Mathieu Rigouste, La Domination policière. Une violence industrielle, Paris, La Fabrique, 2012.
Les manifestations de policiers, parfois cagoulés et armés, se sont multipliés ces derniers jours – en plein Paris mais aussi dans plusieurs villes de France – pour réclamer toujours plus de moyens et de liberté pour réprimer ; comme si l’état d’urgence n’avait pas accru dramatiquement l’arbitraire policier, particulièrement dans les quartiers populaires sous la forme d’assignations à résidence, de contrôles au faciès et de violences policières multipliés.
Alors que les agents de la Brigade anti-criminalité (BAC) sont manifestement en première ligne dans cette mobilisation au croisement entre le renforcement autoritaire de l’État et la dynamique fasciste, il est utile de revenir sur l’origine de ce secteur des appareils répressifs d’État. C’est ce à quoi s’emploie ici Mathieu Rigouste, dans cet extrait du premier chapitre – intitulé « La ségrégation endocoloniale » – de La Domination policière (La Fabrique, 2012), montrant que le quadrillage sécuritaire des quartiers populaires imposé au cours des quarante dernières années prolonge – par d’autres moyens – la guerre coloniale. (...)
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