14 octobre 2010

Pour une réforme citoyenne des retraites

Mais comment, pour la réforme des retraites, les Syndicats ont-ils pu se laisser entraîner dans une bataille de chiffres, une vraie bagarre de chiffonniers ? Le moins que l’on puisse dire, est que nos ‘représentants des salariés’ se sont faits rouler dans la farine, comme des enfants de chœur ; Ils se sont lancés comme des jeunes bleus, là, exactement où un gouvernement machiavélique, voulait les entraîner : dans le domaine des calculs : le calcul des temps de cotisations, le calcul de l’âge de départ, le calcul des montants, de l’espérance de vie, des pourcentages, etc. etc. C’est ainsi que le monde du travail, totalement englué dans des comptes et des décomptes, qu’il maîtrise mal, n’a pas encore réalisé qu’il est manipulé.


 

Où est la solution mathématique des retraites ?


Comprenons enfin, que le problème de la réforme des retraites n’est pas dans le montant, ni dans la durée, des cotisations, mais dans le trop petit nombre de cotisants ! En effet, la solution est dans la dimension de l’assiette des cotisants ! Et puisque le gouvernement ne veut parler que de chiffres, parlons en : à l’école, en arithmétique, lorsqu’on apprend la multiplication, on apprend que :
    Le multiplicande multiplié par le multiplicateur égal le produit Soit : Les cotisations multipliées par le nombre de cotisants égal le financement
Jusqu’à ce jour, orienté par la stratégie perfide du gouvernement, le ‘monde du travail’, dans son ensemble, n’a réfléchi et calculé, que sur le premier terme : le multiplicande ! C’est ainsi que jusqu’à présent, personne ne semble avoir pensé, que l’on pouvait aussi, accroître le financement total, en augmentant tout simplement, le multiplicateur, c’est-à-dire : le nombre de cotisants... Et pour cela, il faut faire payer les retraites, par tous ceux qui, pour quelque raison que ce soit, ne les paient pas et, notamment bien sûr, par ceux qui étant assez riches pour ne pas avoir besoin de travailler, ne paient rien !


 

Les combattants de la troisième guerre mondiale


Il est anormal et pour tout dire injuste, que les caisses de retraites des travailleurs, ne soient alimentées que par les seules cotisations des travailleurs. C’est comme si l’on avait demandé, aux soldats partants à la guerre, en 1914 et en 1940, de donner une part de leur solde, pour avoir droit plus tard, à leurs retraites d’anciens combattants ! Non, ne souriez pas... ou alors tristement, car pour peu que l’on y réfléchisse, le problème à peu de chose près, est le même. Parce que, sans que l’on n’en ait pleinement conscience, nous sommes, depuis quelques temps déjà, sous la coupe de la troisième guerre mondiale ! Une sale guerre socio-économique que l’on n’ose pas appeler par son nom, et qui pourtant, fait autant de victimes qu’un conflit armé.


 

Une reconnaissance citoyenne aux soldats du travail


La retraite des travailleurs, ne doit pas être traitée, comme une affaire de fric, la retraite doit être considérée comme une « devoir civique », comme une ‘dette morale’ que nous devons à tous nos anciens ! En effet, tous ceux qui se lèvent tôt, comme dirait quelqu’un, tous ceux qui ont donné une bonne partie de leur vie au pays, tous ces hommes qui en somme, ont fait ce que nous sommes, méritent bien la considération, le respect et la reconnaissance de toute la nation ! Et si cette ’reconnaissance’, si cette retraite, d’cncien combattant du travail a un coût, nous devons tous ensemble, avoir le courage de l’assumer. C’est une question d’éthique !
Personne n’y pense, mais pourtant il faut bien admettre que ce sont seulement, nos 25 Millions de ‘combattants du labeur’, qu’ils soient des secteurs dits, primaire, secondaire ou tertiaire, qui par leur travail produisent toute la ‘valeur ajoutée’ ou mieux, le ’P. I. B.’, nécessaires pour faire vivre, tous les jours, 65 Millions de Français : les enfants bien sûr, mais aussi les politiques, les ministres, et le président de la République, les chômeurs, les militaires et les gendarmes, les curés et tout le clergé, les artistes et les sportifs, et tous ceux qui... ne foutent rien !


 

Les grèves, comme des compétitions numériques


Ce nouveau gouvernement, non content d’avoir acculés les syndicats à faire de la réforme des retraites, un problème de chiffres et de fric, au lieu d’une avancée sociale, les accule également à faire de chaque grève, une véritable compétition numérique. À peine installé, le roi, dans son jargon si particulier, a dit : « La différence avec moi, c’est que quand il y a des grèves, personne ne les voit ! » Deux ans après, des grèves il y en a partout et tout le monde les voit, mais sa majesté et ses sbires, s’en foutent, ils les ignorent même ! Ils feignent de prendre ces manifestations pour des actions négligeables ; ils s’en amusent aussi, en minimisant à plaisir, le nombre de participants. Comment peut-on en toute honnêteté, annoncer le soir, à la France entière, un chiffre incroyable de 900 000 personnes, alors que les syndicats eux, en annonce 3 Millions ! On comprend qu’un tel flou mathématique arrange à la fois les syndicats et l’État ; surtout ce dernier, car plus l’on se chamaille sur les chiffres, moins on discute sur le problème lui-même. Et la question que l’on doit peut-être se poser aujourd’hui, est de savoir si les représentants en présence, ceux des salariés et ceux de Sarkozy, ont la stature et les compétences nécessaires pour résoudre le difficile problème des retraites ? Rien n’est moins certain et, là est tout le danger !


 

La ‘grève’ comme un outil de contestation constructive


Depuis le retour de la droite au pouvoir, tous les gouvernements cherchent à durcir les droits et à dénaturer l’esprit de la grève ! Mais quelle erreur, disons même quelle connerie ! La France, ne serait pas la France sans ce dispositif exceptionnel de contrepouvoir, de pondération et de propositions, qu’elle à inventé. On n’en parle quasiment pas, car cela dérange le grand patronat, mais si notre pays passe beaucoup mieux que d’autres, la dure crise financière du moment, c’est grâce à l’ensemble de nos avancées sociales supérieures qui amortissent quelque peu, les difficultés économiques du moment. Pour cela, merci à nos syndicats et à nos manifestants d’antan, qui se sont battus corps et âmes, pour arracher à la classe dominante de l’époque et à ses ‘maîtres des forges’, toutes les conquêtes, justes et possibles, qui font les acquis sociaux de tous aujourd’hui.
Et pourtant, nombreux sont ceux qui, en ce moment même, critiquent les gens qui font grève, en les traitant de rigolos, ou de feignants, ou de minus qui feraient mieux d’aller au boulot, de travailler ‘plus’. Tous ces tartuffes qui, en même temps, sans honte et souvent sans le savoir, sont très contents de profiter pleinement des acquis sociaux gagnés par nos grévistes d’alors. Citons simplement pour exemple : la « semaine de 40 Heures » et « les fameux congés payés », ainsi que de nombreux autres droits, qui semblent si naturels aujourd’hui, mais qui n’existaient pas, avant les fameuses grèves de 1936, cette grande épopée de la classe ouvrière. Comme quoi, ce qui n’est pas possible avant, pour le gouvernement et le patronat, peut très bien l’être après... les grèves !


 

La grève n’est pas un jouet dont on s’amuse impunément


On comprend mal le comportement irresponsable et dangereux du gouvernement en place ! Comment peut-on penser en effet, qu’en ne tenant aucun compte des manifestations de rue qui se multiplient et en plus, en les commentant avec ironie, sinon avec mépris, on puisse parvenir à nouer un dialogue constructif avec les organisations syndicales ? Mais qu’ont-ils donc appris, nos ministres à la grande école des ministres ? Sciemment ou inconsciemment, le gouvernement pousse les salariés à chômer, les pousse à quitter leurs entreprises pour allez défiler dans les rues ! Par son attitude, quelque peu bizarre il leur fait croire, que plus ils seront nombreux, plus ils seront écoutés. Vous semblez penser que c’est la quantité de manifestants qui fait la crédibilité de la revendication. C’est faux ! C’est l’intelligence et le bien-fondé des revendications, qui en font leur crédibilité.
Mettre de plus en plus de participants dans les rues, est complètement irresponsable. Une telle attitude n’a aucun sens ; Elle ne peut qu’exciter et enflammer, les esprits et à ce niveau, elle peut aussi parfois, mener au clash total. Attention, messieurs les apprentis-sorciers, ne continuez pas ainsi, la grève n’est pas du folklore. La foule et notamment la classe ouvrière, ne se manage pas comme on lève le petit doigt en dégustant son thé ! En ce moment, vous jouez avec le feu. Déjà à la dernière manifestation, des familles entières, femmes, enfants et poussettes comprises, sont descendues dans la rue, et pour le prochain défilé, la jeunesse annonce aussi sa participation. Alors là, méfiance messieurs, avec les jeunes tout peut arriver. Non encore trop conditionnés par le système coercitif ultra libéral, et avec la fougue que l’on a, à 20 ans, leurs actions et surtout leurs réactions, peuvent être tout à fait imprévisibles.


 

Conseils au staff supérieur et à Monsieur le ministre


À l’annonce de : 3 millions de participants, quelqu’un d’entre vous à dit d’un ton quelque peu péremptoire : « Oui, mais la politique de la France, ne se fait pas dans la rue ». Grossière erreur, qui prouve votre inexpérience, Messieurs. ! Comme dans toute démocratie digne de ce nom, la politique de la France, se fait là où il y a le peuple, et si par votre mépris ou votre incompétence, vous mettez le peuple dans la rue, la politique de notre beau pays, que vous le vouliez ou non, se fera, de gré ou de force, dans la rue !
Autre grosse faute de votre part : Pourquoi venez-vous, de faire voter en urgence et quasiment à la sauvette, l’âge de départ à la retraite à 62 ans ? Mais comment, vous Monsieur le ministre, qui devez être quand même le plus intelligent de tout votre staff, n’avez-vous pas compris que ce report était une erreur psychologique fondamentale. Comment, ne pas avoir compris que l’âge actuel de 60 ans, est symbolique et donc intangible ! C’est une conquête de la classe ouvrière, devenue quasi historique dans l’esprit de la majorité des Français ; un peu comme la fête de la Victoire ! Dites à votre ‘conducteur en chef’, qui prouve tous les jours, qu’il ne connaît rien dans le management des hommes, dites-lui que pour obtenir des résultats positifs, « Il vaut mieux convaincre que contraindre ».


 

La réforme, tout effacer et tout recommencer


Assez, Monsieur le ministre, à présent vous avez assez joué. Maintenant, il faut mettre un terme à vos divagations hasardeuses. Vous ne pensiez tout de même pas endormir le peuple français, comme vous avez endormi la mamy des parfums, la plus riche douairière de France ? Alors, Monsieur le ministre, avant qu’un grand chambardement ne se produise, méditez sur une moralité de notre grand fabuliste : ‘Tant va la cruche à l’eau, qu’à la fin elle se casse’. À présent en effet, la cassure n’est pas loin, et c’est à vous de mettre fin à cette situation qu’avec une certaine morgue, vous avez envenimée. Comprenez bien, Monsieur le ministre, que vous avez une lourde responsabilité et que vous n’avez plus le droit de vous tromper, vous n’avez pas le droit de mettre la France à feu et à sang. Admettez enfin, Monsieur le ministre, que la solution de la réforme des retraites, ne se trouve pas là où vous voulez le faire croire ; Vous savez très bien, que la vraie solution n’est pas dans vos chiffres et vos calculs d’épicier, mais dans l’élargissement maximal de l’assiette des cotisants ! Alors de grâce, Monsieur le ministre, ne vous enferrer plus dans vos assertions erronées, faites taire un orgueil mal placé et stoppez la mauvaise réforme en cours. Parfois, le vrai courage, est de savoir revenir sur ses erreurs, et repartir sur la bonne voie.
Et pour conclure, voilà en rappel un court extrait de notre article de Septembre : La seule et unique solution est de faire payer tout les Citoyens, et notamment : Les riches dont le silence est assourdissant, et qui dans leur coin se marrent, bien ! Les actionnaires qui encaissent tous leurs dividendes, mais qui ne paient, rien ! Les machines et les robots, par qui, insensiblement le chômage des hommes, vient !
« Non pas qu’il faille arrêter le progrès, bien au contraire, mais il faut l’utiliser aussi, pour le bien être des hommes, par des réductions d’horaires, par des hausses de salaires, et aussi bien sûr, par une participation au financement des retraites ! »
Raymond Monedi

Mail : r.monedi@orange.fr
Site : cerclepep.com
 

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