22 octobre 2014

A Cahors le 28, soutien aux 9 militants de la Conf' (1 000 vaches)

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Le Lot en Action | par Christian Rossi | 15 octobre 2014

En France, 70 000 éleveurs laitier vivent difficilement de leur travail, avec 50 vaches en moyenne. Le prix du lait nécessaire à une juste rétribution est évalué à 350 euros/tonne, celui payé par les laiterie se rapproche plus des 300 euros/tonne, lequel après écrémage est revendu au consommateur, en entrée de gamme, 600 euros par la grande distribution.

Aujourd'hui le maintien d'éleveurs nombreux sur tout le territoire nécessite une revalorisation significative du prix du lait alors qu'il sera mis à mal par la suppression des quotas laitier.

Dans ce contexte, la mise en place d'une usine à lait de 1 000 vaches, qui pourra se permettre de commercialiser le lait à seulement 250 euros/tonne, car ce ne sera que le sous produit d'un méthaniseur géant fortement subventionné pour sa mise en place et son fonctionnement(2 millions et demi d'euros de subventions publiques par an), et qui ne sera qu'un prototype destiné à être multiplié sur l'ensemble du territoire, est la mort programmée des élevages à taille humaine.

Il ne faut également pas perdre de vue les conséquences environnementales, en effet, pour fonctionner correctement, ce méthaniseur doit être approvisionné quotidiennement en matière sèche et les effluents d'élevage étant insuffisants une collecte de déchets divers sera organisée dans un rayon de 120 km autour du site, de même de la culture de maïs est prévue dans le seul but de l'alimenter. On ne peut que se poser la question du bilan énergétique d'un tel projet.

Pour alerter les politiques, qui, influencés par le syndicat majoritaire soutiennent largement cette réalisation, ainsi que l'opinion publique sur les conséquences prévisibles en terme d'emploi, d'occupation du territoire et d'atteinte à l'environnement, la confédération paysanne, dont la position n'est pas entendue, a une nouvelle fois organisé sur le site une action symbolique.

Le 28 mai dernier, une cinquantaine de paysans venus de toute la France dont un membre de la confédération paysanne du Lot, se sont retrouvés, au petit matin après avoir informé la presse, sur le chantier pour démonter, sans violence ni saccage, quelques boulons de la salle de traite (qui est destinée à fonctionner 22h/24) afin de les remettre symboliquement aux ministres de l'agriculture et de l'environnement qui les ont tout aussi symboliquement refusés.

Alors que cette action médiatique s'est déroulée à visage découvert devant les caméras, cinq de nos camarades ont subis, comme de vulgaires délinquants, la répression policière et sont restés 48h en garde à vue; le porte parole national, Laurent Pinatel, a été arrêté avec violence par des policiers en civil qui l'ont plaqué au sol sur le quai de la gare alors qu'il revenait, après avoir rencontré Stéphane Le Foll, soutenir les gardés à vue à Abeville.

Cette réaction policière a entraîné de nombreuses manifestations de soutien, en particulier à Rodez, où la confédération paysanne a retenu en «garde à vue» pendant plusieurs heures le conseiller agricole de François Hollande pendant que ce dernier inaugurait le musé Soulage.

La presse, présente pour suivre le président, s'en est fait largement l’écho.

Le procès qui devait avoir lieu le 1er juillet a finalement été reporté au 28 octobre à Amiens et sera pour le syndicat l'occasion de dénoncer le projet de ferme usine et ses conséquences.

A cette occasion, la confédération paysanne du Lot organise une action ce même jour devant le palais de justice de Cahors sous la forme d'un pique-nique paysan à partir de 11h, nous vous y attendons nombreux !


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Lire aussi : 28 octobre: procès de l'industrialisation de l'agriculture
 

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