11 octobre 2011

Extension urgente ... avant agrandissement

par CARFREE | 9 octobre 2011




La bande d’arrêt d’urgence pourra désormais être empruntée par les véhicules durant les heures de pointe et sur les autoroutes flamandes. La Région a donné son aval à l’expérience qui devrait permettre de » fluidifier le trafic« [1], rendue d’autant plus facile que les blessés graves et autres morts par accident de la route resteront incarcérés dans leur automobile[2].

Le principe est toujours le même: construire pour résorber les effets d’un processus qu’on présente – et qu’à force on se représente – comme inéluctable. Édifier des prisons pour réduire la surpopulation carcérale et continuer l’incarcération ou construire des routes pour poursuivre l’inflation automobile, les deux processus répondent du même principe fondamental; et escamotent d’autres réalités. La logique de développement des centres pénitenciers élude deux vérités: la première, celle que la majorité carcérale actuelle ne devrait pas être enfermée – en Europe, de nombreux détenus le sont pour leur consommation de produits illicites – ; la seconde, que la construction de nouvelles prisons ne mènera pas à une baisse de la population des pénitenciers déjà existants mais créera de nouvelles peines pour remplir les nouveaux centres et les… surpeupler. A l’identique, Dans le domaine de la bagnole, l’inflation routière élude deux réalités fondamentales: la plupart des automobilistes ne devraient plus rouler en voiture; et les nouvelles routes répondront au besoin d’espace des nouvelles voitures qui elles-mêmes réduiront l’espace nouvellement créé, ce qui nécessitera la création de nouvelles routes, etc… La construction sans cesse renouvelée assure la pérennité du processus.

Les deux phénomènes sociaux posent la question qu’aucun des « responsables » politiques ne posent: jusqu’à quand? Et empêchent de revoir deux habitudes humaines qu’on croit naturelles: enfermer et rouler en bagnole… permettant de ne pas voir la réalité sous un autre jour: réduire les inégalités qui génèrent les actes délinquants et la souffrance sociale, et modifier nos modes de déplacement pour privilégier les transports non polluants, et toute la révolution socio-économique que cela impliquerait.

Dans les deux cas, on touche à deux fondements de nos sociétés capitalistes. Ils seront nécessairement modifiés au moment où il faudra tout bouleverser.

A.P 
 

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