Parti pour la décroissance
Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, destiné à remplacer en 2017 l’actuel aéroport de Nantes Atlantique, a été validé par l’État et les collectivités locales socialistes. Celui-ci est devenu le symbole des Grands Projets Inutiles Imposés (GPII).
8 mai 2012 un accord avait lieu entre une délégation du parti socialiste de Loire-Atlantique et des paysans alors en grève de la faim, qui s’opposaient aux expropriations et expulsions des terres de Notre-Dame-des-Landes. Un moratoire stoppait alors toute expulsion et suspendait les travaux. L’engagement était pris qu’ils pourraient rester dans leurs fermes jusqu’à la fin des derniers recours concernant les procédures engagées.
16 octobre 2012 : les occupant-e-s de la ZAD (Zone A Défendre), et des soutiens extérieurs, résistent aux expulsions et tentent de réoccuper les lieux vidés de leurs habitant-e-s. Les forces militaires en présence sont d’une ampleur sans précédent et lancent chaque jour des opérations de grande envergure afin de les en empêcher. Le silence des médias restent assourdissant.
L’abus de la violence légitimé par le gouvernement est inquiétant. Les protestataires sont inondés de gaz lacrymogène, les interpellations se font à tour de bras, comme si agir manu militari était l’unique alternative de notre société dite démocratique.
Au-delà du soutien physique, moral, politique que le Parti Pour La Décroissance apporte à cette résistance légitime, pour la préservation d’un vaste territoire de bocage unique et de terres agricoles, se perpétue la question de la légitimité de ces trop nombreux grands projets inutiles imposés et nuisibles (LGV, autoroutes, EPR, Laser Mégajoule…).
Dominique Fresneau, président de l’Acipa, principale association d’opposants le rappelle si bien : « Nous comptons en France déjà 145 aéroports (contre 47 en Allemagne, 37 en Angleterre) » …sommes-nous à ce point obstinés à dilapider l’argent public dans la poursuite de tous ces projets pharaoniques sur la pure spéculation de besoins futurs ?
En fait, il est fort vraisemblable que l’aérien commercial tel que nous le connaissons ait disparu bien avant que cet aéroport soit terminé. L’enjeu aujourd’hui n’est plus de gaspiller toujours plus de pétrole mais bien de nourrir la planète !
Présentés comme le progrès en marche, alors même que de nombreux experts contestent leur viabilité économique et leur utilité réelle, ces projets ne reflètent que l’organisation d’une société souhaitée par une petite minorité. En prônant une pleine jouissance des ressources planétaires, par le pillage, la destruction des écosystèmes, de la terre nourricière, le capitalisme nous bouscule vers des logiques imposées de « maldéveloppement ». Non, « plus » n’est pas forcément mieux, encore moins lorsqu’il est sans rapport avec les besoins réels de la population. Les intérêts économiques en jeu derrière tous ces grands projets mégalomaniaques, posent de véritables questions : pour quoi ? et pour qui ? Nombreux sont ceux qui sous-estiment leur dangerosité, dénonçant simplement les nombreux artifices d’une législation de plus en plus contraignante, destinée à offrir de vaines garanties écologiques et incitant au greenwashing.
Il existe plusieurs manières d’aménager nos territoires ou de penser nos organisations collectives. Par l’expérimentation concrète, de nombreux collectifs deviennent force de proposition. De véritables contre-exemples prennent vie tout en répondant à la satisfaction des besoins sociaux. Plaçons-nous du côté du bon usage, de la frugalité, de la gratuité (des transports publics, de l’eau…), osons des actes de désobéissance qui interrogent nos concitoyens, allons jusqu’au bout de la critique par l’invention de nouvelles pratiques (jardins partagés, AMAP, slow food, accueil-paysan…) à opposer à chaque nouveau GPII qui se présente près de chez nous ! Montrons combien l’argent gaspillé pourrait permettre d’élargir le champ des possibles quant « au mieux vivre », pour chacun d’entre nous.
Des petits projets utiles au lieu des grands projets inutiles.
D’autres solutions sont possibles, soyons créatifs et construisons une alternative à ces projets mégalomanes et initions une transition vers de nouveaux modèles de sociétés soutenables et souhaitables.
Dès maintenant, nous appelons l’ensemble des mouvements qui s’opposent au projet destructeur de Notre Dame des Landes, ainsi que les objecteurs de croissance qui le peuvent, à créer partout des collectifs de soutien à la lutte des paysans et habitants de NDDL.
Enfin, il y a cette lettre contre les Grands Projets Inutiles Imposés (GPII) que vous pouvez envoyer au président de la république. Plus de détails ici.
Parti Pour La Décroissance
Les photos illustrant cet article sont extraites de Notre-Dame-des-Landes : La destruction de nos lieux de vie s'accélère, à lire également sur blog mediapart.
Paco
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