sebsauvage.net | 6 juin 2011
Vous trouvez mon titre un peu violent ?
Skype a toujours été présenté comme un moyen pour les dissidents de communiquer de manière sûre, hors des grandes oreilles de leur gouvernement. Mais la réalité n'est sûrement pas aussi idyllique qu'on voudrait bien le croire: Il semble que Skype ait été obligé - dans certains pays - de fournir des versions modifiées de son logiciel à tous les internautes du pays. Comme en Chine, par exemple. Nul ne sait que que contiennent ces versions modifiées.
On comprend aussi mieux pourquoi Skype rechigne à ouvrir le code source de ses logiciels. Les binaires modifiés seraient tout à coup repérables, et surtout n'importe qui pourrait se compiler sa version "propre", sans mouchard. Et là, on le voit mieux l'intérêt du logiciel libre et à sources ouverts ? Non, rien, je dis juste ça en passant... pom pom pom...
Skype qui d'ailleurs s'apprête à en mettre plein la tête à ceux qui ont récemment réussi à comprendre le fonctionnement du protocole fermé de Skype, et à toute version opensource compatible qui sortirait (Devinez sous quel prétexte ? Parce que ça violerait leur propriété intellectuelle et que ça permettrait le spam.)
Et quand ce n'est pas Skype qui collabore, les gouvernements font simplement appel à des sociétés externes, comme l'ex-gouvernement Égyptien qui a commissionné une société britannique (FinSpy) pour créer un cheval de Troie capable d'espionner les communications VOIP. (Les documents découverts en Égypte après la chute du régime confirment que le spyware de cette société a permis d'espionner les dissidents, même ceux qui utilisaient Skype.)
Ce logiciel n'est pas aussi sûr qu'on a l'habitude de le penser. Donc ne comptez pas sur la confidentialité absolue de vos communications. Quand on sait que Skype a plus de 663 millions d'utilisateurs, ce n'est pas rassurant.
EDIT : Je tiens à signaler que Skype n'est pas la seule entreprise à fournir des versions "modifiées". Par exemple, quand un fabricant de systèmes téléphoniques (centraux, PABX, terminaux, etc.) veut vendre du matériel en Russie, l'écoute doit être techniquement possible sur son matériel, sans quoi il n'obtient pas l'autorisation de vente sur le territoire.
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