Depuis 1 an, Lavaur, Lyon, Orvault, Marseille, Chauconin, Porcheville, Quiévrechain, c’est la création de 7 prisons pour mineurs.
Depuis 6 ans, c’est une avalanche de lois sécuritaires qui facilite l’incarcération. En Midi Pyrénées, c’est environ 2 fois plus de mineurs incarcérés. Et demain… ?
En créant des prisons pour mineurs, le gouvernement a fait le choix de réduire de façon drastique les moyens de l’éducation, de l’insertion et du soin, 10 foyers PJJ et services ont mis un terme à leur activité. Au cours des trois prochaines années, la fermeture d’une trentaine de foyers est programmée. La prison est la seule vitrine ! L’envers du décor : C’est la création d’unités strictes qui augmentent le temps d’encellulement, c’est aussi des personnels qui disent les effets de l’incarcération sur les mineurs, conformisme ou caïdat, violences, dégradations, saccages, transferts de mineurs rebelles vers d’autres prisons plus classiques, récidives, distribution de calmants, des tentatives de suicide et un suicide à l’EPM de Lyon.
Si la durée moyenne actuelle de détention tend vers les 2 mois ½, certains professionnels « déplorent » les séjours courts des adolescents qui ne permettent pas de créer une relation. N’oublions jamais :Que l’incarcération est une rupture supplémentaire, qu’elle révèle des troubles psychologiques et qu’elle pose des questions sur les possibilités de traitement en milieu carcéral, qu’elle se traduit, pour une bonne partie des mineurs détenus, par une augmentation des poursuites pénales intra muros faisant suite à des violences ou infractions, qu’elle n’a jamais permis à un adolescent de construire une vie autonome et responsable en liberté : …dehors ; tout est à commencer ou à recommencer… Dans le même temps, la commission VARINARD installée en avril poursuit la remise en cause d’une justice spécialisée pour les mineurs, sous tendue par un certain type de déclarations telles que celle du Président de la République: « La taille des adolescents d’aujourd’hui n’est pas la même que celle de hier, il convient de les juger comme des adultes !... ». C’est à dire pouvoir juger les adolescents comme s’ils étaient des majeurs. Nous réaffirmons qu’il reste indispensable d’avoir une approche globale, sociale, éducative des problèmes de la jeunesse. Afin de lutter contre le morcellement des parcours de vie des mineurs en difficulté, qu’ils aient ou non commis des délits, l’éducation demande de l’ambition, du temps et des structures éducatives à la hauteur des enjeux. Dans les quartiers populaires, le taux de chômage des jeunes atteint 30%. Une réelle politique de développement social serait en mesure de lutter efficacement et durablement contre les discriminations et ainsi redonner de l’espoir à tous, dans la construction de son avenir.
Nous appelons à la fermeture des EPM, à Lavaur comme ailleurs. Nous exigeons le transfert des moyens pour le développement de dispositifs éducatifs et diversifiés pour accompagner la jeunesse dans le cadre d’une véritable politique éducative émancipatrice.
Le collectif TOULOUSE LIBERTES regroupe des associations, des syndicats et des partis politiques. Créé en 2002, il s’est donné une double mission :- informer et sensibiliser sur les lois liberticides votées ou en préparation comme sur les expérimentations locales- susciter une réaction contre la logique sécuritaire installée dans la société par les gouvernements successifs C/o SCI “Atelier du droit” - 20, rue Sainte Ursule - 31000 TOULOUSE courriel : toulouse.libertes@abri31.org- - internet : www.truc.abri31.org/libertes
13 juin 2008
Communiqué du collectif TOULOUSE LIBERTES
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