Presse-toi à Gauche | Une tribune pour la gauche québécoise en marche | 10 janvier 2012
Islande fera le triple de la croissance de l’UE en 2012
Islande a terminé l’année 2011 avec une croissance économique de 2,1% et selon les prévisions de la Commission européenne, elle va faire le triple du taux de croissance attendu pour l’UE en 2012 (1,5%). Pour 2013 la croissance devrait atteindre 2,7%, principalement à cause de la création d’emplois. L’Islande est le pays qui a nationalisé les banques privées et qui a emprisonné les banquiers responsables de la crise.
Traduction : Bernard Rioux
Traduction : Bernard Rioux
L’Islande a été le seul pays européen qui a rejeté par un
référendum citoyen le sauvetage des banques privées, laissant
s’effondrer certaines d’entre elles et jugeant de nombreux banquiers
pour leurs crimes financiers.
Pendant ce temps un pays comme l’Espagne, le ministre l’économie qui
fut un grand responsable chez Lehman Brothers, a maquillé les soldes
bancaires et a gonflé les résultats pour faire croire à une solvabilité
du système financier résultant de la déréglementation des marchés mais
ce dernier a fini par s’effondrer.
Glitnir, Landsbankinn et Kaupthing furent les banques nationalisées
en 2008 pour éviter leur faillite et et qui furent placées sous contrôle
démocratique, plutôt que de profiter d’injections inconditionnelles de
capitaux publics, comme en Espagne ou dans les autres pays européens. En
juin dernier, l’une d’elle Landsbankinn, a annoncé son intention de
rembourser les intérêts aux détenteurs d’hypothèques pour compenser les
citoyens de payer leurs pertes.
La révolte pacifique a débuté en 2008, sans que celle-ci soit
décrite dans les pages des grands médias européens, qui ont mentionné
dans des notes en bas de page que ce pays était un dangereux exemple
dangereux à suivre. À la fin de 2008, l’ensemble des dette de l’Islande
égalait à 9 fois son PIB. La monnaie s’est effondrée et la Bourse a
suspendu ses activités après une baisse de 76%.
Le pays a fait faillite et a ensuite reçu un prêt de 2 100 millions
de dollars due FMI et 2 500 millions de dollars provenant des pays
nordiques et de la Russie. Le FMI, comme d’habitude, a exigé, en échange
de mesures "d’ ajustement" soit des coupures dans les dépenses sociales
qui ont provoqué la colère de la population, la chute du gouvernement
et la convocation d’élections anticipées au début de 2009 dans
lesquelles la gauche a remporté la majorité absolue et provoquant
l’effondrement du Parti de l’Indépendance, un parti conservateur, qui
était traditionnellement la force dominante dans le pays, qui n’a
conservé que 23,7% des voix.
Le Mouvement Gauche-Vert a gagné 21,7%, Alliance sociale-démocrate
29,8%, le Parti progressiste 14,8% et Mouvement des citoyens 7,2%.
Johanna Siguroardottir a été choisi pour diriger le gouvernement
réunissant des sociaux-démocrates, et les écologistes de gauche. En
2010, on a mis sur pied une assemblée constituante de 25 membres, des
« citoyens ordinaires » pour réformer la Constitution. Cette même année,
le gouvernement a soumis à un référendum sur le paiement ou non de la
dette contractée par les banques privées en faillite au Royaume-Uni et
dans les Pays-Bas, mais 90% des gens ont refusé de payer.
Ses citoyens ont voté non à cause de l’effondrement de la Banque
Icesave et les gouvernements de ces pays couvrent les dépôts à capitaux
publics. Le FMI a gelé les prêts en espérant que l’Islande finiraiti par
payer ces dettes illégitimes.
En septembre 2010, l’ancien Premier ministre Geir Haarde a été mis
en procès pour négligence dans la gestion de la crise. Interpol a
également émis un mandat d’arrêt international contre l’ancien président
de Sigurdur Einarsson. En avril 2011, les citoyens ont de nouveau dit
non à un nouveau référendum sur le paiement de la dette.
Après cela, au mois de décembre la banque Landsbanki a décidé de
retourner une partie de la dette. Le montant total des sommes versées
par Landsbanki, selon Icenews à 350 milliards de couronnes, soit environ
33% de la dette totale.
Pourtant, "les comptes Icesave ne représentent
seulement 4% des obligations des institutions financières du pays, soit
environ 4000 millions d’euros. 96% restant ne pouvait pas être renvoyé
aux créanciers, car il était complètement impossible de le faire parce
paiements d’intérêts chaque année aurait dépassé les revenus du pays.
Dans les mots de l’économiste Jon Danielsson : « Les (banques) ont
accumulé une dette égale à plusieurs fois le PIB annuel. Il n’y a
aucune possibilité que les citoyens puissent payer cette dette."
Il y a quelques jours, les responsable de la Fiscalité en Islande
ont inculpé deux officiers supérieurs des banques qui ont commis des
fraudes au moyen de prêts non autorisés pendant les opérations qui ont
conduit à son système financier à s’effondrer en 2008 : l’ancien PDG
responsable de la faillite de Glitnir, Larus Welding et le responsables
des finances de l’entreprise, Gudmundur Hjaltason. Ils auraient abusé de
leur position pour fournir environ 102 millions d’euros sans la
permission, sans garanties de la part des bénéficiaires et sans avoir
consulté le département de gestion des risques.
Les agences de notation Moody, Standard & Poor et Fitch font
pression pour punir l’endettement sans beaucoup de succès et toujours en
essayant d’ignorer la reprise économique dans ce pays. Par ailleurs, en
2008, quelques mois avant l’effondrement de leurs banques, le pays
jouissait encore de la cote triple A donnée par ces mêmes organismes.
voir en ligne: http://www.pressegauche.org/spip.php?article9031
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