La réforme de la rétention, engagée par le ministère de l’Immigration et qui sera effective le 2 juin prochain, va non seulement réduire les moyens de défense des étrangers retenus mais aussi priver chaque citoyen de son droit de regard dans ces lieux d’humiliation.
Au mois d’août 2008, le ministère de l’Immigration a, coup sur coup, publié un décret et un appel d’offres visant à modifier en profondeur l’intervention associative dans les centres de rétention. Désormais cette mission, exercée jusque là au niveau national, est éclatée en huit « lots » et partagée par six « prestataires ».
Ce morcellement géographique, en supprimant toute possibilité de vision globale pour la société civile, porte atteinte à son droit de savoir et de réagir. De plus, la mise en concurrence d’associations dont les principes de défense des droits des étrangers et du devoir de témoignage s’opposent parfois radicalement, ainsi que la dépendance financière des associations, risquent de diminuer davantage la vigilance citoyenne.
Mais le plus préoccupant reste encore la transformation de la mission d’aide à l’exercice des droits des étrangers en simple mission d’information.
Dès lors, on peut se demander pourquoi la présence d’un véritable contre-pouvoir dans ces zones sensibles, dont le rôle et l’intérêt ont été admis par l’ensemble des gouvernements depuis vingt-cinq ans, est remise en cause si ce n’est pour atteindre plus facilement des objectifs chiffrés.
Tous les citoyens sont invités à participer aux rassemblements prévus le 2 juin :
source: la Cimade
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