Nous entendons les appels à un soulèvement concernant les sans-papiers
(manifestations, grève de la faim?) orchestré par des associations et
partis politiques de gauche.
Nous appelons à la vigilance.
Nous refusons qu'encore une fois les sans-papiers, les démunis servent
de prétexte pour renforcer une gauche désabusée.
Nous n'oublions pas la mobilisation de St Bernard en 1996, la prise de
position des partis politiques, leur hypocrisie et leur désengagement
jusqu'à laisser pourrir la situation.
Nous n'oublions pas non plus Ceuta et Melilla en 2005, et le vide de
réactions,
Nous n'oublions pas non plus les morts quotidiens qui tentent la
traversée des frontières.
L'immigration économique n'appelle pas une réponse d'assistanat ou
d'humanitaire. C'est un problème politique entretenu par une logique
et un projet politique néocoloniaux.
« Celui qui échappe à Abdoulaye Wade (Sénégal), à Mohamed VI (Maroc)
et aux tirs de Zapatero (Espagne), est raflé par Sarkozy »
Tant que la politique française, de droite comme de gauche, optera
pour une main mise politique et économique des pays en voie de
développement, en soutenant au pouvoir des chefs d'Etat relais, en
empêchant les développements locaux des moyens de production, les
populations en pâtiront, s'appauvriront et s'exileront.
La seule issue est une politique d'autonomie et de coopération entre
les pays, pour le bien vivre et l'émancipation des populations. En
dehors de cet objectif tout n'est que mascarade.
Depuis 1981, la gauche a pratiqué la même logique politique que la
droite envers les opprimés.
Sarkozy a démasqué les tenants de la gauche plurielle : Strauss-kahn,
Kouchner, Besson, Rocard, Védrine?
Mais, là où le PS et le PC ne sont plus admis, d'autres prennent le
relais : Arlette Laguiller (la grande absente au moment de St Bernard
parce que sa politique anti-néocolonialiste radicale l?a conduit à
refuser la bande politique de l?époque : Voynet, Mamère, Krivine,
Jospin?), Olivier Besancenot, trop jeune à l'époque, remplace
maintenant Alain Krivine. Demain, se sont eux qui nous rabattront vers
la gauche plurielle, qui nous appèleront à voter PS, probablement
Strauss-Kahn à qui la droite est en train de préparer le terrain pour
s'opposer à l'UMP, alors qu'ils ont fondamentalement la même
politique. Et cela, toujours au mépris de ceux pour qui ils prétendent
lutter et améliorer les conditions de vie.
Nous avons les chefs d'Etats que nous méritons.
« Etre de gauche » n'est pas que sur le plan théorique ou
rhétorique, c'est une nature, des pratiques. La majorité des
politiques qui se prétendent de gauche n'ont rien de gauche et sont
gauches. A force d'insister ils détruisent le pays. La France est dans
un triste état, et on oublie les RMIstes, on oublie les sans-logis,
les travailleurs pauvres? Les acteurs changent mais les méthodes
politiques sont les mêmes : Mitterrand, George Marchais, puis, Jospin,
Hue, Voynet, et maintenant Strauss-Kahn, Laguiller, Besancenot, Bové.
Que proposez-vous, vous les hommes de gauche pour les précaires ?
Vous ne pouvez rien pour les immigrés !
Avant de prétendre les aider, commencez par exister en tant qu'hommes
de gauche, cela règlera déjà pas mal de problèmes.
Votre démarche aujourd'hui est du déjà vu.
Nous ne sortirons pas des problèmes qui se posent depuis des décennies
en les reposant de la même manière.
Aucune politique de gauche ne se fera sans tenir compte des données
qui ont été recueillies depuis plus de 20 ans, des nécessités et sans
mettre hors d'état de nuire ceux qui ont déjà nuis. Ceux qui ont
participé à la gestion de la gauche plurielle depuis 1981 n'ont plus
rien à faire dans le projet qui doit se mettre en place pour redresser
la situation.
Soyons déterminés et vigilants.
Un des plus durs coups reçu depuis près de 30 ans est venu de la
gauche qui a détruit tout une génération, une partie de la jeunesse et
des forces vives en donnant le RMI pour reculer l'échéance de la
déchéance.
Cette méthode est la même utilisée jadis par Somoza, un dictateur
d'Amérique latine qui donnait de l'alcool et de la drogue à la
jeunesse de son pays pour l'empêcher de penser et de contrer ses
pratiques réactionnaires.
Les peuples n'ont pas besoin de tranquillisants et d'assistanat !
Avec nos moyens, nous continuerons à nous battre pour l'émancipation
des peuples et des individus.
Paris, le 21 janvier 2008
Bamba Gueye Lindor,
Collectif des Damnés de la Terre
www.damnesdelaterre.org
contact@damnesdelaterre.org
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