15 mai 2016

Les eurodéputés contaminés au glyphosate : le dépistage qui dérange.


Mr mondialisation | 15 mai 2016

Le 18 et 19 mai prochain, les États membres de l’UE sont appelés à statuer sur le renouvellement de l’autorisation de la commercialisation du glyphosate pour les dix prochaines années. Ironie du sort, un test urinaire réalisé sur les députés qui voteront cette règlementation révèle qu’ils transportent en eux, comme la plupart des citoyens européens, des traces significatives de glyphosate, en quantité particulièrement élevée…

Le glyphosate n’a pas fini de faire couler l’encre ni de couler dans nos veines. Soupçonné depuis plusieurs années d’être cancérogène, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), organe de l’OMS, avait placé le principe actif (présent notamment dans le fameux herbicide RoundUp) en mars 2015 dans la catégorie des cancérogènes probables. Suite à cette annonce choc, de grands discours furent prononcés par certaines figures politiques sans qu’aucune décision contraignante ne soit réellement prise. Le glyphosate est donc resté le premier herbicide chimique à être utilisé dans les campagnes européennes sans que personne ne s’en indigne davantage, croissance oblige.
 

Coup de théâtre en novembre 2015 quand l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) va s’opposer de front à l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) en déclarant le glyphosate « non cancérigène » sur base d’une lecture des données relativement controversée. Selon ses détracteurs, la méthodologie utilisée par l’EFSA (soupçonnée d’entretenir des conflits d’intérêts avec des industriels comme Monsanto) serait déconnectée du monde réel. L’institution a en effet décidé d’analyser le glyphosate au niveau moléculaire là où l’OMS réalise des tests en présence des adjuvants nécessaires pour constituer l’herbicide.

Depuis, le débat s’est tassé dans les médias alors qu’une date fatidique approche. Les eurodéputés s’apprêtent en effet à voter favorablement ou non sur une nouvelle autorisation de commercialisation de dix années de la fameuse molécule controversée. Une décision qui impactera inévitablement la vie de millions de personnes. En effet, uniquement en France, 200.000 agriculteurs et 3 millions de jardiniers l’utilisent chaque année. En 2013, les Amis de la Terre ont démontré la présence de glyphosate dans l’organisme de 44% des personnes testées. Une situation qui semble aller en s’aggravant. En mars dernier, une étude allemande, réalisée par la Fondation Heinrich Böll, révélait des traces de glyphosate dans 99,6 % de l’urine des Allemands. Chez 75 % de ces personnes, le taux de glyphosate présent était bien trop élevé, jusqu’à cinq fois le maximum légal accepté dans l’eau.

0 Comments:

 

blogger templates