20 avril 2014

Irradié puis radié


Le 23 août 2013, un travailleur est irradié au cours d’une opération de tri de déchets radioactifs sur un site du CEA (Commissariat à l’énergie atomique) à Grenoble. Il travaillait au contact de béton censé être « très faiblement actif ». Dix jours plus tard, le CEA de Grenoble communique laconiquement : « Il a été constaté que l’un des opérateurs d’une entreprise de démantèlement a été potentiellement exposé à une dose de rayonnement inhabituelle. » Cet événement nucléaire est classé, par l’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN), au niveau 2 sur une échelle de 7. Des « incidents » de ce type en France sont relativement rares, il y en a eu quatre en 2013. Depuis, plus aucune nouvelle. En janvier 2014, nous avons rencontré ce travailleur de 22 ans, que nous appellerons Anthony. Il nous a raconté les conditions de travail sur ce chantier et sa version des faits. Pas celle du CEA, ni celle de l’entreprise pour laquelle il travaillait : elle l’a viré un mois et demi après son irradiation et l’accuse même d’avoir introduit une « source irradiante » dans le CEA. Kafkaïen.
 
 

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