Depuis une bonne quarantaine d’années, de nombreux taxis d’Afrique de l’Ouest arborent un calicot selon lequel « Pauvre à tort ». Ce qui, grossièrement, signifie que les pauvres – comme les chauffeurs de taxis – ont tort d’être pauvre et que, de toute façon, ils le méritent. Cela renvoie bien sûr au dogme bourgeois du XIXe siècle qui fustigeait le pauvre responsable de ses maux (surtout s’il buvait et battait sa femme et ses enfants), alors qu'inversement le riche méritait sa richesse : il était intelligent, entreprenant et, surtout, moral.
Tandis que, durant les Trente Glorieuses, cette problématique de la responsabilité, sans franchement relever du marxisme, fut fortement marquée par une approche matérialiste, nous sommes désormais revenus 150 ans en arrière. Le social-libéral François Hollande a inventé une stratégie d’endormissement de la classe salariale qu’il a baptisée de l’étrange appellation « Pacte de Responsabilité ». On ne voit vraiment pas pourquoi les travailleurs devraient se sentir « responsables » dans la mesure où, depuis que la droite est vraiment revenue au pouvoir en 2002 (avec Raffarin, ce faux débonnaire féroce), il ne s’est pas passée une journée sans qu’un coup de massue ne s’abatte sur le peuple dans toutes ses composantes.
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