Par Gérard Condorcet
En décrétant le 4 juin dernier que « l’obstruction à la chasse » serait passible d’une peine contraventionnelle de cinquième classe, le gouvernement révèle, d’une part, sa soumission aux caprices farfelus d’un lobby, d’autre part, son caractère fondamentalement réactionnaire.
Depuis 2002, la droite supprima le mercredi sans chasse qu’avait instauré la loi du 26 juillet 2000, rétablit la martre, le putois et la belette sur la liste des prétendus « nuisibles » dont les avait retiré un arrêté pris par Yves Cochet, aggrava les autorisations de chasse de nuit des oiseaux d’eau et de certains migrateurs terrestres, permit des tirs de loups, autorisa l’emploi de tendelles pour la capture des grives, multiplia les génuflexions et les hommages à sa majesté cynégétique.
Or, les chasseurs à courre ne supportent pas que de jeunes gens viennent les narguer lors de leurs chevauchées féodales. Encore, si ces militants de la cause animale avaient bien voulu commettre quelques violences légères, cela eut été excellent pour l’habituelle propagande mensongère sur le thème : « les écologistes sont de dangereux terroristes ». Par ailleurs, la moindre violence aurait permis aux autorités publiques sous influence de frapper ces contestataires irrespectueux de quelques « saigneurs » locaux parfaitement notabilisés ! Rien, hélas ! Pas d’agression, aucune contravention de violence légère à reprocher aux opposants aux véneries outragées.
Alors, les relais du lobby s’agitèrent au parlement et obtinrent du gouvernement que la chasse française soit le premier loisir pénalement protégé, ce qui est sans exemple ni précédent. À ce stade, ce n’est plus du mépris mais de la compassion qu’inspirent ces politiciens réactionnaires qui sévissent en ce pays depuis trop d’années. Constatons, fait objectif, qu’une majorité de citoyens aspirent à l’abolition de la chasse à courre, persistance anachronique du temps des privilèges qui fut le temps de l’obscurantisme, de l’absolutisme royal.
Ce folklore costumé ne serait que ridicule si l’enjeu n’en était pas la torture d’un animal traqué pendant des heures, mordu par les chiens, achevé à la dague. Mais, la chasse et la démocratie ne font pas bon ménage. Les 75% de français hostiles à la chasse à courre ne pèsent rien face aux proximités sociologiques incestueuses entre le personnel politique conservateur et ce monde désuet. Aussi, la chasse demeure le champ des privilèges exorbitants du droit commun. Le décret du 4 juin ne fait que s’inscrire dans cette dérive.
Cette veulerie gouvernementale sera-t-elle utile à ceux qui l’inspirèrent ? Loin de là. Les manifestants contre les chasses à courre, militants de l’association DROITS DES ANIMAUX, ne cesseront bien sûr pas de manifester, car la liberté à l’instar de la vie, ça se défend. D’une manière totalement pacifique, ils assumeront la révolte des consciences face à l’insoutenable. Peut-être seront-ils déférés devant le juge de police pour s’entendre appliquer la nouvelle contravention d’obstruction à la chasse les exposant, au grand maximum à 1 500 euros d’amende.
Les principes généraux du droit offriront, pour les défendre, des éléments solides. L’acusation devra tout d’abord caractériser une infraction absurde. L’exception d’illégalité du décret sera invoquée, devant le juge du premier degré et, en cas de condamnation suspendue par l’appel, devant la cour. puis, toujours dans l’hypothèse défavorable, devant la cour de cassation et après épuisement des voies de recours internes devant la cour européenne des droits de l’homme.
Les opposants éventuellement condamnés par les juges français pourraient arguer des dispositions des articles 9 et 10 de la CONVENTION EUROPEENNE DES DROITS DE L’HOMME, textes qui protègent la liberté de pensée, de manifester des convictions, de les exprimer librement. Dès lors, conformément à sa mission et à sa jurisprudence, la haute cour de STRASBOURG appréciera le rapport de proportionnalité des intérêts entre la liberté de manifestation pacifique d’une conviction et la liberté de « servir » la biche et le renard.
Beaux débats juridiques en perspective et surtout grande lumière sur une activité qui parce qu’elle porte la mort n’aime guère cet éclairage. Parler d’un fait social, débattre à son propos, ne pas le laisser dans l’ombre s’imposent pour qu’intervienne le vrai jugement : celui de l’opinion publique. Ce ne sera plus : « silence, on tue » entre soi. Au fond, JUPITER rend fous ceux qu’il veut perdre.
D’éventuelles poursuites contre des militants non-violents feront plus de bruits que les trompes et sifflets des obstructeurs ! Amis des animaux et de la Nature, quelle que soit la médiocrité des candidats aux élections prochaines, n’oubliez pas de sanctionner ceux qui depuis des années font la preuve par la chasse de leur absolue nuisance.
Gérard CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE
MOUVEMENT D’ÉCOLOGIE ÉTHIQUE ET RADICALE
POUR LE RESPECT DES ÊTRES SENSIBLES ET DES ÉQUILIBRES NATURELS.
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