Lundi 14 Juillet 2008, 11h30
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hier matin, aux Carmes.
Les handicapés bloquent le Tour, la police les expulse
Extraits : Les handicapés bloquent le Tour, la police les expulse Social. |
Le peloton ne s'en est pas aperçu, mais une quinzaine de manifestants, membres du collectif «Ni pauvres, ni soumis» ont failli perturber le départ du Tour de France, hier matin. Pour la plupart handicapés, ils ont bloqué la rue du Languedoc, devant le marché des Carmes, peu avant le passage des coureurs. Seuls quelques «suiveurs» ont été arrêtés.
Yannick, Jean-Jacques et leurs amis ont érigé leurs fauteuils comme des barrières. En criant, mégaphone à l'appui, «honte, honte à Sarkozy, à ses fausses promesses». «C'est une action citoyenne et non-violente. On en a ras-le-bol, c'est une honte de vivre avec 628 € par mois. On n'arrive plus à se soigner, à payer les médicaments» hurle Yannick. Ses voisins exhibent des pancartes, du genre « avec Sarkozy, le pouvoir d'achat se brunit».
Suzy Candido, présidente de l'UFAL, l'Union des familles laïques, les soutient : «Travailler plus pour gagner plus, peut-être, mais eux ne peuvent travailler. S'ils le peuvent, aucune entreprise ne veut d'eux. Et ils n'ont pas le droit de toucher la CMU». «628 €, c'est moins que le seuil de pauvreté. On veut un revenu d'existence cumulable avec celui du conjoint égal au SMIC brut» renchérit Yannick.
Forcément, la manif ne reste pas inaperçue. Des badauds applaudissent. Pas tous. Un homme au regard noir arrache une pancarte. «Ne faites pas la police vous-même, deux minutes de passage du Tour de France, c'est plus important que la vie quotidienne des gens ?» s'étrangle une militante.
Quelques CRS demandent vite du renfort. Certains sont polis : «Dégagez, messieurs. Excusez nous, on fait notre boulot. On a aussi des handicapés dans notre famille». D'autres sont plus nerveux et empoignent les handicapés manu militari. Ils sont bousculés sans ménagement. Certains tombent hélas à terre. Dans la mêlée, un policier met même la main à l'étui de son pistolet. Des gradés ramènent le calme. Yannick est porté derrière des barrières de sécurité. Son pantalon tombe, lui aussi. Au sol, arrimé au pied d'unel barrière, il continue à haranguer : «Honte à Sarkozy». Jean-Jacques fait le compte : fauteuil et lunettes cassées. Mais il a tout filmé. Idéal pour sensibiliser les internautes. L'après-midi, le collectif a organisé une garden-party impromptue devant la préfecture. Le but ? Renvoyer à l'Elysée un chèque de 7 €, le montant de l'augmentation de leur allocation en un an...
J.-F Lardy-Gaillot
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