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(son site)| AgoraVox | vendredi 7 octobre 2011
Les Français sont-ils cons ?
Le titre, je l’admets, est un peu provocateur…
Surtout que c’est un Belge qui pose la question.
N’y voyez cependant aucune revanche sur les blagues popularisées par Coluche ayant pour cible les citoyens de mon pays et encore moins un jugement comparatif sur l’intelligence du Français moyen par rapport à d’autres citoyens européens dont j’aurais pu mettre aussi la faculté de jugement en question si le sujet de l’article ne portait sur les primaires socialistes françaises.
C’est que celles-ci me fascinent et me font envie parce qu’enfin les Français se trouvent devant un choix politique réel et crucial auquel les populations d’autres pays, dont le mien, n’ont pas droit.
Toutefois, si l’on en croit les sondages et les grands medias, les Français s’apprêtent à voter comme des cons, incapables de comprendre une situation et de décoder les désinformations de medias contrôlés par les financiers et les appareils de partis.
Une période historique cruciale
L’enjeu de ces primaires est plus important que ne l’ont été toutes les élections présidentielles à ce jour, à l’exception de celle de Barak Obama. Dans le contexte actuel de crise financière, économique et sociale, ce n’est pas entre 2 candidats à la Présidence que les Français devront voter en 2012 mais entre deux futurs : celui d’une austérité drastique de plus en plus éprouvante et douloureuse qui n’aura pas plus de fin que l’avidité des financiers au bénéfice desquels des gouvernements félons la réclament et celui d’une courte période de chaos suivie d’une reconstruction de l’Europe sur des bases économiquement saines conçues pour assurer le bonheur des citoyens.
Aujourd’hui la Grèce, demain le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie, après demain la France et d’autres pays européens vont devoir imposer à leurs électeurs de lourds sacrifices pour rassurer les marchés sur leur volonté de et leur capacité à rembourser leurs dettes majoritairement et presqu’exclusivement constituée d’intérêts bancaires cumulés.
Qui se cache derrière cette expression anonyme « les marchés » ? Ce sont les investisseurs, autrement dit les actionnaires des banques, ceux-là même que votre gouvernement a décidé de renflouer en 2008, avec votre argent, quand ils ont perdu en bourse où ils jouaient pourtant avec votre argent, contre leurs propres clients, donc contre vous si vous y jouiez aussi, et à armes inégales puisque les banques jouent avec l’appui de logiciels sophistiqués et de traders professionnels.
Logiquement, selon le plan établi, vous deviez perdre en bourse et, si à la suite de cela, vous n’étiez plus à même de payer vos emprunts, vous deviez être saisis. Mais, pour une fois, ce sont les banques qui ont perdu et, loin de les saisir, votre gouvernement a décidé de vous faire payer quand même.
Après cela, si un seul citoyen français ose encore affirmer son envie de rassurer les marchés, qu’il se promène tout nu près de la Tour Eiffel, avec un entonnoir renversé sur la tête, maintenu par deux oreilles d’âne, et le mot « CON » peint en bleu-blanc-rouge sur le dos. Cela fera le même effet.
Rassurer les riches ? Voilà le projet de nos gouvernements ! Que dis-je : de nos partis politiques ! Pire encore, c’est aussi le projet des grands medias. Devinez qui les possède et qui les influence ?
Ne serait-il pas plus opportun de rassurer la population sur son droit à vivre sans la pression continuelle des marchés et sur la volonté des gouvernements de cesser de privilégier les actionnaires au détriment de leurs électeurs ?
Car ne vous y trompez pas. Cela fait déjà quelques décennies qu’on vous parle de chômage, de conjonctures économiques, de rigueur et d’austérité. Et ce n’est pas près de se terminer. Parce que l’avidité des « marchés » est insatiable et parce que, quoi qu’elle fasse, l’Europe ne peut s’en sortir sans remettre en cause le système qu’elle a elle-même installé.
Rassurer les marchés, encore et encore, par des mesures plus douloureuses les unes que les autres, et cela sans fin ! C’est la voie que vous proposent non seulement Sarkozy et d’autres élus potentiels de droite mais aussi la plupart des candidats socialistes comme Hollande, Aubry et Valls dont le carriérisme semble être la seule préoccupation à défaut d’intelligence.
L’alternative, c’est de leur dire non, tout de suite et définitivement. C’est de refuser d’imposer aux Grecs, aux Espagnols, aux Italiens, …, et aux Français des sacrifices, des souffrances qui provoqueront de plus en plus d’insécurité et qui, au final, s’avéreront inutiles car perpétuellement insuffisantes.
On sait, et les pays du Tiers Monde en ont assez témoigné, que ces sacrifices conduisent à l’extrême pauvreté et à des millions de morts avant qu’enfin on ne soulève la question de l’annulation de la dette.
La solution, c’est d’être solidaires des Grecs avant que nous ne trouvions plus personne pour être solidaires de nous. C’est de déclarer haut et fort qu’on ne remboursera que le capital et pas un centime d’intérêt. Et que ce n’est pas à la population de payer mais bien aux banques et aux multinationales.
En assistant aux débats télévisés des primaires socialistes, je ne vois qu’un seul homme capable d’une analyse politico-économique, un seul homme qui affirme haut et clair sa volonté de mettre la finance au service de la population et non cette dernière au service de la finance. Il s’agit d’Arnaud Montebourg qu’on voit très peu dans les journaux télévisés alors qu’il est le seul à apporter un véritable message à la population. Le seul mais pas la seule car Ségolène Royal lui emboîte le pas. Cette conversion tardive lui vaut d’ailleurs d’être dégradée par les faiseurs d’opinion que sont TF1, France 24 et France Télévision. Les sondages ont bon dos ! S’ils sont commandés par un grand media, ils ne valent strictement rien car ils répondront toujours à l’attente de ces medias. Et les journalistes, en bonnes carpettes de leur direction, vous annonceront toujours que les favoris des primaires sont Hollande et Aubry, promus à ce rang parce qu’ils n’ont pas le charisme nécessaire pour faire face à Sarkozy.
Après tant d’années de fausses promesses, de dégradation de la vie sociale, y a-t-il encore un Français assez stupide pour faire confiance aux candidats que leur vendent les medias ? Dans l’affirmative, il faut lui répéter que les medias sont détenus par le grand capital ou par un Etat entièrement aliéné à celui-ci.
Sortir d’un système monétaire inique !
Le système monétaire mondial porte en lui les germes de son autodestruction. Il est structurellement vicié depuis que les Etats ont renoncé à leur droit de battre monnaie, sans payer d’intérêts, au gré de leurs besoins et de ceux de leur population. Sans demander l’avis de leurs électeurs, les gouvernements des pays dits démocratiques, ont confié ce droit aux financiers et actionnaires de banques qui imposent aux Etats, aux entreprises et aux ménages, le paiement d’intérêts bancaires pour tout crédit accordé, en ce compris – et c’est un comble – pour les crédits destinés à renflouer les banques après leur déconvenue de 2008.
Vous croyez peut-être qu’il est normal de payer des intérêts bancaires parce que si vous prêtez de l’argent à votre banque ou à un particulier, vous renoncez à votre droit d’utiliser la somme prêtée pour la durée du crédit. Il est en effet logique que vous obteniez une compensation.
Mais l’argent du crédit ne provient pas de la poche des épargnants et encore moins de celle de la banque ou de ses actionnaires. C’est de l’argent emprunté par la banque à la Banque centrale qui le crée à partir du néant. C’est de l’argent qui n’appartient donc à personne et dont la raison d’être est de faire fonctionner l’économie. La banque centrale pourrait d’ailleurs le prêter aux banques privées sans intérêts comme la FED (banque centrale américaine) l’a fait suite à la crise de 2008 dans le but de relancer l’économie !
Tiens donc ! Le crédit à taux 0 relance l’économie ? C’est donc que le paiement d’intérêts nuit à l’économie ! Bien entendu ! Et vous allez comprendre non seulement pourquoi mais aussi à quel point les intérêts constituent un handicap :
D’abord, un petit rappel historique : jadis, la création monétaire était basée sur les réserves d’or d’un pays. On pouvait émettre autant de monnaie que les coffres de la République ou du Royaume contenaient d’or. Par la suite, on a étendu la notion de couverture de la monnaie, non seulement à l’or mais à l’ensemble du patrimoine d’un pays. Après Bretton Woods, et la décision de Nixon de ne plus assurer en or l’émission du dollar, l’émission d’une monnaie ne repose plus que sur le crédit.
Il n’existe pas un dollar, pas un euro, pas un franc suisse qui n’ait été créé par le crédit, assorti d’intérêts bancaires. Le principe du crédit est sain : si vous empruntez 300.000 € pour construire votre maison, cette somme servira à payer l’architecte, l’entrepreneur, les maçons, plombiers, électriciens, plafonneurs, décorateurs et autres créateurs de cette nouvelle richesse que constitue votre maison. Quand vous avez remboursé ces 300.000 €, ils sont détruits. L’opération est donc très saine : il existe dans votre pays une nouvelle richesse d’une valeur de 300.000 € et une somme d’argent correspondante dans les mains de leurs créateurs.
Mais ce n’est pas 300.000 € que vous payerez dans le système actuel. C’est plutôt 750.000 € avec les intérêts. Et les 450.000 € de différence sont des intérêts bancaires qui ne correspondent à aucune nouvelle richesse. Et à l’inverse du principal, quand vous les avez remboursés, ils ne sont pas détruits. Ils restent la propriété de la banque. Il ya donc une distorsion croissante entre la masse monétaire et la richesse réelle. Les intérêts bancaires créent donc l’inflation. C’est pourquoi vous avez besoin de toujours plus d’argent pour remplir votre caddy.
Mais il y a beaucoup plus grave. Le montant nécessaire au paiement des intérêts n’existe pas au moment de l’ouverture de votre crédit. Il n’existe nulle part dans le monde parce les seules sommes en circulation appartiennent aux banques ou proviennent du crédit. Pour payer les intérêts, vous devrez donc créer des richesses pour beaucoup plus que la valeur de votre maison. Autrement dit, vous travaillerez beaucoup plus pour les actionnaires des banques que pour vous-même.
Mais pour générer une masse monétaire future plus importante que celle existant au moment du crédit, il faut de la croissance et celle-ci est limitée, non seulement dans les faits, mais aussi en théorie tout simplement parce que les journées ne dureront jamais plus de 24 h et parce que les matières premières ne sont pas inépuisables alors que la dette, elle, croît de manière exponentielle.
En 2008, la dette mondiale dépassait 32.928 milliards de dollars. En 2009, 37.418 milliards. En 2010, 40.372 milliards. En 2011, 43.348 milliards et on prévoit pour 2012 une dette de plus de 46.534 milliards. Pour la France, elle passera entre 2011 et 2012 de 2.089 milliards à 2.261 milliards. Cette courbe de la dette est prévisible, non pas en fonction des crédits que demanderont les Etats dans cet intervalle, mais bien des intérêts cumulés car les intérêts non remboursés en créent d’autres.
Dans le même temps, la croissance fluctue avec des hauts et des bas, surtout des bas dans les pays occidentaux. Il est donc mathématiquement impossible que tous les crédits obtenus par les Etats, les entreprises et les ménages soient remboursés ! Mais ne soyez pas étonnés : c’est prévu depuis l’instauration du système. C’est même la finalité du système que d’organiser le transfert des richesses des mains de leurs producteurs vers celles de financiers incapables d’en produire.
La crise n’est pas conjoncturelle comme les TV essaient de vous le faire croire, elle est structurelle, c'est-à-dire liée à la nature du système. Les crises ne sont pas dues aux mauvais payeurs mais à la volonté des financiers de les mettre dans l’incapacité de payer pour pouvoir ensuite saisir les biens ou privatiser les biens publics comme on veut l’obtenir à présent du gouvernement grec.
Sans les intérêts bancaires, les gouvernements n’auraient quasiment pas de dettes à condition d’afficher une balance commerciale équilibrée entre les importations et les exportations. En qualité de contribuables, vous supportez donc, en lieu et place des dirigeants que vous avez élus, des impôts et des taxes qui restreignent sérieusement votre pouvoir d’achat et ce n’est pas la seule manière dont ce dernier est atteint. En effet, vous payez vous-mêmes des intérêts aux banques pour vos emprunts et chaque producteur, chaque commerçant, chaque prestataire de services inclut dans ses tarifs les intérêts bancaires qu’il devra payer pour ses propres crédits. Sans les intérêts bancaires, tout serait donc moins cher. Il ne se passe donc pas un jour sans que la vie de chaque citoyen ne soit affectée par cette décision des Etats, entérinée dans le traité de Maastricht mais déjà en vigueur dans les différents pays, de confier aux financiers le droit de création monétaire avec intérêts.
Cette décision n’a pas été prise par les gouvernements d’aujourd’hui, mais bien par des partis qui sont encore des partis de pouvoir, de droite comme de gauche. Et aucun de ces partis n’a remis cette décision en question. Or une telle décision est par essence incompatible avec un système démocratique parce que, de toute évidence, nuisible à la majorité des citoyens. Quoi qu’on essaie de vous faire entendre vous ne vivez pas dans un Etat de droit. Vous vivez sous une dictature financière et devriez prendre exemple sur les révolutions des populations arabes un peu moins émasculées.
Assainir la monnaie et refuser l’austérité
Qu’est-ce qui s’opposerait, sinon leurs propres textes, à ce que les Etats reprennent en mains la création de l’Euro selon des règles strictes et sous contrôle européen ?
Les Etats seraient ainsi autorisés à créer de la monnaie à taux 0 en fonction de leurs besoins et de ceux de leur population à la condition expresse que chaque création monétaire corresponde à la valeur exacte de la richesse créée.
Ainsi, pour les Etats, le paiement de fonctionnaires fournissant un service public, la construction d’infrastructures, l’entretien de bâtiments, les importations et les dépenses écologiques et sociales ne coûteraient strictement rien…à condition de considérer ces deux dernières comme des richesses.
Au lieu du PIB actuel, plus que contestable si l’on songe que des actes indiscutablement nuisibles sont de nature à l’augmenter (un accroissement de la criminalité provoque l’engagement de forces de l’ordre et d’un arsenal judiciaire et pénitentiaire supplémentaires) , il serait logique d’envisager un PBB (Produit de Bonheur Brut). Celui-ci prendrait en compte les investissements destinés à réduire la pollution et les dépenses sociales, en ce compris de nombreuses tâches effectuées aujourd’hui par des bénévoles, de nature à réduire la fracture et l’isolement social, de prévenir la délinquance et la criminalité et, à terme, d’entraîner des économies.
La création monétaire ne coûte strictement rien hormis le coût des pièces, du papier et du matériel informatique. Tout projet crédible, qu’il émane d’un Etat, d’une entreprise ou d’un particulier, pourrait être financé sans intérêts. On n’aurait ainsi plus besoin de « marchés » qu’il faut perpétuellement rassurer et qui nous assassinent. Qu’ils aillent jouer au Monopoly avec leurs anciens euros contre les dirigeants de la 5e république et place à la 6e incarnée par Arnaud Montebourg.
A l’heure de voter pour les primaires socialistes, la seule question qui se pose est de savoir si les Français veulent continuer à travailler pour engraisser les financiers ou s’ils préfèrent travailler pour eux-mêmes. Cette élection est bien plus cruciale que la présidentielle car si Montebourg ne passe pas, vous travaillerez encore au moins cinq ans pour les financiers.
Et là, j’aurai la réponse à ma question.
Surtout que c’est un Belge qui pose la question.
N’y voyez cependant aucune revanche sur les blagues popularisées par Coluche ayant pour cible les citoyens de mon pays et encore moins un jugement comparatif sur l’intelligence du Français moyen par rapport à d’autres citoyens européens dont j’aurais pu mettre aussi la faculté de jugement en question si le sujet de l’article ne portait sur les primaires socialistes françaises.
C’est que celles-ci me fascinent et me font envie parce qu’enfin les Français se trouvent devant un choix politique réel et crucial auquel les populations d’autres pays, dont le mien, n’ont pas droit.
Toutefois, si l’on en croit les sondages et les grands medias, les Français s’apprêtent à voter comme des cons, incapables de comprendre une situation et de décoder les désinformations de medias contrôlés par les financiers et les appareils de partis.
Une période historique cruciale
L’enjeu de ces primaires est plus important que ne l’ont été toutes les élections présidentielles à ce jour, à l’exception de celle de Barak Obama. Dans le contexte actuel de crise financière, économique et sociale, ce n’est pas entre 2 candidats à la Présidence que les Français devront voter en 2012 mais entre deux futurs : celui d’une austérité drastique de plus en plus éprouvante et douloureuse qui n’aura pas plus de fin que l’avidité des financiers au bénéfice desquels des gouvernements félons la réclament et celui d’une courte période de chaos suivie d’une reconstruction de l’Europe sur des bases économiquement saines conçues pour assurer le bonheur des citoyens.
Aujourd’hui la Grèce, demain le Portugal, l’Espagne, l’Irlande et l’Italie, après demain la France et d’autres pays européens vont devoir imposer à leurs électeurs de lourds sacrifices pour rassurer les marchés sur leur volonté de et leur capacité à rembourser leurs dettes majoritairement et presqu’exclusivement constituée d’intérêts bancaires cumulés.
Qui se cache derrière cette expression anonyme « les marchés » ? Ce sont les investisseurs, autrement dit les actionnaires des banques, ceux-là même que votre gouvernement a décidé de renflouer en 2008, avec votre argent, quand ils ont perdu en bourse où ils jouaient pourtant avec votre argent, contre leurs propres clients, donc contre vous si vous y jouiez aussi, et à armes inégales puisque les banques jouent avec l’appui de logiciels sophistiqués et de traders professionnels.
Logiquement, selon le plan établi, vous deviez perdre en bourse et, si à la suite de cela, vous n’étiez plus à même de payer vos emprunts, vous deviez être saisis. Mais, pour une fois, ce sont les banques qui ont perdu et, loin de les saisir, votre gouvernement a décidé de vous faire payer quand même.
Après cela, si un seul citoyen français ose encore affirmer son envie de rassurer les marchés, qu’il se promène tout nu près de la Tour Eiffel, avec un entonnoir renversé sur la tête, maintenu par deux oreilles d’âne, et le mot « CON » peint en bleu-blanc-rouge sur le dos. Cela fera le même effet.
Rassurer les riches ? Voilà le projet de nos gouvernements ! Que dis-je : de nos partis politiques ! Pire encore, c’est aussi le projet des grands medias. Devinez qui les possède et qui les influence ?
Ne serait-il pas plus opportun de rassurer la population sur son droit à vivre sans la pression continuelle des marchés et sur la volonté des gouvernements de cesser de privilégier les actionnaires au détriment de leurs électeurs ?
Car ne vous y trompez pas. Cela fait déjà quelques décennies qu’on vous parle de chômage, de conjonctures économiques, de rigueur et d’austérité. Et ce n’est pas près de se terminer. Parce que l’avidité des « marchés » est insatiable et parce que, quoi qu’elle fasse, l’Europe ne peut s’en sortir sans remettre en cause le système qu’elle a elle-même installé.
Rassurer les marchés, encore et encore, par des mesures plus douloureuses les unes que les autres, et cela sans fin ! C’est la voie que vous proposent non seulement Sarkozy et d’autres élus potentiels de droite mais aussi la plupart des candidats socialistes comme Hollande, Aubry et Valls dont le carriérisme semble être la seule préoccupation à défaut d’intelligence.
L’alternative, c’est de leur dire non, tout de suite et définitivement. C’est de refuser d’imposer aux Grecs, aux Espagnols, aux Italiens, …, et aux Français des sacrifices, des souffrances qui provoqueront de plus en plus d’insécurité et qui, au final, s’avéreront inutiles car perpétuellement insuffisantes.
On sait, et les pays du Tiers Monde en ont assez témoigné, que ces sacrifices conduisent à l’extrême pauvreté et à des millions de morts avant qu’enfin on ne soulève la question de l’annulation de la dette.
La solution, c’est d’être solidaires des Grecs avant que nous ne trouvions plus personne pour être solidaires de nous. C’est de déclarer haut et fort qu’on ne remboursera que le capital et pas un centime d’intérêt. Et que ce n’est pas à la population de payer mais bien aux banques et aux multinationales.
En assistant aux débats télévisés des primaires socialistes, je ne vois qu’un seul homme capable d’une analyse politico-économique, un seul homme qui affirme haut et clair sa volonté de mettre la finance au service de la population et non cette dernière au service de la finance. Il s’agit d’Arnaud Montebourg qu’on voit très peu dans les journaux télévisés alors qu’il est le seul à apporter un véritable message à la population. Le seul mais pas la seule car Ségolène Royal lui emboîte le pas. Cette conversion tardive lui vaut d’ailleurs d’être dégradée par les faiseurs d’opinion que sont TF1, France 24 et France Télévision. Les sondages ont bon dos ! S’ils sont commandés par un grand media, ils ne valent strictement rien car ils répondront toujours à l’attente de ces medias. Et les journalistes, en bonnes carpettes de leur direction, vous annonceront toujours que les favoris des primaires sont Hollande et Aubry, promus à ce rang parce qu’ils n’ont pas le charisme nécessaire pour faire face à Sarkozy.
Après tant d’années de fausses promesses, de dégradation de la vie sociale, y a-t-il encore un Français assez stupide pour faire confiance aux candidats que leur vendent les medias ? Dans l’affirmative, il faut lui répéter que les medias sont détenus par le grand capital ou par un Etat entièrement aliéné à celui-ci.
Sortir d’un système monétaire inique !
Le système monétaire mondial porte en lui les germes de son autodestruction. Il est structurellement vicié depuis que les Etats ont renoncé à leur droit de battre monnaie, sans payer d’intérêts, au gré de leurs besoins et de ceux de leur population. Sans demander l’avis de leurs électeurs, les gouvernements des pays dits démocratiques, ont confié ce droit aux financiers et actionnaires de banques qui imposent aux Etats, aux entreprises et aux ménages, le paiement d’intérêts bancaires pour tout crédit accordé, en ce compris – et c’est un comble – pour les crédits destinés à renflouer les banques après leur déconvenue de 2008.
Vous croyez peut-être qu’il est normal de payer des intérêts bancaires parce que si vous prêtez de l’argent à votre banque ou à un particulier, vous renoncez à votre droit d’utiliser la somme prêtée pour la durée du crédit. Il est en effet logique que vous obteniez une compensation.
Mais l’argent du crédit ne provient pas de la poche des épargnants et encore moins de celle de la banque ou de ses actionnaires. C’est de l’argent emprunté par la banque à la Banque centrale qui le crée à partir du néant. C’est de l’argent qui n’appartient donc à personne et dont la raison d’être est de faire fonctionner l’économie. La banque centrale pourrait d’ailleurs le prêter aux banques privées sans intérêts comme la FED (banque centrale américaine) l’a fait suite à la crise de 2008 dans le but de relancer l’économie !
Tiens donc ! Le crédit à taux 0 relance l’économie ? C’est donc que le paiement d’intérêts nuit à l’économie ! Bien entendu ! Et vous allez comprendre non seulement pourquoi mais aussi à quel point les intérêts constituent un handicap :
D’abord, un petit rappel historique : jadis, la création monétaire était basée sur les réserves d’or d’un pays. On pouvait émettre autant de monnaie que les coffres de la République ou du Royaume contenaient d’or. Par la suite, on a étendu la notion de couverture de la monnaie, non seulement à l’or mais à l’ensemble du patrimoine d’un pays. Après Bretton Woods, et la décision de Nixon de ne plus assurer en or l’émission du dollar, l’émission d’une monnaie ne repose plus que sur le crédit.
Il n’existe pas un dollar, pas un euro, pas un franc suisse qui n’ait été créé par le crédit, assorti d’intérêts bancaires. Le principe du crédit est sain : si vous empruntez 300.000 € pour construire votre maison, cette somme servira à payer l’architecte, l’entrepreneur, les maçons, plombiers, électriciens, plafonneurs, décorateurs et autres créateurs de cette nouvelle richesse que constitue votre maison. Quand vous avez remboursé ces 300.000 €, ils sont détruits. L’opération est donc très saine : il existe dans votre pays une nouvelle richesse d’une valeur de 300.000 € et une somme d’argent correspondante dans les mains de leurs créateurs.
Mais ce n’est pas 300.000 € que vous payerez dans le système actuel. C’est plutôt 750.000 € avec les intérêts. Et les 450.000 € de différence sont des intérêts bancaires qui ne correspondent à aucune nouvelle richesse. Et à l’inverse du principal, quand vous les avez remboursés, ils ne sont pas détruits. Ils restent la propriété de la banque. Il ya donc une distorsion croissante entre la masse monétaire et la richesse réelle. Les intérêts bancaires créent donc l’inflation. C’est pourquoi vous avez besoin de toujours plus d’argent pour remplir votre caddy.
Mais il y a beaucoup plus grave. Le montant nécessaire au paiement des intérêts n’existe pas au moment de l’ouverture de votre crédit. Il n’existe nulle part dans le monde parce les seules sommes en circulation appartiennent aux banques ou proviennent du crédit. Pour payer les intérêts, vous devrez donc créer des richesses pour beaucoup plus que la valeur de votre maison. Autrement dit, vous travaillerez beaucoup plus pour les actionnaires des banques que pour vous-même.
Mais pour générer une masse monétaire future plus importante que celle existant au moment du crédit, il faut de la croissance et celle-ci est limitée, non seulement dans les faits, mais aussi en théorie tout simplement parce que les journées ne dureront jamais plus de 24 h et parce que les matières premières ne sont pas inépuisables alors que la dette, elle, croît de manière exponentielle.
En 2008, la dette mondiale dépassait 32.928 milliards de dollars. En 2009, 37.418 milliards. En 2010, 40.372 milliards. En 2011, 43.348 milliards et on prévoit pour 2012 une dette de plus de 46.534 milliards. Pour la France, elle passera entre 2011 et 2012 de 2.089 milliards à 2.261 milliards. Cette courbe de la dette est prévisible, non pas en fonction des crédits que demanderont les Etats dans cet intervalle, mais bien des intérêts cumulés car les intérêts non remboursés en créent d’autres.
Dans le même temps, la croissance fluctue avec des hauts et des bas, surtout des bas dans les pays occidentaux. Il est donc mathématiquement impossible que tous les crédits obtenus par les Etats, les entreprises et les ménages soient remboursés ! Mais ne soyez pas étonnés : c’est prévu depuis l’instauration du système. C’est même la finalité du système que d’organiser le transfert des richesses des mains de leurs producteurs vers celles de financiers incapables d’en produire.
La crise n’est pas conjoncturelle comme les TV essaient de vous le faire croire, elle est structurelle, c'est-à-dire liée à la nature du système. Les crises ne sont pas dues aux mauvais payeurs mais à la volonté des financiers de les mettre dans l’incapacité de payer pour pouvoir ensuite saisir les biens ou privatiser les biens publics comme on veut l’obtenir à présent du gouvernement grec.
Sans les intérêts bancaires, les gouvernements n’auraient quasiment pas de dettes à condition d’afficher une balance commerciale équilibrée entre les importations et les exportations. En qualité de contribuables, vous supportez donc, en lieu et place des dirigeants que vous avez élus, des impôts et des taxes qui restreignent sérieusement votre pouvoir d’achat et ce n’est pas la seule manière dont ce dernier est atteint. En effet, vous payez vous-mêmes des intérêts aux banques pour vos emprunts et chaque producteur, chaque commerçant, chaque prestataire de services inclut dans ses tarifs les intérêts bancaires qu’il devra payer pour ses propres crédits. Sans les intérêts bancaires, tout serait donc moins cher. Il ne se passe donc pas un jour sans que la vie de chaque citoyen ne soit affectée par cette décision des Etats, entérinée dans le traité de Maastricht mais déjà en vigueur dans les différents pays, de confier aux financiers le droit de création monétaire avec intérêts.
Cette décision n’a pas été prise par les gouvernements d’aujourd’hui, mais bien par des partis qui sont encore des partis de pouvoir, de droite comme de gauche. Et aucun de ces partis n’a remis cette décision en question. Or une telle décision est par essence incompatible avec un système démocratique parce que, de toute évidence, nuisible à la majorité des citoyens. Quoi qu’on essaie de vous faire entendre vous ne vivez pas dans un Etat de droit. Vous vivez sous une dictature financière et devriez prendre exemple sur les révolutions des populations arabes un peu moins émasculées.
Assainir la monnaie et refuser l’austérité
Qu’est-ce qui s’opposerait, sinon leurs propres textes, à ce que les Etats reprennent en mains la création de l’Euro selon des règles strictes et sous contrôle européen ?
Les Etats seraient ainsi autorisés à créer de la monnaie à taux 0 en fonction de leurs besoins et de ceux de leur population à la condition expresse que chaque création monétaire corresponde à la valeur exacte de la richesse créée.
Ainsi, pour les Etats, le paiement de fonctionnaires fournissant un service public, la construction d’infrastructures, l’entretien de bâtiments, les importations et les dépenses écologiques et sociales ne coûteraient strictement rien…à condition de considérer ces deux dernières comme des richesses.
Au lieu du PIB actuel, plus que contestable si l’on songe que des actes indiscutablement nuisibles sont de nature à l’augmenter (un accroissement de la criminalité provoque l’engagement de forces de l’ordre et d’un arsenal judiciaire et pénitentiaire supplémentaires) , il serait logique d’envisager un PBB (Produit de Bonheur Brut). Celui-ci prendrait en compte les investissements destinés à réduire la pollution et les dépenses sociales, en ce compris de nombreuses tâches effectuées aujourd’hui par des bénévoles, de nature à réduire la fracture et l’isolement social, de prévenir la délinquance et la criminalité et, à terme, d’entraîner des économies.
La création monétaire ne coûte strictement rien hormis le coût des pièces, du papier et du matériel informatique. Tout projet crédible, qu’il émane d’un Etat, d’une entreprise ou d’un particulier, pourrait être financé sans intérêts. On n’aurait ainsi plus besoin de « marchés » qu’il faut perpétuellement rassurer et qui nous assassinent. Qu’ils aillent jouer au Monopoly avec leurs anciens euros contre les dirigeants de la 5e république et place à la 6e incarnée par Arnaud Montebourg.
A l’heure de voter pour les primaires socialistes, la seule question qui se pose est de savoir si les Français veulent continuer à travailler pour engraisser les financiers ou s’ils préfèrent travailler pour eux-mêmes. Cette élection est bien plus cruciale que la présidentielle car si Montebourg ne passe pas, vous travaillerez encore au moins cinq ans pour les financiers.
Et là, j’aurai la réponse à ma question.
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