusqu'à déclencher une 3ème guerre mondiale aujourd'hui.

Le Journal du Siècle


Liens:
Quelque chose de grave se prépare dans le Monde - http://youtu.be/XuKn3ynzJcU

Ne les laissons pas déclencher la 3ème Guerre Mondiale / MESSAGE IMPORTANT d'Anonymous - http://youtu.be/k2uG4tsjooc

Iran : un think-thank pro-israélien à une idée pour déclencher la guerre - http://youtu.be/RCpUdohka6s

Etats-Unis : 352 milliards de $ pour moderniser son arsenal nucléaire - http://wp.me/p2ywaf-tF

suite des liens sur Youtube...

17 décembre 2012

« Ce n’est pas qu’une manif d’homos ! »




Bondy Blog | Par Sandrine Dionys | Lundi 17 décembre 2012


Dimanche 16 décembre, à Paris, des milliers de personnes ont manifesté en faveur du projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples homosexuels.


Les anti-mariage pour tous sont-ils en train de gagner la guerre de la communication face à ceux qui sont en faveur du projet de loi qui sera présenté fin janvier à l’Assemblée nationale ? C’est la question posée à des manifestants dimanche 16 janvier entre la Bastille et la place Saint-Michel à Paris où près de 100000 personnes selon les estimations ont battu le pavé pour scander « Oui oui oui » et réclamer l’égalité des droits.

Maxime, 32 ans, rédacteur en chef dans la presse mode, qui arbore fièrement « La haine n’est pas une valeur familiale » sur une pancarte jaune dénichée et téléchargée via internet se réjouit. « Je suis agréablement surpris. Il y a du monde ! Et ça fait plaisir de voir autant de familles. Je ne pense pas que « antis » sont en train de gagner la guerre de la communication même s’ils crient plus fort que nous, c’est vrai. Ce qui est sûr, c’est que le 13 janvier, ils vont avoir une très forte visibilité mais j’espère que les médias vont rendre compte de la politisation de cette manifestation et relever la récupération des défilés par l’UMP… »

Maxime demeure serein. « La loi sur le mariage va passer. Il n’y a pas de raisons. L’opinion y est majoritairement favorable. Pour la PMA (Procréation Médicale Assistée), ce n’est pas certain… ». Le jeune parisien entend les réticences : « Je suis pour l’autoriser mais je comprends qu’on puisse avoir des réserves sur ce débat car ça pose la question de l’accès aux origines pour les enfants mais ce problème concerne autant les couples hétéros qui veulent y avoir recours que les couples homosexuels».

Une autre pancarte plus artisanale véhicule un message comme une évidence : « L’Espagne a légalisé le mariage homosexuel en 2005. Le pays existe toujours. Ils ont même gagné au foot ! ». Pauline, étudiante de 21 ans, venue d’Antony (92) avec sa mère Christine et un couple d’amis parisiens sexagénaires manifestent dans la joie. Comme Maxime, le groupe est optimiste. Madeleine, lunettes colorées répondant à une écharpe très « rainbow flag » est la plus en verve. « Mais pour gagner la guerre, il faut des arguments intelligents ! Or les « antis » nous resservent toutes les vieilles lunes entendues pendant les manifs contre le PACS… C’est un combat d’arrière garde qu’ils mènent ! Regardez ce cortège, la jeunesse est ici…».

La bande reconnait néanmoins que la mobilisation des opposants au mariage pour tous a été réussie. « Il faut dire que si les élus pour qui ont a voté faisaient leur boulot, on ne serait pas obligé de manifester ! Ils sont au gouvernement, ils tiennent tout : l’Assemblée, le Sénat, les Régions etc. mais laissent les opposants occuper et gagner du terrain ! On espère ne plus à avoir à descendre dans la rue pour ça en 2013. Il y a tellement d’autres combats à mener… » déplore Christine, enseignante à l’Université. Alors s’ils marchent ce dimanche, ce n’est pas juste pour contrecarrer les autres. « Ce n’est pas qu’une manif d’homos ! Nous sommes hétérosexuels mais la loi du mariage pour tous, c’est avant tout pour respecter le mot inscrit sur tous les frontons de nos mairies : Égalité ! » concluent presque en cœur ces 4 mousquetaires du « mariage gay ».

Observateur et posté sur un trottoir, le comédien, chroniqueur sur France Inter et humoriste David Azencot, prend des photos avec son portable, toujours en quête d’inspiration pour de futures vannes. Lui pense en effet que « les antis » sont en train de marquer beaucoup de points dans cette guerre des nerfs notamment grâce à leur argumentation axée sur les enfants. « Les socialistes n’ont pas fait un gros boulot de communication jusqu’à présent. Ils devaient penser que ça allait passer tout seul. Or je n’ai pas l’impression qu’il y ait autant de monde que ça aujourd’hui. Je trouve le cortège un peu clairsemé…». Hétéro sans enfant, David juge néanmoins important de participer à ce rassemblement et a été surpris par la violence notamment physique qui a émaillé la dernière grande manifestation des « antis ». « D’ailleurs dans mon spectacle Fils de pub, j’ai rajouté pas mal de blagues sur le mariage pour tous car j’ai trouvé qu’il était utile d’en reparler… ».« La majorité des gays ont bien été élevé par des hétéros… Et puis les enfants sont déjà suffisamment cons. Être élevés par des homos mariés, ça ne va pas les rendre plus cons » philosophe-t-il.

Plaisanter comme David pour dédramatiser les crispations autour de ce projet de loi ou manifester et rassembler ses forces en ordre de bataille, ce weekend-end, les pro-mariage pour tous ont fait entendre leur voix. Rendez-vous le 13 janvier pour écouter l’écho que leur renverra leurs opposants, loin encore d’avoir perdu la guerre de la communication comme celle de la mobilisation.

Sandrine Dionys

Mexique : « Peña Nieto n'est pas notre président ! »



Le 1er décembre, jour de l'investiture de Enrique Peña Nieto, la ville de Mexico a été le théâtre d'importantes manifestations. L'indignation soulevée par les circonstances plus que douteuses de l'élection du 1er juillet dernier, et par la personnalité du nouveau mandatario, est en effet grande dans un pays qui traverse une grave crise politique et sociale. La répression déployée par les autorités fédérales, mais aussi par la municipalité de la capitale, dirigée par le « socialiste » Ebrard, a été impitoyable, frappant sans discrimination passants et manifestants. 69 personnes sont toujours emprisonnées. La plupart ont été sauvagement frappées par les policiers. Deux d'entre elles sont dans un état grave, touchées à la tête par des grenades lacrymogènes lancées à tir tendu.

15 décembre 2012

Noël : Les Enfants de Falloujah…



« Celui qui tourmente un enfant mérite d’être jeté à la mer, une meule au cou. »
Jésus (1)

 

  Georges Stanechy | A contre-courant | Vendredi 14 décembre 2012
 
  
Un conte de Noël ?...
 
Il était une fois…
 
Un pays, qui avait à sa tête un dictateur : l’Irak.
 
Ni pire, ni meilleur, que les pires autocrates féodaux et corrompus des pétromonarchies du coin, reçus en permanence avec tapis rouge et accolades dans nos "vertueuses démocraties".
 
Mais, il avait eu le tort d’entrer en conflit avec ses protecteurs qui l’avaient installé au pouvoir. Alors, comme dans les films de gangsters, ils ont décidé de le remplacer par des marionnettes interchangeables et plus dociles.
 
Pétrole oblige…
 
"Apporter la Liberté et la Démocratie", affirmaient-ils, la main sur le cœur.
 
Ils avaient une obsession, toutefois : "renvoyer le pays à l’âge de pierre", disaient-ils. On ne comprenait pas bien : pourquoi chasser un dictateur imposait-il de réduire l’Irak en cendres ?...
 
Ils on tout rasé. Méthodiquement.

(lire la suite...)

14 décembre 2012

Union bancaire : un accord incomplet et dangereux

Creative commons AlphaTangoBravo / Adam Baker Flickr


Les 27 membres de l’Union Européenne, représentés par leurs ministres des finances, viennent de signer un compromis sur l’Union Bancaire européenne, présenté (une fois n’est pas coutume !) comme un accord « historique ». Le point principal de l’accord est l’organisation d’une supervision directe des banques par la Banque centrale européenne.


A priori, un contrôle direct et unifié des banques dans l’espace européen est souhaitable, pour prévenir les crises systémiques, qui proviennent de la défaillance de banques individuelles se propageant à l’ensemble du système bancaire européen. Mais dans la réalité, cet accord est incomplet et dangereux.

Incomplet parce que la supervision unifiée prévue ne concernera que les 150 ou 200 grosses banques dont le bilan dépasse 30 milliards d’euros, alors qu’il y a 6 000 banques dans la zone euro. Or on sait que la crise bancaire espagnole a été provoquée par les Caisses d’épargne de petite taille. Ce nouvel accord ne résout donc en rien la crise bancaire espagnole qui menace la zone euro. Il été imposé par l’Allemagne qui souhaitait que ses banques régionales échappent au contrôle de la BCE, et que les mécanismes de solidarité entre pays soient réduits au mimimum (les contribuables allemands ne veulent pas payer pour les banques slovènes ou espagnoles).

Dangereux parce qu'il pose deux autres problèmes graves. En premier lieu, il n’impose aucune règle contraignante pour interdire la spéculation par les banques, à l’origine de cette crise. Ce qui laisse présager de nouvelles crises financières dans un proche avenir. En second lieu, les nouvelles responsabilités données à la Banque centrale européenne ne s’accompagnent d’aucune réforme de son statut. Or la crise a montré que la BCE est d’abord au service des intérêts des banquiers, et non pas au service de l’intérêt général et des États dont elle reste indépendante. Une fois de plus, les décisions prises à Bruxelles à l’écart des peuples tournent le dos à la démocratie.

Attac France, le 13 décembre 2012

13 décembre 2012

Greek crisis: Langue de bois



Notre entrée dans l’hiver ne fait plus aucun doute. La moitié du pays grelote, une nouvelle fumée recouvre nos villes, les journaux du jour (6 Jours - 13/12) s’alarment même du petit smog d’Athènes. Voilà comment les athéniens redécouvrent enfin Hestia dans son sens premier, à savoir le foyer domestique, plus prosaïquement, la cheminée ou le poêle, dressé au centre du salon. Les marchands du temple en… bois s’enrichissent évidemment, au même titre que ces trafiquants officiels qui achètent au peuple, abaissé ses derniers bijoux de famille, incontestablement, voilà les deux plus… grands métiers… émergés depuis la crise. (...)

NDDL Comité de soutien du Lot



Un comité lotois de soutien aux anti-aéroport de Notre Dame des Landes vient de se créer.

Venez nous rejoindre, nous serons sur le marché de Figeac samedi matin 15 décembre, nous serons visibles,

nous aurons panneaux, tracts...

Nous ne pouvons accepter que les terres agricoles disparaissent au profit d'un aéroport inutile qui ne rapportera financièrement qu'au groupe Vinci.

Nous ne pouvons accepter que la loi sur l'eau soit bafouée.

Nous ne pouvons accepter que les bocages disparaissent au profit du béton.

Nous ne pouvons accepter la violence dont font preuve, sur ordre, les forces de l'ordre.

11 décembre 2012

Areva offre un avion au Président du Niger



Observatoire du nucléaire | Communiqué | mardi 11 décembre 2012


Nucléaire/corruption : Areva offre

un avion au Président du Niger...


L'Observatoire du nucléaire interpelle Pascal Canfin, ministre (EELV) du Développement

La Loi de finance 2013 du Niger, actuellement étudiée par l'Assemblée nationale de ce pays, qui est supposé être indépendant après avoir été colonisé par la France jusqu'en août 1960, vient d'être subitement modifiée par le ministre des finances.

Cette intervention, probablement illégale, a consisté à rajouter au budget national la somme de 17 milliards de FCFA (environ 26 millions d'euros) "offerte" au Niger par la société nucléaire française Areva, dont 10 milliards de FCFA (plus de 15 millions d'euros) directement affectés à l'acquisition d'un avion pour le Président du Niger, M. Issoufou.

Il s'agit donc clairement d'une manoeuvre de corruption, probablement sur le plan légal et assurément sur le plan moral, par Areva qui entend ainsi perpétuer sa mainmise sur les réserves d'uranium du Niger, pour continuer à alimenter les centrales nucléaires françaises.

Par l'intermédiaire d'Areva (anciennement la Cogéma), la France pille l'uranium du Niger depuis des décennies, s'octroyant ce minerai à un prix ridiculement bas tout en causant de graves dommages à l'environnement et en nuisant aux populations locales.

Il n'est donc pas anormal que le Niger reçoive de l'argent de la part de la France, mais cela ne peut relever que d'une augmentation du prix de l'uranium ou bien de légitimes taxes que le Niger appliquerait à Areva, par exemple pour réparer autant que faire se peut les dommages causés par la multinationale de l'atome.

Mais en aucun cas il n'est acceptable de voir Areva attribuer de son propre chef une somme au Niger, comme un "généreux donateur" venant au secours d'un déshérité. Et ce d'autant plus que la majeure partie de cette somme est d'ores et déjà affectée à l'achat d'un équipement de luxe et de prestige pour le Président du Niger. L'opposition démocratique du Niger, regroupée dans l'Alliance pour la réconciliation nationale (ARN), dénonce cette manœuvre (*).

Il se trouve comme par hasard que M. Issoufou est un ancien directeur d'une société d'exploitation de l'uranium, la Somaïr, qui est… une filiale d'Areva ! Son prédécesseur, Mamadou Tandja, a été renversé en 2010. Ayant fait modifier la constitution du Niger afin de rester au pouvoir, il n'avait lui-même rien d'un grand démocrate. Mais il avait aussi commencé à résister à l'ancien colonisateur français, jouant de l'intérêt des chinois pour l'uranium afin de faire augmenter le prix payé par Areva.

Il n'est donc pas surprenant que M Tandja ait été renversé… et remplacé par un employé d'Areva. Ce véritable putsch de la France sur le Niger a été supervisé par le Président français M Sarkozy, mais c'est aujourd'hui M. Hollande et son gouvernement qui sont au pouvoir… et qui laissent Areva corrompre le président du Niger.

Rappelons d'ailleurs qu'un des premiers actes du Président Hollande a été de recevoir M. Issoufou à l'Elysée, le 11 juin 2012, pour s'assurer de la mise en exploitation par Areva, qui plus est avant même la date prévue de 2014, de la mine géante d’uranium Imouraren (**).

L'Observatoire du nucléaire interpelle ce jour Pascal Canfin, ministre "du Développement", nouveau nom de la "Coopération" qui a abrité pendant des décennies les pratiques dites de la Françafrique. Il s'agissait pour l'ancienne puissance coloniale de perpétuer sa mainmise sur une partie de l'Afrique, tant pour des raisons géopolitiques que pour continuer à s'accaparer d'immenses ressources naturelles.

Comme ses prédécesseurs, M Hollande a assuré que le temps de la Françafrique était révolu mais, de toute évidence, ses promesses ont la même valeur - nulle - que celles de MM Sarkozy, Chirac et Mitterrand.

Notons au passage que, exactement comme son prédécesseur en octobre 2010, M. Hollande a reçu le 21 novembre dernier le dictateur kazakh Nazarbaev (***) qui dispose, entre autres ressources naturelles, de gisements géants d'uranium : le pouvoir politique français sait diversifier les sources d'approvisionnement et les relations avec les Chefs d'État les plus attentifs à la "démocratie"…









 

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