Chroniques du Yéti | 17 janvier 2013
La guerre déclenchée au Mali, ce n’est pas au Mali que Robert Fisk, envoyé spécial pluri-décennal du quotidien anglais The Independent dans ces régions, en voit le dénouement. Mais plus probablement dans le vaste désert algérien.
« Ça sonne comme un replay de la guerre civile vicelarde de 1990-99 », écrit Fisk. Une guerre qui ne s’est jamais réellement achevée. Ou alors à la frontière du vaste désert où les autorités algériennes jugèrent toujours très prudent de ne pas s’aventurer.
Un coffre-fort avaleur d’Occidentaux
Et de fait, c’est bien là que les combattants islamistes viennent de porter leur premier coup d’envergure à leurs agresseurs français. Une attaque spectaculaire du site gazier d’In Amenas, 41 otages d’un coup. Et le gouvernement français convoquant dans la foulée un conseil d’urgence, ce qui est toujours révélateur d’un certain désarroi.
C’est dans ce même désert, rappelle Fisk, que l’armée française combattit vainement les nationalistes algériens entre 1954 et 1962. Le principal point faible, ce n’est pas la frontière du Nord-Mali, à près de 1000 km. Mais bien plus proche, moins de 100 km, celle de la Libye.
C’est dans ce même désert, rappelle Fisk, que l’armée française combattit vainement les nationalistes algériens entre 1954 et 1962. Le principal point faible, ce n’est pas la frontière du Nord-Mali, à près de 1000 km. Mais bien plus proche, moins de 100 km, celle de la Libye.
« Les Français, avec une arrogance similaire à celle des Américains et des Britanniques dans leurs propres guerres désespérées contre la “terreur”, n’ont tout simplement pas pensé — en envoyant leurs soldats combattre la semaine dernière au Mali — que le désert algérien était comme un coffre-fort propre à avaler nombre de ressortissants français et étrangers. »
Dislocation géopolitique globale
Dans le tout récent numéro 71 de sa revue Geab, le Leap, groupe d’anticipation politique, rappelle qu’une des dernières grandes phases de la crise de la “Grande perdition”, juste avant l’aube de « l’an 1 du Monde d’Après », est précisément celle d’une « dislocation géopolitique globale ».
En rédigeant cet ultime numéro, les rédacteurs du Geab ignoraient encore la fanfaronne décision française d’entamer ce qui apparaît bien plus comme une « guerre de l’uranium » que comme une expédition humaniste de libération d’un peuple malien opprimé par de méchants islamistes.
Le bravache président Hollande vient de leur révéler tout à trac que cette dislocation géopolitique globale pourrait bien ne pas tenir uniquement aux déséquilibres financiers et à la déroute économique de l’Empire occidental. Mais aussi au zèle guerrier un brin inconsidéré de quelques-uns de ses patauds boutefeux.
En rédigeant cet ultime numéro, les rédacteurs du Geab ignoraient encore la fanfaronne décision française d’entamer ce qui apparaît bien plus comme une « guerre de l’uranium » que comme une expédition humaniste de libération d’un peuple malien opprimé par de méchants islamistes.
Le bravache président Hollande vient de leur révéler tout à trac que cette dislocation géopolitique globale pourrait bien ne pas tenir uniquement aux déséquilibres financiers et à la déroute économique de l’Empire occidental. Mais aussi au zèle guerrier un brin inconsidéré de quelques-uns de ses patauds boutefeux.
0 Comments:
Post a Comment