30 mars 2011

Pourquoi cette indolence française (sur le nucléaire) ?

par Fabrice Nicolino
 

Il y a de quoi avoir honte, et se cacher. À Rome, capitale d’un pays qui se passe de nucléaire, où règne l’archibouffon Berlusconi, 300 000 personnes contre l’industrie de l’atome (ici, en italien). Il est vrai que l’Italie que j’aime peut réunir 100 000 personnes dans les rues à l’occasion d’un« simple » anniversaire de Tchernobyl, quand nous préférons, nous les donneurs de leçons, oublier la date, et passer plus vitre aux choses sérieuses, comme les élections cantonales. En Allemagne, idem (ici) : des centaines de milliers de révoltés ont parcouru les rues du pays, et au passage infligé une défaite historique au responsable politique qui semblait le plus proche du lobby. En l’occurrence Angela Merkel, qui vient de perdre un fief électoral de droite, décisif : le Bade Wurtemberg.
Ainsi donc, sur notre flanc Est comme sur nos frontières du sud-est, le peuple est contre. Radicalement contre une industrie qui nous menace directement de mort. Mais en France, non. Étrange, non ? Étrange, je confirme. Il nous manque un livre - je ne suis pas candidat, je le dis et je le proclame - qui raconte comment l’industrie nucléaire a pris le pouvoir en France, comment elle s’y maintient, grâce à quels soutiens politiques. Ce livre idéal raconterait également la façon dont le mouvement antinucléaire a été cassé chez nous après l’affreuse manifestation de Malville, à l’été 1977, au cours de laquelle Vital Michalon a été tué par la police.

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