Bakchich | 27 Août 2012 | par Woodward & Newton
Le FMI félicite l’Islande pour son bras d’honneur aux banquiers
Toute honte bue, l’économiste en charge de l’Islande au FMI admet que les insulaires ont fait le bon choix en refusant d’appliquer les cures d’austérité habituellement prescrites par les équipes de Christine Lagarde…
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Maniant une langue de bois bien compréhensible compte tenu du contexte déjà évoqué par Bakchich à 2 reprises, Zakharova a bien sûr omis de rappeler à son interlocuteur, le sort un brin expéditif réservé par les autorités locales, aux banksters locaux à l’origine du naufrage du pays.
Au lieu d’évoquer explicitement le refus islandais de protéger les créanciers de ses banques, sujet forcément touchy pour un fonctionnaire international, elle s’est bornée à souligner « que l’Islande a fait des progrès considérables depuis la crise. Nous avons des perspectives très positives en matière de croissance, particulièrement pour cette année et l’année prochaine puisqu’elle nous paraît reposer sur une base large et solide ».
C’est vrai qu’avec un taux de croissance de 2,4% attendu cette année, le pays va faire des jaloux au sein de la zone Euro où l’on espère, en serrant les fesses, que la décroissance n’excédera pas 0,3% pour la même période. De notre côté on compte beaucoup sur la prime de rentrée scolaire et ses effets forcément multiplicateurs sur la croissance tricolore…
D’ailleurs, aux dernières nouvelles, 39 des 63 députés locaux souhaitent suspendre jusqu’aux élections de l’année prochaine, les discussions engagées en 2010 dans le but de rejoindre l’Union Européenne. On les comprend.
La principale raison du miracle économique islandais, qui distingue le pays de tous ceux qui appliquent au pied de la lettre, les remèdes de cheval à base de cure d’austérité habituellement prescrits par Docteur Lagarde et son équipe d’apprentis sorciers, a ensuite été abordée de biais : « Le fait que l’Islande soit parvenue à préserver le bien être social des ménages face à une consolidation fiscale de grande ampleur est l’une des plus grandes réussites du programme et du gouvernement islandais » a-t-elle concédé sans honte apparente.
Puis, tentant indirectement de justifier la pléthorique bureaucratie du FMI, elle a ajouté que le programme « a été puissamment mis en œuvre, reflétant une parfaite maîtrise de la part des autorités… ». Tu parles…
L’économiste distinguée s’est aussi bien gardée de rappeler qu’en 2008 au plus dure de la crise, la Couronne Islandaise s’était dépréciée de 80% par rapport à l’Euro, un désastre apparent qui n’avait pas impressionné plus que cela les descendants de viking habitués au gros temps. Ils en avaient profité pour combler leur déficit commercial et dégager un excédent avant même que l’année se termine. D’ailleurs cette année, la monnaie locale a encore gagné 15% par rapport à l’Euro depuis le mois de mars.
Daria n’a pas cru bon non plus d’entrer dans des détails aussi triviaux que le taux de chômage ; multiplié par 9 entre 2007 et 2010, il est revenu à 4,8% en juin, à la satisfaction des travailleurs immigrés qui sont de nouveau les bienvenus dans le secteur de la pêche.
S’abandonnant néanmoins à l’enthousiasme ambiant elle a souligné de bonne grâce « que la croissance islandaise est tirée par la consommation privée ; l’investissement repart fortement et bien que, lorsque vous examinez le solde de la balance commerciale, elles aient un impact négatif sur la croissance, les importations ont été fortes, conséquence d’une consommation soutenue et d’une progression du revenu des ménages dont le moral est au beau fixe. Les exportations ont également beaucoup progressé. L’année passée a été un record pour le tourisme. Tout cela constituent des nouvelles très positives… ».
On peut faire confiance aux Islandais qui témoignent d’une pugnacité et d’un réalisme à toute épreuve, dont nos gouvernants, déjà taxés « d’immobilisme estival » par l’opposition qui n’a pas encore digéré sa défaite, seraient bien venus de s’inspirer…
Quant aux nouveaux associés de la SCOP ex-SEAFRANCE, à la reconquête de parts de marché hexagonal, on ne saurait trop leur suggérer l’ouverture d’une ligne régulière Boulogne-Reykjavik.
Avec les douceurs économiques que l’on nous prépare de ce côté ci de la Manche et de la Mer du Nord, nul doute que les deux vaisseaux de la compagnie afficheraient rapidement complet…
Au lieu d’évoquer explicitement le refus islandais de protéger les créanciers de ses banques, sujet forcément touchy pour un fonctionnaire international, elle s’est bornée à souligner « que l’Islande a fait des progrès considérables depuis la crise. Nous avons des perspectives très positives en matière de croissance, particulièrement pour cette année et l’année prochaine puisqu’elle nous paraît reposer sur une base large et solide ».
L'Europe attendra
La principale raison du miracle économique islandais, qui distingue le pays de tous ceux qui appliquent au pied de la lettre, les remèdes de cheval à base de cure d’austérité habituellement prescrits par Docteur Lagarde et son équipe d’apprentis sorciers, a ensuite été abordée de biais : « Le fait que l’Islande soit parvenue à préserver le bien être social des ménages face à une consolidation fiscale de grande ampleur est l’une des plus grandes réussites du programme et du gouvernement islandais » a-t-elle concédé sans honte apparente.
Puis, tentant indirectement de justifier la pléthorique bureaucratie du FMI, elle a ajouté que le programme « a été puissamment mis en œuvre, reflétant une parfaite maîtrise de la part des autorités… ». Tu parles…
L’économiste distinguée s’est aussi bien gardée de rappeler qu’en 2008 au plus dure de la crise, la Couronne Islandaise s’était dépréciée de 80% par rapport à l’Euro, un désastre apparent qui n’avait pas impressionné plus que cela les descendants de viking habitués au gros temps. Ils en avaient profité pour combler leur déficit commercial et dégager un excédent avant même que l’année se termine. D’ailleurs cette année, la monnaie locale a encore gagné 15% par rapport à l’Euro depuis le mois de mars.
Daria n’a pas cru bon non plus d’entrer dans des détails aussi triviaux que le taux de chômage ; multiplié par 9 entre 2007 et 2010, il est revenu à 4,8% en juin, à la satisfaction des travailleurs immigrés qui sont de nouveau les bienvenus dans le secteur de la pêche.
S’abandonnant néanmoins à l’enthousiasme ambiant elle a souligné de bonne grâce « que la croissance islandaise est tirée par la consommation privée ; l’investissement repart fortement et bien que, lorsque vous examinez le solde de la balance commerciale, elles aient un impact négatif sur la croissance, les importations ont été fortes, conséquence d’une consommation soutenue et d’une progression du revenu des ménages dont le moral est au beau fixe. Les exportations ont également beaucoup progressé. L’année passée a été un record pour le tourisme. Tout cela constituent des nouvelles très positives… ».
Le FMI sur 1000 volcans
Bref, tout baigne dans l’île aux 1 000 volcans. La seule inconnue un peu inquiétante tout de même réside dans la levée du contrôle des capitaux prévu au plus tard pour fin 2015 que l’économiste du FMI a évoquée forcément avec la gravité qui sied à sa fonction : « la levée du contrôle des capitaux est un défi majeur pour l’Islande et ce n’est pas une tâche facile. Le gouvernement a de nouveau accès aux marchés internationaux de capitaux ; le nettoyage des bilans des banques a été réalisé à une bonne vitesse ( !). Il est donc important que les gains obtenus soient consolidés… ».Quant aux nouveaux associés de la SCOP ex-SEAFRANCE, à la reconquête de parts de marché hexagonal, on ne saurait trop leur suggérer l’ouverture d’une ligne régulière Boulogne-Reykjavik.
Avec les douceurs économiques que l’on nous prépare de ce côté ci de la Manche et de la Mer du Nord, nul doute que les deux vaisseaux de la compagnie afficheraient rapidement complet…
Adresse de cet article, http://www.bakchich.info/international/2012/08/27/le-fmi-felicite-lislande-pour-son-bras-dhonneur-aux-banquiers-61619
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