Il y a un an, après avoir âprement bataillé et fait échouer le vote du Parlement européen sur l’interdiction du chalutage profond, le groupe Intermarché « tendait la main » aux ONG – et en particulier à BLOOM – qui avaient exposé leurs pratiques de pêche destructrices en grande profondeur, notamment par le biais d’une BD virale réalisée par Pénélope Bagieu[1]. Cette BD avait suscité un engouement hors du commun pour la pétition de BLOOM, avec près de 900 000 signatures récoltées contre le chalutage profond.
De ces échanges avec Intermarché, il était ressorti que la flotte de pêche du groupe (la Scapêche) s’engageait à ne plus traîner ses filets au-delà de 800 mètres de profondeur (janvier 2014). « Bien trop profond encore, en regard de l’extrême vulnérabilité de ces milieux marins privés de lumière et des organismes à la croissance lente et à la longévité extrême qu’ils abritent, mais mieux que rien » selon Claire Nouvian, fondatrice de l’association de protection des océans et des emplois durables dans la pêche. BLOOM avait donc salué l’effort consenti par le groupe Intermarché, en contrepartie d’un engagement tacite de celui-ci à ne plus faire barrage au règlement européen permettant d’interdire le chalutage profond en Europe et dans l’Atlantique Nord-Est.
Or le double jeu d’Intermarché éclate aujourd’hui au grand jour. Tandis qu’Intermarché neutralisait l’opposition des ONG à sa marque, il armait le lobby de la pêche industrielle « BLUE FISH », créé de toutes pièces par les plus fervents défenseurs de la pêche industrielle lorientaise et boulonnaise.[2] C’est ce lobby, ironiquement surnommé « L’armée du chalut » par le Canard enchaîné (cf. édition du 19 novembre 2014), qui a réussi à casser la volonté de Ségolène Royal de mettre fin au chalutage profond et à remporter l’adhésion de Manuel Valls à leur projet de poursuivre des activités de pêche absurdes économiquement, destructrices de la biodiversité et des fonds publics.
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