26 septembre 2008

Monsieur Sarkozy, le coupable, c'est l'ensemble du système néolibéral

Communiqué d'Attac France, 25 septembre 2008

Ce soir à Toulon, Nicolas Sarkozy vient de tenir un discours sur l'économie dont on cherche en vain la cohérence.

Sur la crise internationale, M. Sarkozy a développé une analyse en apparence sévère par rapport aux excès les plus visibles du capitalisme financier. Il a notamment appelé à des régulations pour « moraliser le capitalisme », sans toutefois avoir été très explicite sur les propositions qu'il souhaitait voir la France porter en Europe et dans le monde. Mais, ce qu'il n'a pas dit, c'était que la financiarisation, c'est-à-dire l'enrichissement des riches et la spéculation des institutions financières, était nourrie par toutes les dégradations sociales. Or, M. Sarkozy, confirme sa volonté d'accélérer le rythme de la casse sociale entamée par son gouvernement.

Monsieur Sarkozy cherche en effet à appliquer une stratégie de choc : profiter de la crise pour aller plus loin et plus vite dans les réformes néolibérales, qu'il s'agisse de la réforme de la santé, de la révision générale des politiques publiques, de la flexibilisation du marché du travail et des nouveaux allègements de taxes pour les entreprises. Ainsi, le coupable qui se cache derrière cette crise, ce ne sont pas quelques spéculateurs irresponsables. Plus profondément, la responsabilité en revient à la logique même du néolibéralisme, c'est-à-dire aux politiques menées depuis trente ans et qui n'ont eu pour résultat que de renforcer l'emprise de la finance sur toutes les sphères de la société, et ses corollaires que sont l'explosion des inégalités et la marchandisation du monde.

Dans ces conditions, une démarche de rupture qui tirerait les leçons de la crise de ce système devrait remettre en cause toutes les politiques de dégradation sociale, appliquées aujourd'hui partout en Europe et dans le monde. Parce que nous avons parfaitement les moyens de financer nos services publics et de garantir les droits fondamentaux et sociaux : pourquoi ce qu'il est possible de dépenser pour sauver des spéculateurs de la faillite, comme aux Etats-Unis, ne le serait-il pas pour financer la satisfaction des besoins sociaux ?

En tant que président de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy convoquera un sommet européen le 15 octobre pour déterminer une position commune face à la crise. Les Attac d'Europe, quant à eux, tiendront une conférence de presse ce même jour pour proposer un plan d'alternatives permettant de sortir du système néolibéral en faillite. Nous appelons l'ensemble de nos concitoyens européens à se mobiliser ce jour-là ainsi que les 24 et 25 octobre, date anniversaire du Jeudi noir de 1929. Parce qu'aujourd'hui un autre monde n'est pas seulement possible, il est aujourd'hui indispensable. Le temps est venu de désarmer le capitalisme financier.

Contacts presse :
- Jean-Marie Harribey : 06 85 71 25 82
- Dominique Plihon : 06 82 22 27 11
- Jacques Cossart : 06 07 96 52 87

Communiqué en ligne : http://france.attac.org/spip.php?article8925

Déchets radioactifs: Ni dans le Lot ni ailleurs

Enfouissement de déchets radioactifs, votre département est menacé.
Samedi 27 septembre 2008, participez près de chez vous à la journée nationale d'opposition au projet !


RdV à 10h devant la Préfecture de Cahors (place du Marché) pour un rassemblement

et/ou à Rocamadour à 14h45 à L’Hospitalet, près de l’Hôtel Bellevue, pour une manifestation.

Organisé par le groupe Sortir du Nucléaire Lot.

Contact :
06 09 71 64 03
sdnlot@free.fr


Voulez-vous d'une poubelle nucléaire sous vos pieds ?

Le samedi 27 septembre, des actions et rassemblements simultanés auront lieu dans les 20 départements qui ont été pré-sélectionnés par l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), sur mission du gouvernement, pour "accueillir" des déchets nucléaires destinés à être enfouis.

Depuis début juin, 3115 maires ont été contactés par l'Andra qui tente de faire avancer son projet dans le dos des habitants, dans un manque de transparence total. Néanmoins conscients des enjeux, de nombreux élus et de nombreuses communes se sont déjà prononcés contre ce projet.

Départements directement menacés : Ardennes (08), Aube (10), Aveyron (12), Cher (18), Eure (27), Indre (36), Lot (46), Marne (51), Haute-Marne (52), Meurthe-et-Moselle (54), Meuse (55), Moselle (57), Nord (59), Oise (60), Pas-de-Calais (62), Bas-Rhin (67), Seine Maritime (76), Somme (80), Tarn-et-Garonne (82), Vosges (88)

Vous pouvez agir dès à présent !

Contactez les relais locaux les plus proches de chez vous pour participer à une action le 27 septembre ou pour aider à son organisation.
Les coordonnées des contacts locaux sont consultables sur : http://www.sortirdunucleaire.fr/alerte-dechets/contacts-actions.html

•• Diffusez autour de vous les documents d'information (tract, synthèse critique, analyse technique). Informez vos voisins et vos élus !
Téléchargez ces documents sur :
http://www.sortirdunucleaire.fr/alerte-dechets rubrique “Téléchargements”.

••• Réclamez à l'Andra la publication de la liste des 3115 communes concernées en appelant de façon régulière son numéro d'information spécifique 0 800 000 150. C'est un numéro vert, donc gratuit, censément réservé aux élus qui désirent s'informer sur le projet. Soyons des milliers à appeler ce numéro !

•••• Si vous ne pouvez pas participer aux actions de mobilisation, vous pouvez nous soutenir par un don du montant de votre choix.
Si vous êtes imposable, votre don sera déductible à 66% de vos impôts. Ainsi, un don de 20 euros ne vous coûtera alors en réalité que 6,80 euros après déduction fiscale.
Merci de libeller votre chèque à l’ordre de “Sortir du nucléaire” à envoyer au 9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04.

Nous vous remercions par avance pour votre mobilisation et votre soutien !

Très cordialement

Philippe Brousse
Directeur du Réseau "Sortir du nucléaire"
Fédération de 833 associations
9, rue Dumenge 69317 Lyon Cedex 04 - France
Tel. 04 78 28 29 22 - Fax : 04 72 07 70 04
http://www.sortirdunucleaire.fr

13 septembre 2008

Le XXème siècle a vu bien des crises financières, mais aucune ne présente le caractère de. .

Par denissto

Le XXème siècle a vu bien des crises financières, mais aucune ne présente le caractère de celle de l’heure présente. Le dernier épisode en date, la nationalisation de faite de Fannie Mae et Freddie Mac en est le meilleur exemple, qui se décida, comme par hasard un week end. La mise en faillite de ces établissements aurait été le déclencheur d’une crise systémique mondiale, de l’aveu même des autorités financières américaines. C’est un détonateur qui vient d’être désamorcé, ce n’est juste qu’un report, une petite encoche de plus dans la solvabilité du système $.(...)

la suite sur Boursorama.com

Une atteinte majeure aux droits des étrangers et au rôle des associations

Communiqué de presse de la Cimade

La Cimade a pris connaissance avec stupéfaction du nouveau décret et du nouvel appel d’offres relatif à la défense des droits des étrangers dans les centres de rétention administrative.

Le ministère de l’Immigration semble engager un processus de démantèlement de toute possibilité sérieuse d’accompagnement et de défense des droits des étrangers en rétention

- en ouvrant la mission à toute « personne morale »,

- en émiettant par la concurrence cette mission en huit lots distincts,

- en bloquant la possibilité pour les associations d’y répondre en concertation dans le cadre d’un groupement,

- en supprimant ainsi toute vision et cohérence d’ensemble.

Innovation particulièrement choquante, les textes veulent contraindre les associations à un devoir de neutralité et de confidentialité, interdisant de fait la fonction – fondamentale - de témoignage sur une question aussi sensible en matière de respect des droits humains.

Les textes diffusés par le ministère de l’Immigration apparaissent ainsi comme une remise en cause majeure de l’effectivité des droits des étrangers et comme la volonté de supprimer tout regard et expression de la société civile sur la réalité des centres de rétention.

Au-delà des inquiétudes que la Cimade avait pu exprimer, les textes contredisent ainsi de nombreux engagements que Brice Hortefeux lui avait donnés au début de l’été. En lien avec le Secours catholique avec lequel un partenariat était projeté et annoncé, la Cimade demande à rencontrer le ministre dans les meilleurs délais afin d’obtenir les éclaircissements indispensables.

Une fois ces clarifications obtenues, la Cimade déterminera la façon dont elle poursuivra, en tout état de cause, son action de soutien, de solidarité et de défense des droits des étrangers placés en rétention.

4 septembre 2008

source: blog Ligue des Droits de l'Homme 19


12 septembre 2008

Retour sur les causes de la crise alimentaire mondiale

par Damien Millet*, Éric Toussaint*

Après avoir fait les titres des journaux au printemps, la crise alimentaire mondiale est sortie hors du champ médiatique sans être résolue. Les experts du Comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde reviennent sur les causes de la crise et les moyens d’en sortir.

lire l'article

Organisons la résistance!









Loi de prévention de la délinquance, fichier base élève, fichier Edvige, radiation arbitraire des chomeurs, démantèlement des droits du travail, expulsions locatives et mal logement, chasse aux enfants et familles de sans papiers, démantèlement de la fonction publique, profit faramineux des grands patrons quand les entreprises licencient et que le travail se précarise, prolifération des OGM malgré des risuqes sanitaires évidents, industrialisation de la planète malgré le réchauffement climatique, développement du nucléaire, aucune alternative au tout pétrole ...et la liste est encore longue.

Nous sommes de plus en plus nombreux à subir ces situations.
C'est purement invivable !

Nous ne pourrons donner un coup d’arrêt à cette dérive sécuritaire et libérale qu’en organisant une résistance unie pour construire les conditions d’une alternative citoyenne.

Le 10 novembre ne sera pas décrété par le haut.

Nous devons dire haut et fort que nous en avons marre des grèves sectorielles, des grèves d’un jour, des défilés qui ne servent qu’à démoraliser jour après jour les militant-e-s et les citoyen-ne-s car le pouvoir reste sourd à l’appel de la rue.

Pourtant la démocratie n’est pas le droit de s’exprimer un jour, qui plus est en votant pour le moins pire, et se taire ensuite durant 5 ans en attendant la prochaine, le prochain qui nous dit qu’il va nous sauver et sauver la planète avec !

La démocratie, c’est ce que nous en faisons.

Et fidèle à l’article 35 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs."

Organisons la résistance pour construire une alternative citoyenne.
Organisons la grève générale et reconductible du 10 novembre prochain.


Merci de le diffuser l'info sur votre site et dans vos réseaux puis rejoindre le CnR le plus proche pour organiser l'Alternative citoyenne.

Le CnR31 s'est constitué mardi 9 septembre suite à une réunion au local de Friture média régional des possibles.
Une prochaine rencontre est envisagée le 23 septembre.

ff CnR 31
Contact : cnr31@conseilnationaldelaresistance.fr

Contacts départementaux et prochaines réunions sur :
http://www.conseilnationaldelaresistance.fr/

11 septembre 2008

Quand le changement climatique se joue en Bourse


Quand le changement climatique se joue en Bourse

BERNIER Aurélien
La conférence internationale d’Accra (Ghana) sur le changement climatique s’est achevée le 27 août dernier. Le constat, à l’heure de sa clôture, était le même que pour les rencontres précédentes : quelques avancées timides, mais aucun accord global de réduction des gaz à effet de serre en vue. Et malheureusement, cette conclusion pourra sans doute resservir pour la prochaine rencontre, qui se déroulera à Poznan (Pologne) du 1er au 12 décembre. Car, face à cette menace écologique gravissime, la communauté internationale est littéralement prise au piège des choix politiques qu’elle effectue depuis près de trente ans.

la suite de l'article sur Le Grand Soir

9 septembre 2008

Un futur fait d’escarmouches


source: Revue Politique Virtuelle







Pablo Stefanoni *

Evo Morales a obtenu trois victoires électorales, avec des majorités absolues, en moins de trois ans. En 2005, il a été élu à la présidence avec 53,7% des voix. Ainsi se constituait le premier gouvernement réformateur, populaire et indigéniste, depuis la période post-dictatoriale initiée en 1982. En 2006, Evo Morales et son parti-mouvement – le Mouvement vers le socialisme (MAS) – ont obtenu 51% lors des élections à l’Assemblée constituante. Le 10 août 2008, la population bolivienne devait se prononcer sur un référendum révocatoire – accepter ou révoquer Evo Morales – et ce dernier a obtenu une large victoire. Y compris dans des départements tels que celui de Pando – département qu’il est traditionnel de situer dans la “demi-lune” autonomiste, où des forces revendiquant une forte autonomie face au pouvoir central de La Paz disposent d’une base sociale – 53% des votants ont dit oui à Morales. Dans le département du Beni, alors qu’il obtenait moins de 20% lors de la présidentielle de décembre 2005, le oui a atteint 41%. Enfin, dans la place forte des “autonomistes” de Santa Cruz, il a atteint le seuil de 38%. Ces résultats indiquent que, malgré les oscillations de la politique du gouvernement, les divers affrontements bien plus complexes que ceux présentés dans les médias européens, le gouvernement d’Evo Morales dispose d’une base populaire indigène, différenciée, qui pour la première fois est devenue un acteur social et politique dans ce pays, tout au cours de la dernière décennie.

Le gouvernement d’Evo Morales vient de décider de soumettre à référendum la nouvelle Constitution. Un décret présidentiel a fixé ce scrutin au 7 décembre 2008. Conjointement à la question portant sur la Constitution sera posée celle de la grandeur maximale de la propriété terrienne. Celle-ci sera-t-elle limitée à 5000 ou à 10’000 hectares? Cette question concerne directement les grands propriétaires des départements qui revendiquent l’autonomie. Le gouvernement d’Evo Morales a donné comme exemple, le 28 août, le fait qu’un grand propriétaire américain, Ronald Larsen, arrivé en Bolivie en 1968, disposait 17 grandes fermes avec une superficie de plus de 57’000 hectares. La décision de ce double référendum va polariser socialement les relations entre le gouvernement d’Evo Morales et les élites de départements tels que ceux de Santa Cruz, Pando, Beni et Tarija. De plus, la question de la réforme agraire reviendra à la surface.

Nous publions ci-dessous un article de Pablo Stefanoni paru dans l’hebdomadaire uruguayen Brecha le 15 août 1008. (Réd)

En obtenant un pourcentage de votes inespéré même par les officialistes [1] les plus optimistes, Evo Morales vient de gagner le pari le plus risqué depuis qu’il est au gouvernement. En effet, sur la base du dépouillement de la presque la totalité des votes, près de 67,% des Boliviens a dit oui à la poursuite du mandat du président lors du référendum révocatoire mis au vote le dimanche 10 août 2008; ainsi, de façon pacifique, des bâtons étaient mis dans les roues d’une opposition fortement régionalisée [les départements de la demi-lune] qui s’affronte au projet nationaliste populaire du gouvernant indigène.

Dans ces circonstances et malgré deux ans et demi de crise et de tensions politiques et institutionnelles, Evo Morales a dépassé de plus de 14% le nombre de votes qui le 18 décembre 2005 avaient fait de lui le premier président élu à la majorité absolue depuis le retour de la démocratie en 1982. Il a obtenu ainsi sa troisième victoire, à plus de la moitié de son mandat présidentiel, après son triomphe dans la course pour l’Assemblée constituante en 2006. Cette situation contraste avec ses prédécesseurs à la présidence qui, eux, se maintenaient au pouvoir grâce à des accords parlementaires basés sur un pragmatisme à outrance que leur garantissaient des majorités artificielles que les votants n’avaient pas avalisées dans les urnes [le pouvoir présidentiel était décidé à partir d’accords entre les divers partis au sein du parlement].

Mais il est vrai également que tous les préfets de l’opposition ont été ratifiés, ce qui limite l’impact politique de la victoire présidentielle. Dans le département de Santa Cruz, Rubén Costas a été confirmé avec 67% des voix, dans le département de Beni, Ernesto Suárez l’a été avec 64%, Mario Cossio dans celui de Tarija avec 58% et Leopoldo Suárez dans celui de Pando avec 56%. Comme prix de consolation, l’officialisme a cependant réussi à virer le gouverneur de Cochabamba Manfred Reyes Villa, ce qui freine l’expansion de la demi-lune autonomiste [2] vers l’ouest du pays (fronde qui est menée depuis Santa Cruz), ainsi que le gouverneur de La Paz José Luis Paredes, deux opposants qui, grâce au vote croisé avec Morales, avaient remporté l’élection de 2005 dans deux bastions du parti gouvernemental Mouvement vers le socialisme (MAS).

Ainsi, malgré la netteté de la victoire, le message qui nous arrive de Bolivie après cette dernière votation, c’est celui d’une Bolivie dont l’ouest indigène est unanimement du côté d’Evo Morales et d’une Bolivie de l’est autonomiste, dans laquelle se sont combinées à la fois une croissance importante du projet officialiste et la ratification massive du projet autonomiste inspiré par le modèle espagnol.

Ainsi, après une journée qui s’est déroulée pacifiquement, les deux camps ont fait la fête et c’est bien dans ce fait apparemment joyeux que réside le drame de la Bolivie : la difficulté de laisser derrière elle ce « ballottage catastrophique » entre deux blocs ethnico-régionaux ayant du pays des visions opposées. Avec le risque que chaque bloc utilise la légitimité des urnes – et entende son propre « message des urnes » – pour opérer une fuite en avant qui pourrait secouer à nouveau le pays. Et l’échec virtuel de la « table ronde » qui, le jeudi 14 août, au milieu d’accusations croisées de « manque de générosité », n’est arrivée à rien après des heures de réunions, annonce un futur d’escarmouches qui pourraient gagner en intensité.

« Il (le référendum) est un soutien à la décision populaire prise lors des référendums sur l’autonomie, qui ouvre la porte à l’application des statuts d’autonomie », a estimé le gouverneur Mario Cossio à peine connus les résultats. « Ce qui a été planifié comme une embuscade a été mis en déroute aujourd’hui (dimanche du vote) dans les urnes », a ajouté de son côté le gouverneur Costas, en grève de la faim pour exiger une réduction des impôts prélevés par l’Etat central. Il a considéré que la consultation ne résoudrait pas les problèmes de la Bolivie et a traité, sans toutefois le nommer, Evo Morales de « macaque » et Hugo Chávez de « gros macaque », tous deux les architectes, selon lui, d’un nouveau terrorisme d’Etat. De plus, il a annoncé la création d’une police et d’une agence pour le prélèvement des impôts locaux ainsi que la convocation d’élections – sans aucune base légale – pour élire une sorte de parlement local appelé Conseil Départemental. En d’autres termes, il avance vers une autonomie de fait avec des conséquences très dangereuses en termes de déconnexion politique et institutionnelle.

Morales a été ratifié par plus de 80% des voix dans les départements de La Paz, d’Oruro et de Potosi et par 70% environ dans le département de Cochabamba, ce qui confère un « cordon de sécurité » à sa stabilité politique. Le vote paysan a été quasi unanime et l’on parle déjà d’une « chaparization » de la campagne bolivienne en référence aux pourcentages élevés de votes que Morales a coutume d’obtenir dans la province «cocalera» [où se cultive l’arbuste produisant les feuilles de coca] du Chapare [région semi tropicale au centre de la Bolivie], d’où Morales est « monté » depuis les syndicats paysans vers le monde politique.

Dans la province de Omasuyos (département de La Paz), l’ancien bastion du leader aymara Felipe Quispe aujourd’hui hors jeu, le oui au président atteint les 98,5%. Dans la province de Tiraque (département de Cochabamba), le oui a approché le 97% et dans la province de Sajama (département de Oruro) le presque 98%. Dans la province gazière de O’Connor (département de Tarija), l’approbation a été de 66%.

Le représentant indien a crevé même la demi-lune autonomiste : il a conquis Pando (département en Amazonie) avec le 53% et il a été en ballottage « virtuel » dans le département de Tarija – à la frontière avec l’Argentine – avec 49,83% de oui contre 50,17% de non. Dans le département du Beni, il a fait le 43,7% des voix, ce qui représente une ascension par rapport aux moins de 20% obtenu en 2005, et il a obtenu un taux non négligeable de presque 40% dans le département de Santa Cruz, la région qui lui est la plus hostile. Et il a également gagné à Chuquisaca, malgré les violents conflits autour de la revendication de Sucre à redevenir capitale à part entière du pays.

Le mélange d’identification ethnique et de politiques sociales compose l’«amour pour Evo ». « Les classes moyennes ne valorisent pas les 200 bolivianos (environ 30 dollars) mensuels de la Rente Dignité pour les vieux [3], mais pour un paysan cela équivaut à quatre agneaux par mois. C’est la même chose avec le bon Juancito Pinto pour les écoliers [4] », a expliqué le président à des journalistes. Tout en annonçant que l’installation du téléphone suivrait l’électrification de la campagne. « Aujourd’hui, il y a déjà des paysans qui font paître leurs moutons en discutant sur leur téléphone portable », a-t-il ajouté.

De cette manière, les pourcentages obtenus lors de ce référendum d’un type inédit, imaginé pour dépasser la crise politique actuelle, montrent un appui inédit au gouvernement national, dont la construction de l’hégémonie – ce qui n’est pas la même chose que la majorité électorale – se trouve confrontée à la résistance de certaines élites dans la région sud-est du pays, le « siège » des principales réserves de gaz et des terres les plus fertiles. Ces élites ont réussi elles aussi à légitimer leur projet d’autonomie par les urnes.

« Il est vrai qu’Evo Morales n’a pas perdu, mais ce qui nous importe, c’est qu’ici à Santa Cruz nous avons gagné. Avec ce résultat il ne pourra plus continuer à mener le bal », s’est consolé le maire de Santa Cruz, Percy Fernández, fameux pour ses éclats et qui en son temps avait appelé les militaires à un coup d’Etat. « (Evo) Ne mets plus les pieds ici (à Santa Cruz) », scandaient les manifestants concentrés sur la place du 24 Septembre, réunis pour fêter les résultats, comme si le fait d’être « révoqué » dans une région allait empêcher le président de gouverner sur cette partie du pays.

Parmi les obstacles au dialogue apparaissent les statuts sur l’autonomie approuvés par des référendums illégaux en mai et juin passé, statuts que les dirigeants de la demi-lune ne veulent pas soumettre à discussion, ainsi que le refus par ceux-ci du projet de nouvelle Constitution élaboré par le gouvernement national. De plus, ils cherchent à obtenir la restitution des impôts prélevés pour payer la Rente Dignité et augmenter les budgets municipaux. De son côté, le gouvernement a proposé de « constitutionaliser » les autonomies, mais seulement dans le cadre du texte approuvé en décembre par l’Assemblée constituante – avec un profil nationaliste et indigéniste – et de renvoyer les sujets conflictuels à un plébiscite national « afin que le peuple tranche ». Mais actuellement, les possibilités de rapprochement passent par une voie remplie d’obstacles, avec tout ce que cela comporte de méfiance, de rancunes et de visions opposées du pays, dans une lutte entre une nouvelle élite émergente et une autre qui a perdu son influence nationale mais qui a réussi à se retrancher dans ses régions grâce à la réactivation des identités locales remontant aux disputes historiques contre le centralisme de La Paz et touchant des fibres sensibles telles que la supposée revanche ethnique promue par un gouvernement aymara-quechua. Les plus radicaux, comme le groupe indépendantiste Nacion Camba, parlent même des « hordes de l’Etat inca ».

Dans tous les cas, l’on se trouve face à deux discours manichéens selon lesquels, d’un côté, les demandes d’autonomie ne seraient le fait que d’un petit groupe oligarchique sans réel appui populaire et, de l’autre, que le gouvernement d’Evo Morales serait un gouvernement soutenu par un fondamentalisme indigène ayant perdu les classes moyennes et gouvernant en ne prenant appui que sur la Bolivie andine. Ce que montre clairement cette expansion vers l’est du vote en faveur du président bolivien, combinée avec une large confirmation des leaders autonomistes, c’est que les uns et les autres sont là pour rester et qu’aucun des deux camps ne peut ignorer ses adversaires ni s’illusionner sur le fait de pouvoir battre l’autre ou de lui enlever la légitimité pour gouverner. (Traduction A l’Encontre)

1. Par officialiste, on entend les membres du gouvernement et en particulier du MAS.

2. Terme qui s’est imposé en Bolivie pour désigner la fronde menée par les quatre départements (sur les neuf que compte le pays) de Santa Cruz, Pando, Beni et Tarija, situés à l’est du pays et qui forment une demi-lune.

3. Allocation reçue depuis le 1er févier 2008 par toutes les personnes de plus de 60 ans.

4. Bon annuel de 30 francs environ distribué à chaque enfant scolarisé.

* Pablo Stefanoni écrit régulièrement dans le quotidien argentin Clarin. Il a publié en français, avec Hervé Do Alto, l’ouvrage intitulé Nous serons des millions. Evo Morales et la gauche au pouvoir en Bolivie, coll. Raisons d’agir, Liber, mars 2008.

(31 août 2008)


6 septembre 2008

15e Foire Bio des Trois Rivières à MONTBETON

(à 6 km de Montauban, direction Castelsarrasin)
Dimanche 21 septembre 2008
De 9h à 19h (entrée libre)


Thème 2008 :
"Amap, groupements d'achat, commerce équitable... pour une consommation alternative"


Conférences

- 10 h : Enfouissement de déchets radioactifs
Une réunion informative sera donnée par le groupe Sortir du Nucléaire Lot
Un projet d'enfouissement de déchets nucléaires a été désigné par le MEDDAD dans le Tarn et Garonne, l'Aveyron et le Lot. Ces déchets sont dits "à faible activité et à vie longue" (FAVL) mais cette appellation est trompeuse, on peut estimer leur durée de vie à au moins 100 000 ans !

- 11 h : Pédagogie Steiner/Waldorf
Intervention de Denis Chaudat et Corinne Farssac.
Présenté par l’association Ardepe et Lunasol, structure Steiner/Waldorf à Montauban.
Mal connue en France, la pédagogie Steiner/Waldorf est pratiquée dans le monde entier. Et si elle était une chance pour les enfants du 21ème siècle ?
Autour d'un film, une conférence pour la découvrir et en débattre, en pleine controverse sur la réforme du système éducatif français.

- 14 h 45 : Solidarité autour du café du Chiapas
Débat avec les membres du réseau Américasol.
Organisé autour d’un film tourné au Mexique sur les lieux même de résistance.
La rébellion des populations indigènes du Chiapas porte leurs revendications sur une exigence du respect de leur culture et de leur autonomie.
La coopérative « MUT VITZ » regroupe plus de 600 familles et possède un fond de solidarité à destination de ses membres. La culture du café est une activité complémentaire aux productions vivrières.
Le réseau de distribution existe depuis peu en France, il s’agit de le consolider et de l’élargir, avec un fonctionnement horizontal et démocratique.
Le réseau solidaire Américasol est présent dans trois départements de Midi-Pyrénées : il encourage les relations basées sur la réciprocité des échanges et le refus des circuits économiques avides de profits, et ce autour du café, symbole mondial du commerce dit « équitable ».


Table ronde:
- 16h30 : Où en est-on actuellement des modes de consommation alternatives ?
Une table ronde sur le thème des commerces alternatifs se déroulera en cours d’après-midi. Différents témoignages seront apportés, notamment sur les AMAP, les groupements d’achat, la vente par internet, les SEL, etc…

plus d'info : Foire-bio-trois-rivieres

5 septembre 2008

festival Vers Une Humanite Equitable! 12 13 14 septembre

plus d'info

4 septembre 2008

Les indiens ne veulent pas de voitures, ils veulent manger!

par Sandro Minimo

Je vous le concède bien humblement : je suis assez peu compétent en matière de politique indienne, et ce titre est volontairement simplificateur. Ce que je sais tout de même, car je me renseigne un peu, c'est que Ratan Tata, l'un des hommes parmi les plus riches et les plus puissants que compte notre planète, s'est lancé dans une entreprise de destruction massive. Et qu'il rencontre une résistance. (...)

lire la suite sur sandrominimo.blog

Agen: soutien aux faucheurs, le 11 septembre


Le 11 septembre à Agen, procés et journée de soutien aux faucheurs d'OGM refusant le prélèvement de leur ADN.

3 septembre 2008

A Fleury-Mérogis, des draps en feu pour saluer Rachida Dati

A l’occasion de la rentrée des classes, la ministre de la justice a rendu visite, mardi, à de jeunes détenus inscrits dans un programme d’éducation. Reportage.

Des dizaines de micros et caméras. Des figurants. Une star pour ce film à gros budget : Rachida Dati, la ministre de la justice. Le tout dans un décor exceptionnel : le centre des jeunes détenus de Fleury-Mérogis. Comme pour douze millions d’élèves à travers la France, quelques jeunes prisonniers font leur rentrée scolaire. L’occasion pour la garde des sceaux de visiter l’aile spécialisée à l’éducation. 767 élèves détenus mineurs, volontaires pour ce programme, y sont inscrits. Et c’est parti pour le show : il est 14h30 ce mardi 2 septembre.

Lire la suite sur BondyBlog...

Jean Marc Sylvestre a quitté France inter

Jusqu’au bout nous avons espéré, mais on ne peut plus le cacher, Jean-Marc nous a quittés.

Oui, l’éditorialiste économique Jean Marc Sylvestre a quitté France inter. Sans esclandre, sans tapage, le hussard noir du capitalisme a rejoint la direction de l’information de TF1.

C’est la rentrée, mais malgré sourires et entrain, nous avons le cœur bien lourd. Car nous pensons à ces centaines de milliers d’auditeurs désemparés, sans guide et sans boussole désormais. Voilà 22 ans que chaque matin à 7h25, le Dalaï Lama du CAC 40 nous dit ce que nous devons penser. 22 ans qu’il réveille la France en lui parlant de l’horreur des 35 heures, des grèves qui prennent l’usager en otage, des privilégiés des régimes spéciaux, du Oui à la constitution européenne ou de la nécessité de « moderniser » le financement de la Santé et des retraites dans un pays archaïque où les entreprises sont écrasées par les charges.

Comment combler le manque que laisse cet infatigable télévangéliste du marché, cet humble propagateur de la foi ultralibérale ? Et quelle simplicité ! Jamais dans les couloirs de France inter on ne l’a vu arborer la légion d’honneur que son ami Nicolas Sarkozy lui avait remis en 2004. Toujours prêt à défendre les intérêts des nantis et des puissants et à nous enseigner la résignation par la modestie ou par l’évidence « Le libéralisme n’est pas une construction intellectuelle comme le marxisme, le monde a été créé ainsi, tel était le message de Jean-Marc, le libéralisme est inscrit dans la nature humaine, parfois violente et injuste, nous répétait-il » (Interview à VSD 20.01.05)

Pendant 22 ans, cet homme a murmuré à l’oreille des veaux. Un homme toujours prêt à lécher les maîtres du monde jusqu’entre les doigts de pieds là où ça sent pas toujours très bon.

Alors, bien sûr, France inter lui a trouvé un successeur. Mais de partout monte le chœur des auditeurs déboussolés « Pourvu que le prochain soit aussi caricatural ! » disent-ils « Jean-Marc n’avait pas son pareil pour vous faire monter l’adrénaline dés le matin, c’était bon pour démarrer la journée ! Jean-Marc Sylvestre, c’est le type qui est la caricature de tout ce qu’il défend. Il a fait réagir tant d’auditeurs, tant de colères et tant de rigolades entre le café et la brosse à dents, qu’il a plus fait pour dévoiler l’horreur économique que pour la faire avaler .

Article paru le:
mardi 2 septembre 2008
numero 557
par Daniel Mermet Là-bas si j’y suis



 

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