Plus de 7 mois se sont écoulés depuis la catastrophe, et les médias semblent croire à une normalisation de la situation.
Les apparences sont trompeuses.
Pour que la situation se normalise, il faudrait au moins que la
température à l’intérieur des réacteurs descende sous la barre des
100° C, or il apparait que cette température est toujours élevée, au point que personne n’est en mesure de s’en approcher.
Dans un article paru le
14 octobre dans le journal «
Politis », on apprend en effet que, malgré la poursuite des injections d’eau, la température varie entre
300° et
500°C, expliquant qu’en dehors de l’arrosage, les ingénieurs ne savent plus quoi faire.
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Le
9 octobre, une délégation de l’
AIEA s’était rendue sur le site dévasté, et nous proposent un diaporama en
10 photos «
à l’intérieur du cauchemar ».
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Il y a un mois, un travailleur anonyme du site nucléaire se faisant appeler Mr
T.S., afin de ne pas perdre son emploi, a «
mangé le morceau ».
Il s’est donné une mission, avec son compteur personnel
Geiger
(qui ne le quitte pas), il mesure, partout ou il passe, les taux de
radioactivité, et lorsqu’ils sont importants, il prévient les habitants
du secteur.
Il raconte sa situation lorsqu’il travaille dans la centrale : il a
un système d’alarme personnel qui sonne si la radioactivité dépasse un
certain niveau, mais il n’a pas la mesure exacte de ce qu’il a absorbé.
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Il convient de rappeler que pour les travailleurs du nucléaire japonais, avant l’accident, la limite était d’
un millisievert par an, elle est aujourd’hui
80 fois supérieure, mais ailleurs, comme en France par exemple, cette norme est toujours
d’1 milli sievert par an.
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Et puis, ce serait oublier que la norme n’empêche pas le danger.
Ce travailleur anonyme explique qu’aujourd’hui, dans la centrale où il continue de travailler, la radioactivité est de
10 000 fois plus élevée qu’avant l’accident.
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Le
6 octobre dernier un travailleur employé à la centrale
nucléaire est mort subitement, mais les autorités affirment que les
radiations ne seraient pas en cause.
Il a pourtant reçu, selon
Tepco, une dose de
2,02 millisieverts, soit plus du double de la limite fixée avant l’accident.
Ce sera donc le
3ème mort officiel parmi les travailleurs de la centrale, en écartant les
2 morts du jour du tsunami.
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On sait en tout cas, depuis le mois de mai, que
4956 travailleurs de
Fukushima ont présenté des taux de d’irradiation interne élevés, ainsi que l’a admis
Terasaka Nobuaki, patron de
NISA (Nuclear and
Industrial
Safety
Agency).
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A la date du
18 avril, on dénombrait
21 travailleurs ayant reçu des doses supérieure à
100 millisieverts,
bien qu’en réalité, la dosimétrie individuelle de chaque travailleur ne
soit pas connue avec précision, vu que les ouvriers s’échangeaient
leurs dosimètres, lesquels étant à ce moment en nombre insuffisant.
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Le
27 septembre, d’après l’I
RSN le
césium 134 et
137 de la région de
Fukushima ont des taux comparables à ceux de la région de
Tchernobyl, soit
15 millions de Bq/m2, et au delà de la zone d’exclusion des
20 km, on a mesuré des taux dépassant les
3 millions de Bq/m2.
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Pas étonnant des lors que les japonais refusent de retourner dans les zones contaminées, notamment à
Hirono, ce que leur adjoignait les autorités.
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Comme l’explique
Dominique Leglu, ce n’est que
7 mois après que les thyroïdes de
360 000 enfants vont être examinées, et on s’attend à des nouvelles pas très bonnes, vu que les autorités ont attendus
5 longs jours
avant de distribuer les pilules d’iodes, décision trop tardive et donc
inutile, puisque la radioactivité avait eu largement le temps de se
fixer sur les thyroïdes des japonais, et particulièrement sur celles de
leurs enfants.
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Les premiers résultats viennent de tomber :
10 des
130 enfants évacués de
Fukushima présenteraient des troubles thyroïdiens.
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Il y a
40 ans, la première manifestation antinucléaire contre la centrale nucléaire de
Bugey avait défrayé la chronique, (
vidéo) et j’ai eu l’honneur d’y participer, tout comme à celle qui s’est tenue le samedi
15 octobre 2011 avec
3000 autres manifestants, (
lien) et à cette occasion
Yuko Nishiyama a envoyé un message aux amis français.
Extraits : «
on a perdu notre région, on ne sait même pas
quand l’accident se terminera (…) l’état japonais, le préfet de
Fukushima, et le maire de Fukushima ne nous ont pas informés de ce qui
se passait réellement, ils ne nous ont pas du tout protégés. Donc nous
avons été obligés de nous sauver par nous-mêmes, avec notre propre
jugement de la situation (…) les enfants ne peuvent pas partir de
Fukushima et ils portent un masque quand ils sortent dehors. Il leur est
interdit de faire du sport, ils vivent avec beaucoup de limitations (…)
notre pays a reçu
770 000 000 000 000 000 Bq de radioactivité mais le
gouvernement fait vivre toute la population comme avant (…) et puis face
à cette infâme destinée pour les enfants de Fukushima, face à ce
spécialiste qui nous explique que jusqu’à 100 mSv an c’est sans danger
pour notre santé, et aussi face à ce préfet qui l’a
invité…secourez-nous ! S’il vous plait…ONEGAI-SHIMASU ».
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Un autre citoyen japonais,
Simon, a habité 10 ans à
Fukushima City, à
60 km de la centrale et à
47ans, il a tourné la page, laissant derrière lui son appartement, son travail, ses amis et il restera en France les
3 mois que lui permet son visa touriste, puis il hésite entre l’
Angleterre ou l’île d’
Okinawa, le plus loin possible de
Fukushima.
Il évoque le «
Whole Body Counter » une machine qui détecte les radionucléides contenus dans l’organisme, mais qui est inaccessible financièrement (
1000 €) et affirme que seulement
5 personnes ont pu l’utiliser à ce jour : ils tournaient une émission télé, et c’est la chaine de TV qui a payé.
Alors il s’est acheté sur le Net un compteur
Geiger, fait ses mesures lui-même, le prête, et a détecté souvent une radiation supérieure à
20 mSv.
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«
Asahi Shimbun », un quotidien japonais, à révélé des niveaux élevés de radioactivité jusqu’à
250 km de la centrale, du coté de
Siba et Salaima, mesures prises entre le
8 et 12 septembre dernier : entre
30 000 et
60 000 becquerels par m2.
Les habitants de cette région reçoivent plus de
4 mSv/an, soit
4 fois plus que la norme pratiquée ailleurs.
A
Tokyo même, des niveaux incompatibles avec la santé ont été
relevés, et nombreux sont ceux qui pensent qu’il faudrait évacuer la
ville.
Le gouvernement à une tache difficile : selon le ministère de
l’environnement japonais, il faut enlever et éliminer (mais comment ?)
29 millions de m3 de terre contaminée dans une zone de
2400 km2, et tout cela aura un prix élevé : aux
2,2 milliards d’euros, il faudra ajouter plus de
4 milliards d’euros, et cela ne sera pas suffisant.
D’après le «
Mainichi Japan » du
12 octobre 2011, un niveau de radioactivité anormalement élevé a été relevé le long d’une rue de
Setagaya, un arrondissement de
Tokyo, qui serait du aux pluies radioactives.
Près de certaines écoles de ce quartier, un taux de
2,7 mSv/heure a été détecté, et nettoyer à grande eau n’a pas permis d’abaisser cette radioactivité.
A
Funabashi, près de l’aéroport international de
Narita, un niveau de
5,8 mSv/h a été relevé dans un parc, et à
Yokohama, du
Strontium 90 a été décelé dans le sol.
Cet isotope radioactif est susceptible de provoquer des cancers de l’os et des leucémies.
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Au moment ou nombreux sont ceux qui imaginent que tout est réglé à
Fukushima, on s’aperçoit qu’ils sont très éloignés de la réalité, et que malheureusement, le pire est sûrement devant nous.
Au mois de mai, la décontamination partielle des
110 000 tonnes d’eau radioactive que voulait entreprendre
Tepco était estimée à
650 millions de dollars, (
lien) et le
22 juin, l’opération lancée avec promesse qu’en
150 jours tout serait réglé, allait connaitre de nombreux déboires, (
lien) prenant beaucoup de retard, et son efficacité n’est que d’environ
55%. lien
Le 22 novembre, date à laquelle tout devait être tout devait
être terminé, rien n’aura été résolu, et l’opacité de Tepco ne permet
pas de savoir comment ils comptent résoudre le problème.
Le
22 septembre, il restait encore
102 000 tonnes d’eau à traiter.
De plus, une bonne partie de l’eau radioactive a fui vers l’océan, ou les nappes phréatiques.
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Eva Joly qui se rend au
Japon dès le
18 octobre prochain
essayera de nous donner de nouvelles informations.
lien
Car comme dit mon vieil ami africain : «
la plupart des gens préfèrent vivre avec des vieux problèmes qu’avec des nouvelles solutions ».
Merci aux internautes, et à Corinne PY pour leur aide efficace.
L’image illustrant l’article provient de « machronique.com ».