par Le Yéti | 29 septembre 2011
Bon, ils l’ont voulue ouverte, leur primaire. Ils ont eu le mérite de remettre le débat politique en une des médias (trois longues émissions en tête-à-tête en prime time, ça faisait un bail). Très bien, jouons le jeu démocratique. Soutien du Parti de gauche et d’EELV, je voterai Montebourg à la primaire socialiste des 9 et 16 octobre. Vlan !
Trois raisons.
1 - Un projet proche de mes conditions pour aller voter
Je me suis fixé cinq conditions pour aller voter. Le projet d’Arnaud Montebourg en est sans conteste le plus proche. (Allez, disons le moins loin ! )
Pas de revenu minimal décent, ni de limitation de l’échelle des revenus, mais au moins un « capitalisme coopératif » allant dans ce sens :
- une « mise sous tutelle » des banques privées ;
- des « protections commerciales » à nos frontières pour parer au « dumping social » ;
- la revendication d’une « mutation écologique » ;
- une volonté affirmée de « démondialiser » les centres de décision et de production.
À côté du fumeux et creux « souffle que je ferais souffler » de François Hollande, ou du sempiternel retour de la « confiance » invoquée par une Martine Aubry sans inspiration, avouez que ça vous a tout de même une autre gueule !
2 - La nécessité d’alliances pour redresser le pays
J’avais déjà eu l’occasion de le dire, passé le choc systémique qui mettra à bas l’insupportable totalitarisme financier, la situation dramatique du pays imposera inéluctablement des alliances pour espérer pouvoir le redresser.
Tant qu’à nouer des alliances, autant le faire avec des gens qui soient au plus proche de vos idées. L’occasion nous est donner de gauchir un peu le Parti socialiste ? Profitons-en. Après tout, j’ai suffisamment voté en sa faveur les décennies passées pour me permettre cette petite incursion dans ses affaires du moment.
J’ai bien conscience des limites du projet Montebourg, de la versatilité du personnage (son alliance erratique avec Ségolène Royal en 2007, la façon dont il renia dans les faits son engagement sur le non-cumul des mandats).
Mais la politique n’est pas d’exiger le grand soir fumeux d’un monde parfait. Le réalisme politique, si ce n’est pas non plus se soumettre à la réalité, c’est au moins en tenir compte.
3 - Une question de stratégie politique
La politique, c’est aussi une stratégie. Tant qu’à faire, je pense qu’il sera beaucoup plus facile à un Front de gauche de discuter avec un Montebourg qu’avec un Manuel Valls.
Et puisqu’EELV tient tant à faire alliance avec le PS (on sent que ça les démange, ceux-là ! ), autant voir Eva Joly dans les bras d’un bel Arnaud démondialisant, plutôt que de la condamner à suivre François Hollande sur les traces austères d’un Papandréou soumis aux diktats des puissances financières et de la dette.
Voilà, chers amis, la raison de mon choix résolu pour Montebourg à la primaire socialiste toute proche. Même s’il y a encore peu de chances que j’en fasse mon candidat du premier tour de la présidentielle de 2012, c’est le seul espoir que je me déplace au second tour si son équipe en est.
Oui, je sais qu’outre faire bisquer les caciques solfériniens de passage, ça décoiffe les gauchistes que vous êtes. Pourtant, je serais vous, je lancerais illico presto le buzz sur les réseaux sociaux. Tous à vos Facebook et à vos Twitter ! Le 9 octobre (le 16 au besoin), on devient tous des montebourgeois.
À défaut de changer complètement la politique et le monde, ça vous vaudra au moins le plaisir de voir danser quelques éléphants roses.
Sur le même sujet dans alter du lot: Arnaud Montebourg: démondialisation
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