Les contrôles et arrestations massifs de sans-papiers s'intensifient dans les quartiers et les gares. Au métro La Chapelle (ligne 2) et sur les boulevards qui l'entourent, ils sont devenus presque quotidiens : policiers et contrôleurs Ratp traquent, tôt le matin à l'heure d'aller au travail (à partir de 6 heures) et le soir, les sans papiers et les fraudeurs.
Plutôt que de faire des grosses rafles visibles, les flics préfèrent opérer en petites unités de civils. Les détenus du centre de rétention de Vincennes expliquent qu'ils se sont fait arrêter par des policiers déguisés en jeunes couples ou passants du quartier, puis emmener au commissariat dans des voitures banalisées.
En discutant entre eux, les détenus ont remarqué qu'à chaque jour correspondrait un faciès : par exemple, au mois de mai, les jeudi et vendredi les flics n'auraient contrôlé que des maghrébins.
Le choix de ce quartier n'est pas anodin : entre Barbès et Stalingrad, la police sait qu'elle va attraper des travailleurs sans papiers. Et les autorités - de la préfecture à la municipalité - y
trouvent leur compte, ça « nettoie » le quartier pour laisser place à la « mixité sociale » avec l'installation des bobos sur les Quais de Seine et à la Goutte d'Or. Cela fait plusieurs années que ces quartiers sont en « restructuration » : augmentation des loyers, expulsions des pauvres aux portes de Paris, contrôle des places et des rues. La Chapelle, comme beaucoup d'autres quartiers, est un secteur d'application de la politique d'immigration de la France et de l'Europe : expulser un maximum de clandestins tout en mettant en place l' « immigration choisie et dévouée ». C'est le meilleur moyen pour optimiser le contrôle sur tous les travailleurs et sur tous les
migrants.
Face à ces arrestations des gens s'organisent. En témoignent les réseaux d'alerte téléphoniques mis en place dans certains quartiers de la région parisienne pour se prévenir des contrôles, se rendre sur place et opposer une résistance à la police. Dans les centres de rétentions les personnes arrêtées se révoltent (grèves de la faim, émeutes, refus du contrôle et de rentrer dans les cellules...) et devant ces prisons, des manifestations et des parloirs sauvages se multiplient.
source: AC
5 juin 2008
Entre Barbès et Stalingrad, la traque banalisée s'intensifie
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