Par Naomi Klein, Los Angeles Times, le 27 janvier 2008
L’agence de notation Moody’s affirme que la solution aux difficultés économiques des Etats-Unis consiste à réduire les dépenses de Sécurité Sociale. L’Association Nationale des Manufacturiers estime pour sa part que le remède pour le gouvernement fédéral serait d’adopter sa liste de nouvelles réductions fiscales. Pour l’Investor’s Business Daily, l’autorisation des forages pétroliers au sein de la réserve naturelle arctique constituerait « peut-être le plus fort stimuli possible ».
Mais de tous les efforts cyniques pour présenter ces cadeaux au milieu des affaires comme autant de « stimulus économiques », le plus remarquable est celui proposé par Lawrence B. Lindsey, ancien assistant de Bush en matière de politique économique et conseiller de ce dernier lors de la récession de 2001. Le plan de Lindsey consiste à surmonter la crise engendrée par des prêts douteux par la multiplication de crédits encore plus sujets à caution. « Une des mesures les plus simples à mettre en œuvre consisterait à autoriser les industriels et les commerçants de détail » - Wal-Mart notamment - « à disposer de leurs propres institutions financières, grâce auxquelles ils pourraient emprunter et prêter de l’argent », écrivait-il récemment dans le Wall Street Journal.
Peu importe que de plus en plus d’Américains peinent à rembourser leurs emprunts à la consommation, soldent leur plan d’épargne retraite et perdent leur logement. Si Lindsey obtenait gain de cause, Wal-Mart, plutôt que de voir des ventes lui échapper, pourrait prêter de l’argent aux consommateurs afin qu’ils poursuivent leurs achats, et la chaîne se muerait ainsi effectivement en une boutique d’entreprise [1] à l’ancienne, à laquelle les Américains seraient pieds et poings liés.
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