15 novembre 2014

A Elne (Pyrénées orientales), l’esprit de Vichy est de retour.


Par Raoul Marc Jennar | son blog | 11 novembre 2014

Lors de la séance du Conseil municipal d’Elne, le 29 septembre 2014, la nouvelle municipalité d’Elne a décidé l’annulation d’une délibération prise par l’ancienne municipalité (24 février 2014) donnant aux rues d’un lotissement en construction, des noms de femmes célèbres qui, au-delà de tout parti-pris idéologique, se sont illustrées pour leur combat dans l’humanitaire, la résistance ou le droit des femmes.

Ainsi les noms de :
Lucie Aubrac, résistante ;
Geneviève De Gaulle-Anthonioz, résistante, déportée, fondatrice et présidente d’ATD Quart-Monde ;
Martha Desrumaux, résistante, déportée ;
Lise London, résistante, déportée ;
Madeleine Fillols, célèbre sage-femme qui accoucha nombre d’enfants à la Maternité d’Elne ;
Mère Teresa de Calcutta dont on connaît l’oeuvre humanitaire ;
Rosa Park, noire américaine qui refusa de laisser sa place à un blanc dans un bus aux USA à une époque où elle avait obligation de le faire ;
Olympe de Gouges, héroïne de la Révolution Française, auteure de la « déclaration des droits de la femme et de la citoyenne », guillotinée en 1793 ;
…seront désormais remplacés par des noms de « pics » pyrénéens tel « Canigou », « Costabonne », « Carlit », « Fontfrède »…

L’esprit de Vichy est de retour. Voilà où conduisent des discours comme ceux de Sarkozy (à Grenoble) ou de Valls (sur les Roms); voilà où conduisent des ouvrages comme ceux de Zémour; voilà où conduit la banalisation du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie, des thèses révisionnistes. L’esprit des Lumières est, comme aux pires heures des années 1932-1945, battu en brèche dans un pays où droite décomplexée et droite complexée alternent pour pratiquer les mêmes politiques qui portent aux nues le chacun pour soi et qui dénoncent comme « archaïques » et « passéistes » les politiques fondées sur la solidarité.

rmj

 http://www.jennar.fr/?p=3993


Pétition:

Elne : Noms de rues et direction de la culture.


Lors de la séance du Conseil municipal d’Elne, le 29 septembre 2014, la nouvelle municipalité d’Elne a adopté deux décisions politiques graves :

1- L’annulation d’une délibération prise par l’ancienne municipalité (24 février 2014) donnant aux rues d’un lotissement en construction, des noms de femmes célèbres qui, au-delà de tout parti-pris idéologique, se sont illustrées pour leur combat dans l’humanitaire, la résistance ou le droit des femmes. Lucie Aubrac, Madeleine Fillols, Lise London, Olympe de Gouges, Mère Teresa, Geneviève De Gaulle-Antonioz, Martha Desrumeaux, Rosa Park.

2- La suppression du terme « culture » de l’organigramme des services municipaux et du même coup la suppression du poste de direction de la culture, qui devient direction du développement économique et patrimonial. Cette suppression s’accompagne de la baisse conséquente d’une bonne part de ses moyens financiers (gel des crédits d’acquisition de la médiathèque, suppression de manifestations artistiques, recul sur la Maternité….).

Ces deux actes, dont on peut craindre qu’ils découlent d’une « lepenisation » des esprits, nient la notion de service public local, nient que la culture et l’art sont des vecteurs du développement individuel et collectif, nient qu’ils sont essentiels au « vivre ensemble », nient qu’ils contribuent à la formation du jugement du citoyen et donc à la démocratie.

La culture est en danger, non seulement par la précarisation des statuts de ses principaux acteurs (le statut des artistes et techniciens intermittents du spectacle en est l’un des exemples) mais aussi par la disparition, lente mais sûre de la culture, des décisions, actes publics et des projets politiques.

En signant cette pétition, je demande à la nouvelle municipalité d’Elne et à son maire de redonner les noms aux rues, tel que prévu, dans la délibération du 24 février 2014 et de renoncer à la suppression du poste de direction de la culture.
 

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