30 avril 2015
Madame est assistante familiale pour être précis. C’est un métier très riche, difficile parfois, moi qui suis une vraie e-pipelette j’ai souvent envie de partager sur le sujet. Mais c’est hors de question. Nous vivons dans le secret, la confidentialité, nous avons des choses à cacher.
Nous nous occupons de petits, parfois des nourrissons de quelques jours, nés sous X. Ces enfants ont une histoire qui n’appartient qu’à eux et qu’il s’agit de préserver au maximum, pour toujours. C’est ce qu’on appelle le droit à la vie privée. Cette vie démarre sur un secret, une mère qui a le droit de donner la vie et d’en couper le cordon familial. Dans les années qui viennent, ce genre de secrets de famille seront de plus en plus numérisés et donc de plus en plus difficiles à maîtriser. Le temps où le dossier personnel si lourd de sens prenait la poussière bien à l’abri au fond des archives d’un Conseil Général est révolu.
Les équipes travaillent dans le soucis constant de cette confidentialité, mais nos usages numériques impliquent toujours plus de traces. Correspondances par courriers électroniques, photos numériques pour l’album personnel de l’enfant, rapports de suivi et j’en passe, l’empreinte de la vie de l’enfant et de ses parents est de plus en plus disponible pour qui aurait un accès général à nos interconnexions.
Une écoute systématique des petits et grands secrets de tous implique nécessairement la dispersion de notre intimité. Pour beaucoup qui vivent dans le confort d’une vie épargnée, ça ne semble pas si grave. Pourtant même chez qui répète souvent n’avoir « rien à cacher », peu j’imagine iraient donner leurs mots de passe de leurs comptes mail, facebook, banquaire ou fiscal au commissariat voisin, peu accepteraient sans doute l’installation de micros et de caméras chez eux jusque dans leurs toilettes ou leur douche.(...)
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