Observatoire du Nucléaire |Communiqué du 7 février 2014
Condamné à la demande d'Areva, l'Observatoire du nucléaire fait appel de ce jugement mettant gravement en cause le droit de dénoncer les méfaits du lobby nucléaire
Vendredi 7 février 2014, malgré les preuves accablantes rendues publiques par l'Observatoire du nucléaire (cf http://www.observatoire-du-nucleaire.org ), la 17ème chambre correctionnelle du Tribunal de Paris a jugé utile de condamner (à plusieurs milliers d'euros de pénalités financières, détails sous peu) pour "diffamation" cette association à la demande pressante de la multinationale radioactive Areva.
Il est édifiant de constater que ce n'est pas seulement la Justice mais la quasi-totalité de la société française, les principaux partis politiques et la plupart des "grands" médias en tête, qui détourne consciencieusement les yeux pour profiter du pillage de l'uranium du Niger, Areva n'était finalement que l'exécutant du sale boulot.
La CGT-énergie, pour sa part, bafoue allègrement toutes les valeurs syndicales et altermondialistes en soutenant le pillage du Niger au profit de l'industrie nucléaire… et de ses lucratifs comités d'entreprises mis en coupe réglée par ce syndicat au méthodes plus que curieuses.
Les médias dominants ont une responsabilité écrasante puisqu'ils entretiennent en particulier le mythe de la supposée "indépendance énergétique apportée par le nucléaire" alors que 100% du combustible est importé (pillage du Niger, compromission avec les dictateurs d'Asie centrale, etc).
Pour ce qui est de la fameuse affaire du "don d'Areva" jugée ce jour, il convient de rappeler que personne n'aurait entendu parler de ce véritable scandale d’État sans l'engagement courageux de l'Observatoire du nucléaire. Ce versement de 35 millions d'euros, fait fin 2012 par Areva au budget du Niger dans des conditions controversées, et préaffecté à l'achat d'un avion pour le Président du Niger (un ancien cadre d'Areva !), illustre parfaitement le mépris de la France nucléaire pour le peuple du Niger.
Il convient aussi de rappeler qu'Areva a modifié à plusieurs reprises sa version des faits, niant d'abord le versement (cf AFP 12/12/2012, http://bit.ly/1fNXSUg ), avant de le reconnaître (AFP 14/01/2013, http://bit.ly/1eEzLHk ) puis de le "justifier" par une nouvelle version tenant compte de l'actualité (guerre au Mali, AFP 9 mars 2013, http://bit.ly/1jk54uE).
Seules les personnes les plus naïves peuvent croire que ce nauséabond "don d'Areva" - finalement jamais versé suite aux révélations de l'Observatoire du nucléaire - visait à aider la population du Niger, l'une des plus pauvre du monde alors qu'Areva fait un juteux business avec l'uranium de ce pays.
Chacun comprend immédiatement que ce versement avait pour seul but d'amadouer les dirigeants du Niger qui tentent actuellement mollement - le président Issouffou ayant besoin d'Areva pour assurer sa réélection en 2017, comme démontré par un document confidentiel publié par l'Observatoire du nucléaire, http://bit.ly/1aD1lW3 - d'obtenir une augmentation du dérisoire prix payé par Areva pour l'uranium extrait. C'est en ce sens que l'Observatoire du nucléaire a parlé de "méthode relevant de la corruption, au moins moralement si ce n'est pas juridiquement".
L'Observatoire du nucléaire a décidé de faire appel de ce jugement affligeant mettant gravement en cause la liberté d'expression et le droit de contester les méfaits des entreprises du lobby nucléaire.
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