28 novembre 2013

Guide de navigation pour affronter le grand marché transatlantique


Les dessous de Bruxelles | 28 novembre 2013

Le 8 juillet 2013, l’Union européenne et les Etats-Unis ont entamé des négociations en vue de conclure un accord commercial bilatéral, le Partenariat Transatlantique de Commerce et d’Investissement (PTCI/TAFTA). C’est l’aboutissement de plusieurs années de lobbying des groupes industriels et financiers, européens et états-uniens.(Ce document publié par Attac est disponible en PDF ici)
Le partenariat transatlantique serait un des accords de libre-échange et de libéralisation de l’investissement les plus importants jamais conclus, représentant la moitié du PIB mondial et le tiers des échanges commerciaux. Comme d’autres accords bilatéraux signés récemment ou en cours de négociations – notamment l’accord UE-Canada – le PTCI ne se contentera pas d’abolir les barrières douanières ; il s’étendra aussi aux « barrières non-tarifaires ».

En effet, toute réglementation, même décidée démocratiquement, peut être considérée comme un obstacle au commerce. Le PTCI va donc viser le démantèlement, ou l’affaiblissement, de toutes les normes qui limitent les profits des entreprises européennes ou états-uniennes, en fonction de leurs intérêts respectifs.
Le volet « investissement » du mandat de négociation du PTCI prévoit en outre un mécanisme particulièrement menaçant dit « de règlement des différends » qui pourraient survenir entre des acteurs économiques privés et l’un des gouvernements. L’accord UE-Canada, qui n’est pas encore ratifié, contient une telle procédure.
L’introduction d’un tel mécanisme ad-hoc, à travers la nomination d’experts « arbitres » qui délibéreraient indépendamment des juridictions publiques nationales ou communautaires, permettrait aux transnationales de poursuivre des Etats dont les normes sanitaires, écologiques ou sociales, ou toute autre réglementation protectrice des consommateurs ou des économies locales, apparaîtraient comme des entraves aux investissements étrangers. L’objectif : étendre le champ possible des investissements et « sécuriser » la liberté et les bénéfices des investisseurs.

Le PTCI pourrait avoir des conséquences considérables dans bien d’autres domaines qui dépassent largement le périmètre du commerce. Il renforcerait par exemple drastiquement les droits de propriété intellectuelle des acteurs économiques privés et du domaine du brevetable, et pourrait donner aux multinationales des nouvelles technologies de l’information un pouvoir accru de contrôle des données de l’internet, notamment celles relatives aux citoyens. Pour la Commission européenne, qui négocie au nom de tous les pays de l’Union européenne, il s’agit d’aligner le PTCI sur « le plus haut niveau de libéralisation » qui soit. Elle souhaite même ériger l’accord en modèle.
Ce Guide de navigation pour affronter le grand marché transatlantique décrypte les principaux risques émanant de ce projet d’accord.

Alerte 1 - La diminution des droits de douane et les attaques sur les normes sociales, sanitaires et écologiques
Le mandat donné à la Commission européenne par le Conseil des ministres européen du commerce du 14 juin 2013 appelle à une « réduction substantielle des tarifs douaniers ». Si les droits de douane sont en moyenne assez faibles de part et d’autre de l’Atlantique, ils restent élevés dans certains secteurs.
Dans l’agriculture par exemple, les droits de douane moyens sont de 7% côté Etats-Unis et de 13% côté Union européenne. Ces droits de douane protègent certains secteurs vis-à-vis d’une agriculture états- unienne plus industrielle et plus « compétitive », du fait notamment de la médiocrité des protections sociales et environnementales outre-Atlantique. Les droits de douane permettent également à l’UE de se protéger d’un taux de change plus favorable pour les productions états-uniennes. Que se passerait-il si ces droits de douane étaient démantelés ? Face à l’arrivée massive de nouveaux produits agricoles américains, notre propre agriculture n’aurait d’autre possibilité que de généraliser le modèle agro-exportateur défendu par les transnationales européennes.

La concurrence accrue aboutirait à la contraction des coûts de production, qui exigerait d’affaiblir les standards environnementaux, alimentaires, sociaux. Les perspectives de promotion des circuits courts et de la relocalisation des activités agricoles, de l’agro- écologie et de l’agriculture paysanne disparaîtraient.
Outre les barrières douanières, l’Union européenne et les Etats-Unis présentent des règles sanitaires, environnementales – et notamment de bien-être animal dans le secteur agricole et alimentaire – très dissemblables. Les Etats-Unis utiliseront l’opportunité du PTCI pour contraindre l’Union européenne à l’abandon de ses mesures « protectionnistes » et à l’adoption des normes américaines.
L’argument principal des promoteurs du PTCI porte sur les retombées économiques. Pourtant, d’après une étude de la Commission européenne, le gain en terme de PIB est estimé à 0,1% pour 10 ans, soit moins de 0,01% par an… Des « retombées » en vérité tout à fait insignifiantes comparées aux risques qui pèsent sur l’emploi et les droits sociaux. Ceux-ci pourraient en effet être revus à la baisse dans le cadre de l’« harmonisation » des normes sociales.
Ainsi, par exemple, d’après la Confédération syndicale états-unienne AFL-CIO, l’ALENA (accord similaire entre le Mexique, les Etats-Unis et le Canada) a déjà coûté 1 million d’emplois du fait notamment de l’abaissement des tarifs douaniers et des restructurations d’entreprises devenues « non-compétitives ». Par cette extension géographique de la compétition économique, le marché transatlantique favoriserait les fusions/acquisitions d’entreprises, donnant aux firmes multinationales un contrôle de plus en plus grand de l’économie et de la finance.
Concrètement 
Le bœuf aux hormones représente la plus grande partie de la production et de la consommation de bœuf aux Etats-Unis ; la production et l’importation en sont interdites dans l’UE, pour des raisons de risques sanitaires. L’OMC avait déjà donné raison aux Etats-Unis et au Canada dans le cadre de leur plainte contre l’UE, en autorisant la mise en place de mesures de rétorsion. Qu’en sera-t-il dans le cadre du PTCI ?
La question se pose aussi pour les volailles désinfectées avec des solutions chlorées, que les Etats-Unis souhaitent pouvoir exporter dans l’UE. L’accord UE-Canada, s’il était ratifié, autoriserait les firmes à porter plainte contre les Etats qui refusent le bœuf aux hormones, et ouvrirait directement la voie à un accord UE-US.
A ce jour, 52 variétés d’OGM sont autorisées à l’importation dans l’UE ; les puissantes multinationales semencières et lobbies agro-industriels européens et américains font pression pour que la liste soit élargie. Les clauses de sauvegarde décidées par certains pays comme la France, qui refusent la plantation d’OGM sur leur territoire, pourraient être attaquées par une multinationale via le mécanisme de règlement des différends.
Pour l’industrie européenne comme états-unienne, et notamment pour les industries extractives, les négociations du PTCI et l’accord UE-Canada sont une aubaine : l’occasion d’obtenir la remise en cause d’un certain nombre de protections ou de régulations écologiques, par exemple sur l’exploitation des gaz de schiste qui demeure interdite en France et en Bulgarie, ou encore de la réglementation européenne REACH sur les produits chimiques, jugée trop contraignante.
Les banques et assurances se frottent les mains : le PTCI sera aussi l’occasion pour les lobbies financiers d’amoindrir les instruments de régulation financière et bancaire et d’approfondir la libéralisation des services financiers. Il deviendra impossible de renforcer le contrôle des banques, de taxer les transactions financières, de lutter contre les fonds spéculatifs.

Alerte 2 - La marchandisation de nouveaux pans de l’économie
Les négociations du PTCI ne consistent pas uniquement à abattre les barrières tarifaires et non tarifaires. Il s’agira aussi d’étendre le domaine du libre-échange, notamment dans les secteurs des services. La distribution d’eau et d’électricité, l’éducation, la santé, la recherche, les transports, l’aide aux personnes… ces secteurs qui pour beaucoup relèvent encore du service public, pourraient ainsi être ouverts à la concurrence.
Les négociations du PTCI risquent notamment de conduire à l’ouverture des marchés publics en Europe mais aussi aux Etats-Unis, comme le souhaitent les lobbies européens ; les collectivités locales pourraient être contraintes de lancer des appels d’offre ouverts aux multinationales. Avec à la clé des règles strictes qui ne leur permettront plus de favoriser les entreprises, emplois et produits locaux (et donc le développement local), ni d’adopter des normes environnementales ou sociales élevées.
Le gouvernement français s’est targué d’avoir préservé l’“exception culturelle”, qui permet de subventionner en partie la création artistique, audiovisuelle notamment. Mais l’exception incluse dans le mandat de négociations ne concerne que le secteur de l’audiovisuel : aucune restriction n’a été prévue pour les autres secteurs de la culture et du numérique. Cette exclusion partielle du mandat de négociation n’est par ailleurs pas définitive : à tout moment, la Commission peut demander l’élargissement de son mandat de négociations. Et ces secteurs ne seront pas à l’abri du mécanisme de règlement des différends.
Dans le domaine des technologies de l’information et de la communication, le PTCI pourrait reprendre les éléments présents dans le projet “ACTA” (Anti-counterfeiting Trade Agreement ou Accord commercial anti-contrefaçon), qui prévoyait de fortement renforcer les droits de propriété intellectuelle et qu’une large mobilisation avait conduit à l’échec en juillet 2012. Au nom de la lutte contre le “piratage” il pourrait en effet permettre une surveillance généralisée du réseau et réduire la liberté d’expression sur internet. Autre conséquence, l’accès des consommateurs à des médicaments abordables (génériques) pourrait être menacé.

Concrètement : une nouvelle étape décisive dans l’histoire de la dérégulation
Depuis les années 90, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a été le moteur de la libéralisation du commerce. En son sein, plus de 150 pays négocient la baisse des droits de douane sur de nombreux biens et services, la suppression des barrières non tarifaires, ainsi que l’extension du domaine du libre-échange et du marché, par exemple aux services publics et à la propriété intellectuelle.
La marche de l’OMC vers la dérégulation totale du commerce s’est rapidement heurtée à de nombreux obstacles : mobilisations de la société civile, d’une part, qui récusait les conséquences dramatiques du libre-échange, dénonciation de la mainmise des grandes puissances par les pays en développement, d’autre part. Constatant le relatif blocage de l’OMC, les grandes puissances, et notamment l’Union européenne et les Etats-Unis, se sont engagés dans une stratégie bilatérale et birégionale avec leurs partenaires commerciaux. Elles profitent alors d’un rapport de force très défavorable aux pays les plus pauvres. Lorsque les accords bilatéraux se négocient entre économies de puissance comparable, l’avantage consiste alors pour les négociateurs, à l’abri du regard du public, à pouvoir aller beaucoup plus loin que dans le cadre de l’OMC dans l’instauration d’un système commercial conçu pour et avec les firmes multinationales.
Alerte 3 - Une attaque sans précédent contre la démocratie : les transnationales à la manœuvre, le contrôle citoyen à la trappe
Les multinationales européennes et leurs lobbies, comme Business Europe, ont déployé un lobbying intense en perspective de l’ouverture des négociations du PTCI. Les intérêts industriels prévalent auprès des institutions européennes, comme en témoignent la composition et le fonctionnement du groupe de travail de haut niveau mis en place par l’Union et les Etats-Unis pour examiner les effets de l’accord et faire des recommandations.
La Commission a multiplié les consultations auprès des transnationales européennes. Ainsi, parmi les 130 rendez-vous pris par la Commission pour discuter avec les parties-prenantes de l’accord, 119 concernaient des transnationales ou des lobbies industriels de premier plan. Dans le même temps, le public demeure dans la désinformation la plus totale. Sans forte mobilisation citoyenne, l’opacité des négociations restera la règle, puisque pour l’heure le mandat de la Commission européenne n’a pu être connu que grâce à des fuites.
Mais le premier danger pour la démocratie concerne le mécanisme d’arbitrage « investisseur-Etat » prévu dans le mandat donné à la Commission européenne. Ce mécanisme de règlement des différends, qui figure déjà dans l’accord UE-Canada, permettrait aux transnationales de porter plainte contre un Etat ou une collectivité territoriale dès lors qu’une loi ou qu’une réglementation fera entrave au commerce et à l’investissement.
Pour les multinationales, l’enjeu est immense. Il s’agit d’obtenir la possibilité d’agir en véritable « police de l’investissement », d’obliger les Etats à se conformer à leurs règles et de pouvoir éliminer tout obstacle à leurs profits présents mais aussi futurs ; des obstacles tels que des normes sanitaires, écologiques, sociales, votées démocratiquement, et remises en cause au nom du principe sacré du droit des investisseurs !
On trouve de nombreux exemples de plaintes de multinationales dans le cadre d’accords bilatéraux d’investissement déjà conclus. Certains Etats ont ainsi été condamnés à des amendes très dissuasives, se chiffrant souvent en millions, voire en milliards, de dollars (Nouvelle Zélande, Uruguay, Argentine…).
Lone Pine et les gaz de schiste
Dans le cadre d’un mécanisme similaire au mécanisme d’arbitrage « investisseur-Etat » envisagé dans le PTCI, la multinationale Lone Pine poursuit le gouvernement canadien et demande 250 millions de dollars de réparation pour des investissements et des profits qu’elle ne peut réaliser en raison du moratoire sur l’extraction des gaz de schiste mis en place par le Québec. En France, grâce à des mobilisations populaires importantes, la fracturation hydraulique est pour l’instant interdite. Mais régulièrement, les industriels du secteur reviennent à la charge pour convaincre les autorités des bienfaits économiques de cette extraction ultra-polluante. Que se passera-t-il si les géants de l’énergie européens ou américains utilisent le PTCI pour poursuivre le gouvernement français ?

Conclusion
En 1998, une mobilisation citoyenne internationale avait réussi à mettre en échec un projet d’accord international négocié dans le cadre de l’OCDE, qui visait une libéralisation de l’investissement pour les firmes transnationales, l’Accord multilatéral pour l’investissement (AMI). L’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) a lui aussi été refusé en juillet 2012 par les eurodéputés suite à une large mobilisation des citoyens européens. Il est donc possible de stopper cette soumission des sociétés et de la nature aux intérêts marchands des multinationales.
Nous devons obtenir la non-ratification du traité entre le Canada et l’Union européenne car il contient déjà l’essentiel des dispositions que nous refusons, et le blocage des négociations sur le PTCI car il représente une menace pour les citoyen.ne.s européen.ne.s et états-unien.ne.s.
En France, Attac est à l’initiative de la constitution d’un collectif qui s’oppose à ce projet d’accord et qui rassemblent des dizaines de réseaux citoyens, organisations associatives, syndicales et politiques.
Nous mènerons une campagne de longue haleine qui mobilisera toute l’association (réunions publiques, documents d’information, site internet, interpellation des élus et candidats aux élections européennes, initiatives publiques…) afin que la négociation de cet accord soit remise en cause !

A lire
Le mandat de la Commission du 17 juin 2013, sur le site Contre la cour http://bit.ly/18fh8Y4
Une déclaration transatlantique des droits des multinationales, traduction française du rapport rédigé par le réseau Seattle to Brussels, Corporate Europe Observatory et Transnational Institute www.france.attac.org/TAFTA
Dossier TAFTA sur le site de la Quadrature du net www.laquadrature.net/fr/TAFTA

Iran, une page est tournée




Le blog de comaguer 27 novembre 2013

Nucléaire iranien, un moment de vérité ! 


L’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Genève le 24 Novembre est en soi-même un événement politique.

Observons la scène :

D’un côté (tous représentés en personne par leur Ministre des Affaires étrangères)
5 puissances atomiques et membres permanents du Conseil de Sécurité
L’Allemagne
L’Union européenne en la personne de sa « ministre » des affaires étrangères : Catherine Ashton

De l’autre, seul : L’Iran

Sur le papier, un extraordinaire déséquilibre
Economique : PIB annuel de l’Iran 2012 environ 500 milliards de dollars, 21° rang mondial , au niveau de la Suède
Démographique : 2 milliards d’habitants chez les 6 contre 75 millions en Iran
Militaire : un budget annuel de l’ordre de 10 milliards de dollars

(Moins qu’Israël et les Emirats arabes unis autour de 15 milliards de dollars chacun et moins que l’Arabie Saoudite qui avoisine 50 milliards – France : 62 milliards – Etats-Unis : environ 700 milliards))

Pourtant il va y avoir une négociation et à son issue un accord, un accord écrit. Certes un accord transitoire de 6 mois au terme duquel chacune des parties vérifiera si l’autre a respecté sa signature et ses engagements.

Là est le premier événement !


Collectivement la Chine, les Etats-Unis, la Russie, l’Allemagne, la Grande Bretagne et la France se sont engagés à débloquer de l’argent iranien déposé dans diverses banques de leur pays. Il est question de 6 à 8 milliards de dollars, soit une fraction de l’ensemble des avoirs iraniens bloqués dont le montant est de l’ordre de 50 milliard de dollars.

Collectivement les 6+1 (Union européenne) reconnaissent le droit à l’Iran d’utiliser l’énergie atomique à des fins civiles ou plutôt ils le confirment puisque l’adhésion de l’Iran au traité de non prolifération nucléaire était en soi une reconnaissance internationale de ce droit.

L’Iran s’est engagé à suspendre l’enrichissement de l’uranium à 20% (ce matériau ne permet pas de fabriquer des bombes atomique mais est utilisé dans des applications médicales) et pourra poursuivre la production d’uranium enrichi entre 3,5% et 5 % utilisé comme combustible dans les centrales nucléaires (L’Iran en possède une et veut en commander une autre).

En signant cet accord, les 6 puissances reconnaissent que l’Iran respecte le Traité de non prolifération nucléaire , qu’il n’ a pas d’armes nucléaires, qu’il ne cherche pas à en fabriquer et elles mettent donc fin en un seul geste à une propagande mondiale massive et prolongée contre « le nucléaire iranien » fondée sur une confusion entretenue à dessein entre nucléaire civil et nucléaire militaire où le passage de l’un à l’autre serait simplissime et échapperait aux regards vigilants et avertis des inspecteurs de l’AIEA et sur l’insinuation permanente que l’Iran « pays voyou » mentait en permanence lorsqu’il proclamait à tous les niveaux de la République islamique qu’il ne voulait pas l’arme nucléaire.

C’est le second événement ! Les 6+ 1 ont reconnu officiellement que l’Iran n’avait pas menti.

L’éclatement de cette vérité met à mal les membres du camp sioniste avec ses bases à Tel Aviv, Washington et Paris et il marque la réinsertion de l’Iran dans la communauté des nations, retour que sa présidence du Mouvement des Non Alignés ne pouvait que favoriser et qui met fin à une longue période de mise à l’index ouverte en 1979.

La chute de la dynastie Pahlévi avait alors été perçue en Occident comme une catastrophe politique, la perte du principal gendarme de l’ordre impérialiste au Moyen Orient. Si le pire que l’Occident pouvait redouter, à savoir la création d’une république socialiste, avait été évité grâce à la prise de contrôle du mouvement révolutionnaire par les mollahs, l’hostilité de l’occident est depuis restée entière face à un régime qui a rejeté, en même temps que le Shah, l’impérialisme sous sa face la plus répressive.

Depuis 35 ans l’Occident a tout fait pour faire tomber la République islamique.


Il a encouragé l’Irak à attaquer l’Iran l’a armé et soutenu autant qu’il a pu pendant une effroyable guerre de dix ans. Il a ensuite mis le pays sous embargo et tenté diverses formes d’ingérence dans les affaires intérieures du pays et il a fini par lancer sa grande campagne contre le « nucléaire iranien » non sans avoir en plus complété l’encerclement militaire complet du pays par les forces de l'OTAN, l’Afghanistan, 2001 et l’Irak 2003 venant s’ajouter à la Turquie. Menacé à longueur d’années de bombardements et d’invasion militaire, l’Iran a tenu, sans peur, arcbouté sur sa vérité : « Nous ne voulons pas l’arme atomique ! ».

Énorme force politique de la vérité !


Qu’est-ce qui aurait pu empêcher un Iran machiavélique, tortueux et menteur de se doter de l’arme nucléaire « par la bande » comme l’ont fait les 3 non signataires du Traité de non Prolifération nucléaire : Israël, Inde et Pakistan qui eux n’ont pas été mis au ban de la communauté des Nations ? Le mensonge était chez l’adversaire et il allait de pair avec la menace.

Le camp du mensonge, de la menace et des sanctions, obligé de s’accorder avec la Chine et la Russie, a perdu le 24 Novembre à Genève.

Quoi qu’il arrive maintenant et d’autres péripéties sont probables, un page importante de l’histoire contemporaine a été tournée et les futures négociations sur la sortie de la crise syrienne porteront la marque de ce tournant.
 


25 novembre 2013

Ciné-mémoires le 30 Nov à CAHORS


Samedi 30 nov. 12 h

à: Le Lieu Commun CAHORS , rue Louise Michel ex r. St James (centre ville)

Projections dans le cadre de la semaine de la solidarité internationale


Les brigades internationale un exemple de Solidarité Internationale...


"L'espoir pour mémoires"


Un documentaire de Jorge Amat / partie 2 ( 52')


Il y a plus de 70 ans que débutait la guerre d'espagne. Elle dura 3 ans de Juillet 36 à Mars 1939. Elle déchira l'Europe. Plus de 4O OOO hommes et femmes partirent aider la République et le peuple espagnol contre Franco et ses alliés: les états fascistes européens.

A l'heure où l'extrème-droite sévit de nouveau en Europe et où cette génération des anciens brigadistes s'efface, il nous parait important de leur redonner la parole pour la richesse de leur témoignage et engagement internationaliste.



Proposé par ETM et Libraithèque Dalp, LLCC, Attac, Lot en Action, ....Entrée libre.




CONTACTS: 06 20 38 24 79 www.libraitheque.org 05 65 22 01 51 ouvert merc et vend 15h à 19h sam 10h -13h

20 novembre 2013

Il avait dit "moi président je ne recevrai pas de dictateurs à l'Elysée"


Survie | 14 novembre 2013

La paix en Afrique ne doit pas se décider à l’Elysée avec des dictateurs !


A l’initiative de François Hollande, un Sommet de l’Élysée sur la paix et la sécurité en Afrique aura lieu à Paris les 6-7 décembre. Il s’agit du premier Sommet France-Afrique organisé sous François Hollande, qui, a convoqué lui même ce sommet, choisi son thème et décidé de l’organiser à Paris, dans un lieu aussi symbolique que l'Élysée.

Comme ses prédécesseurs, le Président français parait ainsi considérer le continent africain comme une zone qui ne doit pas échapper à l’influence de la France.

Dans la tradition des Sommets France-Afrique, la plupart des dictateurs africains du « pré-carré » francophone seront présents. Parmi eux, le tchadien Idriss Déby, au pouvoir depuis 1990, Paul Biya (Cameroun, depuis 1982), Denis Sassou Nguesso (Congo-B, depuis 1979), Blaise Compaoré (Burkina Faso, depuis 1987), sans oublier les héritiers des régime Bongo et Eyadéma au Gabon et au Togo et le président djiboutien Oumar Guelleh. Tous ont en commun de bénéficier du soutien diplomatique, économique (via l’aide publique) et militaire ou policier de la France. Tous ont été reçus au moins une fois à l’Elysée depuis l’élection de François Hollande. Tous soutiennent la France dans ses nombreuses interventions militaires menées sur le continent africain, où elle dispose toujours de bases militaires et de forces pré-positionnées. En échange du soutien à ces interventions, comme celle menée récemment au Mali, c’est le silence de la France sur les exactions commises qui est attendu. Les démocrates tchadiens, togolais et djiboutiens ont ainsi subi dans leur chair en 2013 les conséquences diplomatiques du soutien de leurs chefs d’Etat à l’opération Serval .

Les dictateurs de la Françafrique sont auteurs de nombreuses violations des droits de l’Homme documentés par un grand nombre de rapports émanant d’ONG et organisations internationales. Le soutien de la France à des dictateurs, les ventes d’armes et les nombreuses interventions militaires menées par la France sur le continent africain pour les soutenir (comme au Tchad en 2008) n’ont en rien amélioré la sécurité et les conditions de vie de leurs populations. La situation actuelle en Centrafrique, où la France a installé et/soutenu tous les dictateurs qui se sont succédés est une des illustrations des conséquences de cette funeste politique. Et lorsque la France prétend intervenir au nom des droits de l’Homme et dans un cadre multilatéral, comme elle l’a fait en Côte d’Ivoire, en Libye ou au Mali, c’est toujours avec des motivations ambiguës, liées à ses intérêts géostratégiques.
Considérant qu’un sommet sur la paix et la sécurité en Afrique ne doit pas se tenir à l’initiative et sur le sol d’une ex-puissance coloniale caractérisée par son ingérence sur le continent et en présence de dictateurs qui y ruinent tout espoir de paix, nous, associations et citoyen-ne-s français-e-s et africain-e-s réclamons :
  • L’annulation de ce sommet
  • La fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
  • La suppression des bases militaires françaises en Afrique
Premiers signataires : Survie, Afriques en lutte, La Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD), Sortir du Colonialisme,

 Signez la pétition Dictateurs à l’Elysée ! Dites non au Sommet de la honte !

Pour dénoncer cette hypocrisie et dresser un bilan citoyen de l’interventionnisme militaire français en Afrique, nous proposons deux autres mobilisations en plus de la pétition

1. Le tribunal citoyen de la Françafrique : le mercredi 4 décembre, de 18h à 22h, au Grand Parquet à Paris.


Le tribunal citoyen de la Françafrique visera à dresser le bilan de 50 ans de Françafrique et d’interventions françaises sur le sol africain, à travers la mis en accusation de la Françafrique.

Un jury de citoyen-nes, un juge et des avocats seront en charge de mener à bien les interrogatoires de témoins – chercheurs, militant-e-s d’associations, personnalités africaines sur des questions ayant trait à la Françafrique – afin de faire apparaître les causes et les responsabilités en particulier sur les questions ayant trait à la sécurité/ insécurité et à la paix/guerre en Afrique, depuis les 15 dernières années (depuis le Sommet France-Afrique du Louvre). Des personnalités venues de différents horizons viendront témoigner sur les réalités qu’ils connaissent, à travers des témoignages courts d’une dizaine de minutes, afin d’édifier le jury.

Venez écouter ces témoignages sur les réalités de la Françafrique de ces 15 dernières années ou en savoir plus sur la réalité de la présence française en Afrique et de ce que cachent les discours sur la paix et la sécurité mis en avant au Sommet officiel de l’Elysée.


2. Un rassemblement inter-organisations, le jeudi 5 décembre à 18h place de la République à Paris


Un rassemblement est organisé à l’initiative de nombreuses organisations françaises et africaines Place de la République sous le mot d’ordre unitaire suivant :
  • annulation du sommet
  • fin du soutien diplomatique, économique, militaire, policier et des ventes d’armes aux régimes répressifs
  • suppression des bases militaires françaises en Afrique

19 novembre 2013

Chalutage en eau profonde : un désastre planétaire

extrait (copie d'écran)


Prends cinq minutes, et signe, copain.

à lire sur le blog de Pénélope Bagieu ...


Quand "l'adversaire de la finance" décrète en catimini l'amnistie des banques


Chroniques du Yéti | 19 novembre 2013

 C’est Mediapart qui révèle le pot-aux-roses. Dans la nuit du 14 septembre, en catimini, le gouvernement du président le plus impopulaire de France a purement et simplement amnistié d’avance les banques de toutes malversations sur l’octroi de crédits. Avec effet rétroactif, cela va sans dire.

Une “aide” tordue

Bien évidemment, l’articulation de cet article (n° 60) de la loi des finances est à la hauteur de l’hypocrisie affichée par notre petite bande de malotrus. Le motif officiel : protéger les collectivités territoriales asphyxiées par les prêts toxiques de Dexia.

Avec une condition qui ne manque pas de sel : on vous accorde une “aide” de 1,5 milliards d’euros au total… à condition que vous remboursiez Dexia de vos dettes, même illégitimes, pénalités incluses, et de manière anticipée.

Avec pour finir une modalité assassine qui achève de pieds et mains lier les infortunées collectivités locales : renoncer à « toute possibilité de contestation légale en cas de défaut de mention du taux effectif global dans les prêts » (Mediapart).

Henri Emmanuelli en acolyte zélé

Il va de soi que les collectivités locales devront AUSSI rembourser le généreux prêt de survie de 1,5 milliards consenti par la bande à Ayrault.

Plus piquant encore, c’est le député auto-revendiqué de gauche Emmanuelli, acolyte zélé, qui s’est chargé lui-même de justifier le coup de force de ses comparses de Matignon : rassurer les marchés qui risquaient de se sentir paniqués par les menaces de poursuites… et couper leurs robinets ! Henri Emmanuelli :
« Supprimer [l’article 60 et ses mesures d’amnistie, ndlr] reviendrait à semer la panique sur les marchés. C’est tout le système [du financement des collectivités locales] qui s’effondrerait alors. »
En clair, conclut Martine Orange de Mediapart, « une amnistie complète et une immunité à l’ensemble du monde bancaire, absous désormais de toute faute ».

À propos de fourches et de piques

Car, non, ami lecteur, cette affaire minable ne s’arrête pas aux seules collectivités locales. Nos malotrus gouvernementaux en ont profité pour étendre la mesure d’amnistie à TOUS les emprunteurs quels qu’ils soient, particuliers comme groupes constitués.

Martine Orange, un brin écœurée :
« Victoire des banques par KO debout face à tous. »

Certains préfets s’alarmeront ensuite de voir ressortir fourches et piques vengeresses sur fond de bonnets rouges.

lien,
- Et ce sont toujours les banques qui gagnent à la fin (Martine Orange, Mediapart) 
 
 

Le revenu d’existence européen cherche encore 860 000 signatures (Rue89)



Vous voulez faire adopter une loi en France ? Accrochez-vous. Si en 2008, sous Nicolas Sarkozy, le principe d’un référendum d’initiative partagée a été glissé dans la constitution, aucune loi organique ne l’encadre encore. La procédure est par ailleurs si lourde pour le déclencher (il faut convaincre 4,5 millions d’électeurs, 185 parlementaires...) qu’on risque d’attendre la Saint-Glinglin avant de voir une loi d’initiative populaire être adoptée en France.

Ce qui est moins connu, c’est qu’une procédure citoyenne est également possible au niveau de l’Union européenne. La procédure n’est pas tellement moins complexe qu’en France. Elle ne débouche pas sur un référendum mais au moins, le nombre de signatures à réunir n’est pas hors de portée : il en faut un million, avec un quota minimum dans sept pays.
 


Le double échec du RSA mis en évidence par le CEE

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Une des dernières parutions du Centre d’Etudes de l’Emploi, dans la collection Connaissance de l’Emploi est intitulée “Le pari perdu de la réduction de la pauvreté par le RSA” . Signée par Bernard Gomel, Dominique Méda et Évelyne Serverin elle met en évidence l’échec du RSA

Cet échec est double puisque l’étude confirme la proportion trés elevée de non-recours au RSA activité, mais met aussi en évidence le fait qu’une grande majorité des bénéficiaires du RSA socle y reste, ce que résume ces deux phrases ” L’analyse des trajectoires des bénéficiaires du RSA montre que le dispositif n’est performant ni en matière de retour à l’emploi ni en matière d’amélioration des revenus : d’une part, 69 % des allocataires du RSA-socle seul en janvier 2010 y sont toujours en fin d’année, d’autre part, 68 % des éligibles au RSA-activité seul nedemandent pas la prestation. Le RSA s’est révélé impuissant à réduire significativement la pauvreté.”
 

18 novembre 2013

De CAHORS à Athènes Solidarité internationale et résistances!

De CAHORS à Athènes Solidarité internationale et résistances!

à partir de 18h Salle de la Bourse du Travail

C'EST MERCREDI 20 Novembre!

Contre l'austérité et la misère!Contre les racismes et l'extrême-droite!
Expo/ FILM " Ne vivons plus comme des esclaves"
-débat avec Yannis Youlountas et Georges Zacchariou
/ buffet grec et lotois...


Un projet de loi met en péril les droits des agriculteurs


Semons la Biodiversité | Cyberacteurs | 18 novembre 2013


La lutte contre la contrefaçon va t-elle nier les droits des agriculteurs ?

Cette loi va condamner tout agriculteur qui produit à la ferme ses semences, ses plants, ses animaux reproducteurs ou ses préparations naturelles à base de micro- organismes ou d'autres éléments naturels issues de sa ferme ou de l'environnement naturel et destinées à ses productions fermières ou aux soins de ses cultures et des ses animaux.


Plus d'infos

Le Sénat doit examiner le 20 novembre 2013 en procédure accélérée une proposition de loi destinée à renforcer la lutte contre les contrefaçons. Cette loi vise à mettre l'État, sa justice et sa police, au service direct des entreprises privées détentrices de Droits de Propriété Intellectuelle (DPI). Tous ces dispositifs renforceraient le contrôle exercé par les détenteurs des marques commerciales, des brevets, y compris les brevets sur les plantes, les animaux et les micro organismes. Ils sont en outre étendus sans restrictions aux Certificats d'Obtention Végétale (COV).. L’acte millénaire de sélectionner et de ressemer une partie de sa récolte sera considéré comme une contrefaçon, c'est à dire sera mis sur le même plan que la reproduction frauduleuse d'un objet ou d’une monnaie.
Sous prétexte de lutter contre les contrefaçons, cette proposition de loi ouvre la porte d'une appropriation généralisée du vivant à un secteur industriel qui n'en est pas à ses premières actions de bio-piratage. Ainsi, cette appropriation ne relèverait pas seulement d'un hold-up légalisé sur des ressources et savoir-faire communs, mais mettrait aussi en péril toutes les formes de biodiversité que seuls de multiples acteurs qui ne s'enferment pas dans des stratégies d'économie d'échelle et de standardisation, sont à même de préserver et de renouveler.

Cette loi, qui s'ajoute à tout un arsenal juridique d'appropriation du vivant, criminalisera les agriculteurs qui ne payeraient pas tous les ans pour acheter ou reproduire eux-mêmes leurs semences et animaux reproducteurs et interdira de facto la sélection paysanne telle qu'elle existe depuis l'invention de l'agriculture. Il en sera de même des paysans-boulangers qui élaborent leurs propres levains pour faire leur pain, des fromagers fermiers qui utilisent leurs propres ferments, des vignerons utilisent leurs levures indigènes ou encore des agriculteurs qui élaborent avec les ressources de leur ferme et de l'environnement naturel d'autres préparations pour soigner leurs cultures ou leurs animaux. En effet, tout agriculteur qui ne disposera pas de factures d'achat de ses semences, de ses animaux reproducteurs ou de ses préparations naturelles sera considéré a priori comme contrefacteur, ce qui est la négation des fondamentaux de l'agriculture... et des libertés individuelles.

Comment ne pas considérer comme inique une loi qui transforme en contrefaçon la production à la ferme par l'agriculteur de ses semences, de ses animaux ou de ses préparations naturelles ? Cet acte fondateur de l'agriculture est un droit immémorial et inaliénable. Il ne saurait être ainsi dévoyé pour satisfaire l'appétit financier d'industriels qui, pour développer leurs produits, ont puisé gratuitement dans l'immense diversité des ressources et savoir-faire développés depuis des générations par les paysans. Ainsi pour l'exemple des semences, ce sont en fait ces semenciers industriels qui devraient être redevables de cette sélection paysanne plurimillénaire qui sert aujourd'hui de base à toute la sélection contemporaine.

Il est donc urgent de se mobiliser et de mettre le législateur devant sa responsabilité d'interdire formellement ce dévoiement de la loi en encadrant avec suffisamment de clarté cette nouvelle proposition législative.

Collectif Semons La Biodiversité – Novembre 2013 - http://www.semonslabiodiversite.com/  

Les implications concrètes de cette proposition de loi sont développées dans la suite de l'argumentaire.

Le collectif Semons la Biodiversité et ses partenaires défendront auprès des parlementaires l'amendement suivant afin d'éviter que la lutte conte la contrefaçon n'ait comme conséquence de transformer l'agriculteur en délinquant.

Proposition d'amendement à l'attention des sénateurs français :
  • « La production à la ferme par un agriculteur de ses semences, de ses plants ou de ses animaux pour les besoins de son exploitation agricole, ne constitue pas une contrefaçon, et ce quelle que soit l'origine de ces semences, de ces plants ou de ces animaux.
  • La production à la ferme par un agriculteur de ses ferments, levains, levures et autres préparations naturelles à base de micro-organismes ou d'autres éléments naturels issus de sa ferme ou de l'environnement naturel et destinés à ses productions fermières ou aux soins de ses cultures ou de ses animaux, ne constitue pas une contrefaçon.
  • La rémunération de la sélection des végétaux et des animaux destinée à l'alimentation et à l'agriculture fait l'objet de dispositifs particuliers qui ne rentrent pas dans le champ d'application des lois générales de lutte contre les contrefaçons ».

La dénonciation des débordements abusifs de cette proposition de loi contre les contrefaçons s'inscrit dans une campagne plus large pour que « vivent les semences paysannes ». Dans ce contexte, elle s'articule avec un autre combat concernant le projet de loi autorisant la ratification de l’accord relatif à une juridiction unifiée du brevet, que le gouvernement a examiné le 23 octobre et qui doit être voté par le Parlement avant la fin 2013. Cet accord instaure un nouveau tribunal international des brevets qui échappera au contrôle parlementaire, tout comme l'Office européen des Brevets qui accorde des brevets sur des gènes ou caractères naturellement présents dans les plantes et les animaux en opposition totale à la résolution du Parlement européen du 10 mai 2012. Ce tribunal pourrait poursuivre en contrefaçon tout agriculteur victime de la présence fortuite d'un gène ou d'un caractère brevetés dans ses récoltes ou ses animaux. En effet, alors que l'accord international a pris soin de protéger les sélectionneurs victimes d'une telle présence fortuite, il ne prévoit rien pour la protection des agriculteurs qui ne pourraient fournir la facture d'achat de semences ou d'animaux brevetés.

Il faut agir maintenant pour informer les sénateurs avant le vote du 20 novembre ! Chacun doit porter ce combat à la connaissance de son sénateur et de son député.
http://www.semonslabiodiversite.com/wp-content/uploads/2013-11-12-Argumentaire-contre-loi-Contrefaçon-Collectif-Semons-la-Biodiversité.pdf 

Participer à la cyberaction en ligne


Stop à l’expulsion des Bédouins palestiniens du Neguev

 

UJFP | dimanche 17 novembre 2013

Stop au plan Prawer. Stop à l’expulsion des Bédouins palestiniens du Neguev


Le 6 novembre dernier, une « Commission pour la régulation de l’établissement des Bédouins du Néguev » a entamé ses travaux à la Knesset (le Parlement israélien). Derrière cet intitulé se cache un comité chargé de préparer le texte de loi qui portera sur la mise en œuvre du plan Prawer.


Ce projet de loi, adopté initialement par le gouvernement israélien le 11 septembre 2011 en catimini (pendant les commémorations du 10e anniversaire du 11 septembre), puis voté à la Knesset en juin dernier, va légaliser le « nettoyage ethnique » des Bédouins du Néguev, « nettoyage » qui se déroule déjà en toute impunité depuis plusieurs années.

En effet, l’Etat d’Israël veut chasser les (environ) 90 000 Bédouins palestiniens, qui ont choisi de continuer leur vie pastorale traditionnelle, afin de récupérer leurs terres, celles-là même où l’armée les avait déplacés de force il y a 60 ans. C’est le seul but de cette loi de circonstance, le plan Prawer qui va expulser « pour leur bien » 45 à 70 000 Bédouins. Ceci s’inscrit dans le cadre de la politique d’urbanisation et de la judaïsation du Néguev. Elle s’ajoute au dispositif des lois foncières israéliennes qui nient les droits des Bédouins sur les terres héritées de leurs ancêtres.

En Israël même de nombreuses personnalités et organisations se sont émues, manifestant leur honte ou en écrivant aux plus hautes autorités comme les Rabbins pour les Droits Humains. L’organisation israélienne Adalah, qui réunit des juristes juifs et palestiniens, a signalé que cette loi viole de nombreux articles de la Déclaration des Nations Unies relative aux droits des peuples autochtones.

En mars 2012, le Comité des Nations-Unies pour l’élimination de la discrimination raciale demandait à Israël de ne pas mettre en œuvre le plan Prawer car dirigé contre une population particulière alors que les Bédouins sont des citoyens israéliens à part entière : ils paient leurs impôts, votent, font leur service militaire …etc. Et en juillet 2012, le Parlement européen appelait le gouvernement israélien à « protéger les communautés bédouines, dans la région du Néguev et en Cisjordanie à respecter leurs droits » et au « retrait du plan Prawer ».

Les organisations bédouines ont souhaité que chaque citoyen s’adresse directement à ses élus : son maire, son député, son sénateur, son député européen pour lui décrire cette situation et lui demander de la porter sur la place publique. Ils espèrent ainsi embarrasser la majorité de la Knesset qui comptait bien voter en toute discrétion une loi raciste. Porter ce projet de loi au grand jour pourrait bien le faire échouer !

L’Union Juive Française pour la Paix soutient cette initiative et demande aux organisations sensibles à la défense des droits humains de s’y joindre.

A cette fin, l’UJFP met à la disposition de tous une lettre type que chacun peut copier et personnaliser ainsi que les liens vers la liste des mairies, l’Assemblée Nationale, le Sénat et le Parlement de l’Union Européenne.
  

17 novembre 2013

« C’est dans le vide de la pensée que s’inscrit le mal »


Les Indigènes du royaume | 16 novembre 2013

Les récents actes racistes [ Rapport de la CNCDH ] et islamophobes [ Carte des actes islamophobes en France ] qui ont frappé de nombreux citoyens issus du continent africain les rappelant à leur origine et à l’histoire de la mise en esclavage et de la colonisation portent en eux plusieurs facteurs. D’une part, ces actes prouvent que les esprits se sont libérés du carcan de l’égalité qu’ils trouvaient trop anachronique, trop lourd à respecter alors qu’il leur avait été imposé - de leur point de vue - par le développement des politiques orientées par les droits de l’homme, dont la non-discrimination et le respect de la dignité humaine. Ces politiques n’ont pas réussi à anéantir l’impensé raciste, même après les indépendances africaines ; elles ont juste permis de cacher le racisme basé sur l’essentialisme biologique et de focaliser sur l’essentialisme culturel. Ce déplacement conceptuel a conforté le néo racisme en lui conférant une invisibilité face aux outils de la lutte anti raciste adaptés au racisme universaliste et non au racisme différentialiste.


Et cela, évidemment, n’a pas permis de mettre à distance la croyance d’une « civilisation supérieure ». L’Occident gardant pour nombre de personnes, dont les élites politiques et intellectuelles, l’auréole qu’il brandit depuis le Siècle des Lumières et qui justifie en elle-même l’idée de la suprématie d’une pensée « blanche ».

D’autre part, c’était sans compter avec les ravages de la mondialisation. Si dans les années 70-80, le rôle de l’État, en tant que régulateur des rapports sociaux, était ouvertement revendiqué, de nos jours, ce rôle se trouve profondément érodé par l’offensive idéologique et politique du capitalisme mondialisé. Cette offensive a pour conséquence un vrai recul des fonctions de l’État sur le plan de l’exercice traditionnel de ses compétences. Les pouvoirs publics se contentant de réguler juridiquement les privatisations ainsi que la vente de biens publics aux transnationales, de gérer les « restructurations », les licenciements et les délocalisations qui en découlent.

De fait, en tant que facteur politique et social de régulation, l’État a perdu et son rôle de redistributeur de richesses par la politique fiscale et celui de la mise en place de politiques portant sur l’emploi, l’éducation, la santé, la culture... En un mot, l’État est réduit au rôle de gardien des intérêts privés. Le pouvoir politique, enfoncé dans une profonde crise de crédibilité et de légitimité, devient le facteur qui véhicule « les valeurs » du capitalisme et les mots d’ordre l’accompagnant - compétitivité, récompense au mérite, responsabilité individuelle, égalité des chances, bonne gouvernance, peur de l’autre avec en regard la fabrique d’un ennemi de l’intérieur- sont devenus l’orientation principale des politiques étatiques. L’objectif étant l’accaparement de la richesse au profit d’une minorité. Dès lors, le système désigne à la vindicte populaire toutes les personnes qu’il estime de trop ; trop de migrants, trop de Roms, trop de Chabanis, trop de musulmans, trop de femmes voilées, trop de chômeurs, trop de malades, trop de pauvres, trop de personnes sans logis, trop de sans-papiers… Cette liste peut s’allonger ad libitum.

Le résultat est sans appel : les femmes et les hommes sont traités à la fois, comme une ressource exploitable que l’on peut sélectionner, évaluer, éliminer et comme une marchandise que l’on peut jeter ou remplacer. La forme de gestion portée par le système capitaliste libéral n’est pas sans rappeler la façon dont étaient traités les êtres humains maintenus en esclavage ou sous colonisation.

D’accusations larvées en petits mots stigmatisants, du raidissement sur l’idée phantasmée d’une France de souche, seule capable de sauver cette France, aux agressions physiques empreintes d’islamophobie et de mots orduriers jetés à la face de citoyens français, y compris ayant des fonctions ministérielles, les élites politiques et intellectuelles ont, en donnant le « la », autorisé la libération de l’impensé raciste et ce retour au racisme biologique.

Il devient indispensable que ces élites cessent de favoriser la permanence de la colonialité aussi bien dans les rapports sociaux et dans les institutions que dans les relations internationales de façon à promouvoir des politiques qui font exister « l’agir en commun, égaux et différents » (Hannah Arendt). En définitive, 50 ans après les indépendances, on peut dire que si le colonialisme n’existe plus sous ses formes directes et brutales, la colonialité n’a jamais disparu des esprits et particulièrement de ceux qui dominent et organisent le monde en fonction de leurs intérêts.


Mireille Fanon-Mendes-France

15 novembre 2013

Croissance Il est temps de regarder la vérité en face (vidéo)

Par Collectif Roosevelt



Publiée le 14 nov. 2013

Le PIB a reculé de 0,1 % au troisième trimestre, l'INSEE l'a annoncé ce matin. Sur RTL, Pierre Moscovici a rapidement réagi : « Je maintiens mes prévisions (...) nous sommes au moment où la machine économique redémarre. »
Cela fait 40 ans qu'on nous répète que la croissance va revenir. Il est temps de regarder la vérité en face : il ne faut plus compter sur la croissance pour sortir du chômage, il faut passer au plan B.

15 solutions, 100.000 citoyens
www.collectif-roosevelt.fr

Tarn, s'opposer au déboisement de la vallée du Testet !

Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du TESTET | 14 novembre 2013

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Premiers travaux du barrage de Sivens :

Le Collectif appelle à manifester une opposition au déboisement


Hier et aujourd’hui, la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne (CACG) et le Conseil Général du Tarn (CG), porteurs du projet de barrage de Sivens, ont missionné un bureau d’études pour capturer des espèces protégées préparant ainsi le déboisement de la zone humide du Testet. Hier, trois naturalistes sont arrivés équipés pour, apparemment, effectuer une pêche électrique de la lamproie de Planer.

Cette première opération de sauvetage de la faune marque donc la préparation du déboisement de la zone humide du Testet en novembre puisque l’arrêté préfectoral du 16/10/13 prévoit que « Les travaux de déboisement, débroussaillage et terrassement ne pourront avoir lieu qu'après sauvetage de la faune et pose éventuelle de clôtures, avec accompagnement d'un expert écologue, pour empêcher le retour des animaux ». Or, la Préfète du Tarn a autorisé les déboisements du « 1er septembre au 30 novembre et du 1er au 28 février ». Afin d’éviter un retour des animaux sur la zone de chantier, le sauvetage doit précéder de près le déboisement. Les sauvetages prévus hier préparent donc un déboisement fin novembre.

Le Collectif dénonce fortement cette tentative de déboisement fin novembre car elle implique la mort de la majorité de la faune présente sur la zone humide et que les porteurs du projet sont censés tenter de sauver. Pour convaincre le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) d’accorder un avis favorable à leur demande de dérogation, en août dernier, le CG et la CACG lui avaient promis que :

« Les déboisements nécessaires, dans les emprises précédemment définies (cf. Figure 34), seront réalisés au cours de la période de septembre à mi-novembre, ceci afin d’éviter les périodes de reproduction de l’avifaune (printemps et début d’été) ou d’hivernage des amphibiens et reptiles (2è partie de l’automne, et hiver) ».

Sur le terrain, l’hivernage des amphibiens et des reptiles est effectif, surtout avec le refroidissement de ce début novembre, et la capture des animaux dans ces conditions est vouée à l’échec. En cohérence avec les engagements qu’ils ont pris devant le CNPN, le CG et la CACG ne devraient pas tenter de procéder au déboisement à compter de mi-novembre soit demain 15 novembre. Ceci même si, paradoxalement, la Préfète du Tarn les y autorise jusqu’au 30 novembre alors qu’elle a pourtant déclaré à la presse (voir article de La Dépêche du 10/10/13) : « Nous tenons compte des préconisations du CNPN».

Face à ce nouveau manque de respect pour la faune et la flore ainsi que pour l’avis des scientifiques et experts, comment s’étonner que des citoyens se soient mobilisés hier et aujourd’hui sur le terrain pour empêcher, de manière non-violente, la préparation des déboisements fin novembre ? Plusieurs voix, y compris d’élus, se sont élevées ces derniers mois pour rappeler que la politique du « passage en force » ne peut que déboucher sur le discrédit politique et donc, par réaction, sur la nécessaire mobilisation citoyenne pour défendre l’intérêt général contre des intérêts particuliers.

Le 31 octobre, le Collectif a écrit à Thierry Carcenac, Président du CG, un courrier argumenté pour demander que l’institution départementale se prononce en faveur d’un moratoire du projet de barrage de Sivens en attendant que de nouvelles études soient réalisées par des experts réellement indépendants.

A ce jour, le Collectif n’a toujours pas reçu de réponse du CG à ce courrier ni d’ailleurs à celui du 18/09/13 concernant la mise en cause de l’étude réalisée par la CACG en mars 2009, financée par le CG. Pourtant, dans un rapport de 30 pages, le Collectif démontrait point par point que cette étude, sur laquelle repose le projet de barrage de Sivens, est trompeuse et qu’elle entraîne un surdimensionnement du barrage d’au minimum trois fois les besoins de salubrité et agricoles actuels. Il est inacceptable que le Conseil Général, ni d’ailleurs les Ministres chargés de l’Agriculture et de l’Ecologie, destinataires d’un courrier similaire, ne répondent à cette argumentation alors que les impacts du barrage de Sivens sur l’environnement et sur les finances publiques sont si élevés.

Poursuivant son action dans la stricte légalité, face à ce mépris venant de ces représentants politiques, le Collectif ne peut que lancer un appel à la mobilisation sur le terrain pour que les scientifiques soient enfin écoutés, que les études soient indépendantes, que les solutions apportées ensuite aient des impacts négatifs le plus réduit possible sur l’environnement, sur l’agriculture durable de la vallée du Tescou et sur les finances publiques.

Face à l’urgence de protéger la zone humide du Testet et les espèces qui s’y abritent, le Collectif appelle ses membres et ses soutiens à manifester leur opposition au déboisement planifié d’ici fin novembre.

Contacts presse : Ben Lefetey (0699266066) Marie-Agnès Boyer Gibaud (0683469708) & Françoise Blandel (0602319690)


14 novembre 2013

3 courtes vidéos pour comprendre le TAFTA

Stop TAFTA Le grand bazar libéral ne se fera pas !





Le secteur privé prend le contrôle des négociations sur le climat en Pologne


L'Union européenne veut étendre les marchés du carbone, au profit des plus grands pollueurs, lors des négociations sur le climat en Pologne (COP19 - Varsovie – 11 – 22 novembre), selon une déclaration (ci-joint et à lire sur http://attac.org/l/a) signée par près de 140 groupes, mouvements et réseaux du monde entier, dont près d'une trentaine français1. La déclaration dénonce la mainmise par le secteur privé sur la COP19, par ces mêmes entreprises qui veulent en tirer profit2« La Commission européenne et les escrocs du carbone, qui profitent du défaillant marché carbone européen, veulent sauver la mise en reliant les marchés existants, préfigurant un marché mondial du carbone » selon Tamra Gilbertson de Carbon Trade Watch.



Le droit de l'environnement ennemi du gouvernement


Par Les Invités de Mediapart | 12 novembre 2013

Environnement: l’inquiétude est sourde et la déception criante


Plusieurs juristes, spécialistes du droit de l’environnement, s'alarment: le gouvernement, selon eux, « considère, à tort, l’environnement comme l’ennemi de l’emploi et d’une croissance qui se fait attendre » et sous couvert de modernisation et de simplification, le Conseil national de la transition écologique qui doit se réunir ce 14 novembre marquera « une nouvelle étape dans la régression ».

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L’écologie n’est plus simplement une gêne : elle est un problème. Et son droit est le bouc émissaire facile des difficultés du gouvernement pour répondre à la crise sociale et économique du pays. Chaque jour, un texte, une décision ou un projet de loi démontre que le gouvernement considère, à tort, l’environnement comme l’ennemi de l’emploi et d’une croissance qui se fait attendre.

Au nom de la construction de logements, l’Etat rabote les parcs naturels régionaux et supprime l’appel en justice contre les permis de construire. Pour protéger un modèle agricole intensif, l’Etat simplifie les conditions de création des porcheries. Pour freiner le principe pollueur payeur, l’Etat lui substitue celui du « tiers payeur ». Pour construire l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes au plus vite, l’Etat s’assoit sur la loi sur l’eau. Pour diaboliser la fiscalité écologique, l’Etat fait disparaître l’écotaxe derrière un écran de fumée. Et pendant que le ministère de l’écologie brûle, victime d’une vente à la découpe, le gouvernement regarde ailleurs. Ce qui permet de reporter la réforme du code minier ou le projet de loi sur la transition écologique, le temps pour EDF d’organiser l’allongement de la durée de vie du parc nucléaire.

Le gouvernement va tenter de passer une nouvelle étape dans la régression, à l’occasion de la prochaine réunion, prévue jeudi 14 novembre, du Conseil national de la transition écologique. Cette commission réunit des représentants d’entreprises, d’associations, d’élus locaux, des syndicats. Le ministère va proposer l’adoption d’une « feuille de route ». Destinée à ouvrir un « processus de modernisation du droit de l’environnement ». Le texte est creux et promet des « groupes de travail » dont personne ne connaît le but et la composition.

Pourquoi est-ce dangereux ?

Parce que l’avenir du droit de l’environnement se joue en réalité à Matignon et, plus précisément au sein d’une cellule : le Cimap.

Piloté par des fonctionnaires discrets, ce Comité interministériel de modernisation de l’action publique produit à la chaîne des mesures destinées à alimenter le « choc de simplification » promis par le chef de l’Etat. Mais il a besoin d’une caution. C’est pourquoi un dirigeant du Medef a été chargé d’un « comité de suivi » qui a notamment pour mission de simplifier le droit de l’environnement. C’est pourquoi aussi il faut la caution du CNTE et de ce « processus de modernisation du droit de l’environnement ».

Dans ce contexte, nous n’hésitons pas à dire que le choc de simplification sera juste un choc pour le droit de l’environnement. Il est encore temps de réagir.



Premiers signataires

William Azan, avocat au barreau de Paris
Jean-Pierre Beurier, professeur émérite de droit public
Emmanuel Cadeau, maître de conférences, université de Nantes
David Deharbe, maître de conférences, Lille
Thomas Dubreuil, avocat au barreau de Nantes
Romain Ecorchard, juriste en droit de l'environnement
Béatrice Hagege Raduta, maître de conférences, Paris XIII
Benjamin Hogommat, juriste en droit de l'environnement
Sébastien Le Briero, avocat au barreau de Paris
Dorian Piette, professeur de droit, IUT de Nantes
Michel Prieur, professeur émérite, doyen honoraire de la faculté de droit de Limoges
Raphaël Romi, professeur de droit, doyen honoraire de la faculté de droit de Nantes, Chaire Jean Monnet de droit européen de droit de l’environnement
Thibault Solleihac, avocat au Barreau de Lyon
 
Voir en ligne

12 novembre 2013

Exigeons la transparence alimentaire !



Par le Collectif citoyen les engraineurs (onglet "lettres")|via Agoravox



11.2013 / LETTRE AUX EURODÉPUTÉS

Le 31 oct. la Commission Européenne a abandonné, SOUS LA PRESSION DE LOBBIES de l’agro industrie, l’idée de rendre OBLIGATOIRE UN ÉTIQUETAGE indiquant la COMPOSITION DE LA VIANDE dans les plats cuisinés. Le collectif citoyens les Engraineurs vous propose ce modèle de lettre en français et en anglais et invite tous les citoyens européens à adresser ce courrier (adapté si besoin) à leurs eurodéputés ! Copiez + collez + envoyez !
 

LES CITOYENS EUROPÉENS EXIGENT LA TRANSPARENCE ALIMENTAIRE !

En février 2013, suite au scandale de la viande de cheval dans les plats cuisinés, le Président de la République François Hollande engageait sa parole auprès des consommateurs français : « je veux que, à terme, il y ait un étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont insérées dans les produits cuisinés », réclamant aux industriels que « le consommateur puisse être informé de la provenance des produits qu’il consomme ».

Le 6 novembre, un article du Canard Enchainé révèle qu'une fois de plus notre droit de connaître la nature exacte des aliments consommés est nié, puisque les lobbies de l'agroalimentaire ont obtenu le rejet de la proposition européenne d'étiquetage obligatoire sur l'origine et la composition de la viande introduite dans les plats cuisinés.

Il est consternant de constater combien une chose qui paraît tellement évidente - savoir ce que l'on achète, ce que l'on consomme - puisse être ainsi balayé au nom du secret des affaires et du profit. Ce constat ne vaut évidemment pas seulement pour la viande des plats cuisinés mais plus largement pour l'étiquetage, la nature et la provenance de tous les produits disponibles à la consommation !

Ce message s'adresse à vous tous, politiques élus démocratiquement, députés européens, qui êtes en charge de faire valoir nos droits : trouvez-vous normal qu'un citoyen ne puisse pas savoir de quoi est composé ce qu'il achète pour se nourrir ? Que comptez-vous faire pour que nos droits cessent d'être bafoués par des lobbies uniquement soucieux de leurs intérêts commerciaux ? Combien faudra-t-il encore de scandales sanitaires pour que vous agissiez ?

Dans l'attente de vous lire.

Citoyennement

Collectif citoyen les engraineurs


(La version anglaise et les adresses mails des eurodéputés sur www.collectif-lesengraineurs, onglet "lettres")




11 novembre 2013

Des paysans bretons s’en sortent bien… en changeant l’agriculture



Reporterre, par Marie Astier, 4 novembre 2013
 
Plutôt que de casser des poternes d’écotaxe, les Bretons feraient mieux d’interroger le système productiviste qui les a conduit à l’impasse et à la crise. En Loire-Atlantique, des paysans ont choisi d’en sortir - et ils s’en sortent bien !


Reportage, Fercé (Loire-Atlantique)

"Mes parents sont arrivés ici en 1966, j’avais dix ans", commence Patrick Baron. "On avait cinquante hectares et trente vaches." Il montre une vieille bâtisse de pierres : "Au début, on habitait là. Le pré arrivait au pied de la maison et il y avait une mare, comme dans toutes les fermes de l’époque. Les bêtes venaient boire dedans." 

8 novembre 2013

Nous sommes tous les otages d’AREVA !


Mali, Niger, Françafrique : nous sommes tous les otages d’AREVA !


ACDN | 7 novembre 2013


Fin octobre, début novembre 2013, trois événements graves, l’un heureux, les deux autres tragiques, sont survenus dans la même semaine. Deux ont fait la Une des journaux et des médias français.


C’est le troisième événement, rapporté par l’AFP et un large panel de journaux mais éclipsé dans les médias par la libération des otages d’Arlit, qui permet de faire le lien entre les deux autres. Nous y viendrons plus loin. Il met en lumière le triste rôle, en Afrique comme en France, du "leader mondial de l’industrie nucléaire" à capitaux français : AREVA.

Toutes les vies ne se valent pas

Mardi 29 octobre, on apprend la libération, après trois ans de captivité et d’angoisse, des quatre derniers otages français enlevés au Niger le 16 septembre 2010, sur le site uranifère d’Arlit exploité par AREVA, et encore retenus par Al Quaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Ramenés à Niamey, capitale du Niger, depuis le nord Mali où ils étaient détenus, ils retrouvent bientôt leurs familles en France. Enfin ! Sains et saufs ! On partage la joie de Thierry Dol, Marc Féret, Daniel Larribe, Pierre Legrand et de leurs proches.

Dimanche 3 novembre, on apprend l’enlèvement la veille à Kidal (nord Mali) de deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, et leur assassinat presque immédiat. Brutal rappel à l’ordre. L’horreur et l’incompréhension saisissent la communauté nationale. Pourquoi cet acte barbare ?

De fait, le dénouement heureux pour "Thierry, Marc, Daniel et Pierre", comme dit AREVA sur son site Internet, ne saurait faire oublier d’autres réalités beaucoup moins réjouissantes.

D’abord, l’assassinat probable d’autres otages d’AQMI : Edwin Dyers, Michel Germaneau, et Philippe Verdon, exécuté par les ravisseurs des "sept d’Arlit" après la mort de leur chef Abou Zeid, tué pendant l’opération Serval.

Ensuite, le maintien en détention d’autres otages, français ou étrangers, en Afrique, en Syrie, en Asie, en Amérique latine et ailleurs. Leur liste ne cesse de se renouveler et ne se limite ni aux Français, ni aux salariés d’AREVA ou Vinci. Ne les oublions pas.

Et maintenant, l’assassinat de deux journalistes français chevronnés, de 55 et 57 ans, qui faisaient remarquablement, de l’avis général, leur métier d’observateurs éclairés et d’informateurs honnêtes en Afrique.

Début du questionnement. Que vaut la politique de la France, liée à celle d’AREVA en Françafrique ?

Il faut l’avouer, dans leur malheur les "sept d’Arlit" ont eu une chance insigne : travailler, directement ou indirectement, pour AREVA. Ils ont été enlevés parce qu’ils étaient les employés d’AREVA ou d’un sous-traitant du groupe VINCI, mais conservés en vie et libérés pour la même raison. En effet, malgré les démentis officiels, la presse, le Monde en tête, s’accorde à dire que leur employeur a versé 12,5 ou 13 millions d’Euros pour obtenir en février 2011 la libération de trois premiers otages d’Arlit, dont Françoise Larribe, et 20 à 25 millions pour les quatre derniers. Au moins 4,5 millions d’Euros, telle était la valeur marchande attribuée à chacun d’eux, négociée et consentie par AREVA.

Ghislaine Dupont et Claude Verlon ne valaient sans doute pas tant, car RFI n’a ni les moyens financiers ni l’autonomie de décision dont dispose AREVA. Mais ils représentaient, eux aussi, la France aux yeux de leurs ravisseurs, et ils l’ont payé de leur vie. On en apprendra sans doute davantage sur l’identité et les motivations des assassins et leurs liens éventuels avec AQMI, mais un fait est déjà sûr, qui peut servir de leçon : désormais, nul Français n’est à l’abri d’un enlèvement et d’un assassinat.

A cet égard, la responsabilité d’AREVA est immense. Certes, à en juger par la rançon qu’elle a versée à AQMI, la multinationale de l’uranium attache un grand prix à la vie humaine. Rien de moins sûr pourtant. Qu’on en juge.

Le prix d’une rançon

Au même titre que la prime d’assurance "K & R" (Kidnapping and Rescue) et les 35 millions d’Euros supplémentaires remis par AREVA au Niger en mars 2013 pour renforcer la sécurité de ses sites, les 33 millions (ou plus) versés à AQMI entreront dans le coût de revient du kilowattheure nucléaire payé par les clients d’EDF, à côté de nouvelles taxes éventuellement concédées au président Mahamadou Issoufou (on s’en réjouirait pour le Niger...) à l’occasion ou à la suite des tractations conduites par son homme de confiance, Mohamed Akotey, pour obtenir la libération des derniers otages d’Arlit.

En ce sens, en tant que consommateurs d’électricité d’origine nucléaire, les Français sont devenus, financièrement, solidaires des otages d’AREVA. On ne s’en plaindra pas. Mais il y a plus grave.

Alimentant les caisses d’AQMI, ces 33 millions (ou plus) vont renforcer son armement et ses moyens logistiques pour procéder à de nouveaux enlèvements de Français. Les guerres de l’uranium ne faisant que commencer, nous sommes tous potentiellement exposés à devenir les otages des ennemis d’AREVA. Que nous soyons collaborateurs d’AREVA, de VINCI, d’EDF, ou journalistes, ou simples touristes en Afrique ou ailleurs.

Plus grave encore (au moins collectivement), nous sommes devenus les otages politiques d’AREVA.

Car AREVA décide des affaires du Niger comme de celles de la France. Mohamed Akotey préside le conseil d’administration d’Imouraren SA, la filiale d’AREVA qui prépare au Niger l’exploitation de la plus grande mine d’uranium du monde. Quant à Mahamadou Issoufou, c’est un ingénieur des mines formé en France. Il fut directeur national des Mines au ministère nigérien des Mines et de l’Énergie de 1980 à 1985, puis directeur d’exploitation de la mine d’Arlit (appartenant à AREVA), puis secrétaire-général de la Société des mines de l’Aïr (SOMAIR, filiale d’AREVA) jusqu’en 1991. Il interrompt alors ses activités minières pour se lancer dans la politique, fondant le parti socialiste nigérien... Le lui a-t-on suggéré ? Parvenu à la tête du Niger le 12 mars 2011 -cela mérite bien un avion présidentiel- Mahamadou Issoufou est "l’homme d’AREVA".

François Hollande, placé à la tête de la France, l’est aussi.

AREVA, un Etat dans l’Etat

Lorsque le PS signe en novembre 2011 un accord de mandature avec EELV incluant la fermeture de la filière dite de retraitement (visant en fait à séparer le plutonium des autres sous-produits de nos centrales) et de fabrication du MOX, AREVA fait savoir à François Hollande, d’un simple coup de fil, que ce point est inacceptable. Aussitôt celui-ci l’abroge unilatéralement, puis le rétablit pour un week-end, le temps d’obtenir l’aval du Conseil fédéral d’EELV à l’accord, et l’abroge derechef sitôt après, se déclarant seul juge, s’il est élu, de l’application de l’accord.

Soutien résolu d’AREVA, partisan acharné du nucléaire sous toutes ses formes, il n’est pas étonnant que François Hollande ait reçu à bras ouverts à l’Elysée le 11 juin 2012, le 13 novembre 2012, le 10 mai 2013, son homologue nigérien, par ailleurs vice-président de l’Internationale socialiste, "un ami" qu’il connaissait bien avant que chacun d’eux devienne président. Pas étonnant qu’il lui rende un hommage appuyé après la libération de "Thierry, Marc, Daniel et Pierre". On est en famille.

Le 10 mai 2013, François Hollande, déclare : "C’est la troisième fois que je reçois M. Mahamadou ISSOUFOU, le Président du Niger. C’est vous dire la qualité de la relation entre nos deux pays et la confiance que nous nous témoignons mutuellement. Cette confiance nous l’avons également retrouvée au moment de l’intervention de la France au Mali... Nous avons des relations bilatérales qui sont également de très bonne tenue - j’allais presque dire « teneur » puisque nous avons la relation avec AREVA ! Nous en discutons régulièrement avec le Président... Il y a également une coopération économique qui est forte... Et puis, il y a une coopération militaire qui était engagée avant même l’opération Serval et qui se poursuit, là encore, sur des bases solides." (Source). Bref, un concentré de Françafrique à faire rêver.

Que nous soyons tous, Nigériens ou Français, otages d’AREVA, en voici d’autres preuves.

Les mensonges d’AREVA

D’après ce qu’elle raconte sur son site Internet, la firme veille sur "la santé et la sécurité des travailleurs et des populations environnantes", "la préservation de l’environnement", "la limitation des impacts", et pratique "un engagement sociétal fort".

"Sécurité des travailleurs" ?

Les otages enlevés à Arlit en juin 2008, en octobre 2009, et dans la nuit du 15 au 16 septembre 2010 ont pu l’apprécier. Ou la quinzaine de blessés dont AREVA faisait état parmi ses salariés nigériens lors de l’attentat-suicide du 23 mai 2013, toujours sur son site d’Arlit, tandis qu’un attentat simultané faisait à Agadez plus de 20 morts parmi de jeunes soldats nigériens en formation. (Premier résultat des 35 millions d’Euros donnés en mars par AREVA à l’Etat nigérien : l’assassinat de nouvelles recrues.)

"Santé des travailleurs" ?

"A Arlit et Akokan, les concentrations en uranium dans certains puits dépassent d’un facteur 10 les normes de l’Organisation Mondiale de la Santé." Ceci a été démontré par la CRIIRAD mais aussi par les laboratoires officiels (Algade et IRSN) commandités par AREVA pour faire des contrôles.

"Préservation de l’environnement" ?

En juin 2009, au moment où Areva annonçait, sous la pression des ONG, la création d’"Observatoires de la santé" sur ses sites d’exploitation, la CRIIRAD écrivait : "L’exploitation de l’uranium à Arlit et Akokan (Niger) a conduit à soutirer plus de 270 millions de m3 d’eau dans une nappe fossile. La mise en exploitation du gisement d’Imouraren conduira au soutirage de 12 à 13 millions de m3 par an. AREVA reconnaît que la nappe souterraine sera asséchée à la fin de l’exploitation dans une quarantaine d’années. De plus l’exploitation nécessitera l’excavation de près de 4 milliards de tonnes de roches et produira des montagnes de déchets : stériles miniers amoncelés en verses de 40 mètres de haut sur 20 km2 et 245 millions de tonnes de déchets radioactifs à très longue période dont personne ne sait comment garantir le confinement."

On notera que ces stériles miniers, lorsqu’ils sont utilisés comme remblais, entraînent une élévation considérable de la radioactivité du sol : dans les rues d’Akokan par exemple, ou devant l’hôpital de la COMINAK, où on a pu relever des niveaux de radioactivité jusqu’à cent fois supérieurs à la normale (Lettre de la CRIIRAD à Anne Lauvergeon, présidente d’AREVA, le 15 mai 2007).

"Limitation des impacts" ?

Outre les impacts directs, chimiques, radiologiques et phréatiques, la CRIIRAD dénonçait en 2009 "les impacts indirects liés à l’utilisation de charbon pour fournir l’énergie aux complexes d’extraction de l’uranium. En 2006, au Niger, 85 % de l’électricité commercialisée par la SONICHAR était achetée par SOMAÏR et COMINAK. La mise en exploitation des nouveaux gisements d’uranium va faire passer la consommation de charbon de 160 000 tonnes à 400 000 tonnes en 2011. La population de Tchirozérine, commune où sont implantées la mine de charbon et la centrale thermique se plaint de l’impact de la pollution atmosphérique et de la pollution des eaux."

Là encore, on voit ce que vaut la "santé des travailleurs et des populations environnantes"... et l’argument "environnemental" en faveur d’un combustible nucléaire censé nous éviter l’emploi du charbon, la pollution atmosphérique et la production de CO2 !

"Engagement sociétal fort" ?

Selon Areva, "depuis la création des sociétés minières de SOMAÏR et de COMINAK il y a une quarantaine d’années, AREVA a déployé une politique sociétale ambitieuse... Au Niger, le groupe soutient des programmes d’aide au développement et mène également des actions de solidarité dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation et de l’accès des populations locales à l’eau et à l’énergie... Face aux situations d’urgence, famines, inondations... AREVA vient en aide aux populations sinistrées du Niger. AREVA participe activement au développement économique du Niger, dont il est le principal partenaire industriel."

AREVA, qui déclare pour 2012 un Excédent Brut d’Exploitation d’un peu plus de 1 milliard d’Euros, dont 425 millions dans le secteur minier, se vante sur son site de consacrer 3 millions d’Euros par an à ses "contributions sociétales" au Niger - moins du 1/10e de sa "contribution" à AQMI. Et "plus de 37 millions d’Euros de taxes diverses payées au Niger en 2009" - à peine plus que la "taxe" versée à AQMI. Pas de quoi changer la face du pays.

Mourir au Niger

Les 113 migrants clandestins partis d’Arlit en octobre 2013 par familles entières n’ont pas su profiter du modèle de "développement économique" promis au Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, par son "principal partenaire industriel". Ces Nigériens-là étaient exclus de la manne d’AREVA.

Car voici le troisième événement de la dernière semaine d’octobre, le moins connu, le plus tragique : le 28, juste avant la libération des otages d’Arlit, on apprend que 87 cadavres décomposés, en partie dépecés par les chacals, ont été retrouvés dans le désert nigérien entre Arlit et la frontière algérienne, ainsi que les camions en panne qui auraient dû les conduire vers l’Algérie et le mirage d’une vie meilleure. Ils s’ajoutent aux dépouilles de 5 femmes et fillettes découvertes précédemment. Il s’agit de migrants clandestins partis d’Arlit quelques semaines plus tôt. Ils sont morts de soif. Essentiellement des femmes et des enfants. Au total, 21 rescapés et 92 victimes : 7 hommes, 35 femmes, 50 enfants.

"Sadafiou, un rescapé d’une trentaine d’années qui a perdu trois de ses proches dans le voyage, avait expliqué il y a quelques jours à la radio privée Sahara FM que le groupe dont il faisait partie, originaire du Sud nigérien, fuyait de mauvaises récoltes à venir" (Le Parisien, 31.10.13).

Il est vrai qu’AREVA n’est pas à Arlit pour faire le bonheur des Nigériens. Ni le nôtre. Elle y est pour fournir de l’uranium aux centrales françaises et des profits à ses actionnaires, étatiques à 83 %. Le minerai d’uranium extrait d’Arlit pollue l’environnement sur place et tout au long du cycle de transfert, traitement et retraitement qui le transforme en combustible, puis en plutonium (utilisable dans le combustible MOX et comme explosif militaire) et en déchets nucléaires. Pour l’éternité.

Nigériens ou Français, "nous sommes tous des otages d’Areva".

La pieuvre
AREVA n’étend pas seulement ses tentacules de la France au Niger ou au Gabon, elle les étend des Etats-Unis à la Chine et au Japon, en passant par le Kazakhstan, la Finlande, l’Afrique du Sud ou les Emirats Arabes unis. La firme s’en vante sur son site et le souligne même : "AREVA fait bénéficier ses clients d’une présence commerciale dans plus de 100 pays et industrielle dans 43 pays. Le groupe a élaboré une stratégie de développement pérenne, s’appuyant sur une implantation équilibrée entre l’Europe, les Amériques et l’Asie."

Une "implantation équilibrée", tout à fait comparable à la "stricte suffisance" dont se vantent les stratèges et dirigeants français, nos "têtes pensantes", à propos de leurs 300 "têtes nucléaires" conçues par le Commissariat à l’Energie Atomique (CEA), actionnaire d’AREVA à 61,52 %, commandées par l’Etat français, actionnaire d’AREVA à 21, 68 % - braves "têtes nucléaires" modestement capables, sur simple décision d’une seule tête pensante aujourd’hui appelée François Hollande, de faire un petit milliard de morts. Et bien sûr, de dissuader les terroristes de nous prendre en otages.

Une stratégie économique aussi "pérenne" que notre stratégie militaire puisque, pas plus du côté des centrales que du côté des armes, il n’est prévu de renoncer au nucléaire. Les réacteurs initialement prévus pour durer de 25 à 30 ans le sont désormais pour 40 ans et vont le devenir pour 50, voire (dernière revendication d’EDF) 60 ans. En attendant la relève par la série des EPR qui ont bien du mal à sortir de terre et à diverger mais qui seront d’emblée destinés à vivre au moins 60 ans. Quant aux armes que la France s’est engagée à éliminer en ratifiant il y a plus de vingt ans le Traité de Non Prolifération, elle consacre chaque année près de 4 milliards d’Euros à les moderniser. AREVA, CEA, même combat.

Tous otages

Les otages d’AREVA, ce sont tous les Français, mais aussi tous les humains d’aujourd’hui soumis en permanence à la menace de nouveaux Fukushima, Tchernobyl, Three Mile Island, Tcheliabinsk, Hiroshima, Nagasaki, et ceux de demain condamnés à gérer pendant des millénaires les déchets issus de l’uranium d’Arlit et d’ailleurs.

Français, révoltons-nous. Exigeons la fin de la dictature d’AREVA.

Et vous, Mesdames, Messieurs les journalistes, ne vous contentez pas de pleurer vos collègues assassinés. La meilleure façon d’honorer leur mémoire, c’est de donner la parole à ceux qui combattent la pieuvre, qui revendiquent pour les Français le droit d’échapper à son emprise, de faire un choix lucide et éclairé en matière de politique énergétique et stratégique.

Un monde vivable pour tous, un monde pacifié, c’est un monde sans armes ni centrales nucléaires.

Saintes, le 7 novembre 2013

Jean-Marie Matagne, président de l’Action des Citoyens pour le Désarmement Nucléaire
ACDN 31 Rue du Cormier 17100 SAINTES
contact@acdn.net
www.acdn.net

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