10 avril 2012

La guerre est dans l’air

Horizons et Débats | 27 février 2012, par Eberhard Hamer


La presse mondiale de la haute finance américaine renforce chaque semaine ses attaques contre l’Iran et essaie de persuader le monde que l’Iran représente le plus grand des dangers terroristes. Elle ne cesse d’affirmer que l’Iran travaille à la production d’une bombe atomique et est à la veille d’y parvenir alors que la commission de l’ONU a constaté il y a une année que l’Iran avait encore besoin d’au moins 10 ans. Mais la campagne de presse est méthodique.
• La guerre en Irak avait également été préparée par une campagne de presse mensongère sur de prétendues armes de destruction massive et d’un prétendu terroriste, Saddam Hussein, alors qu’il était jusque-là un ami des Américains et qu’il était devenu impopulaire parce qu’il ne voulait plus vendre son pétrole en dollars et avait l’intention d’augmenter les prix du pétrole.
• Puis l’Afghanistan a été déclaré «Etat voyou», nid de terroristes et considéré comme un danger mondial. On a même embrigadé les troupes auxiliaires de l’OTAN dans la lutte des Etats-Unis pour l’hégémonie en Afghanistan. L’étau devait être serré des deux côtés.
• L’ami des Etats-Unis Moubarak a soudain été considéré comme un terroriste et chassé par un «mouvement de libération» dont le succès a valu à la CIA les remerciements du président Obama. Depuis, L’Egypte est déstabilisée et le sud d’Israël ne risque plus une guerre sur deux fronts.
• Maintenant, tout à coup, la presse s’acharne sur le président syrien Assad considéré comme un grand voyou et le pays se voit déstabilisé par des puissances étrangères via la Turquie. De plus en plus furieuse, la presse mondiale le pousse à s’en aller afin de céder la place aux insurgés. Ce n’est que lorsque cet objectif sera atteint qu’Israël n’aura plus rien à craindre sur son flanc nord et qu’il pourra se diriger entièrement vers l’est.
• La presse de la haute finance américaine a réagi furieusement lorsque les Russes et les Chinois ont empêché une résolution de l’ONU par laquelle les Etats-Unis et leur satellites de l’OTAN se seraient estimés justifiés à intervenir en Syrie.
• Depuis le succès de la «Révolution orange» en Ukraine dirigée par Madeleine Albright, financé par la CIA, exécuté par Ioulia Timochenko représentante de la haute finance britannique, la CIA n’a pas seulement orchestré le modèle jusqu’ici efficace en Afrique du Nord et en Syrie, mais l’essaie maintenant aussi en Russie contre Poutine parce qu’il peste contre l’encerclement, reconnu ouvertement par les Etats-Unis, de son pays par des missiles et qu’il s’allie avec l’Iran, qu’il s’est opposé à une intervention américaine en Syrie par un veto à la résolution de l’ONU.
Outre ces préparatifs stratégiques indirects, voire subversifs d’une guerre contre l’Iran, des opérations directes ont déjà commencé, qui visent manifestement à provoquer une réaction de l’Iran et une déclaration de guerre:
• Les Etats-Unis stationnent depuis six mois la plus grande flotte de l’histoire autour de l’Iran, ils ont même pénétré dans le golfe d’Oman avec des navires de guerre et ont déclaré que tout obstacle à leurs préparatifs de guerre serait interprété comme une raison d’attaquer.
• Ils ont, au moyen d’attaques d’ondes courtes (virus Kuznez), fait sauter la commande centrale des ordinateurs militaires et ceux du programme nucléaire de l’Iran et mis hors service les systèmes d’alerte. Ils ont donc déjà mené avec succès une attaque directe d’ondes courtes.
• Le Mossad a déjà assassiné trois physiciens nucléaires iraniens dans le pays.
• Israël, avec l’aide de Chypre, a préparé depuis longtemps un raid aérien contre l’Iran au cours de grandes manœuvres et il pourrait, selon le ministre américain de la Défense, l’effectuer entre avril et juin de cette année, quand la Syrie aura été «libérée».
Le caractère explosif de la situation ne concerne pas seulement Israël et l’Iran mais déjà toute la région et atteint la Russie.
Si une invasion de l’Iran par Israël et les Etats-Unis avait lieu, une troisième guerre mondiale serait sans doute inévitable, car:
• l’Iran a des accords pétroliers et des traités d’assistance avec la Russie, l’Inde, la Syrie et la Chine. On ne sait pas dans quelle mesure ces pays vont intervenir, mais il est possible qu’ils le fassent;
• L’«Israel connection» aux Etats-Unis ferait immédiatement en sorte que les Etats-Unis se joignent à l’attaque d’Israël contre l’Iran. Cela mobiliserait alors l’OTAN, car celle-ci a abandonné sa doctrine purement défensive depuis l’Afghanistan et s’est transformée en une troupe auxiliaire inconditionnelle des Etats-Unis également en vue d’agressions militaires. Et l’Europe serait entraînée dans la guerre;
• Les conséquences économiques d’une guerre contre l’Iran toucheraient le monde entier: Non seulement le prix de l’or, mais surtout celui du pétrole augmenteraient massivement en raison de la pénurie et cela nuirait à tous les pays du monde qui sont dépendants des importations de pétrole;
• Ce sont surtout les Etats-Unis qui profiteraient d’une guerre contre l’Iran, car ils concentrent environ 70% de la production d’armements et attendent depuis longtemps de nouveaux débouchés afin de relancer la conjoncture. Comme après les deux guerres mondiales, ils espèrent résoudre leurs difficultés financières grâce à leur butin de guerre (le pétrole) et retrouver une nouvelle force économique.
 
A vrai dire, à part Netanyahu, personne au monde ne souhaite qu’un conflit mondial se déclare à partir de l’Iran et qu’il en découle une guerre, mais souvent déjà de petites causes ont déclenché une guerre dans une situation de préparatifs de guerre, comme l’assassinat de Sarajevo à la veille de la Première Guerre mondiale. Ainsi la manipulation de l’ONU, créée pourtant pour garantir la paix, par les projets belliqueux américains et surtout la campagne de presse mondiale orchestrée par les Etats-Unis entraînent un durcissement de la crise au lieu d’une détente. La question de savoir si Obama, détenteur du Prix Nobel de la paix, pourra, malgré la campagne électorale, résister à la pression en faveur de la guerre de la haute finance américaine, de sa presse mondiale, de l’industrie pétrolière, du lobby de l’armement, des militaires et d’Israël. •
(Traduction Horizons et débats)

1 Comment:

Anonyme said...

La guerre pour le pétrole détruit l'Occident
Les décisions des autorités de l'Argentine et la Hongrie, de renforcer leur souveraineté nationale a une incidence négative sur la domination absolue de l'Occident.

 

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