Les gouvernements des pays les plus puissants du monde sont-ils prêts à prendre en compte réellement la gravité de la crise, l’urgence des problèmes sociaux et écologiques à résoudre, c’est-à-dire l’intérêt général de toute l’humanité ?
Il suffit pour le savoir d’observer leur attitude à l’approche de la conférence de l’ONU prévue du 1er au 3 juin pour traiter des solutions à apporter à la crise mondiale. Plusieurs d’entre eux exercent des pressions pour minimiser l’importance de cette conférence et n’envisagent pas d’y envoyer les plus hauts responsables de leur État.
Ainsi, non contents d’avoir organisé un simulacre de régulation lors du sommet du G20 à Londres, début avril, en faisant semblant de lutter contre les paradis fiscaux et en refusant de remettre à plat le système monétaire et financier international, ces gouvernements signifient le mépris dans lequel ils tiennent la majorité des peuples du monde. L’ONU, seule instance internationale ayant une légitimité pour traiter des relations internationales, est reléguée à un rôle subalterne, tandis que les G8 ou G20 semblent définitivement installés en tant que directoire du monde.
À la vacuité des mesures prises pour éviter le retour des crises s’ajoute donc un contournement de la démocratie puisque 172 pays membres de l’ONU sur 192 n’auront pas ou peu voix au chapitre.
Or, à la racine profonde de la crise globale que traverse le capitalisme mondialisé, il y a précisément le pouvoir exorbitant des riches, de ceux qui détiennent le capital et qui disposent de l’arsenal militaire le plus complet. Il n’est donc pas étonnant qu’ils s’affranchissent des règles minimales que les Nations unies ont pu faire adopter. Au moment où, au contraire, il faudrait réformer profondément l’ONU, notamment le Conseil de sécurité, pour lui donner les moyens d’accomplir les tâches que sa Charte lui assigne, les décideurs les plus influents du G20 la dévalorise un peu plus.
À cause de ses multiples dimensions, économique, financière, sociale, alimentaire, écologique, la crise actuelle exige des solutions résolument alternatives, que seules des instances représentatives de tous les peuples sont habilitées à mettre en œuvre. C’est la raison pour laquelle Attac appelle l’ensemble des citoyens à faire pression pour que l’intérêt général l’emporte sur les intérêts privés, la solidarité sur la concurrence et la démocratie sur le pouvoir de l’argent.
Attac France,
Montreuil, le 5 mai 2009
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