8 septembre 2011

Japon, 8 septembre, 181ème jour


EX-SKF | merci à Bistro Bar Blog pour la traduction

L'extrême blackout (camouflage) de TEPCO
Tout ce qu'on peut lire ce sont environ à peu près 10 lignes, selon le Tokyo Shinbun, citant Kyodo News (7 septembre).TEPCO a soumis un document de 12 pages comme demandé par le comité de la Chambre Basse concernant la procédure d'urgence à la centrale de Fukushima.

Selon la ''requête'' (requête formelle) de la NISA de prêter attention à la protection physique, TEPCO a noirci presque toutes les informations, donnant en résultat le document que vous voyez sur la photo.
Selon Matsumoto de chez TEPCO, c'est une partie du document qui a été noircie. Je suppose que ce sont 99% qui sont considérés comme une ''partie''.

Pas besoin de dire que le président du comité n'est pas très content, et a demandé à TEPCO de revoir le document.

Le comité avait demandé à TEPCO une information sur la procédure d'urgence, selon l'allégation que l'arrêt manuel du système de refroidissement d'urgence aurait pu causer la fusion du réacteur 1, en en rendant responsable un ouvrier.

Je ne marche personnellement pas dans cette allégation, surtout quand ils disent que c'était ''l'erreur d'un ouvrier''. (le président du comité aurait du demander le ''vrai'' mode d'emploi...)

Vous pouvez visionner la vidéo de TBS News et voir la totalité du camouflage fait par TEPCO.
Vidéo (l'avant-dernier orateur est le Matsumoto de chez TEPCO):

Par dérision, Arevamirpal (le blogger) a mis ensuite la vidéo des Rolling Stones chantant ''Paint it black''...


Les ouvriers de la centrale de Fukushima se sont vus décerner le titre de la concorde par le Prince des Asturies
La fondation Prince des Asturies en Espagne a décidé d'attribuer aux ''héros de Fukushima'' – les ouvriers de la centrale, les pompiers et les soldats de la Force d'Auto-défense, qui ont risqué (et risquent toujours) la radioactivité pour contenir la catastrophe nucléaire – le titre de la concorde (prix de la paix) Prince des Asturies.Prince des Asturies est la désignation donnée au prince de la couronne d'Espagne, ou du successeur présumé.

Merci, votre Altesse Royale.

De l'article de presse de la fondation, le 7 septembre :

Le titre pour la concorde Prince des Asturies 2011 a été attribué aux ''héros de Fukushima''. Le jury pour le titre a annoncé sa décision aujourd'hui à Oviedo.
Ce groupe de gens représente les plus hautes valeurs de la condition humaine par leur tentative d'empêcher par leur sacrifice, la catastrophe nucléaire causée par le tsunami qui a frappé le Japon par la multiplication d'effets dévastateurs, sans tenir compte des graves conséquences que cette décision aurait sur leurs vies. Leur comportement courageux et exemplaire leur a valu l'épithète international de ''héros de Fukushima''.

Cette candidature a été proposée par Josep Piqué i Camps, président de la fondation du conseil Espagne-Japon (Madrid) et secondé, parmi d'autres, par Miguel Angel Navarro, l'ambassadeur d'Espagne au Japon ; Fernando Salazar, vice-président de l'institut espagnol du commerce extérieur ; Juan José Herrera, directeur général de Casa Asia ; Daniel Hernandez, recteur de l'université de Salamanque ; et Alberto Ruiz-Gallardon de Madrid.

A la suite du séisme massif et du tsunami qui sont survenus au nord-est du Japon le 11 mars, et qui a causé autour de 28.000 morts et déplacé quelques 350.000 personnes, la centrale de Fukushima a souffert de dommages conséquents à cause d'explosions d'hydrogène et de la fusion du combustible nucléaire ainsi que de plusieurs décès et des blessures sérieuses par la radioactivité parmi les ouvriers de la centrale. L'IAEA (agence internationale de l'énergie atomique) et le gouvernement japonais ont placé les niveaux d'alerte entre 5 et 6 sur une échelle de 7 et finalement à 7, comme après l'accident de Tchernobyl.

Malgré une incertitude majeure sur le développement de l'urgence nucléaire, les différents groupes qui ont travaillé pendant des semaines à Fukushima l'ont fait dans des conditions extrêmes (forte radioactivité, rotations des équipes continuelle et seulement quelques heures de repos ainsi qu'une restriction de nourriture et d'eau). En résultat, de nombreux ouvriers ont développé des pathologies chroniques comme de l'arythmie et de l'hyperventilation. Malgré ces graves conséquences, ils ont continué à participer aux efforts pour reprendre le contrôle de la centrale, conscient de l'importance de leur travail pour empêcher une catastrophe de plus grande ampleur.

Le travail a été effectué par trois groupes de gens : les employés de TEPCO, l'opérateur de la centrale ; de ses 130 ouvriers, 50 volontaires, comme cela a été le cas pour certains ouvriers qui étaient déjà à la retraite ou qui en étaient proches, et, après l'augmentation du nombre d'équipes en rotation et les besoins en personnel, des équipes supplémentaires ont été embauchées (le 3 mai, 1312 ouvriers étaient intervenus à Fukushima) ; des pompiers venant de diverses préfectures, spécialement de Tokyo, qui ont participé au travail de refroidissement des réacteurs, tâche-clé pour restaurer le contrôle de la centrale ; et les forces armées japonaises, dont le travail s'est avéré très important du refroidissement des réacteurs par lâcher d'eau par hélicoptère, inspection des dégâts par voie d'air, ceinturant la zone d'exclusion et évacuant les gens quand les réacteurs ont émis de très fortes doses de radioactivité.

Le comportement de ces gens a également incarné les valeurs les plus profondément enracinées dans la société japonaise, comme le sens du devoir, le sacrifice personnel et celui de la famille pour le plus grand bien et la dignité face à l'adversité, l'humilité, la générosité et le courage.


Le taux de césium radioactif dans l'urine a augmenté chez un garçon qui est resté à Fukushima
Du Jiji Tsushin (7 septembre) :

Un groupe de citoyens a annoncé le résultat d'un second test sur dix enfants de Fukushima et d'ailleurs dont l'urine avait été testée deux mois plus tôt. Chez un des enfants qui n'avait pas évacué, le taux de césium radioactif dans l'urine n'a pas diminué mais a au contraire légèrement augmenté.

En mai, le groupe a demandé à un laboratoire français (ACRO, équivalent de la CRIIRAD dans l'ouest de la France) de tester des échantillons d'urine de 10 enfants entre 6 et 16 ans. Du césium radioactif a été détecté sur tous les échantillons. Le second test mené fin juillet, la quantité était plus basse ou dans certains cas non détecté, pour 9 enfants qui avaient évacué de la préfecture de Fukushima. Dans l'échantillon d'urine d'un garçon de 16 ans qui est resté, du césium-137 a cependant augmenté en passant de 0,78 en mai à 0,87 becquerels/litre.

L'ACRO de France, qui a fait les tests, donne davantage de détails et des mots rudes envers le gouvernement japonais (l'emphase vient d'eux) :
A la demande de citoyens japonais, l’ACRO a analysé les urines de 18 enfants japonais de la province de Fukushima et de Tokyo et ses environs.
Les urines des 15 enfants de Fukushima ont été ou sont contaminées par les retombées radioactives de la centrale accidentée située à une soixantaine de kilomètres. Ce qui signifie que les enfants eux-mêmes ont été ou sont contaminés. En revanche, nous n’avons détecté aucune contamination chez les 3 enfants de Tokyo et des environs.
Alors que les tests effectués par les autorités japonaises donnent environ un enfant de Fukushima sur deux contaminé, nous obtenons 100%. Cette différence s’explique par le fait que les mesures officielles ne sont pas assez précises et ne permettent pas de détecter toutes les contaminations.
Les 10 premiers enfants sont les mêmes que lors de notre précédente campagne de mesure (résultats rendus publics le 30 juin). 9 d’entre eux ont quitté la province de Fukushima depuis. Un seul est resté (U2).
U6 a été évacué à la fin mars. Les enfants U3 et U4 ont été évacués dès la fin mai. 3 sont partis fin juin, début juillet et 3 autres au début des vacances scolaires après le 22 juillet.
Enfin, les 5 nouveaux enfants vivent à proximité de la ville de Fukushima. Mais un a été évacué fin mai (U14).
U11 et U12 fréquentent le même lycée et ont souvent des activités sportives sur le même terrain. La différence de contamination pourrait être due à la nourriture.
Plus de quatre mois après les rejets massifs de radioactivité dans l’environnement, tous les enfants qui étaient à Fukushima au moment des prélèvements ont leurs urines marquées alors que leurs parents font des efforts pour limiter cette contamination interne. L’évacuation est un moyen de diminuer la contamination. Les variations de contamination interne entre les différents enfants pourraient être dues à la nourriture.
Il est important d’effectuer une surveillance précise, systématique et régulière de la contamination interne des enfants de Fukushima. Les familles doivent avoir accès à la mesure pour les aider à réduire cette contamination.

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