24 janvier 2014

Le spectre du gaz de schiste refait surface


Lire, colibrinfo.blog4ever.com/la-commission-europeenne-ouvre-la-porte-au-gaz-de-schiste

colibrinfo.blog4ever.com/gaz-de-schiste-apres-les-declarations-de-montebourg-preparons-le-goudron-et-les-plumes

 

23 janvier 2014

Lot en transition Prenons notre avenir en main!


Venez nombreux – partagez d’idées en mouvement, zone de gratuité, scène musicale ouverte et crêpes!
Tous la main à la pâte pour créer le Lot en transition.

Diffusez l’information largement, parlez en avec des voisins et pensez au covoiturage!

Plus d'info ...



21 janvier 2014

Frontex – Les secrets de la forteresse Europe



La Feuille de Chou | 19 janvier 2014

Une enquête dans les coulisses de Frontex, l’agence européenne en charge de la lutte contre l’immigration clandestine, que certains défenseurs des droits de l’homme accusent de traitements dégradants et d’entorses à la loi.



La zone d’intervention de l’”Agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures”, appelée Frontex, s’étend des eaux internationales au large de l’Afrique de l’Ouest jusqu’en Ukraine. Cette agence envoie des policiers et du matériel des plus sophistiqués pour renfort aux autorités nationales dans leur lutte contre l’immigration clandestine. Actuellement, la frontière entre la Grèce et la Turquie est l’une des plus surveillées : dans la vallée de l’Évros, des agents Frontex venus de toute l’Europe patrouillent aux côtés de policiers grecs. En Méditerranée occidentale, les frontières maritimes entre l’Afrique et l’Europe font aussi l’objet d’opérations renforcées supervisées depuis Madrid. L’agence affirme que ces interventions permettent de réduire le nombre d’entrées illicites en Europe. Mais elle est régulièrement montrée du doigt par les associations de défense des droits humains, qui dénoncent les conditions de vie déplorables des réfugiés placés dans des centres de détention, parfois pendant des mois. Dans ce documentaire poignant, le réalisateur Michael Richter recueille les témoignages d’Afghans qui vivent avec la peur au ventre dans les rues d’Athènes.
 
Adresse de cet article,  http://la-feuille-de-chou.fr/frontex-les-secrets-de-la-forteresse-europe/
 

19 janvier 2014

"Sans Lendemain": les enjeux du siècle



Percutant et superbement réalisé, ce film d'animation questionne notre mode d'exploitation des énergies fossiles et des ressources naturelles, ses conséquences au niveau planétaire et l'impasse où nous mène notre modèle de croissance.

Information et documentation sur le site http://sansLendemain.mpOC.be.

Titre original étasunien : There's no tomorrow.

Réalisation : Dermot O' Connor (35 minutes, 2012). Incubatepictures.com
http://www.youtube.com/watch?v=VOMWzj...

Version française 2013 due à l'initiative du groupe de Liège du mpOC, Mouvement politique des objecteurs de croissance (le mpOC n'est pas un parti politique).

Avec le soutien de : Amis de la Terre Belgique, ASPO.be (section belge de l'Association for the Study of Peak Oil and Gas), GRAPPE (Groupe de Réflexion et d'Action Pour une Politique Ecologique), IEW (Inter-Environnement Wallonie), Imagine demain le monde, mpOC.

Traduction : Francis Leboutte.
Voix : Caroline Lamarche.
Mixage voix : Margarida Guia.
Sous-titres en néerlandais, allemand, anglais, français, espagnol et italien.



ZAD Testet: Concert de casseroles devant le Conseil Général


Par Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET | LISLE SUR TARN, 17 janvier 2014


COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Manifestation contre le silence méprisant du Conseil Général

Fin septembre 2013, tous les conseillers généraux, la Préfète et les deux ministres concernés ont reçu un courrier et une copie des rapports du Collectif (30 et 24 pages) analysant les deux études réalisées par la CACG en 2001 et en 2009.

Le Collectif a rappelé ces éléments, qui contestent clairement ces études justifiant le barrage de Sivens, au Président du Conseil Général, dans une note de 4 pages accompagnant son courrier du 31 octobre 2013 dont tous les conseillers généraux ont reçu une copie.

Quatre mois après que le Collectif aient alerté le Conseil Général sur le surdimensionnement du barrage de Sivens au regard des besoins actuels (de l’ordre de 3 fois trop volumineux), l’institution départementale n’a toujours pas répondu. Sa seule réaction a été de tenter de détruire la zone humide du Testet à travers son déboisement en novembre 2013. Une forte opposition l’en a heureusement empêché.

Pire, le Conseil Général et la Préfecture ont refusé de participer au débat public contradictoire que le Collectif a organisé le 25/10/13. Ils présentent le barrage de Sivens comme un projet d’intérêt général et même d’utilité publique mais ils sont incapables de venir le justifier auprès du public (et des contribuables pourtant très sollicités) et même de répondre aux arguments du Collectif.
 
 
Pour rompre ce silence méprisant, le Collectif et une dizaine d’associations et partis politiques* ont manifesté bruyamment ce matin devant le Conseil Général. Les conseillers généraux y accueillaient la Préfète du Tarn lors d’une session ouverte au public. Environ 80 opposants au barrage de Sivens se sont fait entendre à travers un concert de casseroles et autres ustensiles métalliques. Des banderoles interpellaient les conseillers généraux sur la contradiction avec la Charte de la Participation adoptée en 2011 :
  • Si les Tarnais ont la parole, osez un débat contradictoire !
  • Où est passée la démocratie ? Votre silence est inacceptable !
  • La charte de la participation, c’est cause toujours ?
Un courrier a été remis aux 46 conseillers généraux leur expliquant pourquoi un débat contradictoire est nécessaire du fait de nombreux nouveaux éléments depuis l’enquête publique de fin 2012. Le Collectif leur demande donc de soutenir la participation du Conseil Général à un débat contradictoire et public sur le projet de barrage de Sivens avant toute préparation sur le site des travaux de déboisement de la zone humide. Le 27 janvier prochain, la liste de tous les conseillers généraux qui ne soutiennent pas cette demande légitime et démocratique sera diffusée par le Collectif.

Pour appuyer ses propos, le Collectif a diffusé une note qui montre, par des exemples concrets, l’attitude antidémocratique des pouvoirs publics sur ce projet.

Pour continuer à expliquer son opposition au barrage de Sivens et les alternatives qu’il propose, le Collectif organise un débat public sur le volet agricole du barrage le 25 janvier à 14h30 à la salle des fêtes de Lisle sur Tarn.
Plus de détails à venir sur http://www.collectif-testet.org.

Le Collectif envisage d’ores et déjà d’autres mobilisations publiques pour que le Conseil Général justifie enfin le volume prévu pour le barrage au regard des besoins actuels et qu’il accepte un débat contradictoire et public sur le projet dans sa globalité.

Contacts presse : Ben Lefetey (0699266066), Marie-Agnès Boyer Gibaud (0683469708) & Françoise Blandel (0602319690)

APIFERA, ATTAC-Tarn, Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, Lisle-Environnement, Mieux Vivre à Sémalens, Nature Midi-Pyrénées, Nature et Progrès-Tarn, SEPRA, Union Protection Nature et Environnement du Tarn (UPNET), Alternatifs 81, Europe Ecologie Les Verts (EELV ) Tarn , NPA, Parti de Gauche du Tarn (PG), POI…

Voir en ligne, et les liens vers la presse qui en parle ... 

 

Thank you Edward Snowden !


"Merci à Edward Snowden » pub sur un bus de Washington par le Partnership for Civil Justice Fund

via tweeter

Mexique: "Le vent de la révolte" Appel du réalisateur



Par Le vent de la révolte

QU'EST CE QUE C'EST ?


« Le Vent de la Révolte » est un film documentaire engagé sur les communautés indigènes bouleversées par l’industrialisation de parcs éoliens dans l'Isthme de Tehuantepec au Mexique. Sur place, les populations se mobilisent pour la défense de leur territoire, pour préserver leurs modes de vie. Au travers de la rencontre avec des personnages impliqués dans le conflit, pêcheurs, paysans, croquis d’une situation qui pointe les dérives des accords de Kyoto.


Trailer : Le vent de la Révolte de Alessi Del Umbria from Tita Productions on Vimeo.


SYNOPSIS :

Ça se passe au Sud du Mexique, dans l'Isthme de Tehuantepec. Une vaste plaine parsemée d'immenses lagunes, occupée par des populations indigènes, que des multinationales de l'éolien sont en train d'investir. Près de 800 éoliennes y sont déjà en activité, à terme le projet est d'en implanter 5000, transformant l'Isthme en parc mono-industriel, le plus grand site éolien de tout le continent américain.

Les communautés indigènes se retrouvent devant le fait accompli, dépossédées de leurs territoires et confrontées à des nuisances écologiques inattendues, tenues à l'écart de décisions qui vont pourtant entraîner des conséquences irréversibles sur leur mode de vie : aucune consultation publique, aucune étude sur les conséquences, tout se joue en secret entre des élus notoirement corrompus et les compagnies multinationales. Des vigiles en uniforme interdisent désormais l'accès à des terres auparavant communes, des pistoleros menacent les opposants, des campagnes de calomnie médiatique et de répression policière se multiplient à leur encontre : L'énergie propre s'impose par des procédés plutôt sales...

Le gouvernement mexicain n'en a cure, qui récupère dans cette affaire des bons carbone. Quand à l'électricité produite par ces champs éoliens, elle n'est nullement destinée à la consommation locale mais à d'autres multinationales, agroalimentaires comme Coca-Cola, Heineken, ou de grande distribution comme Wal-Mart, Soriana... Pour comble, les multinationales qui s'approprient peu à peu l'Isthme sont espagnoles, ce qui réveille de douloureux souvenirs dans cette antique terre de rebéllion...

Comment les indigènes résistent à ce qu'ils ressentent comme une autre invasion coloniale, et au nom de quelle vision du monde irréductible aux critères de rentabilité occidentale, voilà ce que ce que raconte "Le Vent de la Révolte".

A quoi va servir le financement ?


Nous avons besoin de tourner car les constructions s'accélèrent et les luttes s'amplifient de jour en jour. Nous avons donc besoin de financr le tournage et commencer le montage du film.

Pour finaliser le film, nous devrons également louer un banc de montage et un studio de mixage et d'étalonnage.

A propos du porteur de projet

 


MOT DU REALISATEUR

Mon intérêt pour le monde indigène du Mexique m'a poussé vers l'Isthme de Tehuantepec durant l'hiver 2010. Une région où les Zapotèques et les Ikots ont développé des formes de vie qui ont survécu à cinq siècles de colonisation. Une région charnière entre Amérique du Nord et Amérique centrale, entre Golfe du Mexique et Océan Pacifique, objet de convoitises multiples de la part des investisseurs.

On éprouve dans l'Isthme la sensation de vivre sur d'autres rythmes que ceux de la métropole occidentale, et selon des valeurs communautaires fortes. Pourtant, la logique de la société industrielle est en train d'y pénétrer avec violence, brisant les solidarités et les liens au territoire.

J'assistais à la révolte grandissante des indigènes face au mégaprojet éolien, qui finit par prendre une dimension régionale. A partir de mai 2012 j'ai filmé divers moments de cette lutte avec le soutien d'une équipe sur place.

Ce que je veux donner à voir, c'est ce choc des mondes. Comment l'intrusion brutale d'entreprises hors sol bouleverse un univers obéissant à une autre logique, et risque de faire basculer ces mondes indigènes dans la misère sociale, entraînant une déshumanisation qui pointe déjà son nez dans certains endroits sous diverses formes symptomatiques (violence, alcoolisme, drogues, prostitution, pollution, consumérisme). Ce qui amène fatalement à interroger la question des énergies dites alternatives selon une perspective plus large.

Le film a pour objectif d'être diffusé le plus largement possible, dans les festivals, les salles de cinéma et les réseaux associatifs...


QUI EST DERRIERE CE PROJET ?

Alèssi Dell'Umbria est tout à la fois chroniqueur, auteur, réalisateur, défenseur des langues et cultures minoritaires, il porte sur le monde un regard engagé et sans concession.

est une société de productions basée à Marseille, résolument tournée vers la production de films d'auteur pour le cinéma et la télévision. Les films qu'ils produisent sont sensibles aux questions d'identité, de territoire, de voyage et de migrations.

Productrice Laurence Ansquer
 http://www.titaprod.com
Page Facebook du projet :
https://www.facebook.com/Leventdelarevolte?ref=hl

Voir en ligne,  http://fr.ulule.com/vent-revolte/

17 janvier 2014

Discours du vice président bolivien au congrès du Parti de la gauche européenne



Par Álvaro García Linera | 29 décembre 2013 | Mémoires des luttes


AUX GAUCHES DE L’EUROPE ET DU MONDE

Ne nous laissez pas seuls, nous avons besoin de vous !

  
Le IVème congrès du Parti de la gauche européenne (PGE) a réuni 30 formations de gauche européennes à Madrid entre le 13 et le 15 décembre dernier. Il a discuté des stratégies communes à mettre en œuvre pour faire échec aux politiques d’austérité et de soumission à la dictature des marchés. Un des moments forts de cette rencontre a été l’intervention du vice-président invité de l’Etat plurinational de la Bolivie, Alvaro García Linera.

Permettez-moi d’adresser mon salut à cette rencontre de la gauche européenne et, au nom de notre Président, de notre pays, de notre peuple, de vous remercier pour l’invitation qui nous a été faite d’échanger un ensemble d’opinions et d’idées à la tribune de ce si important congrès de la gauche européenne.

Permettez-moi d’être direct, franc mais aussi porteur de propositions.

Comment voyons-nous l’Europe de l’extérieur ? Nous voyons une Europe qui se languit ; nous voyons une Europe abattue ; nous voyons une Europe repliée sur elle-même et pleine d’autosatisfaction ; nous voyons une Europe quelque peu apathique et fatiguée. Ce sont des mots très laids et très durs. Mais c’est ainsi que nous voyons l’Europe.

Elle est bien loin derrière nous l’Europe des Lumières, l’Europe des révoltes, l’Europe des révolutions. Loin, très loin derrière nous l’Europe des grands universalismes qui ont fait bouger le monde, qui ont enrichi le monde et qui ont permis aux peuples de nombreux endroits du monde de se doter d’une espérance et de se mobiliser autour de cette espérance. Ils sont loin derrière nous les grands défis intellectuels. A la lumière des derniers événements, cette interprétation que faisaient et que font les postmodernistes concernant la fin des grands récits ne semble renvoyer qu’aux maîtres des grandes corporations et de la finance.

Ce n’est pas le peuple européen qui a perdu la vertu et l’espérance, parce que l’Europe à laquelle je fais référence, l’Europe fatiguée, épuisée, repliée sur elle-même, n’est pas celle des peuples. C’est celle qui est étouffée, asphyxiée. La seule Europe que nous voyons dans le monde est celle des grandes entreprises, l’Europe néolibérale, celle des marchés et pas celle du travail. Faute de grandes alternatives, d’horizons et d’espérances, on entend seulement, pour paraphraser Montesquieu, le bruit lamentable des petites ambitions et des grands appétits.

Des démocraties sans espérance et sans foi sont des démocraties vaincues. Des démocraties sans espérance et sans foi, sont des démocraties fossilisées. Au sens strict du terme, ce ne sont pas des démocraties. Il ne peut y avoir de démocratie réelle s’il s’agit seulement d’un attachement routinier à des institutions fossilisées, où l’on pratique des rituels tous les trois, quatre ou cinq ans pour élire ceux qui viendront décider de notre destin à notre détriment.

Nous savons tous - et à gauche nous partageons plus ou moins tous la même opinion sur le sujet - comment nous en sommes arrivés à une telle situation. Les chercheurs, les universitaires, les débats politiques nous proposent de nombreux axes de réflexion sur la situation désastreuse dans laquelle nous nous trouvons et sur ses causes.

Une première opinion partagée sur les raisons de cette situation est que le capitalisme a acquis une dimension géopolitique planétaire absolue. Le monde entier s’est globalisé. Et le monde entier est devenu une grande usine mondiale : une radio, un téléviseur, un téléphone n’ont pas d’origine de fabrication précise. C’est le monde entier qui est devenu l’origine de leur création. La puce est fabriquée au Mexique, le design se fait en Allemagne, la matière première est latino-américaine, les travailleurs sont des Asiatiques, le conditionnement se fait aux Etats-Unis et la vente est planétaire. C’est là une des caractéristiques du capitalisme moderne. Sans aucun doute, c’est à partir de là que chacun doit agir.

Un deuxième élément caractéristique de ces vingt dernières années c’est un retour à une accumulation primitive perpétuelle. Les textes de Karl Marx qui décrivaient la naissance du capitalisme aux XVIe et XVIIe siècles sont aujourd’hui d’actualité. Ce sont des textes du XXIe siècle. Nous sommes en présence d’une accumulation primitive permanente qui reproduit des mécanismes d’esclavage, des mécanismes de subordination, de précarité, de fragmentation, tous si bien décrits par Marx.

Le capitalisme moderne réactualise l’accumulation primitive, il l’élargit et la diffuse dans d’autres territoires afin d’en tirer davantage de ressources et davantage d’argent. Parallèlement à cette accumulation primitive permanente, qui va définir les caractéristiques des classes sociales contemporaines - autant dans vos pays que dans le monde entier - parce qu’il réorganise la division du travail localement et à l’échelle planétaire, il existe aussi une sorte de néo-accumulation par expropriation.

Nous avons affaire à un capitalisme prédateur qui accumule, dans de nombreux cas en produisant, dans des domaines stratégiques : science, télécommunications, biotechnologies, industrie de l’automobile. Mais, dans beaucoup de nos pays, il accumule par expropriation, c’est-à-dire en occupant des espaces communs : la biodiversité, l’eau, les connaissances ancestrales, les forêts, les ressources naturelles. Il s’agit d’une accumulation par expropriation, non par production de richesse, expropriation de richesses communes qui deviennent une richesse privée. La voilà, la logique néolibérale.

Si nous critiquons autant le néolibéralisme, c’est à cause de sa logique prédatrice et parasitaire. Plutôt que de produire des richesses, plutôt que de développer les forces productives, le néolibéralisme exproprie des forces productives, capitalistes ou non, collectives, locales, celles des sociétés.

Mais il y a aussi une troisième caractéristique de l’économie moderne. Il ne s’agit pas que d’accumulation primitive permanente et d’accumulation par expropriation, il y a aussi subordination des connaissances et de la science à l’accumulation capitalistique, ce que certains sociologues appellent « la société de la connaissance ». Ce sont sans aucun doute les domaines les plus puissants et les plus susceptibles de développer les forces productives de la société moderne.

Enfin, la quatrième caractéristique, chaque jour plus conflictuelle et risquée, c’est la véritable mise en coup réglée du système intégral de la vie de la planète, c’est-à-dire des processus métaboliques qui existent entre les êtres humains et la Nature.

Ces quatre caractéristiques du capitalisme moderne redéfinissent la géopolitique du capital à l’échelle planétaire ; elles redéfinissent la composition des classes au sein des sociétés ; elles redéfinissent la composition de classe et la composition des classes sociales dans le monde.

Il n’y a pas seulement l’externalisation aux extrémités du corps capitaliste de la classe ouvrière traditionnelle, de cette classe ouvrière que nous avons vu apparaitre au XIXe et au début du XXe siècle et qui maintenant s’est déplacée dans les zones périphériques : Brésil, Mexique, Chine, Inde, Philippines. On voit aussi apparaître dans les sociétés plus développées un nouveau type de prolétariat, un nouveau type de classe laborieuse : les cols blancs. Ce sont les professeurs, les chercheurs, les analystes qui ne se perçoivent pas comme classe laborieuse. Ils se perçoivent sûrement comme de petits entrepreneurs, mais, au fond, ils constituent une nouvelle composante sociale de la classe ouvrière de ce début du XXIe siècle.

Nous voyons également apparaître dans le monde de ce que l’on pourrait nommer un prolétariat diffus. Des sociétés et des nations non capitalistes sont soumises formellement à l’accumulation capitaliste : Amérique latine, Afrique, Asie. Nous parlons ici de sociétés et de nations qui ne sont pas strictement capitalistes, mais qui, prises dans leur ensemble, apparaissent subordonnées et articulées autour de formes de prolétarisation diffuse. Non seulement à cause de leur qualité économique, mais à cause des caractéristiques de leur unification fragmentée ou de leur dispersion territoriale. Nous sommes en présence non seulement d’un nouveau mode d’expansion de l’accumulation capitaliste, mais également d’une redistribution des classes et du prolétariat, ainsi que des classes non prolétaires dans le monde.

Le monde est aujourd’hui plus conflictuel. Le monde est aujourd’hui davantage prolétarisé. Mais les formes de la prolétarisation sont différentes de celles que nous connaissions au XIXe et au début du XXe siècles. Et les formes d’organisation de ces prolétaires diffus, de ces prolétaires en col blanc ne prennent pas nécessairement la forme syndicat. La forme syndicat a perdu sa place centrale dans certains pays. Et d’autres formes d’unification du populaire, du travailleur et de l’ouvrier font leur apparition.

Que faire ? C’est la question que posait Lénine. Que faisons-nous ? Nous partageons les analyses sur ce qui ne va pas ; nous partageons les analyses sur ce qui est en train de changer dans le monde ; et, malgré cela, nous ne sommes pas capables de répondre, ou plutôt les réponses que nous avions auparavant sont insuffisantes. Sinon, la droite ne gouvernerait pas en Europe. Il a manqué et il continue de manquer quelque chose à nos réponses, à nos propositions.

Permettez-moi de formuler modestement cinq suggestions dans cette construction collective du « que faire ? » qu’assume la gauche européenne. Cette gauche ne peut se contenter d’un diagnostic et d’une dénonciation. Ils sont utiles pour provoquer l’indignation morale, et il est important que cette indignation s’élargisse, mais elle n’entraîne pas pour autant de volonté de pouvoir. Elle peut en être l’antichambre, mais ce n’est pas une volonté de pouvoir.

Face à la voracité prédatrice et à la capacité destructrice du capitalisme moderne, la gauche européenne et la gauche mondiale doivent se présenter avec des propositions, des initiatives. Il nous appartient, gauche européenne et forces de gauche partout dans le monde, de construire un nouveau « sentiment commun ». Car, au fond, la bataille politique consiste à lutter pour un nouveau sentiment commun, pour un ensemble de jugements et de préjugés, pour la façon dont les gens simples - le jeune étudiant, le professionnel, la vendeuse, le travailleur, l’ouvrier - perçoivent le monde. C’est cela le sentiment commun : la conception de base du monde, celle qui ordonne notre vie quotidienne, la manière de définir ce qui est juste et injuste, ce qui est souhaitable et ce qui ne l’est pas, le possible et le probable. Et la gauche mondiale, la gauche européenne doivent lutter pour un nouveau sentiment commun progressiste, révolutionnaire, universaliste, mais qui soit obligatoirement nouveau.

Deuxièmement, il nous faut récupérer le concept de démocratie. La gauche a toujours brandi cet étendard, c’est notre étendard, celui de la justice, de l’égalité, de la participation. Mais, pour cela, nous avons à nous détacher d’une conception purement institutionnelle de la démocratie. La démocratie c’est beaucoup plus que des institutions. C’est beaucoup plus que de voter et d’élire un Parlement. C’est beaucoup plus que de respecter les règles de l’alternance. Nous sommes prisonniers d’une conception libérale, fossilisée de la démocratie.

La démocratie ce sont des valeurs, des principes organisationnels de compréhension du monde : la tolérance, la pluralité, la liberté d’opinion, la liberté d’association. C’est vrai, ce sont des principes, des valeurs, mais il ne s’agit pas uniquement de principes et de valeurs. Ce sont des institutions, mais pas uniquement. La démocratie est une pratique, c’est une action collective ; elle consiste en une participation croissante à l’administration des espaces communs de la société.

Il y a démocratie si nous participons au bien commun. Si nous avons pour patrimoine l’eau, alors la démocratie est de participer à la gestion de l’eau. Si nous avons pour patrimoine la langue, alors la démocratie c’est de défendre ce bien commun. Si nous avons pour patrimoine les forêts, la terre, le savoir, alors la démocratie c’est de les gérer, de les administrer en commun. Il faut une participation croissante à la gestion des forêts, de l’eau, de l’air, des ressources naturelles. Il y a démocratie, démocratie vivante et non fossilisée, si la population et la gauche participent à la gestion en commun des ressources communes, institutions, droits, richesses.

Les vieux socialistes des années 1970 disaient que la démocratie devrait frapper à la porte des usines. C’est une bonne idée, mais ce n’est pas suffisant. En plus de frapper aux portes des usines, elle doit aussi frapper aux portes des banques, des entreprises, des institutions, des ressources, de tout ce qui est commun aux gens.

J’ai été interrogé sur la question de l’eau. Comment avons-nous commencé en Bolivie ? Nous avons pris les choses à la racine : la survie, l’eau. Qui pollue l’eau, richesse commune ? Elle était en train d’être privatisée. Le peuple a livré une guerre et a récupéré l’eau pour les habitants. Ensuite nous avons non seulement récupéré l’eau, nous avons livré une autre guerre sociale et nous nous sommes lancés à l’assaut du gaz, du pétrole, des mines, des télécommunications. Et nous avons encore beaucoup d’autres choses à récupérer. En tout cas, cela a été le point de départ : une participation croissante des citoyens à la gestion des biens communs de toute société, de toute région.

Troisièmement, la gauche doit récupérer la revendication de l’universel, des idéaux universels, des biens communs, de la politique qui est un bien commun, de la participation en commun à la gestion des biens communs. Elle doit récupérer des biens communs tels que les droits. Le droit au travail, à la retraite, à l’éducation gratuite, à la santé, à un air sain, à la protection de la Terre-Mère, à la protection de la nature.

Ce sont des droits universels, ce sont des biens communs universels à propos desquels la gauche, la gauche révolutionnaire, a des mesures concrètes, objectives et mobilisatrices à proposer. Je lisais dans le journal qu’en Europe on utilisait des ressources publiques pour sauver des biens privés. C’est une aberration. On utilisait l’argent des épargnants européens pour sauver les banques de la faillite. On utilisait un bien commun pour sauver du privé. Le monde marche sur la tête. Ce devrait être le contraire : utiliser des biens privés pour sauver et aider le bien commun. Les banques doivent être soumises à un processus de démocratisation et de socialisation de leur gestion. Faute de quoi, elles vont vous priver non seulement de votre travail, mais aussi de votre maison, de votre vie, de votre espérance, de tout. C’est quelque chose qu’il ne faut pas permettre.

Dans le même temps, notre proposition en tant que gauche doit revendiquer une nouvelle relation métabolique entre l’être humain et la nature. En Bolivie, du fait de notre héritage indigène, c’est ainsi nous appelons la relation entre l’être humain et la nature. Le président Evo Morales dit toujours : « la Nature peut exister sans l’être humain, mais l’être humain ne peut pas exister sans la Nature ». Il ne faut toutefois pas tomber dans la logique de l’économie verte qui est une forme hypocrite de l’écologie.

Il y a des entreprises qui se présentent à vous, les Européens, comme des protectrices de la nature et de la pureté de l’air. Mais ce sont les mêmes qui nous apportent en Amazonie, en Amérique ou en Asie tous les déchets qui sont produits ici. Ces gens se présentent ici comme des défenseurs, des protecteurs, et là-bas ce sont des prédateurs. Ils ont converti la nature en un marché de plus. Or la protection radicale de l’écologie ce n’est pas un nouveau marché, ni une nouvelle logique d’entreprise.

Il faut instaurer une nouvelle relation qui sera toujours tendue. Parce que la richesse qui va satisfaire les besoins requiert la transformation de la nature et, en transformant la nature, nous modifions son existence, nous modifions la biosphère. Mais en modifiant la biosphère, souvent de manière contre-productive, nous détruisons et l’être humain et la nature. Le capitalisme ne se soucie pas de cela, parce que pour lui c’est du commerce. Mais nous cela nous concerne, cela concerne la gauche, l’humanité, l’histoire de l’humanité. Nous devons revendiquer une nouvelle logique des relations, qui soient je ne dirai pas harmonieuses mais métaboliques, réciproquement bénéfiques, entre l’environnement et l’être humain, le travail, les besoins.

Enfin, il est clair que nous devons revendiquer la dimension héroïque de la politique, telle que la voyait Hegel. En le suivant, je suppose, Gramsci disait que, dans les sociétés modernes, la philosophie et un nouvel horizon de vie ont à se convertir en foi en la société. Cela signifie que nous avons besoin de reconstruire l’espérance, que la gauche doit être la structure organisationnelle souple, de plus en plus unifiée, capable de réveiller l’espérance, de redonner un nouveau sentiment commun, une nouvelle foi. Non pas au sens religieux du terme, mais une nouvelle croyance largement répandue au nom de laquelle les gens puissent mettre en jeu leur temps, leurs efforts, leur espace, leur dévouement.

Je salue ce que ma camarade commentait en disant qu’aujourd’hui 30 organisations politiques sont réunies. Excellent ! Cela signifie qu’il est possible de s’unir, que nous pouvons sortir des espaces restreints. La gauche, si faible aujourd’hui en Europe, ne peut se permettre le luxe de se démarquer de ses camarades. Il peut y avoir des différences sur 10 ou 20 points, mais nous coïncidons sur 100. Que ces 100 points soient donc les points d’accord, de rapprochement, de travail. Et nous pouvons mettre de côté les 20 autres pour la suite. Nous sommes trop faibles pour nous permettre le luxe de rester dans des combats de chapelle et de petits fiefs, en nous distançant du reste. Nous devons assumer une logique nouvellement gramscienne : unifier, coordonner, promouvoir.

Nous devons prendre le pouvoir d’État, nous devons nous battre pour l’Etat, sans jamais oublier que l’Etat est plus qu’une machine, c’est une relation. Plus que matière, c’est une idée. L’Etat est essentiellement une idée. Et un peu de matière. Il est matière en tant que relations sociales, en tant que forces, en tant que pressions, budgets, accords, réglementations, lois. Mais il est fondamentalement idée en tant que croyance en un ordre commun, un sens de la communauté. Au fond, la lutte pour l’Etat est un combat pour une nouvelle façon de nous unifier, pour un nouvel universel, pour un type d’universalisme qui unifie volontairement les personnes.

Mais cela suppose alors d’avoir préalablement gagné en matière de croyances. Avoir déjà vaincu les adversaires par la parole, par le sens commun. Avoir déjà vaincu les conceptions dominantes de droite dans le discours, dans la perception du monde, dans les perceptions morales que nous avons des choses. Tout cela exige un travail très ardu.

La politique n’est pas seulement une question de rapport de forces, de capacité de mobilisation, même si elle le sera le moment venu. Elle est fondamentalement persuasion, articulation, sens commun, croyance, vision partagée, jugements et préjugés partagés quant à l’ordre du monde. Et là, la gauche ne doit pas seulement se satisfaire de l’unité des organisations de gauche. Elle a besoin de se développer dans les syndicats, qui sont le socle de la classe ouvrière et sa forme organique d’unification. Mais nous devons aussi être très attentifs, camarades, à d’autres formes nouvelles d’organisation de la société.

La reconfiguration des classes sociales en Europe et dans le monde va donner lieu à différentes formes d’unification, plus souples, moins organiques, peut-être plus territoriales, moins liées au lieu de travail. Toutes sont nécessaires. L’unification par lieu de travail, l’unification territoriale, l’unification thématique, l’unification idéologique ... C’est un ensemble de formes souples, face auxquelles la gauche doit avoir la capacité d’articuler, d’unifier et de proposer, et d’aller de l’avant.

Permettez-moi, au nom du président Evo Morales, en mon nom, de vous féliciter, de saluer cette rencontre, de vous souhaiter et de formuler respectueusement et affectueusement une exigence : luttez, luttez, luttez ! Ne nous laissez pas seuls, nous les autres peuples qui luttons de manière isolée dans certains endroits : en Syrie, un peu en Espagne, au Venezuela, en Equateur, en Bolivie. Non, ne nous laissez pas seuls, nous avons besoin de vous, non pas d’une Europe qui observe de loin ce qui se passe dans les régions éloignées du monde, mais d’une Europe qui éclaire à nouveau le destin du continent et du monde.

Source : ALAI, América Latina en Movimiento.- http://alainet.org/active/69962

Traduction de l’espagnol : Marie-Rose Ardiaca. Révision : Mémoire des luttes.

voir en ligne:  http://www.medelu.org/Ne-nous-laissez-pas-seuls-nous





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Par Gilles Balbastre, le 17 janvier 2014 | Acrimed

Nous publions ci-dessous un appel de Gilles Balbastre (co-réalisateur des Nouveaux chiens de garde), concernant la diffusion très tardive de l’un de ses documentaires. Si la publication sur notre site de ce texte arrive en retard, rien n’empêche de visionner le documentaire en question ici-même. (Acrimed)


Pour information.

Figurez-vous que juste après le documentaire « Les nouveaux chiens de garde », j’ai eu l’occasion de réaliser un documentaire pour France 5, intitulé « Salariés sans frontières ».

Figurez-vous que ce documentaire a été livré en septembre 2012 et que depuis 18 mois, France 5 l’avait « oublié » dans des tiroirs. Il faut dire que les rapports avec France 5 avaient été très tendus lors du montage au printemps 2012, à l’époque où des dizaines de milliers de spectateurs se précipitaient dans les salles pour voir justement « Les nouveaux chiens de garde ». Alors, imaginer qu’il peut y avoir un rapport entre cette censure et le film qui a fait plus de 240 000 entrées au cinéma. Non, quand même pas ! Bon, il est vrai qu’Yves Calvi, un des chouchous de France 5, est plutôt bousculé dans « Les nouveaux chiens de garde »... Mais, non il ne faut pas voir le mal partout !

Officiellement, c’était donc la musique du film et son compositeur, le talentueux et indocile Dick Annegarn, qui ne plaisait pas à la chaîne... Officiellement vous dis-je...

Toujours est-il que je viens par hasard de m’apercevoir cet après-midi en surfant sur le Net que France 5 s’est enfin décidé de diffuser « Salariés sans frontières » jeudi qui arrive, le 16 janvier à... zéro heure dix. Honteusement, en catimini, histoire de préserver l’illusion de démocratie. Le film n’a bien entendu bénéficié d’aucune promotion de presse de la part de France 5. Résultat, aucun article, aucun reportage, aucun son. Un lien avec « Les nouveaux chiens de garde » ? Non vous dis-je !!!

Alors, pour que l’omerta ne soit pas complète, reste à vous tous de diffuser ce message, d’inciter tout un chacun de regarder sur France 5 ce jeudi 16 janvier à zéro heure dix, « Salariés sans frontières », de l’enregistrer et de le montrer autour de vous.

Merci à vous

Gilles Balbastre, co-réalisateur des Nouveaux chiens de garde

En résumé, le film porte sur la destruction du travail ouvrier dans la Grande région (Lorraine, Wallonie, Sarre) qui entoure le Luxembourg et le remplacement des ouvriers de la sidérurgie et des mines de fer par des salariés des services qui tous les matins partent dans le 2ème PIB par habitant du monde nettoyer les bureaux, garder les banques, servir les cafés des golden boys... Une force sociale relativement structurée autour de syndicats, de partis de gauche, regroupée collectivement, a été ainsi supprimée et remplacée par une autre, celle-ci atomisée, esseulée, désorganisée dans ce coin d’Europe. Au bénéfice comme d’habitude de ceux, qui comme les De Wendel, ont toujours été soutenus politiquement pour amplifier encore et toujours plus leurs intérêts et leurs profits. 
 

16 janvier 2014

Ensemble, traquons les banques et les multinationales prédatrices


Attac France | Janvier 2014

Malgré la crise, les banques et les multinationales se comportent de plus en plus comme des « super-prédateurs » exploitant partout les peuples et la nature pour mieux satisfaire leurs exigences de profit. Ces requins n’ont désormais plus rien à craindre – sinon leurs propres semblables. Face à eux, les citoyen.ne.s sont des proies sans défense.

Pourtant, il suffirait que nous unissions nos forces et agissions ensemble pour mettre un terme à leur impunité, et remettre en cause leur pouvoir destructeur. Car ces requins ont leurs points faibles ! À nous de les exploiter pour porter atteinte à leurs intérêts, à leur image de marque ou, tout simplement, à leur sacro-saint chiffre d’affaires.

Pour cela, nous avons besoin de vous

Nous vous proposons de participer à une opération de communication et d’action citoyenne inédite et de grande ampleur autour de l’édition d’un « kit anti-requins » contenant les outils pour traquer trois multinationales prédatrices : BNP Paribas, Société Générale et Unilever.

Cette opération est basée sur des exigences concrètes, avec des cibles spécifiques. L’objectif : obtenir des victoires qui seront autant de premiers pas vers la mise sous contrôle citoyen des banques et multinationales prédatrices !

Comment participer ?

La première étape de cette mobilisation inédite est le financement participatif de la réalisation des kits anti-requins. Chacun.e peut contribuer à hauteur de ses moyens, à partir de 5 € pour 10 kits.

Notre objectif est ambitieux : produire 100 000 kits avant le samedi 15 mars 2014 première journée commune d’action dans au moins 100 villes de France.

Pour vous impliquer, rendez-vous sur le site http://www.lesrequins.org/
Attac France, le 10 janvier 2014

Municipales Cahors: "l'humain d'abord"



COMMUNIQUE DE PRESSE 07.01.2014
Élections Municipales et Intercommunales Cahors - MARS 2014

pour une ville solidaire, citoyenne et soucieuse d'écologie

Le 29 juillet 2013, lors d'une conférence de presse, trois des quatre composantes du Front de Gauche de Cahors et ses environs (Parti de Gauche, FASE et Mouvement Citoyen), faisaient part de leur intention de constituer une liste Front de Gauche élargie aux élections municipales et intercommunales de 2014 à Cahors sur les bases de la déclaration “l’humain d’abord” comme vision fondamentale de projet politique.

Cette liste : « A Cahors , l'humain d'abord » a été clairement annoncée sans alliance au premier tour et sans fusion au second tour avec le Parti socialiste et tout autre parti justifiant des politiques d'austérité afin de garantir l'indépendance politique de ses élu-e-s et de répondre à la légitime exigence de transparence des Cadurcien-ne-s.
Le PCF, au terme de nos échanges, a choisi l'autre voie et se dissocie donc de toutes les autres composantes locales du Front de Gauche. Nous regrettons sa décision. En complète cohérence avec la dynamique Front de Gauche impulsée sur le Cadurcien depuis les élections présidentielles, nous poursuivons, quant à nous, notre démarche et construisons des convergences au-delà du Front de Gauche.

Ouverte à toutes les forces progressistes de la gauche Cadurcienne «A Cahors l'humain d'abord» est à présent constituée de candidats issu-e-s des trois composantes historiques (PG, FASE et Mouvement Citoyen FDG) mais également de membres du Nouveau Parti Anticapitaliste et de citoyen-ne-s issu-e-s de la société civile Cadurcienne, notamment du monde associatif.

Très majoritairement constituée par des Cadurcien-ne-s sans appartenance à un parti politique, elle sera amenée par le Mouvement Citoyen. «A Cahors l'humain d'abord» est donc éminemment politique dans sa constitution en ce qu'elle n'est pas «partidaire» mais unitaire, et originale dans sa conception en ce qu'elle met en application pour elle-même les principes de démocratie participative énoncés dans son projet pour Cahors.

Nous appelons les Cadurcien-ne-s à s'emparer de cette occasion qui leur est donnée de prendre en main la gestion de leur ville de façon participative et non délégataire, et à venir nous rejoindre en tant que candidat ou dans le Comité de soutien.

Les membres de «A Cahors l'humain d'abord» défendent un projet de société éco-socialiste qui veut sortir du capitalisme et du productivisme. L’éco-socialisme n’est pas une utopie à laquelle le réel devrait se conformer. C’est la réponse humaine raisonnée à la double impasse dans laquelle est enfermée dorénavant l’humanité en raison des modes de production et de consommation de notre temps qui épuisent l’être humain et l'environnement. Elle appelle une pensée et une action politique radicale, au sens où elle doit aller à la racine des causes.

Cahors n'est pas épargnée, les Cadurcien-nes doivent répondre aux défis économiques, sociaux, écologiques et démocratiques qui leur sont d'ors et déjà posés: le dés-engorgement du centre ville, la fiscalité insupportable, le prix de l'eau, la prise en charge du vieillissement, le lien entre l'élu et le citoyen...

Notre programme pour Cahors définit donc les grandes orientations municipales 2014 – 2020 avec la démocratie participative comme mode de fonctionnement et l’écologie et la solidarité comme priorités. Trois axes complémentaires et indissociables à une vision moderne de la politique de la ville. Nous mettons l'humain au centre des préoccupations quotidiennes et des décisions politiques. Notre projet municipal a «les pieds sur terre», il tient compte de la réalité, des difficultés mais également des points forts de notre territoire.

Nous nous présentons à ces élections, non pour une vulgaire "lutte des places", mais pour avoir des élu-e-s indépendant-e-s qui porteront ce projet en concertation permanente avec le collectif de la liste et les Cadurcien-ne-s.

Nous voulons faire de la politique et non vivre de la politique. Notre ligne directrice est la cohérence entre nos idées et nos actes, entre le fond politique et la forme à lui donner. C'est pour cela que nous nous maintiendrons au second tour des élections si les électeurs nous y portent, sans contraintes d'alliance. Nous ne changerons pas entre les deux tours, notre programme ne sera pas bradé.

Ainsi, nous comptons lutter contre le désarroi dans lequel sont plongés nos concitoyen-e-s , dépité-e-s qu'ils sont de la politique menée au plan national et local au point de penser qu'il n'y aurait plus d'alternative et donc enclins de plus en plus à l'abstention ou, pire, au vote d'extrême droite.

La dynamique que nous sommes en train de développer est appelée à se poursuivre après les élections municipales dans toutes les luttes, toutes les alternatives œuvrant à construire des chemins hors du système qui nous oppresse.

Après avoir été en décembre dans les quartiers à la rencontre des Cadurcien-ne-s, nous allons y retourner pour leur soumettre notre programme sur lequel nous travaillons actuellement.

Nous mettons également à leur disposition des outils de communication plus virtuels : un Face Book, un Blog et une messagerie électronique.

Au-delà de la rencontre et loin des grands événements médiatiques, nous proposerons aux Cadurcien-ne-s de participer à des initiatives locales comme, par exemple, une «expertise citoyenne» de Cahors en mode Transport doux : marche, vélo... Enfin, pour faire connaître nos idées et provoquer le débat, nous avons eu l'idée de faire un calendrier où les douze mois de l'année 2014 sont prétexte à présenter l'esprit de notre projet et à percevoir qu'un autre Cahors est possible.

C'est donc forts de tous ces projets, de notre détermination à les réaliser, sans arrogance de pouvoir et riches de notre indépendance politique que nous nous présenterons devant les cadurcien-ne-s aux élections de mars 2014.


Les candidat-e-s de la liste « A Cahors l'humain d'abord »,
membres du Mouvement citoyen du Front de Gauche de Cahors et environs,
membres du Parti de Gauche - composant du front de Gauche,
membres de la FASE - composante du Front de Gauche,
membres du PCF- composante du Front de Gauche,
membres du Nouveau Parti Anticapitaliste,
citoyen-e-s issu-e-s de la Société civile.


Tel : 07 81 20 31 84

15 janvier 2014

Cotisation patronales/chômage: un graphique qui en dit long


Source, lire l'analyse: Babordages

12 janvier 2014

Ariel SHARON : une vie comme une traînée de sang


Les propos de François Hollande suite à la mort d’Ariel Sharon sont conformes au parti-pris du PS en faveur des politiques menées par le gouvernement d’Israël. Les commentaires d’un grand nombre de médias gomment bien entendu ce qui fut pourtant la réalité de la vie de cet homme qui aurait dû être jugé pour crimes contre l’humanité. Mais qui, comme tout Isrélien responsable de ce crime de masse, bénéficie scandaleusement de l’impunité la plus totale et de la complaisance d’un très grand nombre de journalistes.

C’est bien pour échapper à la Justice et protéger Sharon que les USA et Israël ont exercé des pressions intenses sur la Belgique afin qu’elle vide de son sens sa loi dite de compétence universelle qui aurait permis à des survivants des massacres de Sabra et Chatila d’obtenir justice devant les tribunaux belges. (...)

 

8 janvier 2014

Rio+20 : Le discours de José Mujica


Conférence des Nations unies sur le développement durable 2012: traduction du discours de Pepe Mujica à Rio+20


Le discours de Pepe Mujica à Rio+20 (Source)

José Mujica, le président de l’Uruguay, lors du sommet à Rio +20 a émis « des vérités brutales » devant un auditoire de chefs d’état médusés. C’est pourquoi, quelques jours seulement après son discours la presse et les médias internationaux commencent à réaliser que ce que le président uruguayen a partagé est plus qu’un simple discours.


« Autorités présentes, de toutes les latitudes et organismes, je vous remercie beaucoup. Merci beaucoup au peuple du Brésil et à son président, Dilma Rousseff. Et merci beaucoup pour l’honnêteté dont ont fait preuve tous les orateurs précédents.

En tant que gouvernants nous tenons à exprimer notre volonté de soutenir tous les accords dans les quels notre pauvre humanité pourra s’engager.

Cependant, nous saisissons cette occasion pour nous poser quelques questions à haute voix. Tout l’après-midi, nous avons débattu du développement durable et du sauvetage des masses humaines de la pauvreté. Mais qu’avons-nous à l’esprit? Ce modèle de développement et de consommation? Celui qui règne dans les sociétés riches actuelles?

Je me pose cette question : que deviendrait la planète si les hindous avaient le même nombre de voitures par famille que les allemands ? Combien d’oxygène nous resterait-il pour pouvoir respirer ?

Notamment, est-ce que le monde a les ressources nécessaires pour permettre que 7 ou 8 milliards de personnes bénéficient du même niveau de consommation et de gaspillage que celui des sociétés les plus riches d’occident? Cela serait-il possible?!

Ou devrions-nous, un jour, focaliser notre attention sur un autre type de discussion?

Parce-que nous avons créé cette civilisation, dans laquelle nous vivons aujourd'hui : nous sommes les enfants du marché, les enfants de la compétitivité, et cette civilisation a engendré un progrès matériel prodigieux et explosif ! Mais cette économie de marché a fini par créer des « sociétés de marché ». Et cela nous a conduit jusqu’à cette mondialisation dont les conséquences atteignent la planète entière.

Mais gouvernons-nous cette mondialisation ? Ou bien est-elle qui nous gouverne?!

Est-il possible de parler de solidarité et de «vivre tous ensemble» dans une économie fondée sur la concurrence impitoyable? Jusqu'où peut aller notre fraternité?

Je ne dis pas tout cela pour nier l'importance de cet événement. Au contraire : le défi que nous devons relever est énorme et la grande crise que nous vivons n'est pas juste environnemental, elle est surtout politique.

L'homme ne maitrise pas les forces qu’il a déchaînées, mais aujourd’hui ce sont ces forces qui gouvernent sur les hommes et ses vies.

Nous ne venons pas au monde juste pour nous développer, juste comme ça, sans discernement. Nous venons au monde pour être heureux. Parce que la vie est courte et que le temps nous file entre les doigts. Et aucun bien ne peut être si important que la Vie : ceci est une évidence…

Mais nous passons notre vie à travailler et travailler encore, pour pouvoir consommer «plus». Et notre société de consommation est le moteur de cette mécanique impitoyable. Parce que, enfin, si la consommation est paralysée, l'économie s'arrête, et si l'économie s'arrête, la peur de la régression s’installe en chacun de nous. Mais c'est justement cette hyper- consommation qui est en train de violenter notre planète.

Ce modèle d’hyper consommation a besoin de produits qui durent peu de temps, des produits avec une vie éphémère, puisque il faut vendre un lot, il faut vendre beaucoup. Alors une ampoule électrique ne peut pas durer plus de 1000 heures. Bien sûr qu’il existe des ampoules qui peuvent durer 100,000 heures! Mais celles-ci, -non ! - on ne doit pas les fabriquer puisque le patron c’est le marché. Parce- que nous devons aussi créer du travail et nous devons entretenir notre civilisation du « jetable » ; nous nous retrouvons ainsi dans un cercle vicieux.

Ce sont des questions notamment politiques qui nous alertent sur l’urgence de combat. Il nous faut inventer une autre culture !

Il ne s’agit pas de retourner à l'époque de l'homme des cavernes, ou de faire de l’apologie du passé.

Mais nous ne pouvons pas continuer indéfiniment à vivre selon les caprices du marché. Nous devons gouverner le marché. Nous sommes donc confrontés à un défi de nature politique.

Les grands philosophes de l’antiquité, Épicure, Sénèque, mais aussi les indiens Aymara affirment : «les pauvres ne sont pas ceux qui ont peu, les pauvres sont ceux qui ont besoin d’infiniment beaucoup et qui désirent toujours plus »

Il s'agit d'une question de nature culturelle.

Je salue les efforts et les accords en cours. Et je vais les soutenir, en tant que dirigeant. Je sais que je dis des choses qui peuvent en gêner certains. Mais nous devons prendre conscience que la crise de l'eau et l'agression de l'environnement ne sont pas les causes principales de cette triste réalité. Non, la cause principale c’est le modèle de civilisation que nous avons conçu. Nous devrons donc remettre en cause notre mode de vie.

J'appartiens à un petit pays bien pourvu en ressources naturelles qui permettent de mener une vie plus que correcte. Nous sommes un peu plus de 3 millions d’habitants. Nous avons environ 13 millions de vaches parmi les meilleurs au monde, nous avons aussi environ 8 ou 10 millions de moutons magnifiques. Mon pays est exportateur de produits alimentaires, de produits laitiers et de viande. Il s'agit d'une presque plaine et près de 90% de son territoire est utilisable. Mes collègues travailleurs se sont battus pour n’avoir que 8 heures de travail. Et maintenant ils revendiquent les 6 heures. Mais celui qui obtiendra six heures va chercher deux emplois, il va donc travailler plus qu’avant !

Mais pourquoi?

Parce qu’il doit payer un certain nombre de choses : le vélo, la voiture qu’il a acheté et toujours les petites mensualités à rembourser, et quand il se rendra compte de cette aberration il sera devenu un vieil homme qui est passé à côté de l’essentiel.

Et l'on se pose alors LA question: est-ce le sort de la vie humaine?

Juste consommer?

Ce sont des choses très élémentaires: le développement ne peut pas aller à l’encontre de notre épanouissement.

En effet, quand nous nous battons pour l'environnement, nous devons toujours avoir à l’esprit que la base de notre développement se nomme « le Bonheur humain » :

L’amour de la terre, les relations humaines, prendre soin de ses enfants, de ses amis. Et avoir bien entendu le minimum vital.

Précisément parce que le Bonheur est le trésor le plus précieux que nous ayons, et l’un des piliers de notre bien-être.

Merci »

José Mujica, lors de la Conférence des Nations unies sur le développement durable 2012, Rio+20, juin 2012
  

 

 

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