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La Chine à l'avant-garde ?
Pour réaliser ce scénario, qui semble aujourd'hui utopique, il aurait peut-être suffi de s'intéresser vraiment aux travaux visionnaires du physicien américain Alvin Weinberg qui, après avoir participé à la fabrication de la bombe atomique, a voulu travailler sur une utilisation civile et pacifique de l'atome. Il s'est acharné de 1945 à sa disparition, en 2006, à inventer les conditions d'une énergie nucléaire propre reposant sur des réacteurs révolutionnaires et sur l'extraction du thorium. Mais les intérêts liés aux lobbies de l'énergie et de la défense en ont décidé autrement. Les États qui ont opté pour l'énergie atomique ont longtemps cherché à étouffer l'éolien et le solaire, et aucun n'a voulu prendre en compte les problèmes bien connus d'enfouissement des matières fissiles. Aujourd'hui, pourtant, l'idée d'un recours à des combustibles nucléaires liquides et à des réacteurs à sels fondus refait surface, défendue par le monde de la recherche et même par des écologistes combattant l'industrie nucléaire. Le gouvernement chinois a décidé d'investir 350 millions de dollars pour étudier cette filière révolutionnaire. La Fondation de Bill Gates s'y intéresse aussi. L'Europe va-t-elle rester à la traîne ? Un voyage teinté d'espoir vers la face gâchée du nucléaire.
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Le thorium 232 est un métal radioactif de très longue période physique (14 milliards d’années). Il donne naissance en se désintégrant à 10 éléments radioactifs qui émettent des particules alpha et bêta et des rayonnements gamma. Le thorium 232 est plus radiotoxique que l’uranium 238. C’est d’ailleurs un des éléments les plus radiotoxiques par inhalation. Il suffit d’inhaler quelques becquerels d’oxyde de thorium 232 dans l’année pour recevoir une dose supérieure à 1 milliSievert par an, c’est-à-dire à la dose maximale annuelle admissible pour le public. De plus, certains des rayonnements gamma émis par le thallium 208 (un des descendants du thorium 232) ont une forte énergie (2,6 millions d’électrons-volt) et sont très pénétrants, il est donc particulièrement difficile de les arrêter. L’extraction du thorium au niveau des mines, son traitement pour fabriquer les combustibles posera donc des problèmes de radioprotection particuliers pour les travailleurs et le public.
La CRIIRAD a été confrontée depuis 30 ans à de nombreux dossiers mettant en cause la présence de thorium : dans les déchets de l’usine Rhône-Poulenc de la Rochelle (traitement de terres rares), dans les carters de Mirage F1, dans les manchons de lampe à gaz , les baguettes de soudure et récemment certains pendentifs, etc…
source : newsletter CRIIRAD de novembre.
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