19 août 2011

19 août, Japon

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19 août, Japon (mis à jour + vidéo) 


La journée commence fort là-bas, un séisme de magnitude 6.7 ! Toujours dans le secteur du séisme primitif.
La sismicité a augmenté sérieusement ces jours-ci...



Scoop-it

Tepco déclare que la centrale de Fukushima n'a pas été directement endommagée par le séisme du 11 Mars | bloomberg.com

(traduction) Junichi Matsumoto, directeur général du fournisseur d'énergie a indiqué à Tokyo aujourd'hui (NDT le 18/08) aux journalistes que les principaux bâtiments et équipement de TEPCO  dans les centrales nucléaires de Fukushima Dai-Ichi et Dai-Ni n'ont pas été directement endommagés par le tremblement de terre du 11 Mars.
 Le fournisseur de services était interrogé par le régulateur nucléaire du Japon sur l'évaluation des dommages directement causés par le tremblement de terre aux équipements, y compris les bâtiments abritant les  réacteurs et les turbines dans les deux centrales de Fukushima.

(Commentaire :  nous avons signalé dans la soirée du 18/08 que TEPCO avait fourni ces documents exclusivement en langue japonaise. Avec cette dépêche, on peut imaginer que la polémique va rebondir... Par contre le contrôle in situ risque d'être encore un peu périlleux pour quelques temps. )

Illustration : vaut pour le commentaire .... évidemment !

EX-SKF

Centrale de Fukushima : le SARRY de Toshiba démarre sa pleine activité

Le système de traitement de l'eau contaminée, qui a été en proie aux ennuis depuis sa mise en chantier début juin, a maintenant son SARRY de Toshiba. Il faut espérer que le système de traitement d'eau va pouvoir maintenant fonctionner de manière stable pour diminuer la quantité d'eau fortement contaminée de la centrale.

En changeant des connexions, TEPCO peut utiliser les trois systèmes ou en contourner un ou plus s'il y a un problème.

SARRY (''Simplified Active Water Retrieve and Recovery System'') peut fonctionner en solo, sans le Kurion ou l'AREVA, et être capable d'éliminer les matériaux radioactifs de l'eau d'un millionième, ou à peu près comme le déclare l'article de l'Asahi Shinbun. Nous verrons.

SARRY ("Simplified Active Water Retrieve and Recovery System") can run on its own, without Kurion or AREVA, and still be able to achieve the reduction of radioactive materials in the water to 1-millionth, or so it's claimed in the article by Asahi Shinbun. We'll see.

Publié par TEPCO pour la presse le 18 août :




Radioactivité au Japon : une ville de Hokkaido mesure la radioactivité alors qu'un dépôt ''temporaire'' de débris de la catastrophe est possible à proximité

Une association de voisinage dans un quartier de la ville de Tomakomai à Hokkaido (l'île au nord de Honshu) a démarré des mesures dans le quartier pour obtenir des données de référence. Pourquoi ? Parce qu'un dépôt temporaire venant de Tohoku va peut-être s'installer à proximité.

Maintenant c'est devenu une loi du gouvernement national de faire la collecte de débris et d'ordures, plusieurs villes et cités qui ont presque échappé au panache radioactif de la centrale vont pouvoir recevoir ''leur part'' de radioactivité via les débris radioactifs – soit directement, ou sous forme de cendres radioactives après incinération.

Je ne pense pas que ces citadins veulent de débris, les habitants des cités et villes du Japon non plus quand c'est peut-être pour recevoir des débris de la catastrophe pour un stockage ''temporaire'' ou une décharge réelle. Mais il semble qu'il y ait une sorte de campagne qui démarre, où des ''célébrités'' apparaissent dans les médias pour soit féliciter Fukushima pour sa persévérance en face de l'adversité ou dénoncer ces japonais ''égoïstes'' qui ne veulent pas de radioactivité dans leur voisinage ou dans leur nourriture.


Le gouvernement japonais va lever l'interdiction de commercialisation du boeuf de Fukushima et Miyagi (Hello, rebonjour le boeuf radioactif)

Rien de ce qui parvient du Japon n'a plus aucun sens, ces informations s'ajoutent donc à cette liste qui grossit.

Le gouvernement national va lever l'interdiction sur la vente et la commercialisation de viande de boeufs élevé dans les préfectures de Fukishima et Miyagi parce qu'il est satisfait que le foin de riz soit maintenant séparé des autres aliments – que ce soit en ensilage ou en silo – ce qui fait qu'ils ne servira pas à l'alimentation des animaux.

Si je me souviens bien, le souci n'était pas le foin de riz, mais la viande elle-même, qui testait haut en césium radioactif sur tout le Japon car les boeufs venant de ces deux préfectures avaient été vendues bien au-delà en raison des prix soudainement abordables. Ils étaient particulièrement favorables pour certaines municipalités (surtout Yokohama) très à cheval sur les prix en nourrissant les enfants des écoles maternelles avec, ignorant les manifestations des parents.

Les humains mangent le boeuf, pas le foin de riz que je sache. Mais aujourd'hui l'interdiction sera levée à cause d'une ...procédure de stockage du foin de riz ?

Du Mainichi Shinbun (18 août) :



Le gouvernement japonais se prépare le 18 août à une levée totale de l'interdiction de la commercialisation de la viande de boeufs élevés dans les préfectures de Fukushima et Miyagi. Le gouvernement en donnera l'ordre aux gouverneurs des deux préfectures dès le 19. La commercialisation avait été interdite depuis le 19 juillet en raison de la présence d'un taux de césium radioactif dépassant la limite de sécurité (500 becquerels/kg). Fukushima et Miyagi seraient les premières à voir l'interdiction levée.

Le ministère de l'agriculture, le ministère de la santé, les préfectures de Fukushima et Miyagi avaient discuté des moyens de stocker le foin de riz contaminé et de tester les matériaux radioactifs après l'abattage. En résultat, le gouvernement est satisfait que le foin de riz contaminé soit clairement séparé des autres aliments et recouvert de feuilles en plastique ou qu'il ait été enterré dans des silos de manière à ne pas être utilisé comme nourriture. Tant que les tests pour la viande sont en-deça de la limite provisionnelle de sécurité, le gouvernement autorisera la commercialisation.
Dès que les mêmes conditions seront remplies à Iwate et Tochigi, le gouvernement y lèvera l'interdiction.
Le ministère de la santé voulait que le foin contaminé se trouve en dehors des fermes d'élevage pour lever l'interdiction. D'un autre côté, le ministère de l'agriculture et les préfectures ont insisté pour que le foin reste dans les fermes du moment qu'il est séparé des boeufs, parce que ce serait difficile pour les fermes de sécuriser l'espace de stockage à l'extérieur.

Le ministère de la santé a donc perdu. C'est ce ministère qui est censé protéger les consommateurs.
Testeront-ils tous les boeufs ? Non ? Même pas à Fukushima. Ils ne testent que la viande des bêtes élevées dans la zone d'évacuation programmée et la zone d'évacuation d'urgence en dehors du rayon de 20 km de la centrale. Partout ailleurs dans la préfecture de Fukushima, la première bête à être commercialisée sera testée. Si elle passe le test, toutes les bêtes seront vendues.
Même en faisant le test, ils ne feront que le test simple utilisant des instruments à un prix ''abordable'', ne coûtant que quelques milliers de dollars et ne prendront que 15 mn pour le faire, et tant que le chiffre sera en dessous de 250 becquerels/kg ils n'iront pas plus loin. Ce n'est que si cela dépasse les 250 becquerels qu'ils se serviront d'instruments chers qui coûtent des centaines de milliers de dollars et qu'il prendront une heure pour tester.

Qu'en est-il des nouvelles fin juillet comme quoi le césium radioactif n'est pas distribué uniformément dans la viande, même pas à l'intérieur du même morceau ?

Bon, cela ne figure pas dans le manuel des élites bureaucratiques de ces deux ministères et Fukushima et Miyagi seront les dernières à être alertées.

Donc, on y retourne. Le boeuf radioactif sera une nourriture obligatoire à cause de la pression sociale, maintenant que le gouvernement le déclare sain. Aucun moyen de tester toute la viande, et même fait, un morceau de viande peut tester différemment d'un autre morceau de la pièce. Et ils ne vous diront même pas si c'est 244 becquerels/kg ou 2 becquerels/kg, tant que ça reste en dessous de 250.
La préfecture de Fukushima, par probable anticipation de la levée d'interdiction, a lancé une nouvelle campagne pour pour promouvoir la production de Fukushima – légumes, fruits, viande – en utilisant des célébrités.
Les gouverneurs de ces deux préfectures feront sans doute une cérémonie de ''déclaration de sécurité'' de leur côté, et mangeront du boeuf devant la presse pour convaincre la nation et le reste du monde. S'ils sont aussi courageux que le gouverneur de Shizuoke, ils iront dans un restaurant gastronomique japonais à New-York et inviteront des célébrités qui aiment la cuisine japonaise et mangeront le boeuf sain qui a été testé en dessous de la limite de sécurité japonaise.


Une autre ''rumeur sans fondement'' : les cigales japonaises ont été terriblement silencieuses cet été
C'est l'un de ces petits bouts d'info que les gens au Japon échangent dans les médias sociaux depuis le début de l'été : ''je n'entends pas les cigales cette année''.

L'été typique du Japon est chaud et humide (sauf dans quelques coins chanceux comme à Hokkaido) et l'air est rempli du chant des cigales.

Mais cette année, les gens rapportent que les cigales sont soit extrêmement calmes ou totalement silencieuses dans une grande partie du Japon. L'exception semble se trouver dans la région de Kansai, mais presque partout les autres gens disent qu'ils n'entendent pas les cigales et que c'est un été étrangement calme.

Il est tout à fait possible que cela ait été comme tous les ans et que les gens ont commencé à prêter une plus grande attention à la nature autour d'eux après l'accident nucléaire.

Mais certains ont commencé à poster des photos de cigales trouvées cet été. Pas étonnant qu'elles ne chantent pas. A nouveau, il est tout à fait possible que les cigales japonaises sont malformées depuis longtemps et que les gens viennent juste de le remarquer, et que cela n'a rien à voir avec la radioactivité.

Photo d'une cigale prise à 60 km de la centrale le 22 juillet :




Une cigale à 120 km de la centrale. La personne qui a pris la photo dit sur son blog le 15 août qu'elle était par terre et essayait d'agiter ses ailes et est morte peu après :


Des cigales à 300 km de la centrale. La personne qui a posté la photo dit que dans une année normale il y a environ 100 cigales dans son jardin entre mi-juillet et mi-août mais que cette année l'éclosion a atteint son pic début août. Elle dit aussi que la proportion mâles femelles est très inégale cette année (plus de femelles que de mâles, et seuls les mâles chantent pour attirer les femelles) et qu'elle a trouvé 8 cigales incapables de sortir de leur enveloppe et qu'elles sont mortes avant d'éclore. Dans une année normale, elle n'en trouve que une ou deux qui ne réussissent pas à éclore et meurent.

Elle suspecte les cigales d'avoir pris leur nourriture radioactive sur des racines d'arbres ayant absorbé des matériaux radioactifs depuis l'accident. Les retombées radioactives comme celles du césium n'ont pu pénétrer assez profondément dans le sol pour affecter directement les cigales.
Les cigales passent entre 2 et 5 ans enterrées avant d'éclore et de vivre un bref été. D'autres disent seulement une semaine, d'autres disent un mois.
Il y a une autre possibilité que les cigales soient calmes, et ce n'est pas bon non plus. On dit dans le folklore qu'un été avant un gros séisme est très calme avec très peu de cigales.

L'énigme du boeuf radioactif : de hauts niveaux de césium détectés dans du boeuf qui n'a pas mangé de foin radioactif

Houps. C'en est fait de la levée d'interdiction de la commercialisation pour Fukushima.
Où donc les boeufs ont ils pris la dose de césium radioactif ? Dans l'air ? Dans l'eau ? Personne ne le sait, parce que tout le monde au gouvernement et chez les producteurs a fait des recherches uniquement pour le foin de riz.
Du NHK News japonais (19 août) :

Selon le ministère de la santé, du césium radioactif en quantité dépassant la limite provisionnelle a été détecté dans du boeuf dont les bêtes ont été élevées dans la préfecture de Fukushima. Cette viande a été stockée dans une usine de transformation et selon une enquête récente les animaux n'ont jamais été nourris au foin de riz. Le gouvernement national allait lever l'interdiction de commercialisation de la viande dans la préfecture de Fukushima aujourd'hui 19 août, mais a demandé au contraire au gouvernement préfectoral de Fukushima de continuer l'interdiction de commercialisation durant le temps pour mener une enquête plus poussée.

Dans un article séparé (lien en japonais), le fumier fait à Tama, district de Tokyo, avec des fientes de poulet mélangé à des feuilles mortes et de la sciure de bois contiendrait 890 becquerels/kg de césium radioactif. J'espère que cela vient des feuilles mortes ou de la sciure et non des poulets. Les poulets sont nourris avec des aliments provenant des US, et ils sont élevés hors sol.

Une vidéo dont le lien m'a été envoyé par Korrigan (merci). La colère des habitants de Fukushima face aux autorités.
"A classer dans le dossier lâcheté, inconséquence et médiocrité de l'homme", commente Korrigan dans son mail.

Vidéo visible (ici sur alter du lot) dans la colonne de gauche (note de paco).

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