Brouillon de l'actu | 21 septembre 2016
Comité de soutien DAL
Hier, j'allai à Dax pour soutenir des militants du droit au logement dont le procès devait se tenir à 14h. Nous étions une douzaine venus en soutien avec notamment jean-Baptiste Ayrault, le président du DAL, de Paris ainsi que Eric Pétetin, militant zadiste.Éric est bien connu dans notre région comme défenseur des causes perdues. Combattant historique du Tunnel du Somport, il s'est fait notamment remarquer en 2012 se présentant comme candidat à zéro euros aux élections législatives de la circonscription de Oloron.
Le procès s'est bien passé, le juge a accordé les trois mois de répit demandé et réordonné une audience à une date ultérieure.
Dax est une petite ville un peu mourante du Sud-Ouest de la France les Landes qui compte un tribunal accolé à l'hôtel de police, elle est célèbre pour ses fêtes et son thermalisme.
Un contrôle d'identité surprenant
Nous étions en train de nous réjouir de la conclusion du procès devant le tribunal - très calmement, sans chien ni canette ni autres choses qui font rire - comme le faisaient d'autres personnes sortant du tribunal, le juge ayant été clément ce jour là, quand tout à coup deux policiers et un homme en civil au physique de catcheur s'approchèrent de notre petit groupe.l'homme en civil interpella directement Éric qui était assis à coté de moi en lui disant " monsieur Pétetin avez-vous vos papiers s'il vous plait, vérification d'identité".
Certains se mirent un rire, car pourquoi demander des papiers si on reconnait la personne ! Eric donna sa carte d'identité mais il lui fut demandé d'aller jusqu'à l'hôtel de police pour "des vérifications".
Les vérifications duraient longtemps et au bout d'une heure nous rentrâmes à trois dans le poste de police afin de demander si Éric été mis en examen pour quoi que ce soit.
Pas de garde à vue mais une "retenue"
Le planton répondit qu'il y avait pas de garde à vue pour l'instant mais qu'Eric était "retenu".Une retenue, nous l'ignorions, est un espace de non-droit administratif qui peut durer jusqu'à 4h pendant lesquels la personne n'a pas la possibilité de contacter son avocat. Nous précisons alors à la police que Éric étant rentré dans le bâtiment à 15h15 nous allions attendre jusqu'à 19h15, ce à quoi il nous fut répondu que de toute façon la police fermait à 19 heures et qu'il serait sorti avant.
Un moment Eric fut autorisé à fumer une cigarette sur les marches de l'hôtel de police et nous l’interrogeâmes, la police n'avait rien trouvé sur lui ( même pas la boulette) mais téléphonait partout pour savoir s'il n'y avait pas un mandat d'arrêt quelque part.
Il faut dire que Éric est un de ces êtres irritant qui accumule les bourdes vis-à-vis de la justice qu'il avait plusieurs affaires en attente d'être jugé.
Je lui fis promettre en cas de mise en examen de surtout exiger la présence de son avocat (et ami) ce qu'il me promit volontiers.
Il dut rentrer encore dans le poste de police.
Ouverture du Tribunal le soir
A 18h30, alors que nous imaginions qu'il allait bientôt être relâché, nous vîmes sortir Éric menotté avec cinq gendarmes qui l'emmenèrent au tribunal qui a avait été rouvert malgré l'heure tardive ce dont nous ne nous étions pas rendu compte.La police refusait de répondre à nos questions et nous n'osions pas trop insister de peur de nous faire arrêter nous aussi. Aucun avocat n'était présent et Éric ne savait pas nous dire ce qui se passait. Un précaire de Dax nous fit remarquer la luxueuse voiture garée devant le tribunal et nous dit que c'était la voiture d'un juge.
Un jugement sévère pour un dangereux militant de Pacha Mama
Trois quart d'heure plus tard, Eric sorti toujours menotté et entouré des forces de police, et répondit à nos questions anxieuses que le juge avait trouvé qu'il devait encore 700 € d'une vieille affaire de jours amendes (au sujet de laquelle il avait d'ailleurs fait appel) et qu'il avait été immédiatement condamné à 3 mois fermes sans aménagement de peine à la prison de Mont-de-Marsan, avec mandat de dépôt immédiat.Il était 7 heures lorsque nous vîmes partir notre camarade toujours menotté vers sa cellule où il pourra expier l'affreuse faute de devoir 700 € à la société pendant les 180 jours à venir.
Non, la justice n'a pas besoin de plus de moyens et les prisons ne sont pas pleines
On dit la justice débordée en France, je ne crois pas que ce soit le cas, puisqu'on arrive à mobiliser une brigade de police, un procureur, un greffier (certainement) et un juge en dehors des heures officielles pour un délit de 700 euros.
Faites tourner
S'il vous plait faites tourner ce texte, et si vous connaissez
des journalistes éthiques, essayez de les contacter de notre part. Vous
pouvez me joindre par le formulaire contact,Voir en ligne, pour-eric-petetin-une-justice-aux-ordres-mais-aux-ordres-de-qui.html
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