« C’est l’histoire de deux enterrements. Voilà deux enterrements qui tombent nez à nez, face à face.
Le premier c’est un enterrement très important… C’est l’enterrement du roi du pétrole, le patron de Total mort accidentellement. Hommage de la nation unanime ! Hommage de tous les médias ! Hommage de la terre entière ! Un hommage vibrant !
Le deuxième enterrement… C’est celui de Rémi, Rémi Fraisse, 21 ans, tué par une grenade offensive tirée par un gendarme, dans une manif’ contre le barrage de Sivens. Hommage beaucoup moins vibrant ! Le premier ministre parle de « casseurs », on parle de « bavure », on dit que « si l’on veut mourir pour des idées il faut assumer ».
A l’enterrement du patron de Total le roi du pétrole, on l’a peu souligné, il y avait des oiseaux. Des oiseaux endeuillés. Des mouettes. Des goélands tout en noir. Le noir de la marée noire. Le noir de l’Erika. Le naufrage pour lequel Total a été condamné. C’était des oiseaux du parti des oiseaux, le parti de Rémi, le parti des « djihadistes verts ». Rémi Fraisse est un « djihadistes verts » ! C’est l’expression de Xavier Beulin de la FNSEA.
Passé le respect à l’égard des morts, les deux figures en quelques jours sont devenues les symboles de notre présent. Deux symboles inconciliables. Il faut choisir son camp : l’assassinat ou l’accident.
L’oligarchie a choisi ! Le gouvernement a choisi ! Le cynisme, la violence, le mépris, et tout ce qui dégoute et fait gonfler les rangs de la Marine.
Alors choisi ton camps camarade. Le vent se lève, il n’y a pas d’arrangement.
Cours camarade ! Les oiseaux noirs en mourant te regardent. Cours camarade ! Le vieux monde est derrière toi ! »
Daniel Mermet
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