Photo Louis Witter |
Les forces de l’ordre ne sont pas faites pour tuer ni brutaliser des manifestants
Le débat qu’ouvre la mort de Rémi Fraisse est forcément politique puisque l’origine de cette mort est politique. Elle a sa source dans un refus de débattre qui a le soutien du gouvernement (mais à quoi sert alors la politique si elle ne veut pas débattre ?).
SUD INTERIEUR doit le dénoncer parce que la police ou la gendarmerie ne sont pas et n’ont pas à être un instrument politique, c’est un service public, au service du public et non d’une telle politique qui méprise les gens.
C’est parce que la police, ou dans le cas présent, la gendarmerie, sont détournées de leur travail que Rémi Fraisse est mort.
La direction de la gendarmerie, mais aussi le préfet et le ministre en portent toute la responsabilité.
Il est en effet stupéfiant de pouvoir comprendre que la police ou la gendarmerie seraient incapables d’empêcher les « casseurs » d’agir alors qu’elles en tirent a posteriori prétexte pour utiliser des armes de guerre contre la population.
Ce qui s’est passé à Sivens n’est que la conséquence prévisible des abus constatés dans l’emploi des CRS et des gardes mobiles dans les manifestations de Nantes et de Paris.
La hiérarchie responsable de ces abus s’abrite derrière des justifications qui n’en sont pas(1).
Une telle simplification aboutit à comprendre que cette hiérarchie réduit la mission de la police où de la gendarmerie à cogner sur les manifestants.
C’est indigne et inacceptable pour tous les agents du ministère de l’intérieur, qui sont avant tout des citoyens préoccupés de leurs droits fondamentaux et de leurs libertés publiques,
et dont leur engagement professionnel vise justement à garantir l’exercice à tous leurs concitoyens.
Il y avait une époque ou la police infiltrait les mouvements pour anticiper les violences et il est lassant d’entendre aujourd’hui un discours policier à évoquer des groupuscules « radicalisés » sans même être capable d’en citer un seul précisément.
Cogner – voire tuer – des manifestants, au prétexte de lanceurs de cocktails molotovs, sans jamais en arrêter un seul ou être capable de prévenir leur action alors que la police était capable de s’informer sur des mouvements clandestins autrement plus sérieux, est donc une imposture, un mensonge.
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