20 septembre 2011

110 parlementaires français contre l'Etat Palestinien

Euro Palestine | 19 septembre 2011



Une centaine de députés et sénateurs français, UMP et socialistes confondus, apportent leur soutien aux préparatifs de répression sanglante du peuple palestinien ouvertement annoncés par les dirigeants israéliens.

La liste de ces tristes individus comprend, côté UMP, l’ancien du mouvement néo-nazi Occident Claude Goasguen, et le lobbyiste vulgaire Eric Raoult ; côté PS, on trouve, notamment, des copains de DSK, dont le député de Paris Jean-Marie Le Guen, et celui de Sarcelles François Pupponi

(la liste des 110 signataires du texte commandé par Netanyahu et Lieberman se trouve à la fin de notre article).

C’est à la fin de cette semaine que l’Autorité Palestinienne, sauf capitulation de dernière minute, doit en principe présenter aux Nations-Unies (son Assemblée Générale, son Conseil de Sécurité, voire chacun de ces deux organes) une demande de reconnaissance d’un Etat de Palestine, sur une petite partie (22 %) du territoire historique de ce pays (les autres 78 % restant acquis à Israël).

Après avoir joué de manière déraisonnable le jeu truqué du « processus de paix » et obéi à toutes les injonctions d’Israël et des grandes puissances (Etats-Unis en tête), Mahmoud Abbas et les dirigeants de l’Autorité Palestinienne ont en effet été obligés de constater, qu’en-dehors de quelques avantages matériels pour eux-mêmes et leurs familles, ils n’avaient strictement rien obtenu pour leur peuple : Netanyahu se moque ouvertement d’eux, et continue de plus belle la colonisation.

Aussi ont-ils pris l’initiative de demander aux Nations-Unies, la seule institution mondiale ayant la légitimité pour le faire avec ses 194 membres, de reconnaître le droit du peuple palestinien à l’auto-détermination, et à l’indépendance.

Personne, pas même eux, ne se fait d’illusions sur la capacité d’un tel vote de reconnaissance à changer la réalité sur le terrain, dès lors qu’il ne s’accompagne pas de mesures contraignantes pour la partie occupante, Israël. C’est pourtant un pavé dans la mare, qui remet la question de la Palestine à l’ordre du jour, au grand dam de ceux qui voudraient faire croire que "Palestine" est un "gros mot".

Israël, qui bafoue depuis des décennies des dizaines de résolutions des Nations-Unies, joue la grande scène du "cachez ce mot que je ne saurai voir" : "reconnaissance", lui étant exclusivement réservé.

Sur place, le gouvernement israélien et ses milices de colons multiplient depuis maintenant des semaines des annonces fracassantes sur leur intention de frapper plus fort encore les Palestiniens au lendemain du(des) vote(s) aux Nations-Unies.

Sur la scène internationale, Israël bénéficie du soutien ouvert de l’hyperpuissance états-unienne : Obama a promis d’opposer son veto au Conseil de Sécurité des Nations-Unies, et les parlementaires américains ont déjà prévu de couper tout financement si la reconnaissance de l’Etat palestinien est votée.

Mais comme Sarkozy n’a pas encore clairement dit qu’il ferait exactement comme Washington et Tel-Aviv sur ce point précis, le lobby parlementaire d’Israël en France vient à la rescousse (pour le reste, Sarko, Juppé et Guéant restent obéissants : des miliciens français de la « Ligue de Défense Juive » peuvent ainsi annoncer en toute impunité leur arrivée en renfort et en armes, ces jours-ci, en Cisjordanie occupée, sans entraîner la moindre réaction de nos autorités).

D’où cette lettre de Goasguen et les autres au Président de la République, le sommant de faire là où ils lui disent de faire au rendez-vous onusien.

Les lecteurs qui en auront la patience pourront prendre connaissance du texte que nous publions dans son intégralité au bas de cet article.

Nous nous sommes pour notre part arrêtés au titre de leur missive, qui ose s’en prendre au caractère « unilatéral » de la démarche palestinienne.

Pourtant, il est clair d’emblée que l’Autorité Palestinienne s’adresse aux 194 membres des Nations-Unies, et s’en remet par avance à leur vote, lequel exige, pour que la résolution soit valide, l’approbation non pas de la simple majorité des membres, mais des deux tiers (128 pays) de l’Assemblée.

C’est « unilatéral » ? Oui, hurlent Netanyahu et Lieberman ! Oui-Oui, enchérissent Raoult, Debré et Pupponi.

Voici maintenant la lettre, ainsi que la liste des 109 députés et sénateurs signataires de cet encouragement au massacre des Palestiniens, pour le cas où certains de nos lecteurs auraient eu des illusions sur tel ou tel d’entre eux.

1 Comment:

Anonyme said...

Parmi la brochette des "socialistes" signataires, on remarquera le sinistre J-M Baylet, bien connu dans le sud ouest.

 

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