Traduction depuis le quotidien italien "Il Corriere della Sera" du 15 mai 2008
http://www.corriere.it/
De véritables pogromes anti-Roms ont enflammé Ponticelli, à l'est de Naples où des campements de tziganes ont été incendiés ces derniers jours, dans le quartier, surnommé le "Bronx de Naples".Un article de Marco Imarisio pour le Corriere della Sera témoigne de ce déferlement de haine et de violence,
NAPLES - Au début il y a seulement une colonne de fumée, un signal que personne ne lie à l'essaim de cyclomoteurs qui traversent le croisement de rue Argine, deux garçons en selle sur chaque scooter. L'explosion arrive quelque instant après : ce sont les bouteilles de gaz entreposées dans une baraque prise par le feu.. Les flammes arrivent jusqu'à à la limite des lampadaires, la fumée devient un nuage noir et toxique, gonflée d'ordures et de plastiques calcinés Les baraques des Rom de la rue Malibrand forment un bûcher énorme.
Ponticelli, 13h30, le règlement de comptes avec les "tziganes" est définitif et sans pitié. La circulation qui devient folle, le son des sirènes, les camions des pompiers, des papiers noircis qui voltigent dans l'air, les agents de garde au camp qui se regardent, perplexes. Ils restaient devant, ceux à cyclomoteur sont arrivés par derrière. Ils ouvrent les bras, ensuite, ce n’est pas si grave, beaucoup des rom étaient partis dans la nuit. "Cela aurait été mieux mieux" s'ils avaient été là”, regrette un homme en polo noir Adidas. "Ceux-là on devrait tous les tuer." Il parle depuis l'habitacle de sa Fiat Punto, où est accroché bien en évidence un crucifix où est écrit , "Sainte Maria delle Arco protégez -moi."
Le premier acte du spectacle, parce qu'il y en aura d’autres, s’est déroulé devant la Villa communale, l’unique oasis de verdure, avec piste cyclable annexe, de ce quartier à la périphérie orientale de Naples, où l'horizon est délimité par de vieux Hlm, filles de la spéculation immobilière voulues par Achille Lauro. Un homme grisonnant avec un blouson de jeans sur les épaules est le plus enthousiaste. “Qui travaille honnêtement peut rester, mais pour les autres il faut prendre des mesures, même avec le feu." Le feu purifie, il bonifie le terrain”."de ces merdes qui ne se lavent jamais", ajoute un garçon avec des lunettes de soleil, cheveux gominé, tee shirt à la mode avec un coeur dessiné dessus, celui produit par Vieri et Maldini. Il y n'a pas de démocratie et l'État ne nous protège pas. Il ajoute, “la purification ethnique est nécessaire" mais comprend-il vraiment le sens de cette phrase ?
Quand ils sont devant les télévisions, la réalité devient plus présentable, on embellit. La grosse femme avec le sac à provisions qui l’instant d’avant applaudissait et invectivait les pompiers -"laisse les brûler, autrement ils reviennent ”- “Sainte Vierge quel désastre, pauvres diables, heureusement qu'ils ne reste personne là-dedans”. Le garçon aux lunettes de soleil devient soudainement plus calme: "c’est juste de les chasser, mais pas de cette manière." La caméra de télévision s'éteint, il éclate de rire.
Sous à un arbre, de l'autre côté de la rue, il y à un groupe de garçons qui observe la scène. Ils regardent tout et tous le monde, personne ne les regarde. Ils semblent invisibles. Leur scooter est garé sur le trottoir. Le chef est un garçon avec un tee shirt moulant noir, les cheveux coupés courts sur le côté. Tous les présents savent qui il est, ils en connaissent avec précision sa parenté. C'est un des petits-enfants du cousin du "maire" de Ponticelli, ce Ciro Sarno qui même depuis la prison continue à être le signore du quartier, chef d'un clan de camorra qu'il a fait de l'enracinement dans le quartier sa force. Quand il voit que la confusion est à son maximum, il fait un signe aux autres. Ils s’activent et, ils démarent leurs cyclomoteurs. Dix minutes après, du camp adjacent, celui en face des immeubles de douze étages appelés les Cinq tours s'élèvent un autre nuage de fumée dense et épais. Le camp est délimité par un tas d'ordures et de bâches. Ce sont les premiers à brûler, la fumée enveloppe les Hlm. La claque se déplace, à moins de 200 mètres il y a un nouvel incendie à applaudir. Les garçons en cyclomoteur disparaissent.
La radio de Police secours informe qu'il y a aussi des flammes dans les deux camps de rue Virginia Woolf, à la frontière avec la commune de Cercola. Sur le sol détrempé il y a une paire de bombes incendiaires rudimentaires. Les roms se sont échappés à la hâte. Dans les baraques il y a encore des marmites sur les fourneaux, les cartables des enfants. À l'entrée d'une de ces habitations en tôle et contre-plaqué, tenu ensemble par une gomme spongieuse il y a un tableau encadré qui contient la photo agrandie d'un enfant souriant, habillé en Polichinelle. Florin, carnaval de 2008, la fête de l’école élémentaire de Ponticelli. A 14h50 il commence à pleuvoir à torrents, une pluie battant qui éteint tout. "Il valait mieux finir le travail", dit un homme âgé pendant qu'il se réfugie sous un auvent de la Villa communale. Une demi-heure plus tard, dans le quartier De Gasperi on voit beaucoup de ces visages jeunes qui montaient et descendaient des cyclomoteurs. C'est le fortin des Sarno, des maisons agglomérés ceint par un vieux mur, avec une seule rue pour entrer et une pour sortir, avec des guetteurs qui feignent de lire le journal sur un banc et par contre qui sont payées pour signaler qui va et surtout qui vient. Mais cette chasse à l'homme ne s'explique pas seulement par la camorra. Cela serait rassurant, mais il n'est pas ainsi. En dessous de l’échangeur de l’autoroute Naples-Salerne, il y a encore les trois derniers camps Rom habités. Des plaques de ciment de l'autoroute tombent des flots d'eau marron sur les baraques. Vous êtes entourées par une série de panneaux en bois. Un groupe de femmes et de garçons qui habite dans les maisons les plus délabrées, celles de la rue Madonnelle traverse la place et se mettent devant " venez dehors pour que nous vous tuons", “nous avons préparés les bâtons." La police se démène, un inspecteur tâche de raisonner ces femmes en furie. “Est-ce que vous n’êtes pas des braves gens, c’est ce qu’il leur dit,“Vous allez à l’ église le dimanche, et maintenant vous voulez jeter de pauvres enfants à la rue?” Ouiiii répond le coeur.
De derrière les panneaux apparaît une fille, la tête couverte d’un foulard trempé de pluie, elle tremble, de froid et de peur. Comme pour se protéger, elle tient sur son sein une fillette de quelques mois. Elle salue une des femmes les plus exaltée, une dame bien en chair. Elle la connaît. "Cette nuit nous partons. S'il vous plaît, ne nous faites pas de mal." La dame écoute en silence. Puis elle fait un pas vers la rom, et elle crache. Elle rate la cible, elle atteint en pleine figure la fillette. L'inspecteur qui restait sur la trajectoire du crachat incendie du regard la femme. Tous les autres applaudissent. "Bien, très bien."
Ponticelli, 13h30, le règlement de comptes avec les "tziganes" est définitif et sans pitié. La circulation qui devient folle, le son des sirènes, les camions des pompiers, des papiers noircis qui voltigent dans l'air, les agents de garde au camp qui se regardent, perplexes. Ils restaient devant, ceux à cyclomoteur sont arrivés par derrière. Ils ouvrent les bras, ensuite, ce n’est pas si grave, beaucoup des rom étaient partis dans la nuit. "Cela aurait été mieux mieux" s'ils avaient été là”, regrette un homme en polo noir Adidas. "Ceux-là on devrait tous les tuer." Il parle depuis l'habitacle de sa Fiat Punto, où est accroché bien en évidence un crucifix où est écrit , "Sainte Maria delle Arco protégez -moi."
Le premier acte du spectacle, parce qu'il y en aura d’autres, s’est déroulé devant la Villa communale, l’unique oasis de verdure, avec piste cyclable annexe, de ce quartier à la périphérie orientale de Naples, où l'horizon est délimité par de vieux Hlm, filles de la spéculation immobilière voulues par Achille Lauro. Un homme grisonnant avec un blouson de jeans sur les épaules est le plus enthousiaste. “Qui travaille honnêtement peut rester, mais pour les autres il faut prendre des mesures, même avec le feu." Le feu purifie, il bonifie le terrain”."de ces merdes qui ne se lavent jamais", ajoute un garçon avec des lunettes de soleil, cheveux gominé, tee shirt à la mode avec un coeur dessiné dessus, celui produit par Vieri et Maldini. Il y n'a pas de démocratie et l'État ne nous protège pas. Il ajoute, “la purification ethnique est nécessaire" mais comprend-il vraiment le sens de cette phrase ?
Quand ils sont devant les télévisions, la réalité devient plus présentable, on embellit. La grosse femme avec le sac à provisions qui l’instant d’avant applaudissait et invectivait les pompiers -"laisse les brûler, autrement ils reviennent ”- “Sainte Vierge quel désastre, pauvres diables, heureusement qu'ils ne reste personne là-dedans”. Le garçon aux lunettes de soleil devient soudainement plus calme: "c’est juste de les chasser, mais pas de cette manière." La caméra de télévision s'éteint, il éclate de rire.
Sous à un arbre, de l'autre côté de la rue, il y à un groupe de garçons qui observe la scène. Ils regardent tout et tous le monde, personne ne les regarde. Ils semblent invisibles. Leur scooter est garé sur le trottoir. Le chef est un garçon avec un tee shirt moulant noir, les cheveux coupés courts sur le côté. Tous les présents savent qui il est, ils en connaissent avec précision sa parenté. C'est un des petits-enfants du cousin du "maire" de Ponticelli, ce Ciro Sarno qui même depuis la prison continue à être le signore du quartier, chef d'un clan de camorra qu'il a fait de l'enracinement dans le quartier sa force. Quand il voit que la confusion est à son maximum, il fait un signe aux autres. Ils s’activent et, ils démarent leurs cyclomoteurs. Dix minutes après, du camp adjacent, celui en face des immeubles de douze étages appelés les Cinq tours s'élèvent un autre nuage de fumée dense et épais. Le camp est délimité par un tas d'ordures et de bâches. Ce sont les premiers à brûler, la fumée enveloppe les Hlm. La claque se déplace, à moins de 200 mètres il y a un nouvel incendie à applaudir. Les garçons en cyclomoteur disparaissent.
La radio de Police secours informe qu'il y a aussi des flammes dans les deux camps de rue Virginia Woolf, à la frontière avec la commune de Cercola. Sur le sol détrempé il y a une paire de bombes incendiaires rudimentaires. Les roms se sont échappés à la hâte. Dans les baraques il y a encore des marmites sur les fourneaux, les cartables des enfants. À l'entrée d'une de ces habitations en tôle et contre-plaqué, tenu ensemble par une gomme spongieuse il y a un tableau encadré qui contient la photo agrandie d'un enfant souriant, habillé en Polichinelle. Florin, carnaval de 2008, la fête de l’école élémentaire de Ponticelli. A 14h50 il commence à pleuvoir à torrents, une pluie battant qui éteint tout. "Il valait mieux finir le travail", dit un homme âgé pendant qu'il se réfugie sous un auvent de la Villa communale. Une demi-heure plus tard, dans le quartier De Gasperi on voit beaucoup de ces visages jeunes qui montaient et descendaient des cyclomoteurs. C'est le fortin des Sarno, des maisons agglomérés ceint par un vieux mur, avec une seule rue pour entrer et une pour sortir, avec des guetteurs qui feignent de lire le journal sur un banc et par contre qui sont payées pour signaler qui va et surtout qui vient. Mais cette chasse à l'homme ne s'explique pas seulement par la camorra. Cela serait rassurant, mais il n'est pas ainsi. En dessous de l’échangeur de l’autoroute Naples-Salerne, il y a encore les trois derniers camps Rom habités. Des plaques de ciment de l'autoroute tombent des flots d'eau marron sur les baraques. Vous êtes entourées par une série de panneaux en bois. Un groupe de femmes et de garçons qui habite dans les maisons les plus délabrées, celles de la rue Madonnelle traverse la place et se mettent devant " venez dehors pour que nous vous tuons", “nous avons préparés les bâtons." La police se démène, un inspecteur tâche de raisonner ces femmes en furie. “Est-ce que vous n’êtes pas des braves gens, c’est ce qu’il leur dit,“Vous allez à l’ église le dimanche, et maintenant vous voulez jeter de pauvres enfants à la rue?” Ouiiii répond le coeur.
De derrière les panneaux apparaît une fille, la tête couverte d’un foulard trempé de pluie, elle tremble, de froid et de peur. Comme pour se protéger, elle tient sur son sein une fillette de quelques mois. Elle salue une des femmes les plus exaltée, une dame bien en chair. Elle la connaît. "Cette nuit nous partons. S'il vous plaît, ne nous faites pas de mal." La dame écoute en silence. Puis elle fait un pas vers la rom, et elle crache. Elle rate la cible, elle atteint en pleine figure la fillette. L'inspecteur qui restait sur la trajectoire du crachat incendie du regard la femme. Tous les autres applaudissent. "Bien, très bien."
Texte reçu par "mail list".
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